FUN
" fonl!railles;
&
1001
cet ínter valle
re
paíJ'e en pleur<
en
éjulauoos,
a
r<galer tous ceox dont on
rc~oit
1~
,
vilitc, á faire 1' éloge do mon,
&
en complimeos
., reciproques . Chez d'autres, on loue des pleureoles
qui s'acquilleot parfaitement de lcur devoir; elles chao:
,, teot, elles denfcnt, elles pleurent fans ce!fe,
&
roO–
, JOurs en cadence: mais ces démonflrations d'une dou–
leur empruntée ne pré)odicient point
a
ce que la na
,
tnre exige des parcos du défunl.
, On pone, fans aucone cérémonie le corps au lieu
de fa fépulture : mais quand il efl dans la fo!le,
o ,
,
a !uin de le couvrir de maniere que
la
rerre ne le
,
tuuchc point: il y ell dans nne cellole toute tapiiféc
de peaux; on drdTe enfuite on poteau od l'on alla-
" che !OUt ce qui peut marqocr
l'e!lime qu'on faifoit
du mon, comme fon porrrait,
&c ....
On
y
por
,
le tous les matins de nouvelles provi!ions;
&
com–
me les chiens
&
d'autrcs
b~tes
ne manquen! point
d'en faire leur protit, on veut bien fe perfoader
qo~
,. c'dl
l"ame du défunt
q~i
y eft venue prendre fa ré–
" ftét
on.
, Quand qnelqu'un meurr dans le tems de
b
chaife,
on
ex
pofe fon corps fur un échafaot
forr élevé,
&
il y dcmeorc JUfqu'ao départ de la troope qui l'em–
porte avec elle au village. Les corps de ceux qoi
meurent
a
la guerre font bdllés'
&
leurs cendres rap•
" pdrtées pour eue mifes daos la fépuiturc de leurs pe–
re~.
Ces fépultures, parmi
les nations les plus fé–
dentaires, font des efpeces de cimetieres pres du vil–
la~e:
d'autres cnrerrent leurs morts dans les bois au
pié des a1 bres, ou les font fecher
&
los gardenr dans
,
des caiifcs JUfqu'a la fétP. des mom.
, On obferve en que',qoes endroits, pour ceux qui
fe font noyés ou
q•·,¡
fonr mom de froid, un céré•
monial a!le'L
bifar~e.
Les préliminaires des pleurs ,
des dan fes, des
chant~,
&
d<s fe!lins, étant achevés,
,. on porte le corps au lieu
de
la fépulture; ou, !i l'on
e!l trop éloigné de l'eodroit ou il doit demeurer en
,. dépÓ! t•lfqu'a la
rete des morts ' on y creufe une
foife tres-large,
&
on y allume du feu; de ¡eunes
, gens s'approchent enfuite du cadavre, coupent
les
,
chairs aux
parrie~
qui ant été crayonnées par un ma1-
tre des cérémonies,
&
les Jeltenr daos le féu avec les
vifccres;, puh ils placenr le cadavre ainÍI déchiqueté
,, daos
le lieu qui luí e!l defiiné. Duranr aue opéra-
'' tion, les femmes,
&
fur-tout les paremes. du défu
m,
, wurncnr fans ceife auwur de ceux qui travaillent;
"
le; exhorrent
a
bien s'acquiner de
leur emploi;
&
,
leur meuent des gra'ns de porcelaine daos
la bou-
che, comme on
y
memoit des dragées a des en·
,. taos puur les engager
a
quelque chofe qu'on fouhai–
,,
(éroil
d'eox
,, .
L'cnt•rrement eft fuivi de préfens qu'on fair
a
la fa–
m illo
arll1gée;
&
cela s'appclle
coHvrir le more:
on fa ir
enfuite des fefiins accompagnés de jeux
&
de combats,
od l'on propole des prix;
&
la, comme daos l'anriqui–
té
payenne, une aétion \Oute lugubre .ea terminée par
de> chanrs
&
des cris de Viéloire.
