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FOI
s6re; & je crois que les Ecrirures &
m~me
les
patra–
ges ou efl conrenue l'iofaillibiliré de l'Eglife , font
la
parole de Dieu, fur l'aotorité de l'Eglife
de
qui JC
les
n>ois avam de les avoir ouvenes, & mcme avaot d'a–
voir enrendo parler de ce qu'elles conriennenr.
On verra clairemrnr que ceue rnérhodc & les aunes
qui s'écarrenr de
la o(me , foot défeélueofcs par
les
preuves rnemes for lefquelles nous allons établir celle
que oous fuivons.
1°.
Norre méthode
e!l
adoprée par de rres - habiles
théologiens qoi onr rrairé de delfein formé
In qocflion
de l'aoalyfe de la
foi;
au lieo que ceux qui our fui vi
des príncipes oppofés, y onr éré Jerrés en rrairanr fé–
parémem la queflioo de
1'
auroriré de
1'
Eglife . Nous
nous conremerons d'en citer deux ou rrois , par ce que
ceue mariere efl pl0t6t do relfon do raifonnemenr que
de celoi de l'auroriré.
R íen o'efl plus clair
&
plus précis que ce que dit
13-delfus
le
P.
Juenín,
inj/it. theol. part.
f/ll.
dtji. jv .
e .
te favanr hornme avance que
fans la motifs de cré–
dibilité,
on nc peut pas avoir ttne
ccrtieude
prrtdtnte
de l'ociftence de la rivélation divine; paree qt<e ,
dir–
i
1,
fans e
u
motifs
,
nous ne portvons ptu rtcevoir r(li·
fonnablemcnt l'autorité dit•ine des Ecritures, dans
hf–
t¡uelles l'infai.llibilitl de
/'
Eglife
eft
riv!Ue.
D'
od il
forme cette aoalyl'e de la
foi
enrieremenr femblable a
la nOrre; ""
iis
'ftld!
diéla jimt fequitur credentem ji
e
procr:dere; ideO mens adhteret alur¡i verieati quod /it
a
D eo
revelata; ideO
fcit
~:ffe
re'l•elatam
'
tfltOd
eam
tnnqt~am
J
Deo
revclotam Ecclefia
proponat;
ideO
ve·
ro adha>ret Ecclejid! definitioni'
'f"Od
il/iru
i~tfallibili
taJ in fcripturiJ ctJntineatur
;
ideO
adhd!ret fcriptttriJ,
t¡f'od ./int
verbt<m
Dei; ideo tandem certus
e
fl fcriptu–rar effe Dei verbum, 'luod ad id addr;catur
evider.ti–buJ
motivi¡
·credibilitatiJ
.
Voila bien l'infaillibiliré de l'Eglife críle, parce ·qu'
elle
en conrenue clairemenr dans l'Ecrirure; & la di–
viniré des Ecrirures crOe du fidele , par les morifs de
crédibdiré ; tour céla indépendnmment de
1'
auroriré de
l'Eglife.
On a vu plus haut qu' Ho!den , daos fon
traitl
de
l'analyfe de la foi,
érablit pour príncipe, que cerre vé–
rité générale, /'
Ecriture
ejl
la paro/e de Dieu,
n' efl
point,
a
proprement parler, révélée,
&
qu'elle en crOe
par les morifs de crédibilité; ce qui efl rour-a-fair con·
forme a la méthode que oous embralfons.
Avanr ces aureurs, Grégoire de Valence avoir pofé
pour fonderneor de J'analyfe de la
foi
ceue propotirion;
fi
la refigion chrótienne
efl
óman<e de Dieu,
1'
Ecri–
ture fa
m
te efl la par,/e de Diett,
propofirion que cer
a ute~r
rroqve li évidenre, qu'il oe Juge pas qu'elle ait
befoto de preuves: ce qui fait voir qu'il
e!l
bien éloi–
gné d' établir
la diviniré do corps des Ecrirores
fur
l'aurorité de l'Eglife , & qu'il fonde, commc nous, la
c~o_y,ance
do
ti
dele
a
cet arríe
k'
fo r les m orif< de cré–
dtbtfrté qui établiffenr que la n:ligioo chrérienne efl e.
mané
e
de Dieu ,
2°.
