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338

FUN

dts villts' s'

il

en pauvre' foil

30

cimtritre des mo–

fquées' ;

r~nrrt!e

defquelles on les porte s'il e(l riche'

&

a

l'emrée defquelles les imans fonr des prieres qui

ne coorilleor qu'cn quelques complaintes

&

daos le ré–

cir de cenaios vers luguhres qui lon r réperés mor pour

mor par ccut qui accompagoenr le coovoi,

&

qui lui–

venr couverts d' une piece dt drap gris ou de feutre

peodanre devanr

&

derricre .

Arrivés au rombeau , les Turcs rirenr le mon du

cercueil ,

&

le defcendeor daos la foffe avec quelques

feoreoces de l'a lcornn . On

oc

jene poim la <erre im–

média temem fur le corps, de peur que fa per.1nceur ne

l'iocommode; pour lni donoer un peu d' air, on pofe

de loogues pierres en-Ira vers, qui formcnr une efpece

de voOte fur

le cadavre, enfone qu' il y ell enfermé

comme daos un colfre . Les cris

&

les

lameotatioo;

des femmes ceffent auffi · tOt apres l'iohumarion. Une

mere peur pleurrr fon fils JUfqu'a uois (oís; au- de!a

elle peche COilt re la loi.

Les

funlrai/!n

du Sultan

(onr

accompagoécs d'une

majellé lu¡.;ubre. On mene en moin [OUS

res chcvaux

avec les (elle; renverfées, couvem de hnuffes de ve–

lours noir tralnamcs JUfqu'a rerre . Tous fes officiers,

tanr

ceu~

du ferrail que ceux de la garde, folaks ,jan–

nilfa ires

&

aunes, y marche

m

en leur rang. Les mu–

taft'racas précedc11t immédiaremcnr le corps, annés d'u–

ne lance, au bout de laque!le efl

le turban de

1'

em–

pereur défunt,

&

ponant une queue de che val . Les

3rmes du prince

&

fes érendarrs trninent p3r terre . L3

forme du cercueil e(l cclle d'un chorint d'armes; il efl

couvert d'un riche poi le fur Jeque! en pofé un turban'

&

lorfquc Í<>n corps e(l une foi

dépo(é daos le tom–

beau, un iman g•gé pour

y

Jire l'alcor3n 3 foin de le

couvrir tous les JOUrs, íuc-tour le vendredi, de

tapis

de drap

fur

lcfquels il place ce que le feo empereur

avoit coOtume de poner de fon vivant, comme fon

turban,

&c.

Guer,

mtr11rs

&

11[ag. du T11rcs, e. l.

(G)

Fu

N E'R A

t

L LEs

d.s

Chinois.

Ils laven! rarement

kurs m

om ; mais ils

rev~tent

le défunt de

les plus

be.ux

habits;

&

le couvrent des marques de fa digni–

ré;

en fui te ils le mcucnt dans le ccrcueil qu'on lui a

acheté, ou

qo'

il s'éroir

fa

ir

confiruirc:: pendant fa vie

;

ca;

ils on t grand toin de s'en pourvoir long·tems avant

que d'en avoir befoin. C' ell 3utli une de> plus feneu–

fe

alfaires de leur vie, que de rrouver un endroir qui

lcur foit commode apres leur mort .

ll

y

a

des chet–

cheurs de fépulture de profdiion; ils couceot les mon–

tagues;

&

lorfqu'ils ont découven un hcu ou il regne

un ve

m

frai,

&

fain, ils vienoeo t promptement en doh–

ner avis aux gens riches qui accordent quelqoefois a

lturs foins une rc!compenfi: etcetli ve .

Les cercueils

de~

perfonnes aif'ées font fairs de grof–

fes planches épaiffcs d' un demí- pié

&

davantage ; tls

fonr

Ji

híen enduirs en dedans de poix

&

de bitume ,

&

Ji bien vernitJés en·dehoos, qu' ils n'exhnlent aucune

mauvnife odeur: on en voit qui font c>lelés délícare–

menr ,

&

couverts

de

dorure .