Le meme aureur rapporte que chez les Natchez'
U·
ne
d~s
nauons fauvages de la Loüi!ianne, quand une
femme chef, c'ea-a-dire
no/,/e,
o u de lo race du foldl,
rneurt, on étranglc dou'l.e petits enfans
&
quatorze gran–
des perfonne>, pour étre emerrés avec elles.
Journ. d'tm
VO)'og.
d' llmlriq.
(
G
)
Fu
N E'tt A
r
L LE
S
deJ MifilimakinakJ.
JI
y a d'au–
tres fauvages de
1'
Amérique qui o'enterrenr poinr leurs
morts, mais qui les bdllem; il
y
en a meme, divifés
en ce qu'ils nommenr
famiii<J,
parmi lefquclles e!l la
prérogarive auachée
a
telle famille uoiqucmenr, de pou–
voir b1filer fes morts, tandis que les autres familles fnnl
obligées de les enterrer: c'ea ce qu'on voit choz les
1\lli!iiimakinaks, peuple
fauva~e
de
1'
Amérique fepten–
crionale de la Nouvelle·France, od la feule famillc du
grand Lievre JOÜit du privilége de bríller fes cadavres;
dans les dcux autrcs famllles qui formen! cene nation,
quand quelqu'un de fes capitaines ell décedé, on pré–
pare un valle cercueil, ou apre; avoir couché le corps
veiU
de fes plus beaux habits, on y renfcrme avec loi
fa
cou~enure,
fon fu!il, fa pro.vifion de poudre
&
de
plornb, fon are, fes fleches, fa chaudierC', fon plal , foo
cafie·tere, Ion calumet, fa bolre de vermillon, fon miroir,
&
rous
~s
préfens qui lui ont été doonés
ii
fa m oti ;
ils s'anagmeot qu'avec ce cortége,
il
fera plus aifémenr
le
voyage daos l'aurre monde,
&
qu'il fera mieux
re~~
des plus grands capiraines de la nation, qui le condm–
ront avec eux daos un lieu de délices. Pendanr que
tou' cet auirail s'aJuQe daos te cercueil, les parens du
Ton;t
f/II.
FUN
339
mort affiflent
a
cette cérémooie en
ch~ntaor
d'un loo
logubre,
&
en remuam en cadence un bAton od ils ont
auaché plulieors perites fonncue>.
(D.
J.)
Fu
N E'R A
r
L Les
d<J EthiopúnJ.
Lorlque quelqu'
un d'eui vieor
d
mourir, on enreod de rous c616 des
cris épouval'aablcs; tous les voiGns s'aifemblcnt daos la
maifon du défunr,
&
plcurent avec les parcos quj s'y
trouvent. On lave le corps mort; apri!s l'avoir enve–
loppé d'un linceuil de coton, on le mer dan; un cer–
cueil, au milieu d'une falle
éclai~e
par des
fl amb<aol:
de círe: on redouble alors les cns
&
les pleurs au Ion
des tambours de bafque; les uns prient Dieu pour
1
'a–
me du défunr' les autres difenr des vers
a
fa loüaoge ;
d'autres s'arrachenr les cheveux;
&
d'autres fe déchi–
rcnt le vifage, pour marqucr leur douleur: cene folie
rouchante
&
tidkule dure ¡ufqu'á ce que
les religíeox
viennent lever
le corps. Aprcs avoir chanré quelques
pfeaomes,
&
fair
les cncenfemens, ils
fe meuem en
marche, tenanl a la main droite une croix de fer, un
livre de prieres
a
la gauche,
&
pfalmodiem en chemin:
les pareos
&
amis du défunl fuivenl,
&
continuenr leurs
cris avec des tambours de bafque. lis
001
tous la
téte
rafée
qui ea la marque du dueil. Quaud on paife de–
vant 'quelque églife, le convoi s'y ane1e; on fair quel–
ques prieres,
&
enfuite on cominue fa
route JUfqu'?u
lieu de la fépulture. Lil on recommence les encenle–
mens; on chante encore pendalll quelques tems des p!i:au–
mes d'un ton lugubre,
&
on mer
le corps en rerre.