Narre analy fe demeure folidemenr dtablie, li nous
prouvon1 bien que la perfuafion raifonnée de
la vérité
& de la divinité des Ecritures, n'a poinr pour fonde–
menr l'aurorité de I'Eglife; & qu'au contralfe, l'aoro–
ríré infaillible de l'Eglife efl érablie fur l'aurorité de la
révélarion ,
&
cela
indépendammenr de
1'
auroriré de
l'Eglife. Or oous avons déJa prouvé ces deui prínci–
pes,' en uairant des morifs de la perfuafion
raifonnée
que reofcrme la
foi;
& eo voici une noovellc preuve
qoant
a
l'aurorité de
1'
Eglife •
~'efl
la doélrine de prefque toos les rhéol<•giens ca–
tholrques, qu'elle en
UD
Objet de
foi
di vine, en Ce feos
que naos la croyons par le rnorif de la révélation. Or
3-moios qu'on n'embra!Te notre mérhode d'analyfer la
foi,
on ne peor pas dire que cene vériré foit crOe par
le morif de la révélatioo ; p!rce que lorfqu' on a une
fois
~tnbli
l'authenriciré de
la révélation fur
1'
auroriré
de I'Eglife, on ne peor plus recourir
a
la
révélarioo
pour
éta~l!r
l'auroriré de I'Eglife, fans romber dans un
Cercle V[CieUI ; On efl dOOC obligé de fe
retrancher
a
prou~~r.
1' infaillibilité de
l' Eglife, par des motifs de
crédtbtlué dtfltngués de la révélarion; mais ces rnorifs de
~rédibiliré
fonr bien fnibles , pour oe rieo dire de plos;
1ls oe
peuv~nr
eue auffi clairs que ces paroles,
je jitis
!J'VtC
~Dill jlt_{~t~•
Q
fa
COI"rfommation
Ju jiuftJ
;
t¡UÍ
'lJOliS
uoute m eeortte
,
&c. rexres qui fourmlfenr
les
feoles preuves démoofiratives de J' iofaillibiliré de
1'
E–
glife.
Je
ne m'arrece pas
a
réfuter ceut qui voudroient
é-
FOI
tsblir l'autoriré de l'Eglire imrnédiatcmenr fur l'autori–
té de I'Eglife; le fophifme efl manifefk dan1 ceue ma.·
niere
de
raifonner.
Nous allons
a-
préfem réfoudrc quelques difficnlid
qu'on peor propofer conrre
la mérhode
d'
analyltr
1~
foi
que naos adoptons; les voíci .
1°.
Narre príncipe, que ce n'cll pns par l'nuroriré
de l'Eglif< que nous fommes
(\lrs
d~
cerre prnp<11ition,
la Ecriturcs Jont 'i.'l'aies
&
font lo paro/e de Dar¡
,
femble donn<r quolque nneime
a
c.: que les théolu¡;ims
carholiques ont démontré cnntre
les prorellans , qne
l'Eglife efl ¡uge des Ecriturel;
a
l'ufage qu'il$ OtH
f.ll[do mor de
S.
Augullin:
evmrgelio non ucderan,
niji
me ecdefiee
ctltbolh~c
comm(J'lJtJret
"mfloritaJ;
&.
p3rti~
culieremenr aox príncipes qr1e luir
M
Buffucr dam fa
conf<nn<e avec lt mini(lr< Clattde.
Ce prélar futlneu t
expre!lémenr que
le fidelc baptifé & adu te ne
r<'>r>it
l'Ecriture que des
m~in'
de
1'
Eglife; qu·a,•ant de l'n–
voir ouverre ' il en en état de fai•e un aéle de
fui
do
la diviniré des Ecriture', con>
u
en ces rorme :
jr rrcis
que cette Ecritrtre eft la par11le
de
Din1
.
comme Je
crois que Dmt
efl.
li 'od
il paroir que felon
In
doélri–
ne
de
ce prélar dans l' aualyte de la
fui,
la croyan ·e
de
1'
infaillibilité de
1'
Eglile doir précédcr cclle
de
la
diviniré des Ecritures ;
fa
uf
a croi1e
1'
infaillibiin¿
de
I'Eglifc par les motifs de crédihiliré .
Je répond<, r
0 .
Cerre qneflioo,
1'
Eglife ;uge-t·rlle
do
Ecriturrs?
peor
~voir
rrois fcns. 1". L 'E¡;Iilc
ut–
elle -Juge du texte
&
du
fen1 des Ecrirures,
d,uts
les
dogme< parriculiers qoi fonr on qui peuvcnr cr,. con–
rrover(es?
