FUN
qo'a qoaranre
&
loixante-dir jours . Pendaot ce tcms-IJ
oo embnumoir le corps avec plus ou moins de dépen–
fe. Des que le corps éroit embaumé , on
le reodoit
aux pareos qui renfermoient daos uoe elpece d'armoire
ouverre, ou ils le
pla~oient
debout
&
droit contre
la
moraille, foit dans leurs maifons, foit daos
les wm–
beaux de la famille . C'ell par ce moyen que la recon–
noilfaoce des Egyptiens envers leurs pareos fe perpé–
tuoit d'1ge en
~ge.
Les enfans en voyant le corps de
leors
anc~tres,
(e fouvenoient de leurs venus que le
public avoit reconnues,
&
s'exciroicnt
a
aimer les pré–
ceptes qu'ils leur avoieot laiffés . j'ai dit
do vertus
'[U<
le pub/ie avoit ruonrJu<J;
paree que les morrs avant
d'erre admis daos l'afyle Caeré des tombeao x, devoient
fubir un JUgement folennel;
&
ceuc circonllaoce des
funlraillts
chet. les Egyptieos, offre un fait des plus
remarquables de l'jlif\oire de ce peuple.
C'ell une confolatioo en mourant de laiffer un nom
qui foit en ellime;
&
de tous les bieos humains, c'ell
le feul que le rrépas oe peor ravir: mais
il falloit en
Egypte mériter cet honneor par la décifion des juges:
car auífi ·tót qu'un homme éroit privé do jour, on l'a–
menoir en jugemeot ,
&
tour accufateur public étoir é–
couté. S'il prouvoit que la condoite du mort eOt été
mauvaife, on en condamnoit la mémoire,
&
il étoit
privé de la fépultore;
(i
le mon n'étoit convaincu d'au–
cone faute capitale , on l'eníevelilfoit honorablement.
L es rois n'étoienr pas exempts du Jugement qu'il fal–
loit fubir apres la mort;
&
en conféquence d'un ju–
gemcnt défavorable, quelques-uns ont éré· privés de la
fépulture; coOtume quipaffa chet. les lfra61ires . En ef–
fet
no~s
lifons daos I'Ecriture-fainte, que les méchans
rois d'lfrael n'étoient point enfevelis daos les tombeaux
de leurs oncérres .
Lorf~ue
le JUgemcot qui avoit été prononcé fe trou–
voit
~
l'avanroge do morr, on procédoit aux cérémo–
n ies de l'iuhu marion ; enfuite ou faifoit fon ponégyri–
q ao,
&
ou on ne comproit pour objets de vraics loüan–
ges, que ceu>< qoi émanoieot d u mérite perfonnel du
Inort. L es
titre~,
la grondeur, la naiffaoce, les biens,
les dignitél , n'y entroient pour rien ; paree que ce font
de! préíens du haíard
&
de la fortune : m ais on loi:ioit
le mort de ce qu'il avoit cultivé la piéré
~
l'égard des
dieux,
lo
JUI\ice en ver
(es égoux,
&
roures les venus
qui foot
l'homme de bien; alors l'affemblée prioit
les
dieux de recevoir le mort dons la compagnic des ju–
fie<,
&
de l'aOocier
a
leur bonheur.
Fu
N E'R A 1L LEs
da Greu.
N ous palTons aux
funlratfles
des Grecs qui fuivirent l'ufage de la répu–
bltque d' Athenes. Ce fur la premiere année de la guer–
re du Pélopooefe , que les Athénien
lirent des
fu.,t–
raillu
publiques
a
ccux qui avo¡ent été tués daos cet–
te campagne,
&
lis pratiquerenr depuis certe céremooic,
tant que la guerre fubOtla. Pour cela on dreífoit, ttois
jours auparavant, une tente , od l'on
e~pofoir
les oífe–
meos de> mons,
&
chacun Jettoit far les olfemeos des
fleurs, de l'encens, des parfums
&
aurres chofes fembla–
bles ; puis on les mecroit fur des chariots darrs des cer–
cueils de cypres, chaque tribu ayanr foo cerdueil
&
fon
chariot Íéparé; mais
il
y avoit un charíot qoi portoit un
grand cercueil vuide , pour ceux dont oo n'avoir píl
trouver les corps; c'efi ce qo'on appelloit
cinotapbt.
