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FUN
dts villts' s'
il
en pauvre' foil
30
cimtritre des mo–
fquées' ;
r~nrrt!e
defquelles on les porte s'il e(l riche'
&
a
l'emrée defquelles les imans fonr des prieres qui
ne coorilleor qu'cn quelques complaintes
&
daos le ré–
cir de cenaios vers luguhres qui lon r réperés mor pour
mor par ccut qui accompagoenr le coovoi,
&
qui lui–
venr couverts d' une piece dt drap gris ou de feutre
peodanre devanr
&
derricre .
Arrivés au rombeau , les Turcs rirenr le mon du
cercueil ,
&
le defcendeor daos la foffe avec quelques
feoreoces de l'a lcornn . On
oc
jene poim la <erre im–
média temem fur le corps, de peur que fa per.1nceur ne
l'iocommode; pour lni donoer un peu d' air, on pofe
de loogues pierres en-Ira vers, qui formcnr une efpece
de voOte fur
le cadavre, enfone qu' il y ell enfermé
comme daos un colfre . Les cris
&
les
lameotatioo;
des femmes ceffent auffi · tOt apres l'iohumarion. Une
mere peur pleurrr fon fils JUfqu'a uois (oís; au- de!a
elle peche COilt re la loi.
Les
funlrai/!n
du Sultan
(onr
accompagoécs d'une
majellé lu¡.;ubre. On mene en moin [OUS
res chcvaux
avec les (elle; renverfées, couvem de hnuffes de ve–
lours noir tralnamcs JUfqu'a rerre . Tous fes officiers,
tanr
ceu~
du ferrail que ceux de la garde, folaks ,jan–
nilfa ires
&
aunes, y marche
m
en leur rang. Les mu–
taft'racas précedc11t immédiaremcnr le corps, annés d'u–
ne lance, au bout de laque!le efl
le turban de
1'
em–
pereur défunt,
&
ponant une queue de che val . Les
3rmes du prince
&
fes érendarrs trninent p3r terre . L3
forme du cercueil e(l cclle d'un chorint d'armes; il efl
couvert d'un riche poi le fur Jeque! en pofé un turban'
&
lorfquc Í<>n corps e(l une foi
dépo(é daos le tom–
beau, un iman g•gé pour
y
Jire l'alcor3n 3 foin de le
couvrir tous les JOUrs, íuc-tour le vendredi, de
tapis
de drap
fur
lcfquels il place ce que le feo empereur
avoit coOtume de poner de fon vivant, comme fon
turban,
&c.
Guer,
mtr11rs
&
11[ag. du T11rcs, e. l.
(G)
Fu
N E'R A
t
L LEs
d.s
Chinois.
Ils laven! rarement
kurs mom ; mais ils
rev~tent
le défunt de
les plus
be.uxhabits;
&
le couvrent des marques de fa digni–
ré;en fui te ils le mcucnt dans le ccrcueil qu'on lui a
acheté, ou
qo'
il s'éroir
fa
ir
confiruirc:: pendant fa vie
;
ca;
ils on t grand toin de s'en pourvoir long·tems avant
que d'en avoir befoin. C' ell 3utli une de> plus feneu–
fe
alfaires de leur vie, que de rrouver un endroir qui
lcur foit commode apres leur mort .
ll
y
a
des chet–
cheurs de fépulture de profdiion; ils couceot les mon–
tagues;
&
lorfqu'ils ont découven un hcu ou il regne
un ve
m
frai,
&
fain, ils vienoeo t promptement en doh–
ner avis aux gens riches qui accordent quelqoefois a
lturs foins une rc!compenfi: etcetli ve .
Les cercueils
de~
perfonnes aif'ées font fairs de grof–
fes planches épaiffcs d' un demí- pié
&
davantage ; tls
fonr
Ji
híen enduirs en dedans de poix
&
de bitume ,
&
Ji bien vernitJés en·dehoos, qu' ils n'exhnlent aucune
mauvnife odeur: on en voit qui font c>lelés délícare–
menr ,
&
couverts
de
dorure .
