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FOI

Mais j'ajollte que cene meme do,:Crine n'efi point

propoft!c

am<

tideles par l'autoriré infaillible de l'Egli–

fc, puifque daos la

foi

raifonnéc, qui e!l la feulc donr

noos parlons ici , le fidele qui la croiroir révélée fur

ce motif, tomberoir daos un cercle vicieux bien ma–

nifefie.

Je fais que quelques rhéologien5 prérendent- qu'il n'y

a point de fophifme dans cene maniere de raifonner ,

paree qu'en ce cas, difent·ils, on croit l'infaillibiliré de

l'Eglife paT le morif de l'infaillibilité de l'Eglife;

ttt

;,.

fe 7JÍrtttaliter reflexam , comme 11irtuelhment riflichie

en elle·méme

.

M ais je fais auffi que cene explication

efi inintelligible.

l l

nous refle a parler des vérités du quatrieme ordre

&

des motifs de la perfuafton qu'on en a . Celles-ci

n'étant point les fondemens de la révélation,

&

n'éranr

pas non plus aorérieures daos l'ordre des connoilfanccs

&

du raiforfnemenr a la croyance de

1

'auroriré infailli–

ble de l'Eglife, deviennent l'objer principal fur lequel

s'eurce cene auroriré . C'e!l de l' Eglife meme que

nous les reeevons comme révélées,

11

y a plus; nous

ne pouvons nous afsOrer qu'elles font v;airnenr conre–

nues daos la révélarion, qu'en recevant de l'Eglife le

feos des endroirs de l' Ecrirure qui les contiennenr .

C'efl ce que nos conrrover!ifles on.t érabli conrre les

proreflans,

&

en général contre rous les Hérériques.

Voya:.

E

e

R 1

Tu

R

1!,

E

G L r s

1!,

l

N FA r L L

1

B

1

L

t–

T E'.

Concluons que

fi

oo entend par le mor

foi,

ce qui

cfl bien plus oawrel, la perfuafion de ro ures les vérirés

qui foot le corps de la doélrine cbrérienne, il ne f2ut

pas dire généialemeut que ce tte perfuafton a poor mo–

tif la

révéla~ion

divine, puifqo'il

y

a des vérirés qui

font parrie eífemielle de la doélrine chrélicnne,

&

doar

la perfoail<>n

raif~noée

a pour feuls motifs, ou des preu–

vcs que la raifoo fournir antérieuremenr

a

la révélalion,

tels que. les príncipes de la p•emiere & de la feennde

efpecc' ou

le

rérnoignag.e meme de la révébrion indé·

pendamrnent de l'nucorité de l'Eglife; tel efl le dogme

de l'infaillibiliré de l'Eglife. Cependanr cela o'cmpeche

pas que le fidele ne puiífe faire des aaes de

foi

'

me ·

me

a

l'égard de cerre vériré, puifqu'elle efl comeout

daos la révélatioo.

D~

l'analyfe de la foi.

Apres avoir aiofi diflingoé

les molifs de la perfualioo que renferme la

joi

des vé·

rirés chrériennes, nous .eotreroos tour narurellement daos

la

qo~llinn

que les Théologiens appellenr

J'analy{e de

la foi.

En effet

l'analyfe

ou

rifolution

de la

foi

n'dl

aurre chofe que l'expo!i rion des morifs raifonnés de la

P.erfualion de roures les vérités que renferme la

fui

chré–

rrenoe. & de l'ordre felon lequel ils doiveot erre ran–

gés pour la produire dans l'efprir du fidele.

Or comme .celoi qui

re~oit

les vérirés que ooos a–

voos placées -ao quarrieme ordre, c'efi-a-dire les dog mes

propofés par l'Eglife, efl auffi coovaincu de toures les

aotres, par exemple, de celles qui font commooes ao

Chriflianifme

&

a

la religion oarurelle , oous aurons

fair l'aoalyfe ou la réfolution de la

foi

de roures les

v érirés chrélienoes,

fi

oous aflignons les morifs raifon–

nés qni produifent daos l'efprit du chrérien la perfuafion

d'un dogme appartenant

a

ce quarrieme ordre de véri–

tés, d'uo myflere par exemple.

