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..

3

5

8

FUS

toiies, il faudra en conclure qu'a

6o

roiies enviran, par

exemple, la baile étoit élevée ao-deiTus de la ligne de

m're d'environ 2

pi~s,

ce qui a été fa plus waude élé–

vation: qu'il s'enfoit done que s'il s'erort trouvé

a

ces

6o toifes un corps élevé

a

deux pié , ou qudqoe chofe

<le moins, au-deiTus de la ligne de mire, ce

corp~

eílt

été frappé par la baile, quoique le coup ait óté bien

vifé au bu t : on auroit dit

a

cela fans réfléchir:

c'•ft

que

le

coup r.leve;

mots vuides de feos. J'avoue qu'il

y

a beaucoup

d'c~périences

ii

faire, pour ¿tablir théo–

riquement la porrée des armes

ii

feu; ¡'en propoferai

ci-apres quelques-unes pour la pratique; on oe fait ¡uf–

qu'a préfent que l'efiimer á-peu-pres ,

&

l'on tombe

q uelquefois daus des défauts que

l'on n'imagine pas,

faute de connoitre uon-feulement le point de perfeaion,

m ais meme ce que peut

indiquer

la

théorie connue:

par exemple on

recommande fouvent aux

truupes de

vifer vers le milieu du corps de l'ennemi; on leur pre·

fcrit méme de tirer bas ,

&

plOtót plus que moins.

Certainemeot rien n'efl moins une loi générale que ce

prétcodu axiome, fi

( fuivant

la

foppofition

faite ci–

de(!us) a l OO toifes l'on frappe un but

a

l'endroit vi–

fé, quatre piés au-ddfus de l'horjfoo,

~

6o

toifes on

pa rfera

6

piés au-deffus de

l'horif<m,

&

l'nu oe frap–

peroit pas un but

M, N,

qui

feroit

a

ce

u

e dinance,

quand il auroit 5' piés ro pooces de haoteur depu's

le

niveau de l'horifon;

Í1

a

roo toifes l'on a vifé préc'–

fém eot au pié du but

H, 8,

l'on n'arrivera qu'a ce

point;

&

li

le but eílt été de Guelqoes pas plus élol–

gné, on ne l'aoroit pas frappé .

Si

a

óo pa<, l'on a vifé dcux piés plus bas que le

pié du bur

O K,

c'ell-a-dire dcux piés plus bas que la

ligne horifootale fur

laque!le Je· bot feroit plan té, on

n'atteindra pas encore ce but.

11

s'cofoit done qu'on

ne peut 1amais avec un

fu.!il

atteindre au but quelcon–

que, quand on vi fe deux viés plus bas que l'extrémité

inférieure du but,

a

quelque éloignement qu'il foit; que

li

l'on vife au pié du but, on ne peut

le

frapper que

depuis ledit pié ou bale, Jufqu'i une éléva1ion de deux

pié>;

Í1

dans cette dillance de 100 toifes un but a ri'é–

lévat'on trois foi; deux

pi~s,

oo

k

frappera dans la di–

men f1on du milicu,

(J

l'on vife

a

deux piés au-de(fus

de fa bafe;

&

s'il efi

ii

6o

toifes, oo le frappera daos

la d meoíioo fupérieure; mais ti

le but efi p:u' étoigné

de 100 toit'es,

il

faut vifer plus haut que lui, pour

le

fra pper dans la dimeníiun du milieu ,

&

de

plu~

e

o

plm <'élever, (uivant que le but feroi1 plus éloigné .

Je viens d'e>plrquer que ce qui faiCoit qu'une baile

ou boulet arrivt: au but que

l'on veut artraper, c'efl

ctrtainemem a caoft qu'on l'a dirigé vers un ao tre en·

dror1; car Caos s'en appercevorr, oo tire avec un

fu/il

ou canon vers on but, comme les Archers ou Arbaté–

triers tirent vers celui oU ils veulent faire arrivcr leurs

fleches. ll efl démontré que la

ligne par

laquet~e

un

coup peut étre lancé le plu> loin poffible ,

di

la para–

boJe qui formeroi1

ii

fes extrémités uu aogle de 45' de–

grés avec l'horifon, abtlraél'on faue de l'effet de la pe–

íanteur du coup lancé. C'ctl paree qu'ils approchoi<nt

davantage de c<lle pro¡eaion, que les Perfe, de Xeno–

phon

lan~oieot

leurs

O

eches, qui purtoient plus loin que

celles de tous

k1

Grecs, exceplé de Archers de Can–

die.

