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10

FOI

s6re; & je crois que les Ecrirures &

m~me

les

patra–

ges ou efl conrenue l'iofaillibiliré de l'Eglife , font

la

parole de Dieu, fur l'aotorité de l'Eglife

de

qui JC

les

n>ois avam de les avoir ouvenes, & mcme avaot d'a–

voir enrendo parler de ce qu'elles conriennenr.

On verra clairemrnr que ceue rnérhodc & les aunes

qui s'écarrenr de

la o(me , foot défeélueofcs par

les

preuves rnemes for lefquelles nous allons établir celle

que oous fuivons.

1°.

Norre méthode

e!l

adoprée par de rres - habiles

théologiens qoi onr rrairé de delfein formé

In qocflion

de l'aoalyfe de la

foi;

au lieo que ceux qui our fui vi

des príncipes oppofés, y onr éré Jerrés en rrairanr fé–

parémem la queflioo de

1'

auroriré de

1'

Eglife . Nous

nous conremerons d'en citer deux ou rrois , par ce que

ceue mariere efl pl0t6t do relfon do raifonnemenr que

de celoi de l'auroriré.

R íen o'efl plus clair

&

plus précis que ce que dit

13-delfus

le

P.

Juenín,

inj/it. theol. part.

f/ll.

dtji. jv .

e .

te favanr hornme avance que

fans la motifs de cré–

dibilité,

on nc peut pas avoir ttne

ccrtieude

prrtdtnte

de l'ociftence de la rivélation divine; paree qt<e ,

dir–

i

1,

fans e

u

motifs

,

nous ne portvons ptu rtcevoir r(li·

fonnablemcnt l'autorité dit•ine des Ecritures, dans

hf–

t¡uelles l'infai.llibilitl de

/'

Eglife

eft

riv!Ue.

D'

od il

forme cette aoalyl'e de la

foi

enrieremenr femblable a

la nOrre; ""

iis

'ftld!

diéla jimt fequitur credentem ji

e

procr:dere; ideO mens adhteret alur¡i verieati quod /it

a

D eo

revelata; ideO

fcit

~:ffe

re'l•elatam

'

tfltOd

eam

tnnqt~am

J

Deo

revclotam Ecclefia

proponat;

ideO

ve·

ro adha>ret Ecclejid! definitioni'

'f"Od

il/iru

i~tfallibili­

taJ in fcripturiJ ctJntineatur

;

ideO

adhd!ret fcriptttriJ,

t¡f'od ./int

verbt<m

Dei; ideo tandem certus

e

fl fcriptu–

rar effe Dei verbum, 'luod ad id addr;catur

evider.ti–

buJ

motivi¡

·credibilitatiJ

.

Voila bien l'infaillibiliré de l'Eglife críle, parce ·qu'

elle

en conrenue clairemenr dans l'Ecrirure; & la di–

viniré des Ecrirures crOe du fidele , par les morifs de

crédibdiré ; tour céla indépendnmment de

1'

auroriré de

l'Eglife.

On a vu plus haut qu' Ho!den , daos fon

traitl

de

l'analyfe de la foi,

érablit pour príncipe, que cerre vé–

rité générale, /'

Ecriture

ejl

la paro/e de Dieu,

n' efl

point,

a

proprement parler, révélée,

&

qu'elle en crOe

par les morifs de crédibilité; ce qui efl rour-a-fair con·

forme a la méthode que oous embralfons.

Avanr ces aureurs, Grégoire de Valence avoir pofé

pour fonderneor de J'analyfe de la

foi

ceue propotirion;

fi

la refigion chrótienne

efl

óman<e de Dieu,

1'

Ecri–

ture fa

m

te efl la par,/e de Diett,

propofirion que cer

a ute~r

rroqve li évidenre, qu'il oe Juge pas qu'elle ait

befoto de preuves: ce qui fait voir qu'il

e!l

bien éloi–

gné d' établir

la diviniré do corps des Ecrirores

fur

l'aurorité de l'Eglife , & qu'il fonde, commc nous, la

c~o_y,ance

do

ti

dele

a

cet arríe

k'

fo r les m orif< de cré–

dtbtfrté qui établiffenr que la n:ligioo chrérienne efl e.

mané

e

de Dieu ,

2°.

