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FUT

2

l'égard de l'aél:ion d'e1urer qui e!l

ft~tHrt ;

&

par con·

féquent l'intlexion qui !'indique efl de la clafTe des pré·

rérits. C'ell par une railon analogue que

((l'IJabam,

¡e

foupoi , ell de la

el

arTe dts préfens;

&

av.1ourd'hui wus

nm meillrurs grammairiens l'appcllnll

prifart

rclat~f;

raree qu' il exprime

princip~lcmenr

la

cocxiUence des

dcu~

aé.tions comparées . S'il reofrr me un rapport au

tcms pallé, ce rapport n'cU qu'uno idéc ti:condaire,

&

feu lemcnt lelativc

a

la

circonl!anc~

du rems

laquelle

on fixe l'autre évenemem qui fcrt de terme

~

la compa–

raifon . C'eO la

m~

me chofe dans

urnavero;

ce o'eO

pas l'aél:ion de Couper comme avenir que l'on a princi·

pa'ement on vOc, mais l'antériori•é du louper

a

l'égard

de l'cotrée: ceue aotériorité dl done en qnelque Corte

l'id<<> principale;

&

le r3pport

a

!'avenir, une idée ac–

cerToire qui

lui ctl fubordonnée. L'analyfe des phrafcs

li.Jil'antes achevcra d'établir cerre vérité.

C fJ!naham, oim

Í11traj1i;

c'dl~~-dire cr~m

intrafti

,

pottú dicere eo

E N

o

,

préfcnt abfolu .

C a:navernm, cúm intrafti;

c'c(l~3-dire

tkm intrafli,

potttl dicere

COE N .A V 1

,

pr~térit

abfolu.

Cwnabo, tUm inerabiJ;

c' efl~3-dire

crlm

intr-abi1,

pot~ro dicere

COENO,

préiÍ:nt abf<>lu.

Cfl!na'Vtro

,

ni.

m intrabiJ

;

c~eft~i-dire

citm intrabÍJ;

po1ero diare

COE N

.Av

1,

prétérir abfolu.

ll parolt inutile de développer la conféqueoce de cette

anal yfe; elle etl frnppante, mais il dl remarquable qoe

ce tems que nolls pla<;-ons ici parmi les prétérits, en con–

ferve le caraél:érillique en latin;

laudri'Vi, ltwdavero; dixi,

dixero;

qu'il en fui1

l'analogic en

fran~oi>.

l1 ctl cornpo–

fé d' un aux iliaire comme les nutres prétéri!S ; on dit

j'aurai Joupl,

comme l'on dit

j'ai Joupf, j'avoiJ (oupl,

j'auroÍI foupi:

&

qu'enfin fon corrdpondant au fub¡on–

él:if efl daos no1re langue le prétérir abl(,lu de ce mode;

on dir

~galcment

&

dans le

m~me

leus ,

je

'"

Jai

ji

/

astrai

Joupi

quttnd

'VO/ll

entl·trez,

&

je r:e rroil

pa1

qtte j'aye Jo1tpl quand vou1 mtr.rez..

L'crrcur que nous combanons ici o'efl pas nouvelle;

elle prcnd fa fource dan

les ouvrages des ancieos grarn–

mairicns . Scalij\er npres avoir oblervé que les Grocs

di" H0iem le

fntur,

&

qu'ils

avt""~ien t

un

futur

prochain,

Git

nos nrm di'l'ifimus ;

&

3JOate

enfoitc:,

nifi pr.tttmtts

in modo fubiJmélh>o exta_re vefligia éi,_'!'im

hupa

fig_ni·

Ji<atrJJ,

111

FECE1\_0.

L1b.

f/.

<ap.•<XIIJ .. ác tnufi¡ lmg.

lat.

Prifcien

long-tt~ns

auparavanq s'étoll encore expl•–

qué plus pofitivement,

lih.

f/111.

de cognat. t<mp.

Apres

avoir lait l'énumération des t<ms q01 ont qudque affi–

uité avec le

pr~rérir,

il ajoOte,

fd tamm in Juhumlltvo

ft~turtl'n

r¡uo91te p•d!t<riti

pe~fdli

fervat con{ona11ter

,

11

t

DI XI, DJXE1\_0.

N ous avons fait ufage plu1 haut

de cene rem..rquc méme , pour rappeller ce tems

il

la

c!.CTe

des prétérits;

&

il etl alfez furprenant que Prifcien

avec du 1ug"mrnt l'aít fa te fans cunféquence.

