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FOI

fans cette définitiO!l la liail'oo de la conféquénce avce

ks

prémilfes n'étaot oue l'ob¡et de la rai(on, obJet fur

k<]

U<)

ceue faculré peut fe <romper, la

confé~uence

qui

fuppofe ce11e

li~ifon

ne fauroir appartenir

a

la

j'oi:

mais

ceue opiHinn

el!

iofo(lrcnnble; une conféquence de cet–

te na10re

eft

<rc<-cerrainement contenue dans la •é•éla–

tion par l'hypcnhefe, puifqq'clle filit évidemment de

d~ux

prémille> révé1é<S ; la détinition de I'Eglile qui

alsOre aux

prémille~

la qua.i1é de révé"lécs, de conte–

nues daos la rév¿¡ation , s'étend nécclfalrement

a

la

c'onféquence elle·lTJOQ1e, Le motif

d~

l'afJcoriment qu'

on y donne el\ la révélarion ;

cerr~

conféq•lence a done

indépenJamment d'une nouvelle définirion de I'Eglife

¡oures les quali1és tlfcntielles a un

do~me d~

foi

ap–

parrenaor a la qua¡riem• clalfe des vémés que nous

a–

vons diflinguées.

11

faut qonc convenir qu'elle efl de

foi].

·

1

& ·

d'

1

r.

d

e va1s p us avant,

JC ¡s que es propr.,IIIOns e

la

~roilieme

efpece fonr encore de

foi

indépendamment

d'une nouvelle dtfiuirion de l'Eglifc,

&

précifémenr en

verru de l'ancienne. Je m'écarte en <;:eci de l'opiniou

commuoe; mais v,oici mes raifons.

La prem:ere ect que les conféquences de d eux pro–

polilions, donr !'une efi

ré~élée,

&

l'aurre abfolument

cerraine

&

évidenre, font tout comme les propolitions

de la feconde efpoce tres-cerrainement contenues daos

la révélatino, connues comme terlos par l'ancienne dé·

tinition de l'Eglife, qui en déclarant le príncipe révé–

lé, a déciaré en méme rems révélée la conlequence

évidemmenr conteou

e

daos ce príncipe

1

&

entio crues

par le morif de la révélarioo ,

En fecond lieu, lorfqu'une des prémi!Tes efi éviden·

ce, l'idcntité de la con!equence avec le príncipe révé–

efi évidente auffi ;

&

cela pofé, on ne peur pas plus

douter de la confeqoence que du príncipe. Une coo–

féquence de cetre narurc n'ajoure rien

a

la révélarion;

on ne peut done pas fe difpcofer de la regarder com–

me révélée.

Ce n'efi que lor.que la prémifJe de raifon efl fufce·

ptible de quelque incerrirude , qu'on peut douter

li

la

conféqucnce ect idemique avec la propofirion révélée ;

auffi n'efi-ce qu'alors que la conféqueoce n'efl pas

de

foi,

&

il

n'y a poinr d'incoovénient

a

ce que l'alfeo–

timent qu'exige la

foi

dépeode ainü de la vériré de

ce

u

e prémifie de raifon, comme on pourroir

Ce

l'ima–

giner faulfement .

JI

n'y a point de propoürioo de

foi

dont la vériré ne dépende d'un grand nombre de vé–

rirés narurelles aulll c!Ienricllement que la véri1é de la

cor.Céquence dont nnus parlnns peur dépendre de

1~

pré–

milfe de raifon.

M

ah malgré ceue dépendance, l'alfen–

timenr qu'on donne

a

la cooclulion

a

rotojours ponr

motif

unique la révé\ation,

&

la prémille n01urelle n'eil

jamais que le moyen par lequel on coonoit que la con–

féquence ect l1ée avec la prémilfe révélée,

&

non pas

le

motif

de croire cettc meme conféquence. C'ell ce

que les Théologieos favent bien dire en d'aunes occ•–

lions .

