FRA
.ro
mois
de
Juin . Elle vieot oaturellemcnt dans
les
forc\15
&
~
rombre; on la cultive daos les Jardins ou
die
pro6t~
dava<Hage,
&
porte des
jrai(u
plus grolles
&
plus douces que ceii<S des bois
&
des montagnes ,
mois bien moms odorantes
&
moins agréables
:;u
gout.
M . Fré1.·er en reveoaot de Ion voyage de la mer do
Sud, a le premier fait cooooitre en Europe le
fraifie r
do Chili,
fragaria chilienfis frullu maximo, foliis car·
nofis, hir(utis.
11
diilere de too tes les efpeces européeo–
ncs par la la¡geur, l'épailreur,
&
le velo de
Ces
feui!–
les . Son f<Uit de couleur <ouge • blancharre, ell géné–
ralcrnenr de la grolreor <l' une noix.
&
meme quelque–
fois auffi gro< qn'un
re
uf de poole; mais fa faveur n'a
pas
1'
agrément
&
le parfum de nos fraifes de bois •
Cette plante a produit do fruit au J3rdin royal de Pa–
rís,
&
en pone OUJOUrd'hui daos le J3rdin de Chelefea
par les foios de Miller. Elle réuffit le m ieux
a
l'c xpo–
tition do foleil du mario,
&
demande de fréqueos ar·
rofemens daos les
tems
de féchereffe .
Le
fraifier,
tan t celui qui porte des fraifes rouges ,
que cdui qoi fournit des fraifes blaoches, fe
rnult1plie
de plan enracioé . Le plan de
fraifier
qu'oo tire des
buis , vaut mieui pour traofplanter que celui des jar–
dins; les fruits qu'i! produit font plus odoraus.
On met les
fraifiers
en pbnche ou en bordo re, daos
une terre bien préparée;
&
pour le m ieux, on les plan–
te fur des á-dos , contre un mur expofé au midi, afio
d'avoir des premieres fraifes; on les
el
pace de huir poo–
ces en <erre fablonneofe. Oo obferve que les planches
ou le> bordures foient un peu plus enfoocées . que les
allécs ou
qu~
les fentiers , pour
y
rcteoir les eaux ae
pluie
&
des arrofemens.
Si on en plante dans des terres graffes
&
prefque
fralches, comme la grande humidité pourrit les piés ,
on les éloig ne communément de dix a dou·¿e pooces;
&
on en tnet dcux
a
trois piés daos chaque trou • que
l'on tait avec un plantoir.
·
Le tems de les planter ell au eommencement de
Juiu, c'ell-3-dire avant les
íécher<ffes; on en pla111e
11éanmoins tout l'été daos les rem s pluvieux .
11
di un–
portanr d'en faire des p<pinieres da"'
quelqu~
eodroit ex–
pofé au nord, pour év ter les g13ndes chal<urs d'été:
oo le; plante pnur
lors
~
troi> ou quatre pnu.:es l'un
de l'autre. Lorfque ces p és
fon t f>rtiriés, on les re·
plahte daos le mois de Seprembre, pour en faire des
planche> ou des quarrés, lelon
le
beloin qu'on en peut
avoir.
La principale culture de<
fraifi<n
cnnfille en premier
l!eu
a
le> arrofcr
h~quemmenr
daos
la fécherdfe: on
laille <n fecond lieu quelqucs montaos de' plus forrs 3 .
éhaqoe pié; en troitieme lieo , on ne
lailfc fur chJque
moruatH que
uo;~
ou quatre
frailes,
qui font
l~s pre~
mkre> venoes,
&
les plus pres du pié. O' pince tou–
tcs les
autr~<
Heurs de
la queue des branches qui ont
d¿Ja
flturl, o u '-llli
fOnt encore
~n
fieurs; car raremcnt
on voil
w
üer
&
venir
a
bic:n
toutes ces dernieres
fl eurs: il o'y a que les premieres qui réuffilfent;
&
quand
on ell foisneu>< de bien pincer, on el! afsuré d'avoir de
belles frailes.
Les
frai}i<rs
font fort bien l'anot!e fuivante qu'ils ont
~ré
plan tés,
(¡
c·~u
au mois de Mai qu'on les a plan–
té'; mab médiocrtmeot, s'ils n'ont été plantés qu'au
mo1s de Septembre .
