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YUR

Mais aucun de

tous ces médicarnens ne convient

clans le traitement

'o

la mabdic dom il s'agit, qu'en–

tam qu'il peut

fati~toire

ii

quclqu'une des dift(!rentcs ia–

dicatious qui

Ce

prdentent

a

remplir,

&

non poi

m

pnr

aucunc autre vertu fpécialc.

11

n'en efi aucun qui

puil~

fe etrc employé indilliné1cment daos tous les cas: c'e!l

:m

medccin prudent :\ choillr entr'eox , conformément

il

J'jd¿e qn'il ,'e(l faite de la nature de la maladie, d"a–

pri:s les

conféquencc~

qu' il a JUdicieufement tirées de

la na¡u,·c de fes caufcs

&

de fes fymptomes, combinéc

avcc la conllitution

de 1~ m

alade . (

á)

·FU R FU R, (

Chír.Jr

.)

ce mot fignilie en

géné–

ral

{un;

c'ell un fy

mptome

m• plütót un effet de 1.1 ga–

Je feche, qui en rongennt

la

pcau, fur-tout In cuticule,

en élevc des couches femblables .\ du fon . Lorfqu'

iJ

attaque In tete, In barb

, ou les fourcils,

il prend le

nom de

porrígo

.

FU R 1

E

S,

f.

f. pi. (

jl¡Jyth.

)

diviniu!s infernales

imaginées par

la Fable pour fervir de minifire

3

la

' 'engeance des dieux contre les méchans,

&

pour exé–

cuter fur eux les fentences des JUges des eofers . E I–

pliquons ici !'origine des

f~~rio

, lcurs noms, Jeur

em–

ploi, leur

car~é1crc,

le culte qu'oo Jeur

a

rendu ,

&

les

li~urcs

fous Jefquelles on les a rcprélentées .

Seton Apollodore, les

furta

avoient été formé-.s

data la mer, du limg qui !orlit de

la plaie que Satur-

1:\.e

a

voit fai t

3

fou pere Crelns : Héfiod'e qui les ra–

JCUnit d'une

gén~ration,

les fai t naitre de la Terre, qui

les avoit

con~Oes

du

faog de Saturne : cependant le

m

eme poete dit ailleurs' qu' elles étoien t tilles de

la

Difcorde ,

&

qu' elles étoient nées

le cinqUJeme de la

Lune, aífignant

a

un jour que les Pytha¡¡oriciens cro–

yoient

conl~cré ~

la 1uflicc , la nai!f.1nce des dée!fes

qui devoient

1~

faire

rendre avec la dernierc

rigueur •

Efchyle & Lycophroo

1

prétendent que le<

furíes

étoient

ti lles de la Nuit

&

de

1'

Achéron: Sophocle tire leur

origine de la Terrc

&

des Ténebres; Epyménide veut

qo'elles loient IO:urs de Vénus·& des

P~rqucs,

& tilles

de Saturne & d' Evonymc: d' autrcs entin afsürent qu'

elles devoicnt lcur naillnnce

a

Ptmon

&

!1

Proferpine .

Ainll chncun , en fuivnm en cela

le~

traditions de foa

tems & de Con pay', a

doomé

~

ces

divinité~

les pa–

rens qui paroifloicnt le m eux convenir

3

lcur caraé1e–

re: mais

la

véntat>Je orig;ue de ces dée!fes fe doít plus

"rai!femblahlement

~ttribucr

3

l'idte naturelle qu'ont eue

le< homme> , qu'il devoit y avoir aprcs cerre vie des

ch3rimens de méme que des réc.,mpen fe< :

e'

di

fans

dnutc fur ceue idée que furcnt formés l'Enfer

&

les

champs Elir"écs des pocrcs,

&

comme on

y

ét~blit

des

juges, pour rendrc

1

chacun la JUIIice qu'il méritoit,

on imagina des

furÍ'J

pour Jeur fervir de minillres,

&

exécutcr les fentences qu' ils portoieot contrc les fcé–

l érats .

Si les anciens on t varié for !'origine des déeiTes in–

fernales, ils n'ont pas été plus uniformes fur leur nom–

bre: cependant il poroit qu'ils en ont admis ordinnire–

m ent rrois , Tyliphone , Mégere,

&

Aleé1o ;

&

ces

noms,

q~i

figni6ent

car,ag<, mvít , troublt perpitud,

l eur

con~rennent _parfa'ttm~nt.

