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FOI
foi
,
fclon cet axiorne:
facienti '{Uod in fe efl cum ipfo
gruti.e auxilto, Dntr
nop
dougat
grat•cm.
Les infl·
Q<lc
0111 dooc des moycns dont le bon ulage les con·
duiroit infallliblernem
á
la grace de la
foi
Qu'on pren–
ne gardc que ¡e ne dis pas que ces moycos foicnt pu–
rement naturds.
Mais , dira·t·on, s'il y a des moyens dont le bon u–
f.,ge conduiroir infailliblemenr
a
la
foi,
il peor y avoir
des circonílnnces dans lelqudles D 1eu ne peor pas fe
difpenfer,
3
raifou m eme de fa ;ullice ou au rnoins
a
nifon de fa bonté, d 'accorder le don de la
foi;
&
ce–
Ja pofé, cornrne11r eíl·il vrai que la
foi
efi une grace,
qu'elle efi purernent grntuite,
&
que D ieu nc la doit
a
perfonne?
Je réponds,
1°.
fi
par
irnpofiible les
de la gratu ité de
la gracc
&
de la
fuffi~
yens que Dieu donne aox hornrnes
toien t incompatibles,
il
faudroit con
&
abandonner l'autre.
2°.
Notre doéhine eft une fuite
cipe que nous avoos cité ,
&
qui
nable,
[acienti omne quod in fe efJ,
la que l'infidele qui ufe ,
a11tant
'!"'
graces qui précedent la
foi,
obtient
de In
foi.
dogmes
des mo·
ÍJlur, é·
deruic:r,
du prio·
raifon-
1 fu ir de–
fui,
des
lll grace
3°.
Dans l'hypothefe que nous faifons, c'efi la grace,
a
laqoelle notre infidele répond, qui amen
e
la grace de
la
foi.
Or le dogrne de la graruité de la
foi,
''oppofe
bien
3
ce que
le~
feulcs forces de la narure l'appellenr,
mais non p1S
3
ce que
la
fidélité aux premieres graces
amene
ce
lle de
1~
foi.
Quoique la
foi
foir nécelfaire au falut, l'infidélíré né–
gative, c'efi-a·dire le défaur de
foi,
lorfqu'on n'a pas
réfifié polirivemror aox lumieres de la
foi
qui fe
pr~·
fenwienr, n'efl pas un péché. C'efi le fent iment le plus
communé ment rec;O (
voyez
Soar.
difp . xvij.);
&
en
dfer, il feroit rid1cule de prétendre qu'on peor péch.r
fans aucune eípcce d'aélion délibérée: or l'tntidele, né·
garif par l'hypurhefe, n'exerce ancune forre d'aélion dé–
l ibérée rebrivemcnr
a
la
foi.
C'efi la principale raifon
qu'apporre Suari:s dans l'endroir cir<!; ce qu'il appuie en·
core de ce palfa¡¡e qui femble décilif:
fi
non veniffem
&
lolftlutus tis firiff•m, p<<eqtum non habcrmt, '}oan.
lj' .
D'apres ce principe, ces hommes ne périlfenr pas pour
11'3VOir pas
CU
fa
foi,
tnais poor fes COOtraVtlliiOil>
a
la
Joi qu'ils connoilfenr,
&
qui efi écrite
a
u fond de leur
creor: c'efi la doélrine de S . Paul aux R o mains :
'{ui–
f"mque fine l<gc pucav.runt, fin• l<g< p.ribrmt,
&c.
Cependant un fait fur cela une difficulté: li ces hom–
mcs <>bfe rv oicnr
b
loi narurelle, leur infidéliré oégarive
ne leur étant pos irnputée
a
péché, ils pourroienr évirer
b
darnnariou,
&
par conféquenr arriver au falur fans la
foi;
&
cetrc nécefiité ablo lue de la
foi
fouffrira quelque
attein re.
On
répond,
t
0 •
que cet argu rnent efi d'aprcs une hy·
porhcfe qui n'a ¡arnais de lieu, paree que ;amais un
tn·
tidele n'a obfcrvée la loi naturelle dans tous fes poinrs.