Voyn

R •

T R A

1

T E D E D 1

x

M 1 L LE .

Les ca–

rabines pourroieot bien n'avoit une plus luogue portée

que par la meme raifoo ( lcurs bailes troovant peut-érre

plus de d·fficulté

a

vaincre

1~

milieu qn'elles traverfent

par la pene qu'elles foot de

k ur

forme fphérique);

&

les gifpes du maréchal Je Puyfegur

(voy

page

30

in-4°.),

doot il fouhaiteroit que plufieurs foldats par cump>gnies

fu(!ent arm6, ne font eocore aurre chot'e que des armes

renforcées par la culalfe,

&

dotn par conCéqueot les ligues

de mire

&

de tire

formames un aogle plu• ouvert,

donoent une porrée plus loo¡:ue que le1 ormes

ordinaire~.

Ce n'e(l poiot pour donner aucun bllme

ii

ce grand

m airre que J'ofe le citer

ici,

mais pour faire remarquer

aux Militaires l'avaorage coofidérable que peuvent Jeur

procurer les premieres notioos des Marhéma1iques, daos

les moindres comme

dao~ le~

plus grandes porties de leur

art . j'obferverai encore que le; plos habiles tireurs au

blmc ne peuvent le plus fouvent tuer une piece de gibi<r

3

la charle,

&

le; chalfeurs qui

tuem a tout cnup, ne

tirent ¡amais , en ayant pllfaitemem le gibier fur la li–

~ne

de mire de leurs

fujilr;

non-feulemeot ils

tireot

a l'eodroil otl fera la piece de gibier lorfque leur coup

y arrivera, mais ils vifent

plu~

au-ddrous ou 1U·deC–

fos, fuivaot l'éloignement du bu1 qu'ils veulen t frapper.

F

u

S 1 L .

Sa portie pojfible.

Pour reconno¡1re la plus

Arande portée poffible d'uue baile oo boulet, il faut dé-

FUS

terminer fes diff.!rentes pnrtées, fuivant l'élévation que

roo peut donuer

á

la ligue de tire; il faut couoo;tre

les lois de la pro1•él:ion

d<S

corps ; la plus luugue

etl

par l'aogle de 45' degrés.

&

l'angle de If degrés doone

une proJeaion de moitié moim d'étendue.

Voy.

PRo–

JECTJON.

l 1 doit

y

avoir une compolition en progreffiun, de–

puis

lo plus grande portéc JUfqu'a la plus enarte , re–

lativemeot

a

la lougucur du calibre qui dirrge la baile

ou boulet

dan~

l'uue ou l'autre proJeaioo. Les expt!'·

riences bien faites ne l'oot été qu'avec des bombes ou

des ¡ets d'eau, ou l'équivalent ;

&

le calibre plus ou

moi os long daos c<s deux c.s, n'a pas dü tatre une

dilférence fenfible, ni des frouemens

a

beaucoup pres

autli graods que ceux qui fe rencontreot par l'etlet du

calibre du

fujil.

11

faut obferver que les différens cal ibres des armes

ne font pas enfcmble en m2me raifon de leur diame–

tre

a

Icor longueur: en gécéral dans l'ufage des armes

a

fe

u, plus le diametre ert pelil, plus

le cytindre ou

calibre

efl

long en propnrtion; plus le calibre ou cylio–

dre efi pelit, plus les défauts en foot conlidérables pro–

portionnellement; plus

le cal ibte a de

lon~ueur,

plus

il tend

a

donner une direaion droite; plu; le calibre efl

petit, pl us il

y

a

de différence entre le diametre du bou–

let

&

le ficn; plus il

y

a de difterencc entre le boa–

Jet

&

fon calibre, plus les oodulations du boulet dans

ce calibre peuHnt l'éloigner du but vers Jeque! il ell di·

rigé.