N os premiers méthodifles qui vivoient dans un tems

oi\ !'un ne ' oyoit que pa r les yeux d'autrui,

&

ou l'au–

Lorité de< anc•ens tcnoir lieu de raifons, frappés de ces

palfuge> , n'nnr pas meme

foup~oooé

que Scaliger

&

Prifc'ien !e fu

!le

m

tromp~s.

La plOpall do nos ¡:rammairiens fran<;ois qui n'ont

eu que le ménre d'applit¡uer comme ils ont pO la -gram–

maire la(oc

a

IH11re

la11gue,

001

copié prefque

lOUS

ces

rléfouts. R nbcn Etienoe

a

la vétilé a rapponé

~

l'indi·

C'<ltif

le prt'teAdu

futur

du fubJonél:if; mais

il

n'a pas

oCé

en

de¡·ouiller cotiertm:nt cdui-ci,

il

l'y répete en

mémes termes. 11

l'a appdlé

fttrur-parfait,

paree qu'il

y

dtmeloit

!<S

dcui idécs de ¡-alfé

&

d'a, enir; mais s'il

avoit fair anenrion a la maniere dont ces idécs y font

préfcntée;, il l'auroit nommé au contraire

prltlrit-ft~tur.

f/O)<Z.

p

R E'Tt:.'R l T.

C 'etl un vice contre lequel on ne faurolr

~tre

1rop

en garde' que d'appliquer la grammaire d'uoe laogue

a

too te autre ind'tlit•él:cment; choque hngue

:i

la lienue,

analogoe

a

fon géoie particulirr .

11

ell vrai

IOUttfois

qu'un grammairien philolophe Mmd<ra ce qui npparrient

a

chaque langue, en (Uivan.t toO¡;:>_urs une

~eme

roote;

il

n'ell quetlion que de b1eo

la1hr le

poum de vO<s

généraui

; par e

xempk,

a

l'é'gar~_du

futu r ,

il

ne faot

que déter

mil.er

tout<s le> comb·n••loos polhbles de celle

idée avec

les ao

tres

c~rconllaoces

du tems,

&

appreodre

de l'ufage de chaqoe lnogue ce qu'il a outorifé ou non,

poor etprimer

C<S

CO

mlliuaif

ons. C'e0 par-la QOe

l'oo

6xera le nnmbre des

fuu.rs

en grec , eo hébreo, en

allemand, &c.

&

c'ef

l par-h

que noos allons le fixer

daos notre langoe .

ous a•ons eo

fran~ois

un

fKIIir abfoltt,

qoe noos

rendrons par une limpie iofte>ion, comme

1'

partiroí.

Naos avoos de plus deux

[ut"n rtlatifs

,

qui marquent

FUT

!'avenir

3vfc

un rapport fpécial au préíent ;

&

voill

en quoi conviennenr ces deux

futur¡:

ce qui les diffé–

rcncie, e'eU que !'un emparre une

idée d'mdélermina–

tinn

,

&

n'e~prime

qutun avenir v:1gue

,

&

que

1'2utre

préfcnrc une idée de prox imité,

&

Mterminc un avenir

prochain , ce qui

correlpond nu

paulo-pofl-futur

de¡

Grecs ; nous appellons le premicr

futur dlfini,

&

le

fccond

fut;¡r prochain.

L'un

&

l'autrc dl compofé du

préfenr de l'intínitif du verbc principal,

&

d'une

i~flexion

d u vcrbe

devotr

pou r le

ft>tur

iodéfini, ou do verbe

all<r

pour le

futur

procham; le choix de ceue inflexion

d¿pend de la maniere don t on envifage le préfent meme

auqud on rapportc le

fmur.

'J•

doii partir,

}<

áevoii

partir,

fout des

futun

relatifs ioMfinis

j e vaÍI partir ,

J:all•is pa•tir,

fon t des

fultlrs

relatif, prochains.

Dans !'un

&

dans l'aurre de ces

futurs,

les verbes

devoir

&

all<r

ne con!ervent pas leur tignitication pri–

mitive

&

origine!le; ce ne fon t plus que des auxiliaires

1

éduits l marquer fimplcment !'avenir, l'un d'une manie–

' " vague

&

indétermioée,

&

l'autre avec l'idée accelfoire

de proximiré.