11
y
a
des gens
roches
qUi employem 1ufqu'
3
mill e écus pour avoir un cer–
cueil de bois précieux, orné de quantité
d~
figures.
Avanr que de placer le corps dnns la bierre, on ré–
pand au fond un peu de chaux ;
&
quand le corps
y
efl pincé, on
y
mee ou un couflin ou beaucoup de co–
ton, 3tin que la
! ~te
foir folidement appuyée ,
&
ne
rcmuc pa< aifément. On mer au\J1 do coton ou 3utres
chofes fembl3bles , dans tous les endroirs vuides, pour
le maimeuir d3ns la fltuation ou il a été mis.
11
en détendu aux Chinois d' enterrer Jeurs morts
dans l'enceinte des villes
&
dans les lieux qu'on habi–
te; mais il leur en permis de
les
conferver daos leurs
mnifons, enfermés dans des cercueils ; ils les gardent
plulieurs mois
&
m~ me
plolieurs années comme en dé–
pOr, fans qu' aucun maginrat puitfe les obliger de
les
iohumer. Un tils vivruit r.1ns honneur, for· rout daos
fa fa mil le, s'il ne faifoir pas cooduire le corps de Ion
pere au tombeau d• fes ancetres'
&
on
refuteroit de
placer fon nom dans la falle ou on les honore: quand
on los tranfpone d'une prov ince
a
une aotre :
il n'
efl
pas permis, fans un ordre de 1' empereur, de
les faire
emrer daos les vill-., ou de les faire palfer au·travers;
mais on les conduit autour des murail les .
La cérémonie foleno elle que les Chinois rrndem aux
défutHS, dure ordinairemeo! (epi jours,
a•
moin; que
quelques ra ifons eflentielles n' obligent de fe contenter
de trois JOUrs. Pendan! que le cercueil efl ouven, tous
les pareos
&
les amis, qu'on a eu foio d'iovira, vien–
ncor rcndre leurs dcvoi" au défuot ; les plus prochcs
FUN
partos rerlenr
rn~me
daos
la maifon .
Le
ccrcueil efr
expofé daos la proncipale falle, qu'oo a
par~e
d'érolfes
blanches qui font fouvent
entcem~lées
de pocces de foic
noire ou violeue,
&
d'autres ornemens de deuil . Oo
mee une rabk devam le cercueil. L 'on place fur ceuc
tnb oe l'image du défum , ou bien un canouche qui elt
accompagné de chaque cOté de Hcurs, de parfums,
&.
de bougics allumées.
Ccux qui
1
iennent fa ire leurs complimcns de coodo–
léance faluent le défunt a In maniere du pays . Ceux
qui t'roient amis
p~n •culiers
accompagnent
CC\
cérémo–
oies de gémitfemens
&
de plcors , qoi fe font cnten–
dre quelquefois de fort loin.
Tandis qu'ils ;'acquiuenr de ces devoirs, le tils aloé
accompagné de fes freres ,
fort de derr iere
le
rideau
qui ell
a
cOté du cercueil, fe traioanr
a
terre avec un
vifage fur lequel en peinte la douleur '
&
fondant en
!armes, daos un morne
&
profond Jilence ; ils rendent
le falut avec la meme cérémonie qu'on a pratiquée de–
\301
le cercueil : le
m~
me rideau cache
les
fe mmes ,
qui poulfcnt
a
diverfes reprifes Jes cris les plus
lugu–
bres.
Quand on a achevé la cérémooie, on
fe leve ; un
parenr éloigné du defunr, ou un ami, étant en deuil,
fait les honneurs;
&
comme il a é1é vous recevoir
a
la pone, il voo> condoit daos un appaltemcm ou l'on
vous préfemc du thé,
&
quelquefoi; des fruits fe es,
&
fcmblables rafralchiiTemens : apre> quoi il vous accom–
pagnt: ¡ufqu·a votre chailo.