Seroit-il vrai que tout globe d'une denlité capable de

réfitler

a

la torce qui le chalft, dirigé par

Ull

calibre

ou cylindre en proportion fem blable rdar ivement

a

fon

vulu me, pouOé par une poudre d'une force proportioo–

helle

á

la ma(!e, lancé daos la meme pro¡eaioo, par–

courroit des drOances égales,

&

peut-etre

m

eme daos

des tem> égaux,

&

décrira la me m< courbe? Les preu–

ves pour ou contre

ne peuveot erre aifémcm éclair·

cie;; il el! drfficile de détermin<r exad emeol une force

proportionnetle a la marro du boulet daos l'ut'age de la

poudrc, non·feulement paree qoe

la

force augmente

a–

propon ron de la promptitude de fa dilatatioo,

&

que

cene promptitude dépeod de fa qualité, de

fon degré

de hcci1é, de

di(poíition daos le ca libre, du plus ou

moios de preffion de fes par

ti

es,

&

de

la réfillance de

la baile, mais eocore par la d'fliculté do¡,¡

il en de

cunnoitre la quautité de poudre qui ;'entlarrom< aOez tOt

pour donoer au boulet toUte l'impullion qu'il acquiert,

avaot dr quitter tel calibre qu·;¡ parconrt.

L a théorie peut

faire

reconoultre que p·oar que la

churge d'un

fujil

flt tour l'eft'c:t que

fa dilatation peu¡

produire , il fa uaroit que la longueur du canou d'un

fu–

ji/

ttll

de

90

piés ; mais l'expérieoce a prouvé que la

baile challce par la méme charge dans un

fujil

de qoa–

tre piés de canon, p<Ul aller

a

deux mil!e Ceot foiuu–

te · tuifes: il s'enfuivroit done, qu'avrc cette longueur

fuppofée de

90

piés, la baile feroit portée a 486oo tui–

fes; ce qu'il n'ert pas poffible d'expt'rimemer , car

Oll

oe fcra pas un canon de

[11jil

de

90

piés.

Si d'un cl\té la théorie prouve que la meilleure lon–

gueur d'un

Jujil,

pour chaffer le plu>

Iom pollible la

baile, e(! de

90

pré; ; que de l'aurre, l'expérience prou–

ve que par une longueur de quatre pié, de canon,

Oll

chalfe la baile a 2100 tnifel: il

doit done s'enluivre,

que chaque pouce de longueur de plus ou de m uins au

canon , doit donner 45'

toife; de plus ou de moros de

portée,

&

que le piflolet, qui efi de 14 pouces de ca–

non , auroit

630

toifes de portée : mai; des expérien–

ces

faites avcc des c:mons , des coulevrioes

,

I:J.

au ...

tres armes

a

feu ,

0111

prouvé que ces

trois armes

portent leurs globes

á-

peu . pres

a

meme di(lance en–

tre zooo

&

2fOO 1oiles : done on du;t conclure qu'

il n'y a pa1 une proportioo en progreffion coonue, en–

tre la force qui chaiTe

les balle1 uu boulets,

&

la lon–

gueur des

calibre~

qui les dirigent.

I1

faut obfcrver que

13 proponion emrc la

loogueur du caoon de 24 ,

&

fon bouler, efl á-peu-pri:s la méme qoe celle entre un

petit pirlolet de poche

ton

coun,

&

la baile, c'efl-3-

dire entre dix

&

douu fois

le diametre re!peaif de

leur calibre. Quand on a fait des ex

périence~

pour con–

fiatcr quellc étolt la longoeur de calibre la plus avao–

tageufe

a

un raooo, no a été occupé principalement de

voir la drfference que fes diflércntes dimeníious pour–

roiem occalionner dans l'effet _du boulet, lorfqu'il frap–

pe le but: pour cela, oo a tiré d'abord a ve

e

le cali–

bre qu'on

.a~oit f~it

le

plo~

long poffible ; enfuitc on

l'a racourct a plutreurs reprtfes, en Cciaot

a

chaque fois

l'exrremité. Le réfultat pour la force a été établi, ma¡s

ce-