3 S
2
FUS
llter la
fufée
de deflus la broche , on perce le
~arton
redoubié de deux
a
trois tr0US a\'eC !e
poin~Oil
a
are–
te, en frappant delfus avec le maillet. L' arete fert
a
J'cmpecher de pénétrer plus avant qu'il ne faut,
il
fuf–
tit qu'ij atteigne la compolirion; oo
con~oit
que s' il
pénérroit rrop avant, il affoibliroit le maillf, qui don–
neroit trop t6t feu
a
la chaífc , ce$ rrou$ étant
fai¡~
pou r
Y.
commu.niquer le fcu.
Apr~s
cette opération
1
on retire la
fll(ée
de de!Tus la
broche, on délie la cordc qui remplltfoir l'étranglemenr,
&
on rogn.e la partie du cartGuche qui excede le car–
ton rendoublé.
Si les
ft~fle>
doivenr erre gardées, il faur co!ler un
rond de papier for chacun des bouts, pour les garantir
de l'imprefjion de l'air
&
du feu ; en cet état elles
f~
conferveront
tr~s-long-rems
bonnes,
fi
av•c cette pré–
caorion on a eu celle de n'employer que des marieres
bien feches daos la compolirion.
A
R T.
VI.
D~t
pot
&
chapitealt,
&
comment ow
tarnit la
f~tfées
volanter
.
Le por doit erre fait · du
m eme carton que la
fufle;
on le roule fur un cylindre
de bois que J'on nomme Je
mou/e
a
former
fe pot;
OQ
lui donne d'épailfeur deux
a
trois tours de canon, fui–
van! que la
fufée
efl plus ou moins groffe .
. Ce moule
a
former le pot, quoique d' Ulle meme
ptecc, a deux partics cyliodrlques de ditférens diame–
!res; !'une fur laque! le on roole le por, a de diametre
un
&
trois-quarts de celuí de la
fuf.!e,
pris extéríeure–
meor,
&
de loogueur, trois diametres.
L e diametre de l'autre partie, fur laquelle on étran–
gle le pot, ell de trofs quans un huitierne ,
&
fa lon–
gueur, de deux pareils diametres.
O o obfarvera que , pour les
[r<{les
de done lignes,
on peut
leur donner
la fiauteur des
ferpenreaux ordi–
naires, faits de canes
it
joüer, que ces
[ufies
peuvent
poner pour garnítures ;
&
comme les paquets d'étoiles
fonr beaucoup moios hauts, on réduíra le pot
á
la pro–
portian cí-delfus, lorfque ces
fufé<J
en feroot ¡(arnies.
Le pot éranr étranglé
a
la mefure fufdite, on rogne
bien droit la partic étranglée , ne lui lailfa nt de
lon–
gnenr que ce qu' il en faur pour le
líer commodément
fur la
f:~fé":
on rrempe dans
1'
eou
eelle
partie , pour
la rendre ftcxible;
&
apres avoir fair
la
ligatu re, oo
colle de(Tus une bande de papicr brouillard, tant pour
la cacher, que pour empclcher qu'elle ne fe
r~i:l.:he.
Pour garnir 13
fufle,
ou commcnce
iJ
verfcr dans
le
pot
une pincé<: de poufiier ;
&
en frappant un peu
contre , on
la fair entrer dans
les
trous qui doivent
communiquer le feo
a
la chaffe: on verfe enCuite dans
le por une cornée de la meme compor,rion dout on
a
chargé la
ft~fée;
c'efl ce qui s'appelle la
cba.ffe;
&
on
~1range
dclfus
les
ferpentcaux ou étoiles qu' elle doit
Jeller, en obfervant de n'en pas mertre plu> pefant que
le
corps de la
fufée
;
enforte que la
fufl.
de quatre
onc~s
n'en pe fe pas plus de huir, lorfqu'elle efl ga rnie;
&
arnr, des amres. Une
fttfJe
dom la garniture ferott
trop peCante'·
n~
s'éleveroit qu'a une médiocre haoteor,
&
ret-omberorr a !erre
en faifan t un demi-cercle. On
die ?'une telle
fr•(le,
'qn'tlle a arq
1
1é,
pour exprimer
la ltgne courbe qu'elle a décrite.