A

u refle, je ne regarde ici le raifonnement en

m

me

formé de trois propofitions , que pour me cooformu

au

langagc de l'école; car

li

¡e

voulois le rappeller

a

f3 forme naturelle qui ell

l'cotym~me,

Je pourrois

ti–

ter beaucoup d'avanrage de cerre marriere de l'envifagcr.

U

nc rroiüeme raifon,

eO

qu'une cooféquencc de cer–

te efpece participe de l'obfcuriré qui caraélérife la

foi;

· elle tient du príncipe d'ou elle ém6ne, de la propoli–

tion révélée, toute l'obfcurité qui enveloppe celle·ci .

La liaifon du fujet

&

de l'atrribur y efl ioé•·idente,

&

pourroit érre niée

ti

la propofi1ian ré'lélée , d.e laquelle

on la conclut, ne l'empechoir ;

&

comme, bien qu'ob–

fcure

&

inévidente, die efltri:s-cerraine,

il

faur de né·

ceffiré qu'dle foit de

foi.

Enfi,l j'ajoCte qu'il efl impoffible de cit•r une feule

conf<'quencc de cerre efpece, qui ne foit vraimenr de

foi,

&

qu'oo ne regarde daos l'Eglife comme tellc. Par

exemple, daos ce raifonnemenr: il

y

a

~n

Jefus-Cbrifl

deut natures raifonnables parfaites, toUie narure raifon–

nable

&

parfaite a une vol\JIIIé, done il y

a

en Jefus–

Chrifl deux ••olontés. Ceuc cnnféquence éroir true

de

tous les

Chréti~ns,

&

étoit de

foi,

mi'

me

avant la dé–

finirion du lixiemc concite coulle les Mont>thélites,

&

précifémenr en verru de In doélline

re~a<

de coute

l'E·

glife; c'efl pourquoi je crois qu'on cloit dillinguer deux

fortes de détioitions de I'Eglife, celks qui nt fonr que

confiater une ancienne croyance, connue de rous les ti–

deles, généralemenr

re~

Oc

&

euleignée ex prdfémenr da!!

S

coute I'Egli:e,

&

e

elles qui tixenr la

foi

des

ti

deles (ur

lles objets moins famtliers

&

moins bien connus.

11

faut

FOI

I3

bren dire que

la

d~finition

de la confubfiaorialité

da

Verbe au concile de Nicée , étoit une décilion de la

premiere lorte, autremenr il

faudr.~it

convenir que le point

de doélrine qu'on y décida avant ce rems-la , n'étoit

pas un dogme de

foi

exprclfe

&

explicite, aveu qu'au–

cun ohéologien carholique oc peut faire.

11

nous refie a parler des propolitions contenues dans

la révélation , comme conféquences des deux prémif–

fes , dont l'une

~lt

révélée ,

&

l'aurre connue par la

raifon, mais dépourv6e d'évideoce

&

fufceprible de quel–

que efpece de doure

&

d'incetrirude; celles-ta ne font

point de

foi,

indépendamment d'une nouvellc décirico

de l'Eglife,

&

elles le deviennent auffi-tór que cetre dé–

cifion a lieu. Voila la réponfe

a

la feconde quection,

La premiere partic de cene alfertion n'a pas befoin

de preuves. Par l'bypothefe on peut dourer raifonnable–

ment li ces propofi1ions fonr contenues daos la révéla–

tion,

a

confulter la lumiere narurelle; done jufqu'a ce

que la décilion de l'Eglife ait levé ce doute, elles ne

fauroient &rre de

foi,

Mais la définirion de l'Eglife peut préfenter

au~

fi.

deles cettc mome conféquence commc contenue daos

la révélation, ce qu'elle peur faire en plu1ieurs manie–

res, ou en décidant ( abfolumenr

&

fans rapport

a

1::.

prémilfe révélée dont elle peut erre tirée) que certc

propolirion efi contenue daos cerrains pa!fages

d~

1'

crirure, donr le feos n'avoir pas encore éré éclairci,

quoique les premiers pafieurs en fulfent infiruirs; nu en

recudllant la tradicion éparfe dans les églifes particulieres,

&

la préfenrant auK ti deles; ou en puifanr cctre meme

rradition daos les écrits des peres

&

des écrivains ec–

cléliafiiques, ou meme en décidant que cene confé–

quence efl vraiment liée avec la prémilfe révélée,

&

en

diffipant par-U l'incerrirude que les lumieres de la raíton

laifJoiem eocore fur celle meme liaifon .

