344-
FUR
que
\le~
on attribue u ne vertu fpécifique pour cet elfet,
que l'on oppelle par ce!te raifon
aphro(idia'{IIU,
c'd\–
a-dire propres
a
excitcr aux aéh> vénériens. Ccllc qui
a la répu1odon d'avoir le plu1 émintmmem ccue qua–
liu!, dl la ¡uéparo1ion des mouche< ca111haride
.
f/oyn:.
e
A N
r 11
A
R
1
De
S. Sennen Vatlle auffi b<OUC<>Up l'ef–
ticacllé do borax
:l
Cll é¡:ard: el k en 1i gronde , felon
lui , qu'une fe mme ayan t bO un verre d'hypocra>, dans
lequel on avoit dilfous de ceue drogue, en
fu t
telle–
ment échauflée pou r les plaifirs de l'amour, qu'tlle tom–
ba dans une vraie
furwr tttlrin<.
Un mélange de m ufe
melé avec des huiles aromatiques' imrnduit par quel –
que moyen que ce f<>it daos la cavilé du vagin, peut
auffi, fclon E1muller, pwduire les mémes etf<ls.
M ais ces prétcodus aphrnlidiaques n'nptrenl pour la
piOpart qu'entant qu'ils Io m nimulans en générol, cnm–
me 10us les acres
fub1ils,
pénétran~,
fans aucune dé–
termination
a
poner leurs efll-ts plu s paniculierement
fur une partie que fur une autre. L'e1pénence n'a ap–
pris
a
excep1er guere que les can1harides, qui paroiflcn l
développcr leur adinn daos les voie> des urines plus
qu'ailleurs; d'ou par commuoication elles fe fon t len–
tir dan; les organes de la généra1ion, en y exci1ant une
forte d'érédfme.
D e ceue difpofidon corpore\le produi1e par ceue cau–
fe, u u par toute autre de celles qui vieu neut d'ttre ex–
pof¿cs, s'enfuiven t des feuliuions qui ne peuvent que
fnire nal1re dans l'ame des
idées relatives aux plnilirs
de l'amour; comme
011
ccru:tin gonHcment
de~
runi·
ques de l'erlomac' par le fang. p3r le ruc g1ilrique'
&
l'écoulemen t de la lalive doüée ce cenaines quali–
tés' révcille daos l'ame des idées rclalives
a
l'app¿¡j¡
des alimens (
Voyn
FA
1M); idées qui peuven t elre
(J
fones, s'il n'y ell
fait diverlion pa r quelqu'amre,
que les fibres du crrvenu, dont un degré détenniné
de 1enlion en la caufe phyfique a laquelle il el\ aua–
ché de produire ces idées, cnntroélcnt pou r ainli dire
l'habitude de cwe dil'poli1ion,
rerl~nt
1endues,
&
pJr
conli!quent fufceplibles d'atleél<r l'ame de
la mcme
rn:mi~r~,
indépendamment de
l'imprc:ffilJO
u:mfmiiC: des
org3nc~
de l:t
gc!nération;
enfont:
que
les
C'aufc,
phy–
lique~
qui dunnen t liru 3 cc11e unprt!ITion, pcuveut
crfler bns que l'é1a1 des flbros corrclpondantes du cer–
vcau chan¡;c;
&
il
fÍJblil\e oinli
Ulle
vraie caufe de dé–
lite, en 1ant que l'amc ell con11ouellemcm occupée
d'idéos rclalive
~
l'appé1i1 vén<rieo, fJnS qu'aucune
c>ufe <IIente y doune lieu ,
&
que la perfonne aioli
atleélée ¡uge cenainement mal dura01
la veille de ce
qui dl connu de toul le monde, puifqu'elle cherche
a
fa1isfaire fes defirs fans décence, fans diCcrélion, par
conf~quent
d'une maniere con1raire aux bonnes mreurs
&
:1
l'éducation qu'dle a
re~Oe.
Or, comme c'ell le
propre de tou1es
le~
paffions de devenir plus violemes
;\ pruportion qu'elles 1rouvent plus de rélillancc , celle
de l'appelit
vén~rku
immodéré daos
les femmes n'é–
tant P" ordinaircment bien facile
a
coOienttr, foit paree
qu'elle en quelquefois infiu iable, foir paree qu'il n'erl
pa• 1oO¡nurs poflible no permis d'employcr les m•·yens
prnpre>
ii
CCI efi'tl, s'1rri1e par ces obflacles,
&
dé –
¡¡en<re en
furo<r
,
qui paree qu'elle ell cenfée ctre
cnul'ée par les intluenccs de la matrice, di appdlée
uti·
rtnt .