On place quelques petits tampoos de papier chiffon–
tl~ d~ns
les interfiices des
ferpenteau~
ou des paquets
d étmles, pour cmpt-cher qu'ils ne balottent;
&
on fer–
me l.e pot avec un rond de papier collé defTus: il faut
le tml!ader par les bords pour
emp~che r
qu'
i1
ne falfe
des phs .
·
A
vaot de mettre
les paqucts d'6toiles dans le por ,
on les palfe dans do pou!lier
pour leur faire prendre
feu plus fubitement .
'
Le chapiteau ell ce qui termine !a
fttf<e
en forme de
c6nc;
il
efl fait d'une limpie épaiífeur de canon. Pour
lui donnrr la grandeur qui convient , on trace fur du
esnon un rond au compns, dont l'ouverture doir érre
d'un diametre un
tiers do pot ; on divife ce rond en
lleux ;
&
chaque moitié donne de quoi former un cha–
piteau; on la mouille , pour en 6rer le relfort; on eo
colle les extrémités;
&
en la contournant , on fui fait
prendre la forme d'un cóne.
Lorfqu' il efl fec , on donoe des coups de ciCeaux
f~r
_le_s bords de fa circonférence, pour que ceue par–
t te ]otgne mieux for le por ou elle doit etre collée;
&
on la mouille pour en orer le reffort.
Le chnpitcau éranr placé bien droit for le por , on
colle fur la fcilfure une baode de papier brouillard, ranr
pour la cachcr, que pour cmpGcher qu' elle ne fe dé–
t;ole
en féchanr.
C~tte b~r¡\le
ele
p~pier
doit
~rre
mouillée de
~ollc
dcr
FUS
deux cótés: on obfervera la
m~me
chofe pour tout
le
papier que 1' on employera
~
couvrir les
fc ilrures ou
jointures des
fuf<e>
ou porte-feux : le papier en efl plus
maniable;
&
les plis eo paroiilcnt moio; .
On amorce enfuire la
fttfée,
en prenanl un morcenu
d'étoupille
pli~ doubl~
&
de grnfleur proponionoée ,
que l'on faít eotrer dans le trou qu'a formé la broche,
a
fa hauteur d'uu diamerre extérieur de Ja
[11{fe;
&
Otl
la colle dans
la gorge avec de
1'
amorce .
11
ne faut
mettre de l'amorce, que ce qui ell néccllaire pour la
renir : une trop grande quanrité, qui donnerotr beau–
coup de feu, pourroit faire crever la
fttfée.
O o finit par co!ler un rond de papier fur la gorge;
ce que les Artificiers nomment
bonneter
:
cela ferr
il
.cmp~chcr,
lorfqu'on tire les
[tifles,
que celle qui part
ne communique ron feu aux autres'
&
aum
¡¡
les ga–
rantir de l'humidité.
Bien des
A
rtificiers ne mettent poíor de por aux pe–
tites
fufles
de cailfe ; ils fe cootcntent de rouler
&
de
coller deífus un quarré de papier gris, qui déborde la
fu(ée
de la haureur de la garniture qu'ils veulent y pla–
cer . Apres qu'ils y ont mis la chaffe
&
la garnirure,
ils lient le papier delfus pour la reofermer . Les
frifées
ainfi garnies montenr plus haur, paree qu' elles font
moins chargécs: mais commc c'efl aux dépens de leur
garniture , qui efl fort perite, il n'y a rico
il
gaguer ,
li
ce n'ell pour l'artilicier.
A
R
T .
V11.
D es bag11ettes
&
dtt
chevalet.