C ette réponfe ne me fembk pas folide, paree que Ji cet
infide le a des moyens fuffifans pnur obíerver
lo
loi na·
Horelle, s'il a m eme le fecours de la g race pour cela, il
peut fort bien arriver qu'dfcélivement
il
l'obferve: c'efi
ce que prouve dairement l'hypothefe que fatt Collius,
Je nnimah. P ag
lrb.
l.
cap. xii¡.
d'un petit payen qui,
comrncnt;an r
a
ufer de fa raifon, obferveroit la loi na·
rurelle
&
pnfferoil on ¡oor fans fe rendre coupable d'au·
con péché mortel . Hypothefe alfOrement ues-poffible,
&
qu'on ne peut conrefter.
2
o. S. Thomas répond que
fi
ces hommes obfervoient
Jn loi narurelle, D ieu leur enverroit ph'\rót un ange do
cicl poor leor nnnoocer les vérités qu'il efi néce(J'airc
qu'ils croycnt pour arriver au falur, o u qu'il ufcroir de
nelquc moycn exrraordinaire pour les conduire
a
In
foi,
&
qu'ainli ils nc fe fauverot.ent pas
fa~s
la. foi;
ou
s'1ls fcr moienr les yeil'X
:l-la vérrté apres
1
avotr enrre–
Vtle, lcur i1.tidéliré celferoit d'erre purement négarive .
Mais cetre réponfe n'ell pas encore fadsfaifante; car
on peor roíl¡ou rs demander
fi
Dieu eft obligé, par fa
juflicc
&
fn bont<', d'envoyer cet ange
&
d'accorder
ce fecours, s'il
y
eH obligé , la gratuité de la grace de
la
foi
ell en grand danger; s'il n'y efi pas obligé, on
peut fuppofer qu'il n'ernployera pas ces moyens exrraor·
d ina ires;
&
dan< ce <:as ,
il
refic cncore
á
dcmaodcr
fi
cet obfervateur
fi
ele de la loi narurelle fe fauvera fans
Ja
foi
,
auqucl ca<
la
foi
n'ell pas nécelfaire; ou Cera
damné, ce qui cfi bien dur.
~
0
•
Pour fauver en m¿m e
tems
&
la nécefiité
&
la
FOI
gratuité de la
foi,
S . Thornas en un aotre endroft
fo~tienr nettcmem que ces honneres payem font privés de
ce fecour> ablolumenr nét·dlaire P•>Ur croire,
&
Iom
damné~
en punrtiuo du peche origine!,
in pa:nam orrgi·
palis peccati.
On rrouve cette réponfe,
frcrmda fuund.e,
qt~d!ft .
fecrmda, are.
5' ·
Ce pere demande
fi
la
fot
e>plicrte eft
pécdlaire au falu t:
il
fe fait ('ob¡eélion que fouvent il
n'dl pa> au pouvoir de l'hommc d'avoir la
foi
e>plici–
te, fe ion ce que drt S . Pan! auA R omaim, ch.
x.
0••–
modD eredtnt
1n
ill11m qucm non audier:mt; t¡ttomod•
audi.ntfin• pr,.dicant<;
'{uomodo amem pr.edicabunt
,,¡; mtttanlttr
1
L
bomme en quefl1on, dit·rt, l'iutidele
dom nou.
parlon~,
&
a
qui l'évangile n'a pas été ao–
noncé, nc peor pa> croirc fiws le fecoun de la grace,
mais ,il le peut avec ce fecoun. Or ce i'ecours efi ac–
cordé par la pure miféricorde de Dieu,
a
ceux
a
qui
il ell accordé;
&
quanr
il
celui aoque! il <ft
refufé, ce
rtfus efl roo¡our> dan> D ieu o
u
atle de ;oflice,
&
pour
l'homme la peine de ce péché préceJellt, o u au-moins,
dir-il, do
péché origintl, fdo11
S.
Aug .
lib. de corr.
&
gratiá: Ad multa tenetur
ho~o
qud! non pote[f fine
gratiá reparante
. , .
&
fimrliter ad credendum arti·
rulot fider
.. .
9uod 9uid,m attxrlmm (gratrd!) , 9uibu[–
eumqru
di'Vinitul
áae11r
mifertctJrátter;
quib111 autem
non dat11r ex JUflitiá , non datur in pa!nam
pr~ctdtntil
peccati,
&
faltrm orr¿;inalu ptccati, ut Aug d" tt ;,.
lib. de corr.
&
gratw, cap. v .
&
vj.