Cependnnt non.feulemeot ce d<lire vinlent peot exi–
ner f:m que
cet
org:tne coot.nue
a y
avo.r aucune
pan'
aprb
avoir coocouru 3 ro erablir 13 cauf¿, maiii en–
cure fans qu'il a•t ¡omaís été précédemmenl atf:élé
d'aucun vice qui y ail rnppon'
&
m eme d'aucune di–
fpolllion prop•e
i
produire cc1 etlet.
11
fuffit que
les
caul(s morales aycnt fortement ioflué fur
le cerveoo
pour
y
t'1ablir celle de la
fttuur tttirm•;
ainli que
l'i~
dée ••ive , le defir prellam de diflércns al'mens, oo au–
lres chof<s fiugulieres, qu1 alfeélcnt les fe mmes grolfes ,
fuffifent pour lcur en donner de forres cnvie>, qoi rcf–
fembleot fouvcm
a
un vrai délire, fans qu'il
y
ai1 au–
eune autre caufe paniculiere daos les orgaoes qui puilfc
faire naitre l'idée de cet appétil, de ces fama 'fies: -c'ell
alors une vérit•ble efp<ce de mé•ancolie maniaque.
Voy.
E
11
v
1
e:,
M
e'
L
-~
11 e o
L
1
E,
ill
A
~
1
E •
Mais la
furtur utirin<
ne s'établit ¡am1's 1001 de
ru-le ' avec 1001 les fymptomes qui la caradérfent. Les
perr>nnes qui en font atlrélée,, oot toO¡nurs commencé
!
relfem'r par dcgrés les a•guHions de In
cha r, quoi–
qo'ellcs en fo'eot d'abord fnrt inquié1ées, la pudeur l<s
r<tie?~
peodam qoclque
~ems;
elles tachent de ne pas
rna01leOer e fem,ment honteux qui les occupe forte–
ment ; elle
font alcors d'uoe humear fombre
tacitorne
trille;
6c
il Icor t'chappe de tems eo tems
des
foopirs:
FUR
de! regords lafcifs, fur-IOUI lorfqu'i( fe préfeOIC
S
elles
des hnmmes, ou que l'on 1ient quelque p1npos qui a
rapport
ao~
plailirs de l'amour ; elles rnugilknt , leor
••ilage s'allume;
&
ft
on ieur IOUChc le puuls daos Ce
rems-13 , on
le crouvc plus
3giré ,
awli qu' il
:urivc
dans la pallion érotique.
1/oya:.
E R o
T
1
Q.
u
P .
Gn–
lirn afsOre qu'il n'a ¡amai< é1é trompé
a
tmployer ce
moyen, lorfqu'il a eu
a
déco?vrir le•
ma l~di<S
_caufoes
par les defirs véoériens. Apres ces prcm.ers
lymptn–
mes, lorfquc le mal augmente , les perfounes ar!télées
paroilfent perdre peu-ó-peu toule pudcur; elles devlcn–
ncnt babillardes; elles oc cachem pios l'inclina1ion qu'
elles oot :\ s'entrclcnir,
á
¡afer fur
les pla1111s de
l'a–
mnur; elles
s'emponent facilement con11e les
p~rfon
nes qui les connariem, qui
1~chen t
de
le~ come~m,;
el–
les fe livrcnt auffi quelquefois fans fu¡et a des acccs de
colere
d~ngcrtufe;
elles paroitlent v10lemment agitées;
riles fool de grands Cril tnelés d'éci31S Oc rire,
&
pa{–
(ent fubitemem
á
donner des marques de chagnn, de
doulcur'
a
répandre des !armes' ¡ufqu'a paroilre defu–
l ~es,
defcCpérl!es; ce qui dure peu, pour palier
a
un é-
'"' oppofé.