Les affifians retournenl
~
la maifon du défunt, o
u
l'on
leur fait un fe!lin: on s'y rrouve matin
&
foir pendan!
trois jours,
&
on ne mange poinr ailleurs. A u bout de
trois jours, on fe fépare JUfqu'au huitieme;
&
de huit
en huit ¡ours, on fe raiTemble penda
m
un cenain efpa–
ce de ¡ems, pour pleurer le défunr,
&
manger che'L
lui .
A
u furplus, les gens corieux de parcourir
les folies
des hommes
tn
fair de
funlrailla,
les trouveront fe–
mé'es dans
le grand ouvrage des
cb·;monieJ
religine–
ftJ,
&
raifemblées daos le petil trai1é de Mur el, pere
de I'Oratoire,
dn
clr!moniu
funtbra
de toutes les
na–
eiom. PariJ
IÓ7f· in-12..
(D.
J.)
Fu
N E'R A 1L
t.~
S
deJ ChrhienJ, (
Hifl.
mod. u ·
cllfiafl.)
,
Les Chrétiens de la prmitive Eglife, dit
M.
l'abbé Fleury, pour m ieux
témoig ner la foi
de
'' la réfurreélion, avoiem graod foin des fépuhures,
&
, y faifoient grande déprnfe,
.a
pro~ortion
de leur ma-
niere de vivre: ils ne brOio1ent polO! les corps, com–
" me les Grecs
&
les Romains; ils n'approuvoieot pas
, non plus la curiofi té fupcraitieufe des Egyptiens, qui
,
les gardoienr embaumés
&
e>poles
a
la vOe fur des
lits daos leurs maifons; mais ils les emerroiem felon
,
la cofnume des
J
uifs. A pres les avoir lavés, ils les
, embaumoient,
&
y employoient plus de parfums, dit
, Tertullien, que les Payens
a
leurs facritices;
ils les
enveloppoient de linges trh· fins ou d'éwftes de foie;
quelquefois ils les revetoienr d'abils précieux; ils le!
expofoient pendant trois jours, ayam grand
foin de
les garder cependaor
&
de vCiller auprcs en prieres:
enfuite ils les ponoient au
tombeau, accompagnanr
,
le corps avec quamite de cierges
&
de 6ambeaus,
chamant des pf,·aumes
&
des hymncs pour loiier D 1eu,
&
marquer l'efpérance de la réfurreélion. On prioit
auffi pour eux; on otfroir le facritice;
&
l'on don–
noir aux pauvres le fe!lin nommé
agapn,
&
d'autres
aumónes. On en renouvelloir la mémo "re au bour
,
de l'an;
&
oo contiouoit d'année en année, outre
la commémoraifoo qu' on en
faifoit
tous
les rours
au faim facritice.
, L'Eglife avoit fes officiers dellinés pour les enter–
remens, que l'on appelloil en latín
fofforeJ, laboran–
ttJ,
'opiat~,
c'efi-3-d"re
foffoyererJ
ou
travailleurs,
&
qui fe rrouvent quelquefoi> comptés entre le cler–
gé. On enrerro:r fou1•cnt avee
les corps ditféreotes
, chofes pour honorer les défuols, ou pour en con–
" ferver la mémoire; comme les marques de
le~r
digni-
té, les in!lrumens de
lcur marryrc, des ph10le> ou
, des éponges pleines de leur
fang '· les aéles de
leur
, martyrc
leur épitaphe, ou du-moms leur nom, des
,
médaille~
des
feoilles de laurier ou de quelqu'au–
"
trc
a1bre ;oú¡ours verd, des croix ,
l'év~ngile.
On ob–
" fervoit de pofer le corps fur le dos, le vifage wur-
né vers l'orient. Les Payens, pour garder
les ceo–
" dres des mons, bati!loient des
f~pulcres
magoifiques
le long des grands chemins,
&
par· tour ailleur' daos
,
la campagne . Les chrétiens au coouaire cachoient
., les corp , les corerrant
limplement ou les rangeaot
V
v
l.
.,
dans