Virgile fupFole

plu~

de

tr01s

furta;

car 1! parle d elles en ces termes,

agmína

¡,.-va

fororum

,

b

troupe des crue

JI

es freur . ; il com–

prend méme

~es

harpies au nombre des

[ttri<J,

puifqu'

11

ar~elle

Célcno,

la pl:u grande du furia, furinrttm

n:,r.-ctm.z .

..

P1utarqoc,

jO

contra:re, ne reconnoit qu'uoc

fu ru,

qnrl nnmme

Alruflie,

tille de Jupirer

&

de la

Néce!flt~;

&

c'éto't el ', felon cet auteur, qui étoit le

feul mm,flre de

ll

vengonce des dieux

Outre le nc.m de

ft~rÍ<J

que les

L~tins

donnoient

i

ce. dée!T!s \'engerefl<>, ils leur donnoient auffi le nom

d:

prr•u,

témoin ce '"crs de \'rrg le;

Verberi~HS r~···

c•g"·•t [ub

jt~Jice

pcrn.e

.

Les Grecs les appelloient

Er)ttnin,

paree que, fu'vant

h

remarque de t'aofaniss,

;¡m~'"

fign'fie

toMber

m

fu

reur

: les Sicvon;ens les nummoient

dicffe> rcjp<lla–

b/,·s,

&

les

Aih~niem,

,,,HÍ<J:

enfin npri:s qu' Ureflc

les eot appai!ces par de< i3crifices, on le; 3ppt'lla

Eu–

,_¡.,;¿",

ou

J,ím-[o1i[.mtn.

Voy.

E

ll. tE'' 1

IJ

E

.

. Les poetes grcc'

&

latins donnoreot

fou~ent

nux

fu–

'

"

1

des épithetes qui

m~rqoent

oo Icor

c~raét

re, ou

Jeor habillement, ou les ferpens qu' elles

~llrto"

nt au

1eu de che•·cu¡, ou le< Jieux ou elles éto·ent honNées:

c'dl n"nri qu·o, ide les appelle

/u dit/Jtl Je

P.zlefte,

p,hf1,,u

dur,

r,rce que ces d<"eífes

3'

oient un tem–

ple a Pslefie en Epirc

JI n'efi pas didicile de c:ompreodrc i-pn!!i o que! é-

FUR

toit Jeur emploi . L' amiquité les a toO¡ours regardées

comme de> dée!fes inexorables, dont l'umque occupn–

tion étoit de punir le crime , non -leukmrnt da

m

les

Enfers, mais

m~

me de, cettc

vie,

pourful\'31lt fans re–

lache les criminds, folt par

de~

r mords qui ne Icor

donnuiem nucun rcpos , foit par des vihons terribles ,

qui lcur toifoient fouven t perdre le feos.

11

faudroit copier le

poi: res, princ:palement Euripi–

de, Sophocle,

&

Séneque, ti on 'outo1t rapporter tous

les rraits dont ils fe

fervent pour exprimer dans quel

eXCCS de fureur elleS )Cttoient CCUK qu'dles

tllllttnCO–

tOient . On loit a••cc quclle beauté Vir¡¡ite pcim le de–

fnrdre que prnduifit une de ces

jiaio

a

la cour

du

roi

L ntinus: ce que tit T)'li¡•hone

3

J'égard d'Etéocle

&

de

Polynice, n'ell i¡;nor¿ que de ceux qui u'ont point 10

la Thébúde de Stace. O• idc rcpréfenrc a•·ec la

m~

me

vivacité le

ral'age que rit

a

Thebes

h

_furie

Cll\

oyec

par

1

unon pour fe vcnger

d' A

thamas ,

&

ce que

ti

1

endurcr

ii

!lis une nutre

¡,,;,

que la

me

m

1

unon a–

voit fufcitée pour

la

perkcutcr: mais de rous e<u

1 4UC

ces impl2cables décflcs infernal-. ont pourful\ is,

p

r–

fonne n'n été un esemple plus éclntnnt de

lcur ven–

geance, que le malheureux

Ot~fle.

Les théatrcs de la

Grcce ont mille fois retcnti des plainte< de ce pnrrrci–

de, qu'clles pourr,,;. oient ftvec tant d"ncharncmcnt.

L es

furítJ

étoient employées non fculcmcnt lorfqu'il

f~lloit

punir les coupables, mais au!li quand 1!

s'

ag•f–

foit de chltier les hommes

f'ar

des m dad es , par

la

guerre,

&

par les autrt> AeauK de

Jo colere célefle.