Lorfqu'on a fi xé le JOUr des obfeques, on en doooe
avis
a
rous les parcns
&
am1 du at.'tont, qui ne man–
quem pa< de re rendre au JDUr marqué. La marche da
convoi cClmmence p3r ccux qui ponen! diiférentes fla–
rues de canon, Jefquellcs repréferuent des e\claves, des
tigres , des Jions , des eh<·' aux ,
&<
diverfes Houpes
fuivent
&
matcheot deux
a
deux; le• uns poltent des
ét<ndart< , des banderolles , ou des calfoleue>
rompli~s
de parfo
ms :
pluúeurs JOuent des airs
lugubres lur dt·
vrrs innrumens de Mufique.
11
y a des endroil> ou
le tablean du défunr en t!le–
v
é
au-delfus de rout
(e
rdle; on y voir écrits en gros
caraéleres d'or fon nom
&
fa dignité . Le cercueil pa–
roi: enfuite, couvcn d'un dai>
en
forme de di\ me,
qui
en eminement d'étofli: de (oie violeue. avee des hou·
prs de foie blanchc aux quntre coins, qui fonr brodées
&
tres· propremenl entre lacées de cordons . La ma–
chine dont nous parlClnS,
&
tur laquelle on
a
pofé le
cercucil, e(l portc!e par foixame-quaue perfonne;; ceux
qui ne fom poinr en état d'en faire In dt.'penfe,
(e
ter–
ve
m
d'u ne mnchine qui n'exige pas un Ji
grand nom–
bre de porteurs.
Le
tils alné
a
la
t~te
des aurres en–
fan;
&
des petics·fils' fuit
a
pié, couvert d'un f'oc de
chanv rr, appuyé lur un ba ton, le co1ps tout coucbé,
&
comme accablé fous le poids de
fa
douleur.
Oo voit en\uire les parens
&
les amis IOUS velOS de
deuil,
&
un grand nombre de chaires couvertes d'éwf!"e
blanche, ou font le<
ti lles , les fe mmes,
&
les efe la–
ves du défunr, qui fom retenir l'air de leurs cris.
Quand on en arrivé au Jieu de la fépul10re, on voir
a
quelque diílance de la wmbe des tables rangées daos
d<S falles qu'on
a
fait élever exprés;
&
tnndi que les
cirémonies accoi\tumées re pratiquent' le
domelliques
y préparcnt un repas, qui fert enCuite
a
régaler toure
la compagnie.
Quciquefois aprcs le repas, les pareos
&
les amis
fe
prollernenr de nouvenu, en frappant
la rerre du front
devant le rombeau. Le fils alné
&
les autres enfans
répoudenr
a
leurs
hon n~tetés
par quelques lignes exté–
rieurs, mais dans un profond filence . S'il
s'n~it
d'un
grand ftigneur'
il
y
3
plulieurs appammens
a
la fépul–
ture;
&
apres qu'on
y
a porté le cercueil , un graod
nombre de pareos
y
demeurent un
&
meme deut moís.
P"ur y renouveller
toos les JOUrs avec les enfaos du
défunt
Ir<
marques de leur douleur. (
D
J. )
F
v
N
e'
R A 1 L L
1!
s
du
fauv~gn
d'
Amirt~ut .
,
Par–
" mi les
peuple~
d'Amérique, dit le P. de Charlevoix,
,
fitOt qu'uo malade a rendu les derniers foupirs, !OUI
, retentit de gémitJemens;
&
cela dure autant que la
'
fomille efl en état de fournir
a
la dépenfe; car
il
faul
,
rcnir table ouvene pendanr tout ce tems·la . Le ca–
" dnvre paré de fa plus bclle robe, le vif•ge peinr, fes
, armes
&
tout ce qu'il poiTédoir
a
c6té de luí, dt
, expofé
3
la porte de ls cabanne, daos la pnnure qu'
il dnit avoir daos le tombeau;
&
ceue pon ure, en
, ploficutS endroits, ell celle ou l'enfant efl dnns le
fein de
fa mere. L ' ufage de quelques nations ett
, que les pareos du défunt
¡cOnem
¡ufqu'd la tio des
"
fll~