11

y

a

des gens

roches

qUi employem 1ufqu'

3

mill e écus pour avoir un cer–

cueil de bois précieux, orné de quantité

d~

figures.

Avanr que de placer le corps dnns la bierre, on ré–

pand au fond un peu de chaux ;

&

quand le corps

y

efl pincé, on

y

mee ou un couflin ou beaucoup de co–

ton, 3tin que la

! ~te

foir folidement appuyée ,

&

ne

rcmuc pa< aifément. On mer au\J1 do coton ou 3utres

chofes fembl3bles , dans tous les endroirs vuides, pour

le maimeuir d3ns la fltuation ou il a été mis.

11

en détendu aux Chinois d' enterrer Jeurs morts

dans l'enceinte des villes

&

dans les lieux qu'on habi–

te; mais il leur en permis de

les

conferver daos leurs

mnifons, enfermés dans des cercueils ; ils les gardent

plulieurs mois

&

m~ me

plolieurs années comme en dé–

pOr, fans qu' aucun maginrat puitfe les obliger de

les

iohumer. Un tils vivruit r.1ns honneur, for· rout daos

fa fa mil le, s'il ne faifoir pas cooduire le corps de Ion

pere au tombeau d• fes ancetres'

&

on

refuteroit de

placer fon nom dans la falle ou on les honore: quand

on los tranfpone d'une prov ince

a

une aotre :

il n'

efl

pas permis, fans un ordre de 1' empereur, de

les faire

emrer daos les vill-., ou de les faire palfer au·travers;

mais on les conduit autour des murail les .

La cérémonie foleno elle que les Chinois rrndem aux

défutHS, dure ordinairemeo! (epi jours,

a•

moin; que

quelques ra ifons eflentielles n' obligent de fe contenter

de trois JOUrs. Pendan! que le cercueil efl ouven, tous

les pareos

&

les amis, qu'on a eu foio d'iovira, vien–

ncor rcndre leurs dcvoi" au défuot ; les plus prochcs

FUN

partos rerlenr

rn~me

daos

la maifon .

Le

ccrcueil efr

expofé daos la proncipale falle, qu'oo a

par~e

d'érolfes

blanches qui font fouvent

entcem~lées

de pocces de foic

noire ou violeue,

&

d'autres ornemens de deuil . Oo

mee une rabk devam le cercueil. L 'on place fur ceuc

tnb oe l'image du défum , ou bien un canouche qui elt

accompagné de chaque cOté de Hcurs, de parfums,

&.

de bougics allumées.

Ccux qui

1

iennent fa ire leurs complimcns de coodo–

léance faluent le défunt a In maniere du pays . Ceux

qui t'roient amis

p~n •culiers

accompagnent

CC\

cérémo–

oies de gémitfemens

&

de plcors , qoi fe font cnten–

dre quelquefois de fort loin.

Tandis qu'ils ;'acquiuenr de ces devoirs, le tils aloé

accompagné de fes freres ,

fort de derr iere

le

rideau

qui ell

a

cOté du cercueil, fe traioanr

a

terre avec un

vifage fur lequel en peinte la douleur '

&

fondant en

!armes, daos un morne

&

profond Jilence ; ils rendent

le falut avec la meme cérémonie qu'on a pratiquée de–

\301

le cercueil : le

m~

me rideau cache

les

fe mmes ,

qui poulfcnt

a

diverfes reprifes Jes cris les plus

lugu–

bres.

Quand on a achevé la cérémooie, on

fe leve ; un

parenr éloigné du defunr, ou un ami, étant en deuil,

fait les honneurs;

&

comme il a é1é vous recevoir

a

la pone, il voo> condoit daos un appaltemcm ou l'on

vous préfemc du thé,

&

quelquefoi; des fruits fe es,

&

fcmblables rafralchiiTemens : apre> quoi il vous accom–

pagnt: ¡ufqu·a votre chailo.