AJeao parfoit en parriculier p<'ur la mere de

1~

guer–

rc, comme Stace

1'

appelle;

íl falloit bien une

jJtYÍe

pnur infpirer

aux

hommes !'idee

de

s'enrrc létru•rt ,

&

l'art funelle d'y p3rvenir. Mais Cicéron rappnrre

a

un

troit de

mor~le

fort

tudicieux ,

toutes

les d·fférentes

fooé1ion< des

[ttrreJ.

,

N e vnus imaginez pas, dit·il ,

, que les impies

&

les li:élérats foient tourmcnré• par

, les

furin

qui lrs pourfu vcnr 3vec Jeur>

rorche~

ar–

" dentes : le• rcmord' qui fu· venr le crime, font les

,. véritables

[ttritJ

donr uarlent

1<>

p ,etc>,. Telle

é–

toit auffi l'opinion des nnrrr<

f•hiloli·~hc<

de l'antiquité.

Cependant , comme les ptupl.-

fiC

fonr pa

phrlllli>·

phe<, des

déelle~

auffi redour3blel que le

funts

l'aui–

rerent un cult< pnrriculi<r

En

effcr,

le rcl¡>cN qu' on

lcur ponoit é•o•r

fi

grand, qu'on u' nfoit prdque les

nommer, ni l<trer les veu

fur lcurs tnnple' • On re–

garda comme une mpit'ré,

fi

nou' •n croyous Sopho–

cle, la démarche que fir OE lipe, lorlqu'allant

a

Arhe–

nes er: qualité de

fuppli3111 ,

il

fe

re!ira dan• un bois

qui Jeur étoit confacré;

&

on l'obligea, avant que d'en

forrir, d'appaifer ces dcefle; par un fncritice, dont ce

poete & Théocrite nous om la lfé la delcnptinn .

Comme

1~

crainte

8\"011

été

lo mefure do culte qu'

on rendoit aul divinnés,

&

qu'1l n'y en a•un aucune

qui fOt

fi redoutée que les

f~~ruJ,

on n'avnit neo nn–

blié pour les appaifer , lor fqu' on les croyo•t

irrittcs ;

&

c'ell par ce motif qu'elles avoient

de~

temples dJns

plufieurs eodroits de la Grece.

Les Sicyonie01, au rappon de Paufanias, leur facri–

lioient tous les ans , au ¡our de leur f2te , des brcbis

pleioe~,

&

leur oflrnient des couronncs

&

des guir Jan–

des de fleur<,

fur • rout de narci!le , plante chérie des

tilles de l'Eofer,

a

caufe du malhtur arrivé

~u

Jenne

prince qui portoit ce nom . Euflarhe, fur

le premier

livrc de l'lliadc, dit que la

r~•lnn

pour laqudle on uf–

froit le narcifle aux

fs.ruJ,

venoít de

l'tt)mo!ngfe de

ce mor, ,..

,.áur ,

torp~r~

,

paree que lel.i

furits

éwur·

di!foient les coupabi<s qu'elles tour mento ent.

Elles avoient aufli un

temple dans Cé1yne, ville

d'

Acha"re_, oü l'on voyo t leurs !latues iaite>

de

b"

&

aCiez pct1tes ;

&

ce J·cu étoit

fi

fatal au

gen

cou~~ble; de quelque cr:mc, que des qu' ils )"

eutroicr•t ils

étoient la;lis d' une furcor fub te qui Jeur

hiÍOI!

pcrdre

l'efprit; tanr

la feu.e préfcnce de ces dée!fes p

u

Olt

caufer de trooble

!

JI falloit rnt!rne que ces éH':nrrncus

fu!Tent arr•·és plus d' une fois, puifqu'on fut ob

de

déiendre l'entrée

do temp

le de Cér)ne,

Paufanias nnus

appr.nd

que

le1

llarues de ce1 déef–

fe

o"avoiC'It ri:n

..,e f,n

fingulier oi de

f

rt

recherché

mois qu'on en VO)O t dsm le vefl buJe pluficou autre;

en marbre, d'uo rra•ail erquis, qoi reprefcnroietH des

femmes qu'on croyo·r a•orr éré les prctrcfles de ces dí–

• inités

éanmoios c'efl peut erre ll le feol eodroit ou

il

foit d"t que les

(nrrtt

a>olCnt de pretre!les;

u fqu'

011

f1"t d'alleurs que lcon

ll>

niflres etuirnt des hom–

mes oomm€s

bl[jthttltJ

por Je¡ ha!> tans de Srlphonfc

en

Are d"e,

&

que

:no! heoe 2voue lor-m·me no"

it6

pr '" de e s dtefies d:ms e temple

e

'ar op:¡ge. T ous

''"'•