Ces auxiliaires nous rendent le

m~me

fervice no fubjon·

élif, mais ootre langue n'a aucune infle.tion de!linée primi·

tivement

il

marquer daos ce mode l'aotre efpece de

fu –

'"'; elle fe fert pour cela des

in~exions

du préfent

&

du pafTé, felon les diverfes combinaifons do fub¡ooél:if

avec les tems du verbe auquel il e!l fubordonné; ainli

daos ce mode, la m eme infiel ion fai t , fuivnnt le befoin,

deux fonél:ions différentes ,

&

les circonllances en déci–

dent le feos .

Sem primitif.

Je ne erais pas

'fr4il

le

fafl¡,

préfentcment .

Je ne croyois pas

qu'il

lefl t alors.

Je ne crois pas

qu'il i'ait

fait

hier.

]

e ne croyois pas

qu'il

l'oJt

fait

hiec.

Son! futrtr.

Q_u'il

le

fa./Je

¡amais .

Q_t~'iJ

le

fít

jamais.

Qu'il i'nit fait

demain .

Qft'ill'e/,t fait

quand on

!'en auroit prié.

Quoiqo'il femble que certaines

langues n'ayent pas

d'c>preffions propres

.l

dérerminer quelques points de vOe

poor lefqutls d'auues en oot de 6xérs par leor analogie

ufuelle, aucune cependanr n'etl elt'cél:ivement en défaut ;

chacane rrouve des relfources en elle-meme. On le voit

daos notre langue par les

fmun

du fub¡ooélif;

&

les

latins qui n'om point de forme particuliere pour expri·

mer le

f1.tur

prochain,

y

fuppléen t par d'autres moyens:

jamjam faciam 11t ju./Jeris

,

dit Plaute,

lj<

vais fairt

a

'!'"

vous oráonnera.):

oo trouve dam Térence,

fa–

a..

m

puta

(

cela va fe

faire,

ou

regardez-le cornme

fait).

11

oe faut pas croire non plus que l'ufage d'aucune

langoe reOreigne etclulivement ces

futurs

a

leu;

de~i­

nation propre ; le rapport de refTemb ,a11ce

&

d affinué

qoi etl entre ces

tems, fa ir qo'on 'mploye fouvent l'u o

pour l'autre, comme il etl arrivé au

futr~r

premier

&

au

futur

fecond des Grecs . 11 en efl de meme do

fmur

abfolu

&

du prétc.'rit

futkr

des Latios ; il dilent égale–

menr,

prrgratum mibi faú<J,

&

porgraltlm mibi fea–

riJ .

Mai> on ne doit pas cooclore pour cela que

ces

rcms ayent une méme valeur; la différence d'iuflexioos

fuppofe une différence originelle de fignificatioo, qoi oe

peu1 Stre changée ni détroire par aucuos ufages panicu·

liers,

&

q>¡e

les bons auteurs ne perdeot pa> de

'lle,

lors

me

me qu'ils paroilfenl en ofer le plos arburairemeot;

ils choililfent l'one ou l'autre par un motif de guOr,

pour plus d'é'nergie, pour faire image, &c. Aioli

il

y

a une différence réelle

&

ioahérable entre le

futur

abfolu

&

l'impc.'ratif, q ooiqu'on employe fouvent

le premicr

pour le fecood,

curabis

poor

cura, vale/m

pour

vale:

l'un

&

l'aotre dfeélivement exprime l'a>enir , mais de

diverfes manieres.

La liceoce de l'ofage for los

[11turs

va bieo plos loio

encore , puifqu'il donne quelquefois au préfent

&

ao

prétérit le

fensfutur;

commc daos ces phrafes:

s; r.,.

n(mÍJRÍitt

lts

h4Jiteurs, 110111

lt

6attonJ,

oo

nDNJ

atJ~111

1.a¡_n

la hataille:

il etl évidenr qoe les mots

q11itt<

&

bauon1

fom des

pr~fents employ~s

comme

f•t11rs,

&

qoc

111/(1

4'VD111

gaxni

e0

00

prétéfl! 3YeC la méme

3C·

ception. L 'ofage

n'a

pas introdoit de

flitur

condirion–

nel:

il

le faodro'r daos ces phrafes; c·ca done une né–

ceffi:é d'employu d'aotres trms, qoi p2r occ2fion en

deviennent plos tnergíqoes: le préfent funble rappro–

cher l'a•en;r pour faire eovifager

l'aél:.on de

battre

comme préfeote;

&

le prétérit doooe eocore oo plus

grand