Narre analy fe demeure folidemenr dtablie, li nous

prouvon1 bien que la perfuafion raifonnée de

la vérité

& de la divinité des Ecritures, n'a poinr pour fonde–

menr l'aurorité de I'Eglife; & qu'au contralfe, l'aoro–

ríré infaillible de l'Eglife efl érablie fur l'aurorité de la

révélarion ,

&

cela

indépendammenr de

1'

auroriré de

l'Eglife. Or oous avons déJa prouvé ces deui prínci–

pes,' en uairant des morifs de la perfuafion

raifonnée

que reofcrme la

foi;

& eo voici une noovellc preuve

qoant

a

l'aurorité de

1'

Eglife •

~'efl

la doélrine de prefque toos les rhéol<•giens ca–

tholrques, qu'elle en

UD

Objet de

foi

di vine, en Ce feos

que naos la croyons par le rnorif de la révélation. Or

3-moios qu'on n'embra!Te notre mérhode d'analyfer la

foi,

on ne peor pas dire que cene vériré foit crOe par

le morif de la révélatioo ; p!rce que lorfqu' on a une

fois

~tnbli

l'authenriciré de

la révélation fur

1'

auroriré

de I'Eglife, on ne peor plus recourir

a

la

révélarioo

pour

éta~l!r

l'auroriré de I'Eglife, fans romber dans un

Cercle V[CieUI ; On efl dOOC obligé de fe

retrancher

a

prou~~r.

1' infaillibilité de

l' Eglife, par des motifs de

crédtbtlué dtfltngués de la révélarion; mais ces rnorifs de

~rédibiliré

fonr bien fnibles , pour oe rieo dire de plos;

1ls oe

peuv~nr

eue auffi clairs que ces paroles,

je jitis

!J'VtC

~Dill jlt_{~t~•

Q

fa

COI"rfommation

Ju jiuftJ

;

t¡UÍ

'lJOliS

uoute m eeortte

,

&c. rexres qui fourmlfenr

les

feoles preuves démoofiratives de J' iofaillibiliré de

1'

E–

glife.

Je

ne m'arrece pas

a

réfuter ceut qui voudroient

é-

FOI

tsblir l'autoriré de l'Eglire imrnédiatcmenr fur l'autori–

té de I'Eglife; le fophifme efl manifefk dan1 ceue ma.·

niere

de

raifonner.

Nous allons

a-

préfem réfoudrc quelques difficnlid

qu'on peor propofer conrre

la mérhode

d'

analyltr

1~

foi

que naos adoptons; les voíci .

1°.

Narre príncipe, que ce n'cll pns par l'nuroriré

de l'Eglif< que nous fommes

(\lrs

d~

cerre prnp<11ition,

la Ecriturcs Jont 'i.'l'aies

&

font lo paro/e de Dar¡

,

femble donn<r quolque nneime

a

c.: que les théolu¡;ims

carholiques ont démontré cnntre

les prorellans , qne

l'Eglife efl ¡uge des Ecriturel;

a

l'ufage qu'il$ OtH

f.ll[

do mor de

S.

Augullin:

evmrgelio non ucderan,

nij

i

me ecdefiee

ctltbolh~c

comm(J'lJtJret

"mfloritaJ;

&.

p3rti~

culieremenr aox príncipes qr1e luir

M

Buffucr dam fa

conf<nn<e avec lt mini(lr< Clattde.

Ce prélar futlneu t

expre!lémenr que

le fidelc baptifé & adu te ne

r<'>r>it

l'Ecriture que des

m~in'

de

1'

Eglife; qu·a,•ant de l'n–

voir ouverre ' il en en état de fai•e un aéle de

fui

do

la diviniré des Ecriture', con>

u

en ces rorme :

jr rrcis

que cette Ecritrtre eft la par11le

de

Din1

.

comme Je

crois que Dmt

efl.

li 'od

il paroir que felon

In

doélri–

ne

de

ce prélar dans l' aualyte de la

fui,

la croyan ·e

de

1'

infaillibilité de

1'

Eglile doir précédcr cclle

de

la

diviniré des Ecritures ;

fa

uf

a croi1e

1'

infaillibiin¿

de

I'Eglifc par les motifs de crédihiliré .

Je répond<, r

0 .

Cerre qneflioo,

1'

Eglife ;uge-t·rlle

do

Ecriturrs?

peor

~voir

rrois fcns. 1". L 'E¡;Iilc

ut–

elle -Juge du texte

&

du

fen1 des Ecrirures,

d,uts

les

dogme< parriculiers qoi fonr on qui peuvcnr cr,. con–

rrover(es?