2°
L'EgliCe cfl-ellc Joge du
te~
te
de>
Ecri–
tures, c'efl a-dire de
fa
vériré & de fa diviuité,
d.lllS
les difl'écenre
parries du corps des Ecriturcs , comme
daos les deutéro ·canoniqucs ,
ou
m~me
daos ccrrnm.s
parries des proru-canoniqnes?
3°.
L 'Eglife
en
die
Jnge
du
corps
entier des Ecrirores ,
&
de 'ta quellion
génc–
rale,
les Ecritr1res canoniqueJ
fTU to1a
leJ
Chrhlf.'lJJ
•
re¡oivent
,
r¡ui
renferment leJ
fon
demn,J
mimes
de
la
religion, l'hrflotre, la vie, les miracles de
J.
C.
&c.
font-elles vraies,
&
font elles la paro/e de Di
m?
ltt
Catholique doit répondre
a
la premiere qucflion
>
que I'Eglife efl juge du
fens des Ecrirures dans
tr>us
les dogmes comroverfés , en en excopran r ceux que
l'autorité rnerne
de
I'Eglife fuppofe nais
&
infpirés ,
oomme fa propre
infaillibiliré, qu' on doit établir fur
l'Ecrirure, iodépendornmonr de
1'
autotiré de
1'
Eglife,
mais qui une fois crúe par le morif de la révélation ,
devieor pour le Chrérien une regle de
foi.
A
la feconde, ou répoudra que l'auwriré de I'Egli–
fe évidemrnem prouvée par des reue<
furt cl:urs des
livres proro·canoniques que rou$ le; cht<!ticns adrnct·
tenr, doit
étre
oorre regle de
foi,
pour
le diftune–
menc des diverles pan ies de l'Ecrirure doot
1'
nuth,rHi–
ciré & la divinité peuvenr erre
mifcs en dourc .
A
la rroifieme quenion ,
il
faudra dire que la
Mci–
liun n'e.n doit poiot ¿rre porrée au tribunal de l'Eglifi:
que ce n'cfl: point d'eiJe que nous recevons ceuc:
vén~
u!
générale ;
il
y
.a
du Eeritures r¡ui (ont
la parulr
de Diw,
&
ecllu
que re¡oivent lotu
Ion
Chrrtim;
ont ce caralltre.
Un concile ne peor pas s'alltmbler
pour décider que la religion chrérienne ell
véritable
que l'évangile n'en pas uoe fable,
&
que ks Ecrirure;
fonr divinos, comrne la religion dont elles font lt fou–
dernenr.
Qoe.
fi
le concile de Trence, & nuparavanr le qua–
trierne concile de Carrhege , onr donné le canon des
Ecrirures, leur décifion n'avoit pour objct que
les
h–
vres deuréro- canoniqut5; &
leur aororiré daos cene
meme décifion éroit foodée fur les E:critures protn·ca–
noniques, dont
1'
aothenriciré & la dlvinité éroierH éta·
blies d'ailleors,
&
n'étnieut pa< rnife• en qoenion :
&
quoiqoe le canon renf.erme les uns
&
les aurre;,
c'ell
d'one maniere dilféreore.
L'
Eglile
6xe
la cru)'8nce
des
ñdeles par rapporr aux premiers ,
&
elle lü fuppofc par
rapporr anx feconds; rout comme elle fuppofe en
,·,¡~
femblaor , que la
religirm chrétienne efl émanéc
de
D ieo; & que fon infaiflibiliré en déJa crne de> tit:!eks
a
qoi elle propofe. fes décifions.
Qoan_r
<!U
pafiage
de S.
Auguflio :
1°,
enrcndu
a la
!eu~e,
ti prouveroir beaucoup rrop, puifqu' íl s' eolit–
vrolt qu'oo oc pourroir poim arneuer un incrt!dole
a
la
croy.aace de la vérité & de la divinué dis Ecnture 1
fans eo:'ployer l'auwriré
divine
de l'E¡¡Jife.
'
Je
drs,
(ai1S empl•)er
/'
1111torité divrnt
;
car il faut
diflinguer l'autoriré
naturel/e
donr Joiiir rome foriéri
daos l,e.s
,chof~s
qui la regnrdenr ,
&
qu'on oe peor te·
fafer
a.
1
EgUfe con1idérée comme une fociéré pure-
ment