L a marche fe faifoit avec une pompe grave
&
religieu–
fe; un graod nombre d'habitans, foit citoyens, foir é–
trangers, aílilloit avee les pareos
a
cene lugubre céré–
monie . On portoir ces olfemens dans un monumenr pu–
blic, au plus beau fauxbourg de la ville , appellé le
ciramtt¡llt,
o
u
l'on renfermoit de tous
tems ceux qui
étoicnt morrs
a
la guerre, excepté ceux de Marathon,
qui pour leor rarc valeur furenr enterrés au champ de
bataille. Eníuite on les couvroit de terre,
&
!'un des
citoyens des plus conlidérables de la ville faifoit l'orai–
fon timebre .
Apres qu'on avoit ainfi payé folenncllemen t ce doa–
ble tribut de pleurs
&
de loüanges
lt
la m émoire des
brnve< gens qui avoient facrifié leur vie pour la défen–
fe de la liberté commune, le public qui oe bornoit pas
fa reconnoiífaoce
a
des cérémonies ni
a
des
!armes
fiériles, preooit foin de la fublillance de leurs v'euves
~
d_cs
orph~lins
qui étoient rellés en bns age :
puiffan~
mgUliiOn, d1t l'hucydide , pour exc:iter la vertu
par~t
le hommes ; car elle fe trou ve tOUJOUtS ou
le mértte
cll le m•eux récompenfé.
Les Grecs ne connurent la rnaunificeoce des
funt–
r,ill.s
,
que par celles d' AleXllndre le Grand , doot
D iodore de Sicile nous a laiífé la defcriptioa;
&
com–
me de
toutas les pompes funebres meurioooécs daos
FUN
3 3 S
l'hill <>ire, aucune n'efi comparable
a
celles de ce prin–
ce, uous en JOindroos ici le précis d'apres M. R ollill:
on verra í11fqu'ou la vanité porra le luxe de cet appa-
reil lugubre .
·
Aridée frcre naturel d'Aiexandre, ayam été chargé
du foio de ce convoi, employa deu:< ans pour dilim–
fer tour ce qui pouvoit le rendre le plus riche
&
le
plus éclataot qu'on eftt encore vil . La marche 'fut pré–
cédée par un graod nombre de pionniers, afin de re odre
pratiqoables les chemios par ou l'on devoir palfer. A–
prcs qu'ils eurent été applaois, oo vit partir de Baby–
lene le magnifique chariot
fur
lequel étoir
le corps
d'Alexandrc. L'invention
&
le deiTein de ce chariot fe
faifoient autant admirer, que les richeffes immenfes que
l'on
y
découvroit . Le corps de la machine portoit fur
deux effieux qui enttoient daos quatre roues , dont les
rnoyc ux
&
les rayons éwieot dorés,
&
les
¡antes
re–
v~tues
de fer . L es exrrémités des effieux -étoient d'or,
repréfentant des mufles de lions qui mordoient un dard.
Le charior avoit quatre timoos ,
&
a
chaquc timan é–
toient attelés fei7.e mulets, q'üi formoient quatre rangs:
c'étoit en tour feit.e .rangs
&
foixanre - quatre mu lets .
On avoi t choifi
les plus forts
&
de la plus haute tail–
le; ils avoient des couronnes d'or
&
des 'colliers enri–
chis de pierres précieufes, avec des fonnettes d'or . Sur
ce charior s'élevoit un pavillon d'or maffif, qui avoit
dout.e piés de large fur dix- huir de long, foOtenu par
des colonnes d'ordre ióniqoe, embellies de feuilles d'a–
canthe . 11 éwir orné au - dedaos de pierres précieufes ,
difpofées en forme d'écailles. Tour autour régooit une
frange d' or
a
refea u, doot les filers avoieot un doigt
d' épai!feur, ou étOien t attachées de gro!fes fonnettes,
qui fe faifoieot emend re de fort loin.