Cette analyfe doit renfermer la derniere raifon qu'un

chrérien interrogé puiífe rendre de la

foi

d' un dogme

révélé;

&

les morifs de la

foi

de ce dogme doivtnt

y

ctre placés de telle maniere qu'ils puiífent am:ner

un hérérique

&

un incrédule

a

la

foi

de ce dogme ou

de rout aurre ,

&

par cooféquent a la

foi

de tous les

dogmes enfemble. La raifon de cela cfl que le chré–

tien le plus loOmis qui foir l'analyfe de fa

foi,

fe met

pour un .moment dans la meme !ituation que celui qui

ex amine s'il doit croire rel ou rel dogme parriculier ,

ou que celui qui cherche en géoéral queUe doétrine re–

ligieufe il doir embraífe'r .

On peut coocevoir par ces deux remarques , que la

foi

dont nous allons faire l'analyfe, o'efl ni celle des

enfaos qui croieot au moyeo de ce que les Théologieos

appelient une

foi infufe,

ni celle des aduhes ftmples

&

grofliers qui o'o nr poiot de motifs raifonnés de leur

croyance ( je dis

raifonnés,

&

non pas

raifonnabln )

,

comme il y en a fans doute un grand nombre daos le

leio meme de l'Eglife catholique. Ces deux efpeces de

foi

foot l'ouvrage immédiar de l'eíprit de D ieu qui íouf–

lle ou il veut,

&

dont notre foible raiíon ne peot pas

fonder les voies .

Er comme feloo la doétrioe des théologicns catho–

liq ues, la

foi

du chrétien le m ieux inflruit ect anffi pro–

Tome VII.

FOI

9

doite dnns !'ame par te S. Efprir agilfant

comme caufe

'ff.áenee,

qu'elle efl une

habitude,

une

11ertu inf ufe,

&c.

&

que fous ces rapporrs elle dl encare un trés–

grand myflere, nous oe nous propofons pas de la re–

garder fous ce point de vOe :

&

nous dáclarons que

dans la queiHoo de l'ana lyfe de la

foi,

nous ne pré–

tendons rrairer que de la

perfuafion raifonnée

qu'elle

renfermo .

La difficuIré en ceci vieor de !'eLObarras qu'on é–

prou ve

a

placer dans un ordre naturc l & raifonnable

deux motifs qui daos la do,:Crine carholique doivent eo–

trer tous deux daos l'analyfe de la

foi.

Ces deux mo–

rifs fonr l'auroriré de I'Ecriture

&

celle de

1'

E~life;

(la rra.dirion peut i:rre ici coofondue avec l'autorrré de

l'Eglife, qui feule en e(l dépoftraire,

&

qui parle pour

elle

)

.

Le fidele croir

~

l' uo

&

a

l'antre . 11

y

en a un qui

précede f'autre daos l'ordre du

raifonoemen~

. Si c'efl

l'auroriré de rEglife qui le fair croire

a

la divioiré

&

a

l'infpirarion de l'Ecrirure, il ne peut croire l'auroriré

infaillible de I'Eglife par le rnotif de la révélarioo, poif–

qu'il fuppoferoir des lors cette meme révélarioo dont il

cherehe a fe prouver l'exiflcnce . D'un aurre córé,

li

on croi t l'auroriré infaillible de l'Eglife paree qu'elle ea

révélée dans les Ecrirores, on croira done le dogmc

de la vérité

&

de la diviniré des Ecrirurcs , & oo re–

cevra l'explicarioo des paifages ou cette infaillibiliré efr

coo reoue, fans l'intervenrioo de l'auroriré de

1'

Eglife

conrre ce qu'enfeigoent eocore plufieurs théologiens .

O o a fui vi l'uoe

&

l'autre de ces deux rou tes, de-la

plu!ieurs mérhodes dilférenres d'aoalylec la

foi.

V oici celle que nous adoptons.

