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20

FOI

foi

,

fclon cet axiorne:

facienti '{Uod in fe efl cum ipfo

gruti.e auxilto, Dntr

nop

dougat

grat•cm.

Les infl·

Q<lc

0111 dooc des moycns dont le bon ulage les con·

duiroit infallliblernem

á

la grace de la

foi

Qu'on pren–

ne gardc que ¡e ne dis pas que ces moycos foicnt pu–

rement naturds.

Mais , dira·t·on, s'il y a des moyens dont le bon u–

f.,ge conduiroir infailliblemenr

a

la

foi,

il peor y avoir

des circonílnnces dans lelqudles D 1eu ne peor pas fe

difpenfer,

3

raifou m eme de fa ;ullice ou au rnoins

a

nifon de fa bonté, d 'accorder le don de la

foi;

&

ce–

Ja pofé, cornrne11r eíl·il vrai que la

foi

efi une grace,

qu'elle efi purernent grntuite,

&

que D ieu nc la doit

a

perfonne?

Je réponds,

1°.

fi

par

irnpofiible les

de la gratu ité de

la gracc

&

de la

fuffi~

yens que Dieu donne aox hornrnes

toien t incompatibles,

il

faudroit con

&

abandonner l'autre.

2°.

Notre doéhine eft une fuite

cipe que nous avoos cité ,

&

qui

nable,

[acienti omne quod in fe efJ,

la que l'infidele qui ufe ,

a11tant

'!"'

graces qui précedent la

foi,

obtient

de In

foi.

dogmes

des mo·

ÍJlur, é·

deruic:r,

du prio·

raifon-

1 fu ir de–

fui,

des

lll grace

3°.

Dans l'hypothefe que nous faifons, c'efi la grace,

a

laqoelle notre infidele répond, qui amen

e

la grace de

la

foi.

Or le dogrne de la graruité de la

foi,

''oppofe

bien

3

ce que

le~

feulcs forces de la narure l'appellenr,

mais non p1S

3

ce que

la

fidélité aux premieres graces

amene

ce

lle de

1~

foi.

Quoique la

foi

foir nécelfaire au falut, l'infidélíré né–

gative, c'efi-a·dire le défaur de

foi,

lorfqu'on n'a pas

réfifié polirivemror aox lumieres de la

foi

qui fe

pr~·

fenwienr, n'efl pas un péché. C'efi le fent iment le plus

communé ment rec;O (

voyez

Soar.

difp . xvij.);

&

en

dfer, il feroit rid1cule de prétendre qu'on peor péch.r

fans aucune eípcce d'aélion délibérée: or l'tntidele, né·

garif par l'hypurhefe, n'exerce ancune forre d'aélion dé–

l ibérée rebrivemcnr

a

la

foi.

C'efi la principale raifon

qu'apporre Suari:s dans l'endroir cir<!; ce qu'il appuie en·

core de ce palfa¡¡e qui femble décilif:

fi

non veniffem

&

lolftlutus tis firiff•m, p<<eqtum non habcrmt, '}oan.

lj' .

D'apres ce principe, ces hommes ne périlfenr pas pour

11'3VOir pas

CU

fa

foi,

tnais poor fes COOtraVtlliiOil>

a

la

Joi qu'ils connoilfenr,

&

qui efi écrite

a

u fond de leur

creor: c'efi la doélrine de S . Paul aux R o mains :

'{ui–

f"mque fine l<gc pucav.runt, fin• l<g< p.ribrmt,

&c.

Cependant un fait fur cela une difficulté: li ces hom–

mcs <>bfe rv oicnr

b

loi narurelle, leur infidéliré oégarive

ne leur étant pos irnputée

a

péché, ils pourroienr évirer

b

darnnariou,

&

par conféquenr arriver au falur fans la

foi;

&

cetrc nécefiité ablo lue de la

foi

fouffrira quelque

attein re.

On

répond,

t

0 •

que cet argu rnent efi d'aprcs une hy·

porhcfe qui n'a ¡arnais de lieu, paree que ;amais un

tn·

tidele n'a obfcrvée la loi naturelle dans tous fes poinrs.