La ba–
guette que l'on attache aux
fr~f'es,
fcrt
:i
les mainte–
nir droites, eo contrebalan<;:ant leur pefanteur, conrre
laquelle le feo agit par !'un des bouts , qui doit toO–
jours étre tourné en-bas )
&
qu'el!e force
a
garder cer–
te lituation .
Le bois le plus leger e!t le plus proprc
~
faire des
bagueues ; celles des
fu(i.s
de dix - huir lignes
&
au–
delfous' doivenr erre de fapin de fciage; quan l
¡,
cel–
les d'au-deffous, le coudrc, le [aule,
&
l'orme, four–
nilfent abondamment des baguettes qui
leur font pro–
pres.
ll faut kur donner au moins huít fois la longueur du
moule. Son épaiffeur en quarré par !'un des"bouts doit
8trc d' un demi· diametre extérieur de la
frifh
;
&
de–
puis le bour auquel on attache la
fufét,
elle doit aller
en diminuanr jufqu'a l'autre extrémité, qui fe
termine
a
un
hnítieme do meme diametre.
Plus les baguettcs onr de longueur, plus les
fufles
montenr droit ; elles ne Caoroienr en avoir trop, poor–
vQ que n'ayanr en
l~te
que la grolfeur ci-deflus, elles
fe trouveot en équilibre a une certaine dillnnce, lorf–
que les
fufteJ
y font _a nachées: cette dillanee fe regle
par le dramerre extérreur de
la
fufh
;
on en donno
deux .
&
derr.i aux plus perites
fufles,
JUtquc
&
com–
ptis ce!le de
12
!ignes; pour celles d'au-delfas , ¡ufque
&
compris ce!les de
2
pouces
2
diametres,
&
a
cel!es
par-dela, un diamerre
&
demi; fuivant lefq uel/es pro–
portions , la baguette d'une
f¡if/e
d'un pouce doir étre
en équilibre a deux pouces
&
demi de la gorge . On
cherche 1' équilíbre
avec un couteau, fur
le rranchanr
duque! on pofe la baguette;
fi
elle
efi
trop
legcre, il
faut en changer;
lorfqu'il
y
va de peu de chofe, on
peor atracher la
fu(ée
d'un pouce ou deux plus haut :
cela doone plus de longueur
&
de poids
a
la bagoeue:
ti
elle cfl trop pefanre, il faut en 6ter, foit en retran–
chant de fa longueur,
fi
elle a plus de huit fois cellc
du moule, foit en 6tanr de fon épailfeur •
On fair une cannelure aux bagueues de fapin, dans
l'eodroit oil la
ftifle
doit étre attachée
pour qu' elle
foit plus flable . A l'égard des bagueues de branchagcs,
il fallir d'unir avec un courcau
&
de rendre plane la
furface do
me
me eodroit: l'extrémiré du gros bout doit
et;e
cou~ée
eo ralus ' tan! pour la propreté' que pour
farre motns de réfiOance dans l'air.
La
fr<J<e
érant placée daos la cnnnelure, ¡ufque
&
non compris
la
ligarure du por, qui doit excéder la
baguette,
il
faut la lier daos deux endroits du nceud
¡:le l'artificier; premierement, un peu au-deífous du ra–
!us qui termine la baguctte ;
&
en fecond lieu, daos
1' étranglemenr : on fait une enraillc
a
la baguette
a
chacuo de ces endroits , pour que la
ficel!e ne glilfe
point .
Oo a imaginé en Anglcrerre , pour éviter les acci–
dens caufés par la chute des grolfes baguel!es
d'eo
compofer avec de petits faucilfons faits de carte;
a
JO–
Üer. On les arrange de maniere, qu' en débordanr les
uns fur les aotres,
&
étant collés de colle forte
&
re–
couverrs de bandes de papier collées de calle de fari•
oc, ils puiffcnr former une continuiré unie
&
folide •
Ch~·