Je erais re! dogme, paree qu'il efl révélé. Je croi5

qu'il e!l tévélé , paree que la fociété religieufe dan5

laquelle je vis, m'eofeigoe qu'il ell r6vélé. Je crois

i

Í<>n enfeignemeor, paree qu'elle efl iofaillible . }e erOÍ$

qu'clle efl iufaillible, paree qu'elle efli'Eglife de Jefus–

Chrifl , & que l'Eglife de Jefus-Chrifl efl infaillible. J;:

crois qtúlle efl l'Eglife de Jefus·Chrifl, paree que les

chefs , les pafleurs de cette E¡;life onr fuccédé

a

ccu>C

que J efus-Chrifl meme avoir érablis ; & je crois que

rE¡;Iife de J<"us-Chrifl efl infaillible, paree que cette

iuf.aillibiliré luí ell promife

&

elairemeor contenue dam

les Ecritures proto-canooiques que tous les Chrériens

re~oiveo!,

&

qui fonr la parole de Dieu, foit daos une

iu.tiniré d'endrnirs parriculiers, foit daos roure l'hi!loire

de l'érabliífe.ment de la. celigion que raconrent ces me–

mes livres divins

&

iofpirés . J:e crois que les Ecriru–

res font la parole de Dieu , font divines

&

iofpirées,

par.ce

que cette vérité ell e!fentiellemenr liée avec cet–

te aurre, la réligion chrérienne efl émanée de D ieu .

]e

crois eofin que la religion chrérienne efl émanée de

D it:u, par tous

l~s

morifs de crédii¡Jiité qu'r me le per–

fuadenr..

Cette mérhode parol.r ft fimple

&

fi oaturelle ,. qu'oo

pourra s'étonner de v.oir qu'dle o'ell pas embralfée par

tous les Théologieos . Cependant un grand nombre

d'entr'eux daos Jeurs di(putes avec les Proteflaos , ont

éré jettés daos une roUte différente par le deftr d'élé–

ver

i

un plus haut degré, s'il étoit pofliblc, l'auroriré

de I'Eglife. lis ont pré'rendu

q~e

le

ti

dele oe croyoir

la vériré & l'inípirarion du corps meme des Ecritures

des livres proto·canoniques, que par le motif de l'au–

toriré infaillible de I'Eglife qui les adopte: d'ou ils ont

éré obligés daos l'ordre du raifonnemenr

&

daos l'a–

nalyfe de la

foi,

taotór

a

pwuver l'autoriré de l'Egli–

fe

p.ar

la révélarion, en me me rerns qu'ils

établiífoien~

l'autorité de la révélarion Cur celle de l'Eglife, en. quo1

ils faifoient un cercle vicieux bien feofible,

&

que les

Proteflans n'ont pas manqué de leur reprocher: taotót

~

o'érablir le dogme capital de l'infaillible aurorité de

l'Eglife, que fur, des motifs de crédibiliré indépendaos

de la révélarion, daos la craiore de romber daos le fo–

phifme qo'on leur reprochoit; & taorór en fin

:l

pro~ver l'autoriré de l'Eglife par l'autoriré 'méme de l'Eglr-

fe, ce qui efl abfolumeot iofoOtenable: .

.

je oe m'arr€terai pas

a

rapporrer

ICI.

le~ drffér~nteS

mérhodes d'analyfet la,

f~>i

que ces

pn~crpes. ~otvent

fournir . On les devinera aifément ·. Mats votcr celle

qui efl plus familiere

a

nos rhé?,logteos .

.

.

Je erais rel dogmc paree qu

ti.

efl révélé;

¡e

crots

qu'il efl révélé parc;que I'Eglife m'eo afsOre. Je crois

a

la déciftoo de I'Egliíc, paree qu'elle efl infaillible;

je crois que l'Eglife efl infaillible, paree que fon in·

faillibi lité ea c:onrenue daos les Ecritures qui foot la

parole de Dieu .

]

e crois que cene iofaillibilité efl. coo"

tenue daos les, :Ecdture¡ , paree que l'Egli(e m'en af-

B

sürc¡,