Entin ces malheureufes en viennent
~
ne gardcr plus
aucune mefure'
a
demander'
a
rechercher ce qu• peut
le! fatisfaire'
a
témoigner leur defir par les propos' les
invilations , les ge fl es,
&
il
fe
liv rer pour
c.etetfet au
premicr venu, s'il fe trouve quelqu'un qui v
eu1lle s'y prt:–
ter. elles ne fe contenten! pas de peu; elles ne fon l roo–
ven; qu'irriter Icor defir par ce qui fembleroll devoir fuffire
pour les alfouvir ; ce qui a lieu funout daos les cas od la
caufe n'a pas fon fiége daos les panics génitnles, olí e lle
n'cn pas par conféquent de nature
ii
celfer par les elfets
des aéles vénériens, olí en uo mot elle dépeod abfolu–
m em du déraogement do cerveau, paree qu'iln'on pas fu–
fceplihle d'ctre corrigé par le remede ordinaire de l'amour,
qui en la ¡oüi!rance: au cootra1re ce vice en dev1cnr
1oi'i¡ours plus conlidérable, attendu que l'éré11fme des
ñhr<s
nerv~ufes
&
l'org1fme doivent nécclfaircmcn l aug–
m emer de plu' P" ce1 elle1,
&
par conféquent l'1dée
de delir qui efl 3113Chée a CCI é1a1 doit
~tre
de plus
en plus fone
&
violente. C'étoi1 filo; dou1e par l'elfet
d'un délirc de Celle efptCC
pOrté
a
cet eXCCS, que
MeiTalinc é10i1 pi0161
l'ui¡~uée,
lallé'e, que raffafiée des
plai1111 groffiers anxquds elle fe proflituoit fans mefure
avec la plus
infa me brutalité. Ce oc peut etrc auffi
vra lfemblablemen t que par caufe de maladie, que Sé–
miramis, ce11e reine des Aflyrieos, apr/:s s'éne rendue
digne des plus grand1 élo¡;es, tomba daus la plu> hon–
~eufc
&
la plus excellive dilfolotiou , ¡ufqu'a fe livrer
a
un grand nombre de fes
foldats, qu'dlc faifoit aprcs
cela périr par les moyens les plus crncls . Mardal tilit
m ·111ion des énormes débauches d'une
Crzlia,
qoi ne
~·ouvoient
i'11e auffi, ftlon toUie apparence, que l'cffct
d'une
furn.r tttlrzn•,
poifqu'elle n'é'1oi1 pas l!•lc profli–
lué'e de profeflion; autrement il n'y auro11 ríen eu de
-n:1narquab e dans les exccs. Ce poete en parle >infi,
EP,. lib. V I/.
Das Catris, das G<rmanis, das Crzlia Dacis,
N
u
Ciliwm f?•rnu,
&c.
Le peu d'exemples que J'on peut citer de perfonnes ar–
lcintes de ceue malaaie, prouve qo'elle n'a par conféquen1
¡amais élé bien commuoe;
&
elle en devenue toC.¡oors
plus rare'
a
mefurt que les mreurs font deveoues plus fé–
veres fur le commerce entre les deux
fexe~.
paree qo'il eo
réfu l1e moim de caufe< occalioonelles; mais elle fe pré–
fcntc eocore que,qoefois. 11 en peu d'autcors qui ayam
été grands pra1iciens, n'ayent CU quelqoes obferV31100S
aU IOptiques a rappnrtcr
a
Ce fUJel, aVCC différcnteS cir–
conflanCCS: M . de Bulfon, fans 2tre medecin (
hift.
nat. tom
IV.
J,
la
pubert<),
dit avoir ea occalion
d'en voir un exemple daos une ¡cune 611e de douze ans,
ui:>-brune, d'un temr vif
&
fort coloré, d'une petile
1aillc, mais dé¡i formée avec de la gorge
&
de l'em–
honpoiol: elle faifoit les aaioos les plus indécentes ao
(eul afpeél d'uo hnmme; rico o'étoit capab:e de l'eo
empecher, ni la préfence de fa mere, ni
les
remon–
uance>, ni
les
eh~
1imens : elle oe perdoit cependaot
pas tolalement la ra,fon;
&
fes acds, qui é1nient mar–
qués >U po'nt d'eo
~tre
affreox, ceífoicnt daos le mo–
ment qo'elle demeoroit feole avec des femmes
luí–
flote pré1end que c'efl
:i
ce1
~ge
qoe l'irritatíon eO
la
plos groode,
&
qo'il faot r;arder le plus foigneofement
les
filies.
Cela peot etre vrai poor le clitnat ou
i1
>i–
•·oit: ma's il pa.rol.t que daos les pays froids le lempé–
rsmeot de<
r~mm<S
ne cornmeoce
a
prendre de l'ardeur
que bellocoop pi Otard.
On