Lorfqu'on a fi xé le JOUr des obfeques, on en doooe

avis

a

rous les parcns

&

am1 du at.'tont, qui ne man–

quem pa< de re rendre au JDUr marqué. La marche da

convoi cClmmence p3r ccux qui ponen! diiférentes fla–

rues de canon, Jefquellcs repréferuent des e\claves, des

tigres , des Jions , des eh<·' aux ,

&<

diverfes Houpes

fuivent

&

matcheot deux

a

deux; le• uns poltent des

ét<ndart< , des banderolles , ou des calfoleue>

rompli~s

de parfo

ms :

pluúeurs JOuent des airs

lugubres lur dt·

vrrs innrumens de Mufique.

11

y a des endroil> ou

le tablean du défunr en t!le–

v

é

au-delfus de rout

(e

rdle; on y voir écrits en gros

caraéleres d'or fon nom

&

fa dignité . Le cercueil pa–

roi: enfuite, couvcn d'un dai>

en

forme de di\ me,

qui

en eminement d'étofli: de (oie violeue. avee des hou·

prs de foie blanchc aux quntre coins, qui fonr brodées

&

tres· propremenl entre lacées de cordons . La ma–

chine dont nous parlClnS,

&

tur laquelle on

a

pofé le

cercucil, e(l portc!e par foixame-quaue perfonne;; ceux

qui ne fom poinr en état d'en faire In dt.'penfe,

(e

ter–

ve

m

d'u ne mnchine qui n'exige pas un Ji

grand nom–

bre de porteurs.

Le

tils alné

a

la

t~te

des aurres en–

fan;

&

des petics·fils' fuit

a

pié, couvert d'un f'oc de

chanv rr, appuyé lur un ba ton, le co1ps tout coucbé,

&

comme accablé fous le poids de

fa

douleur.

Oo voit en\uire les parens

&

les amis IOUS velOS de

deuil,

&

un grand nombre de chaires couvertes d'éwf!"e

blanche, ou font le<

ti lles , les fe mmes,

&

les efe la–

ves du défunr, qui fom retenir l'air de leurs cris.

Quand on en arrivé au Jieu de la fépul10re, on voir

a

quelque diílance de la wmbe des tables rangées daos

d<S falles qu'on

a

fait élever exprés;

&

tnndi que les

cirémonies accoi\tumées re pratiquent' le

domelliques

y préparcnt un repas, qui fert enCuite

a

régaler toure

la compagnie.

Quciquefois aprcs le repas, les pareos

&

les amis

fe

prollernenr de nouvenu, en frappant

la rerre du front

devant le rombeau. Le fils alné

&

les autres enfans

répoudenr

a

leurs

hon n~tetés

par quelques lignes exté–

rieurs, mais dans un profond filence . S'il

s'n~it

d'un

grand ftigneur'

il

y

3

plulieurs appammens

a

la fépul–

ture;

&

apres qu'on

y

a porté le cercueil , un graod

nombre de pareos

y

demeurent un

&

meme deut moís.

P"ur y renouveller

toos les JOUrs avec les enfaos du

défunt

Ir<

marques de leur douleur. (

D

J. )

F

v

N

e'

R A 1 L L

1!

s

du

fauv~gn

d'

Amirt~ut .

,

Par–

" mi les

peuple~

d'Amérique, dit le P. de Charlevoix,

,

fitOt qu'uo malade a rendu les derniers foupirs, !OUI

, retentit de gémitJemens;

&

cela dure autant que la

'

fomille efl en état de fournir

a

la dépenfe; car

il

faul

,

rcnir table ouvene pendanr tout ce tems·la . Le ca–

" dnvre paré de fa plus bclle robe, le vif•ge peinr, fes

, armes

&

tout ce qu'il poiTédoir

a

c6té de luí, dt

, expofé

3

la porte de ls cabanne, daos la pnnure qu'

il dnit avoir daos le tombeau;

&

ceue pon ure, en

, ploficutS endroits, ell celle ou l'enfant efl dnns le

fein de

fa mere. L ' ufage de quelques nations ett

, que les pareos du défunt

¡cOnem

¡ufqu'd la tio des

"

fll~