C ette réponfe ne me fembk pas folide, paree que Ji cet

infide le a des moyens fuffifans pnur obíerver

lo

loi na·

Horelle, s'il a m eme le fecours de la g race pour cela, il

peut fort bien arriver qu'dfcélivement

il

l'obferve: c'efi

ce que prouve dairement l'hypothefe que fatt Collius,

Je nnimah. P ag

lrb.

l.

cap. xii¡.

d'un petit payen qui,

comrncnt;an r

a

ufer de fa raifon, obferveroit la loi na·

rurelle

&

pnfferoil on ¡oor fans fe rendre coupable d'au·

con péché mortel . Hypothefe alfOrement ues-poffible,

&

qu'on ne peut conrefter.

2

o. S. Thomas répond que

fi

ces hommes obfervoient

Jn loi narurelle, D ieu leur enverroit ph'\rót un ange do

cicl poor leor nnnoocer les vérités qu'il efi néce(J'airc

qu'ils croycnt pour arriver au falur, o u qu'il ufcroir de

nelquc moycn exrraordinaire pour les conduire

a

In

foi,

&

qu'ainli ils nc fe fauverot.ent pas

fa~s

la. foi;

ou

s'1ls fcr moienr les yeil'X

:l-la vérrté apres

1

avotr enrre–

Vtle, lcur i1.tidéliré celferoit d'erre purement négarive .

Mais cetre réponfe n'ell pas encore fadsfaifante; car

on peor roíl¡ou rs demander

fi

Dieu eft obligé, par fa

juflicc

&

fn bont<', d'envoyer cet ange

&

d'accorder

ce fecours, s'il

y

eH obligé , la gratuité de la grace de

la

foi

ell en grand danger; s'il n'y efi pas obligé, on

peut fuppofer qu'il n'ernployera pas ces moyens exrraor·

d ina ires;

&

dan< ce <:as ,

il

refic cncore

á

dcmaodcr

fi

cet obfervateur

fi

ele de la loi narurelle fe fauvera fans

Ja

foi

,

auqucl ca<

la

foi

n'ell pas nécelfaire; ou Cera

damné, ce qui cfi bien dur.

~

0

Pour fauver en m¿m e

tems

&

la nécefiité

&

la

FOI

gratuité de la

foi,

S . Thornas en un aotre endroft

fo~tienr nettcmem que ces honneres payem font privés de

ce fecour> ablolumenr nét·dlaire P•>Ur croire,

&

Iom

damné~

en punrtiuo du peche origine!,

in pa:nam orrgi·

palis peccati.

On rrouve cette réponfe,

frcrmda fuund.e,

qt~d!ft .

fecrmda, are.

5' ·

Ce pere demande

fi

la

fot

e>plicrte eft

pécdlaire au falu t:

il

fe fait ('ob¡eélion que fouvent il

n'dl pa> au pouvoir de l'hommc d'avoir la

foi

e>plici–

te, fe ion ce que drt S . Pan! auA R omaim, ch.

x.

0••–

modD e

redtnt

1n

ill11m qucm non audier:mt; t¡ttomod•

audi.nt

fin• pr,.dicant<;

'{uomodo amem pr.edicabunt

,,¡; mtt

tanlttr

1

L

bomme en quefl1on, dit·rt, l'iutidele

dom nou.

parlon~,

&

a

qui l'évangile n'a pas été ao–

noncé, nc peor pa> croirc fiws le fecoun de la grace,

mais ,il le peut avec ce fecoun. Or ce i'ecours efi ac–

cordé par la pure miféricorde de Dieu,

a

ceux

a

qui

il ell accordé;

&

quanr

il

celui aoque! il <ft

refufé, ce

rtfus efl roo¡our> dan> D ieu o

u

atle de ;oflice,

&

pour

l'homme la peine de ce péché préceJellt, o u au-moins,

dir-il, do

péché origintl, fdo11

S.

Aug .

lib. de corr.

&

gratiá: Ad multa tenetur

ho~o

qud! non pote[f fine

gratiá reparante

. , .

&

fimrliter ad credendum arti·

rulot fider

.. .

9uod 9uid,m attxrlmm (gratrd!) , 9uibu[–

eumqru

di'Vinitul

áae11r

mifertctJrátter;

quib111 autem

non dat11r ex JUflitiá , non datur in pa!nam

pr~ctdtntil

peccati,

&

faltrm orr¿;inalu ptccati, ut Aug d" tt ;,.

lib. de corr.

&

gratw, cap. v .

&

vj.