Daos la décoration du dehors, on voyoit quatre bas–
reliefs . Le premier repréfentoit A lexaodre affis dans
un char,
&
teoant
a
la main un fceprre environné d'un
cóté d'une troupe de Macédoo iens,
&
de l'aurre d'u–
ne pareille troupe de Períans ,
tous armés
~
leur ma–
niere . D evanr cux marchoieot
les écuyers du roi .
Daos le fecood bas·relief on voyoit des éléphans har–
nachés de toutes pieces , ponant fur le devant des ln–
diens,
&
fur le derriere des Macédoniens, armés com–
me daos un ¡our d' a8ion . Daos le rroili eme éwient
repréfemés des efcadrons de cavalerie en ordre de ba–
taille . L e. quarrieme monrroit des vaiffeaux tous prets
a
combatrre. A l'entrée de ce pavillon étoienr des lions
d'or qui fembloienr le garder. Aux quatre coins étoieor
pofées des Oatoes d'or mallif re.préfeorant des vi8oires,
avec des trophées d'armes
a
la main. Sous ce deroier
pavillon ou avoit placé un
tbrone d' or d' une figure
quarrée, orné de retes' d'animaux, qui avoieot fous leur
cou des cercles d'or d'un pié
&
demi de largeur, d'ou
pendoienr des couronnes brillantes des plus vives cou–
leurs, telles qu'on en portoit daos les potñpes facré<s.
A u pié de ce throne étoit pofé le cercueil d' Ale¡an•
dre, tont d'or
&
travaillé au marteau. On l'avoir rem–
pli
:l
de mi d' aromares
&
de parfurns, rant afin qu'
il
exhalar uoe bonue odeur, que pour la .confervation do
cadav re.
JI
y avoit fur ce cercueil one éroffe de pour–
pre brochée d'or: entre le throoe
&
le cercueil, étoient
les armes du prince, relles qu'il les porroir pendam fa
vie . Le pavillon en-dehors é!Oit auíli couvert d'une é–
toffe de pourpre
a
fleurs d' or ; le haur étoit term iné
par une tres-grande eouronne d'or , compofée comme
de branches d'olivier .
O o conc;oit aifément que daos une longue marche,
le mouvement d' uo chariot auíli lourd que celui-
ci,
devoit erre fujet
a
de grands inconvéniens. A fin done
que le pavillon
&
10us fes accompagnernens , foit que
le chariot deíccnd?t ou qu'il monr§r, demeuraffent toil–
joors daos
la meme fituation , malgré 1' inégalité des
lieux
&
les violentes fecoolfes qui en étoieot
infé~ars
bles; du milieu de chacun des deox ellieox s'élevOit un
axe qui foO.tenoit le milieu do pavilloo,
&
teooir touto
la machioe en érat .
Le corps d' Alexandre, fuivant les dernieres difpou–
tions de ce prioce
devoit
~tre
porté au temple de Ju–
pirer Ammon ·
rn~is
Ptolemée gouverneur d' Egypte,
le fit
condu
ir~ aAlesaodrie, od
il
fut inhumé . Ce
prince luí l
!rig.eaun "mple magnifique,
&
luí rondit
toas les ho
nnenrsqoe l' amiquité payeooe avoit coiltu–
me de rendre aux demi-dieux. On ne voit plus aoJODr–
d'hui que les ruines de ce remp l_e.
Fu
N
e'
R
1\
r
L LE S
da
Romams.
Les R ornaius oot
été fans cootredit un des peuplcs
les plos
religieu><
&
les plus exoas
a
rendre les deroiers devoirs
a
leurs pa–
teos
á
a
!eors amis . Oo
ii:t
qo'ils o'oublioient riea
de