Je regarde auffi les propoütions de ceue derniere claf–

(e

comme l'objer propre

&

particulier de In Théologie,

IOutes les autres appartenanr véritablemenr

a

la

foi.

Et

je définis une concluüon rhéolngique la conféqueoce de

deui prémi!fes, dont l'une efi révélée,

&

l'autre con–

nue par les lumieres de la raifoo, mais fufceptible encoré

de quelque efpece d'incerrirude. Ceci efl une quefiion de

bien pNile imporrance,

&

a

laquelle Je ne veux pas m'ar–

reter. Mais il me femble clair qu'une concluüon vrai·

menr théologique o'efi jamais évidemmenr conrenue daos

la prémifJe révélée. Cirons pour exemple une concluüon

rhéolugique des plus certaines, la volonré de Dieu de

fauvcr tous les hom1;1es fans exception;

&

confidérons·

la daos ce raifonnernenr : felon

S.

Paul ,

Dnu

'IJUit

o'?"" hominer fa/vol

fiai;

or

to1<1,

daos le palfage de

S.

Paul, lignifie

tou1 les hommtJ

fans exception; done

n;.u

V~UI

fauver

IOUS

les hommes fans etceptioo.

N

e

voir-on pas que fi ceue derniere cooféquence n'e

ll

pa;

de

foi,

felon le rlus grand nombre des théologiens, ce

n'efi

~¡ue

paree qu on fuppofe que la feconde propofitiorr

de cet argumenr n'efl pas

au-delf~s

de 10u1e efpece de

dotltC

&

d'incerrirude. MaiS ceue queil ioo pourra etre

trailée

a

1'

nrticlt

T

H E'

o

L

o

G l E •

Je remarquerai feulement que daos le fyfii:me le plus

communément rec;(l, que les cooféquences d'une prémilfe

ro!véléc

&

d'une prémilfe de raifon abfolumeot évidenre,

~.pparrienneot

a

la

Tbéologie

, on ne s'efi pas apperc;fi

que toutes les fois que la prérnilfe de raifon efl éviden1e,

la conféquence, efi tOUJOUrs identique avec la propnütion

révélée,

&

on a imaginé qu'il pouvoit y avoir de ces

conféquences-la qui ajoilralfent quelque chofe

a

la ré·

vélatioo; ce qui efl abfolument faux,

Les trois premieres efpeces de propoütion¡ foot done

de

fui

, en verru des anciennes définidons , ou pi010t

en verru de l'aocienne croyance de l'Eglife qui exercc

toOjours fon autoriré fur celles-ta; puifque noos ne les

pouvons rcgarder comme révélées pour en faire les objets

de norre

foi,

que paree que I'Eglife nous les préfenre

comme !elles. Quanr

~ux

dernieres' elles fonr

a

propre–

ment parler l'obJCI des nouvelles décitions de I'Eglife.

En déc1danr fur celles-13, l'Eglife con llore qu'elles foot

de1a de

foi;

&

en ctécidanr t'ur

cel~s-ci,

elle les pré–

fente aux ñdeles comme devanr é1re deformais l'objet

de

la croyance de tous ceux

a

qui fa délin.ition

&

la pro–

polition c-n queilion feronr connues.

D 'apri:s ces príncipes, oo réfour fans embarras une

antrc quefiion que

S.

Thomas exprime ainfi :

Utrum

articuli fidei

peY

Jtu:eeJJionem temporztm creverint;

le

nombre des anides de

/oi

s'elt-il augmenré par la fuc–

ceffion des

tem~?

Selon ce per:,

crevit nttmertu arti·

eulomm ,

{rwnda

fectmd<f!,

q~td'j/.

1.

nrt. vij.

mais le

plus graod nombre des théologiens fcmbl-e s'écarter

ell

cela