Or ces hommes

o

qui, felon S. Thomas, D ieu re·

fofe le fecoors abfolumenr nécetfaire pour croire, ;,

pll'nam [al

u

m ori)(inalis peccati,

font des adultes,

ne

font coupables que du péché ortginel,

6r

fo111 par con–

féqoenr obfervareuro de la lui naturelle, qu'ils n'auroient

pas pO viuler fans péchcr morrellemenr: Icor intidéliré

n'efi que négative, puífqne l'infiMliré po firive

di

auffi

un péché,

&

que ce pere ne dit pas qu'ils n!lillenr au

fecours de la grace qui leur efi duunée pour croire, mais

qu'ils ne le rec;oivenr pnint. Seton S . Thomas, ce fe–

cours abfi>lumenr nécellaire peur done

man~u<r

quelque–

fois,

&

alor< cet homme n'tll pas lau vé .

Voil~

le dogmc

de la nécdliré de la

foi

dan~

route la rigueur.

Au fund ;e ne voi> pa> puurquoi les Théulogiens ne

fonr pas cer aveo rour d'un coup,

&

fan>

fe faire pref–

fer.

E

u adrnettanr ut.e foi>

la doélrine do péché ori–

gine!,

&

de

la utceffiré du bapreme,

&

eu regardanr,

comme nn le fair, les en fans morts fans le bapteme,

comme déchOs do falut éreruel: on ne doir pas avoir

tanr de fcrupule pnur porter le mEmc ¡ugemcnr des a–

dultes qui aoroicnr obfervé la !o1 uaturellt: car ces adul–

les onr roO;ours cette rache; ils f'ont eot'aus de colere;

ils font

dan~

la malle de p<rd rion; ainli la d fficulté

n'e(t

pas pour eox plus grande que pour ,.. enians.

11

en

vrai que comme elle n•tn

pa~

pedre pour

Ir)

cntilns,

il

feroir ;\

fouhuirrr qu'on n'cOr

pn>

encure

a

la rélou–

dre pour les adulres .

f/oyet.

P

tC HE'

o

R

r G 1

N

EL.

Nou~

devons faire aux ltéleur> de> excufes de la lon–

gueur énorme de cet arricle; certe marterc efi méraphy–

fique,

&

rienr

a

I!Hlle la Théulugte; de torre qu'il

ne

nous rar pns été puffible d 'abrégcr, fans

romber dans

l'obfcuriré

&

fans omeme plufieurs qucfiions importan–

tes. Noos ne nous flaton pas me me d'avoir trairé IOU–

ICS celles qui y funt

re larives, mais nous en avoos au–

m oins indiqué une grande par de .

11

y a plulieurs articles

qu'on peor conl'ulrcr

relarinmcnt

a

celui ci, comme

eH R

r

S T

r

A

N

r

S

M~,

RE

L

t Gro

N,

&

R

E'v

E'L A–

T

rO

N . (

IJ)

f

o r, (

lronol.)

la

foi

comme verru morale efi re–

préfenrée fous la figure d' une fe m me

'~roe

de blanc,

ou fous la

figure de dcux ¡cune

filies fe donnant la

main. Comme vertu chrétienne, die efi repréfenrée par

les Carholiques renanr un livre ouverr d'une main,

&

de l'aurre une croix ou un calice d'ou il fort une hoflie

¡ayonnanre,

F

o 1, (

'}rrrifprrrd. )

fign ifie quelquefois

fidtlitl,

com–

me quand 011

¡otru

ces

termes

foi

&

bommag•;

il

fi.

gnifie aulfi

croyanee,

par eAcmple, quand on dit

a¡oiJ–

ter foi

n

un afie;

ou b'en il lignifie

atteflation

&

pr.u–

V<,

comrne lorlqu'on di1 qu' uo aéle fa ir

for

de relle cho·

fe .

Avoir foi en '}rrflice,

e'eH avoir la confiance de

la jufiice .

(A)

F o t, (no

N" E·)

efi une conviélion intérieure que

l'on a de

la ¡uflicc de

fon droir ou de fa poiiel!ion.

On difitnguoir che?. les R umains deox forres de con–

rrars; les uns que l'on appelloir de

bonne·foi,

les aurres

de

Jroit itroit

;

les premiers rccevo1ent uoe iltterpré–

tation plus favorable . Pormi nous rous les contra!! font

de

bonn•·foi,

or In

bonne-foi

exige que les conventioos

foient