Or ces hommes
o
qui, felon S. Thomas, D ieu re·
fofe le fecoors abfolumenr nécetfaire pour croire, ;,
pll'nam [al
u
m ori)(inalis peccati,
font des adultes,
ne
font coupables que du péché ortginel,
6r
fo111 par con–
féqoenr obfervareuro de la lui naturelle, qu'ils n'auroient
pas pO viuler fans péchcr morrellemenr: Icor intidéliré
n'efi que négative, puífqne l'infiMliré po firive
di
auffi
un péché,
&
que ce pere ne dit pas qu'ils n!lillenr au
fecours de la grace qui leur efi duunée pour croire, mais
qu'ils ne le rec;oivenr pnint. Seton S . Thomas, ce fe–
cours abfi>lumenr nécellaire peur done
man~u<r
quelque–
fois,
&
alor< cet homme n'tll pas lau vé .
Voil~
le dogmc
de la nécdliré de la
foi
dan~
route la rigueur.
Au fund ;e ne voi> pa> puurquoi les Théulogiens ne
fonr pas cer aveo rour d'un coup,
&
fan>
fe faire pref–
fer.
E
u adrnettanr ut.e foi>
la doélrine do péché ori–
gine!,
&
de
la utceffiré du bapreme,
&
eu regardanr,
comme nn le fair, les en fans morts fans le bapteme,
comme déchOs do falut éreruel: on ne doir pas avoir
tanr de fcrupule pnur porter le mEmc ¡ugemcnr des a–
dultes qui aoroicnr obfervé la !o1 uaturellt: car ces adul–
les onr roO;ours cette rache; ils f'ont eot'aus de colere;
ils font
dan~
la malle de p<rd rion; ainli la d fficulté
n'e(t
pas pour eox plus grande que pour ,.. enians.
11
en
vrai que comme elle n•tn
pa~
pedre pour
Ir)
cntilns,
il
feroir ;\
fouhuirrr qu'on n'cOr
pn>
encure
a
la rélou–
dre pour les adulres .
f/oyet.
P
tC HE'
o
R
r G 1
N
EL.
Nou~
devons faire aux ltéleur> de> excufes de la lon–
gueur énorme de cet arricle; certe marterc efi méraphy–
fique,
&
rienr
a
I!Hlle la Théulugte; de torre qu'il
ne
nous rar pns été puffible d 'abrégcr, fans
romber dans
l'obfcuriré
&
fans omeme plufieurs qucfiions importan–
tes. Noos ne nous flaton pas me me d'avoir trairé IOU–
ICS celles qui y funt
re larives, mais nous en avoos au–
m oins indiqué une grande par de .
11
y a plulieurs articles
qu'on peor conl'ulrcr
relarinmcnt
a
celui ci, comme
eH R
r
S T
r
A
N
r
S
M~,
RE
L
t Gro
N,
&
R
E'v
E'L A–
T
rO
N . (
IJ)
f
o r, (
lronol.)
la
foi
comme verru morale efi re–
préfenrée fous la figure d' une fe m me
'~roe
de blanc,
ou fous la
figure de dcux ¡cune
filies fe donnant la
main. Comme vertu chrétienne, die efi repréfenrée par
les Carholiques renanr un livre ouverr d'une main,
&
de l'aurre une croix ou un calice d'ou il fort une hoflie
¡ayonnanre,
F
o 1, (
'}rrrifprrrd. )
fign ifie quelquefois
fidtlitl,
com–
me quand 011
¡otru
ces
termes
foi
&
bommag•;
il
fi.
gnifie aulfi
croyanee,
par eAcmple, quand on dit
a¡oiJ–
ter foi
n
un afie;
ou b'en il lignifie
atteflation
&
pr.u–
V<,
comrne lorlqu'on di1 qu' uo aéle fa ir
for
de relle cho·
fe .
Avoir foi en '}rrflice,
e'eH avoir la confiance de
la jufiice .
(A)
F o t, (no
N" E·)
efi une conviélion intérieure que
l'on a de
la ¡uflicc de
fon droir ou de fa poiiel!ion.
On difitnguoir che?. les R umains deox forres de con–
rrars; les uns que l'on appelloir de
bonne·foi,
les aurres
de
Jroit itroit
;
les premiers rccevo1ent uoe iltterpré–
tation plus favorable . Pormi nous rous les contra!! font
de
bonn•·foi,
or In
bonne-foi
exige que les conventioos
foient