L'EgliCe cfl-ellc Joge du

te~

te

de>

Ecri–

tures, c'efl a-dire de

fa

vériré & de fa diviuité,

d.lllS

les difl'écenre

parries du corps des Ecriturcs , comme

daos les deutéro ·canoniqucs ,

ou

m~me

daos ccrrnm.s

parries des proru-canoniqnes?

3°.

L 'Eglife

en

die

Jnge

du

corps

entier des Ecrirores ,

&

de 'ta quellion

génc–

rale,

les Ecritr1res canoniqueJ

fTU to1a

leJ

Chrhlf.'lJJ

re¡oivent

,

r¡ui

renferment leJ

fon

demn,J

mimes

de

la

religion, l'hrflotre, la vie, les miracles de

J.

C.

&c.

font-elles vraies,

&

font elles la paro/e de Di

m?

ltt

Catholique doit répondre

a

la premiere qucflion

>

que I'Eglife efl juge du

fens des Ecrirures dans

tr>us

les dogmes comroverfés , en en excopran r ceux que

l'autorité rnerne

de

I'Eglife fuppofe nais

&

infpirés ,

oomme fa propre

infaillibiliré, qu' on doit établir fur

l'Ecrirure, iodépendornmonr de

1'

autotiré de

1'

Eglife,

mais qui une fois crúe par le morif de la révélation ,

devieor pour le Chrérien une regle de

foi.

A

la feconde, ou répoudra que l'auwriré de I'Egli–

fe évidemrnem prouvée par des reue<

furt cl:urs des

livres proro·canoniques que rou$ le; cht<!ticns adrnct·

tenr, doit

étre

oorre regle de

foi,

pour

le diftune–

menc des diverles pan ies de l'Ecrirure doot

1'

nuth,rHi–

ciré & la divinité peuvenr erre

mifcs en dourc .

A

la rroifieme quenion ,

il

faudra dire que la

Mci–

liun n'e.n doit poiot ¿rre porrée au tribunal de l'Eglifi:

que ce n'cfl: point d'eiJe que nous recevons ceuc:

vén~

u!

générale ;

il

y

.a

du Eeritures r¡ui (ont

la parulr

de Diw,

&

ecllu

que re¡oivent lotu

Ion

Chrrtim;

ont ce caralltre.

Un concile ne peor pas s'alltmbler

pour décider que la religion chrérienne ell

véritable

que l'évangile n'en pas uoe fable,

&

que ks Ecrirure;

fonr divinos, comrne la religion dont elles font lt fou–

dernenr.

Qoe.

fi

le concile de Trence, & nuparavanr le qua–

trierne concile de Carrhege , onr donné le canon des

Ecrirures, leur décifion n'avoit pour objct que

les

h–

vres deuréro- canoniqut5; &

leur aororiré daos cene

meme décifion éroit foodée fur les E:critures protn·ca–

noniques, dont

1'

aothenriciré & la dlvinité éroierH éta·

blies d'ailleors,

&

n'étnieut pa< rnife• en qoenion :

&

quoiqoe le canon renf.erme les uns

&

les aurre;,

c'ell

d'one maniere dilféreore.

L'

Eglile

6xe

la cru)'8nce

des

ñdeles par rapporr aux premiers ,

&

elle lü fuppofc par

rapporr anx feconds; rout comme elle fuppofe en

,·,¡~

femblaor , que la

religirm chrétienne efl émanéc

de

D ieo; & que fon infaiflibiliré en déJa crne de> tit:!eks

a

qoi elle propofe. fes décifions.

Qoan_r

<!U

pafiage

de S.

Auguflio :

1°,

enrcndu

a la

!eu~e,

ti prouveroir beaucoup rrop, puifqu' íl s' eolit–

vrolt qu'oo oc pourroir poim arneuer un incrt!dole

a

la

croy.aace de la vérité & de la divinué dis Ecnture 1

fans eo:'ployer l'auwriré

divine

de l'E¡¡Jife.

'

Je

drs,

(ai1S empl•)er

/'

1111torité divrnt

;

car il faut

diflinguer l'autoriré

naturel/e

donr Joiiir rome foriéri

daos l,e.s

,chof~s

qui la regnrdenr ,

&

qu'on oe peor te·

fafer

a.

1

EgUfe con1idérée comme une fociéré pure-

ment