. On doir renoovcllcr les
frnifierr
au plus
tard tous
les ) ans; Icor couper tous les ans la vieille laoe, quand
les iraifes font finies; ce qui arrive vas la fin de juil–
kt . L e< premiores mO ritTent
au commencemeot de
Joio; ce font celles dont les piés oot élé plaotés le long
d'une muraille au midi
&
au Jevant;
&
les dtrnieres
mures Ion< celle< dont
les
piés font ao oord.
L orfqoe les
frnijurs
foot leurs trainaffes, il les faut
foi¡;ncu li:ment chatrer,
&
o'y
lailfer que cellrs qu'on
drlline pour avoir du plant . Oo fera rous
les ans de
nouvelks planches,
&
on détruira celles qoi oor plus
de quatre am, paree qo'apres ce rems, les fraifes cum–
mencent
a
décheoir de
leur borrté
&
de leor grolleur .
On fumcra ces planches de petit fumier un peu avant
les gelées, afio de les améliorer , coupam roo tes
les
feurlles, enmme on le pratique
a
l'égard de 1'oleill7.
Par rapporr
a
la terre que les
fraifi<rs
delireot, k
la–
bino leur e(l meilleur que la tare time: on choilit poor
cet effcr
la parrie du ¡ardin la plus fablooneufe pour
le> Y plantcr. Si oo veut avoir des
fraifes dans l'au·
tomne. on n a qu'i couper toutes les premieres fleors
qui
~oulfnont,
&
les empechor de frua ifier; elles re–
produltont d'autres fleurs
qui donneront des fruits daos
rarriere-falon.
'
Tome VII.
FRA
257
Les enncmis du
pl~nt
do
frctfier
font les '"""'
qui
penaant !es mois de Mai
&
de Juin mangent
te'
col
de la racine corre deux
terre.;,
&
fonl
a:1dl
périr la
plante: on doit done alors pareourir tous k> ¡oun les
frai}ien,
&
fooiller a
u
pié de ceux qut commtnccnt
a
fe
fauer;
d'Ordinaire
00
y
trOUVt:
le: gro
\'tT,
qui
aprCs avoir cauf(! ce premitr
mal ,
palie,
11
on u·a foiu
de le d<truire, a d'autres
f<aif¡ers,
&
le> fat pareille–
mcnt mourir.
Les Anglois, qui on t pourTé plus loin que les autres
peoples la culture du
frai(ier,
foor non-feulement trcs–
attentifs
a
détroire Ja
V(
rtnl!le qui peut <·uaommoger
cette plante, mais encore
ii
choilir
l'expolition
la
plus
favorable;
a
arrach<r pctpétueilement
IOU ICS
les m au–
vaÍeS herbrs;
a
b<!cher
1~
tetrein;
ii
l'arr'>IÚ abondam–
mcnt;
a
formcr chaque année de nouvcaex plants avant
que de
détr
uire les anciens;
:i
les efpacer
a
une dillan–
ce convenable,
&
a
lailfrr t•n fenticr de deui piés ·de
large entre les plates bandes, pour y m archcr c<>mmo–
dément
&
cueillir le
fruit.
lis prennent do fnmier de
cheval
&
autant de cendres de choux, qu'ils melent
&
incorporeot bien
rnfemble;
ils en répandent
fm
lenr
terre préparéc
ó<
nivellée, une quantité' íuffil3nte pour
etre enfouie
&
rrtournée au m ois de Fúticr; enfuite
ils
fo<ment des plates-baodcs de trois piés
&
dt mi d<t
large,
&
y plan tent les efpeces de
fraifiers
qu'i ls JU–
geut a-propos,
a
dix, quin?.<.
&
ving t pouces de di–
llanee les uus des aUtres, tui''"'" la grolleur de l'cfpe–
cc de fraifcs qu'i ls veulent avoir. C.omme le'
frai}~<rt
ne donnenr du
tiuit que la le<onde anuée daus ceue
méme torre, ils li:ment la prerniue année une récolte
de féves;
&
dans ces méme> carreaux , ils planten< en–
care de lix en lix piés de; rolior;,
d~,
grofdll<rs blancs
&
rouges, des églantiers odoram, qu1, ind épe: d"mn•ent
de l'ornbre qu'il> dounent aox
frailes ,
Ü>nt
d'un bon
rap¡:>f>tt.
Une piece de rerre rlanréc
eu
fraifes, qu'on nr.mme
lcarlattf!
(
'l'irginian Jlrawbf!rg ),
fe co1
1
n •e
penJnnt
CÍnq
OU
fi>.
311"';
&
il!i
H'llOUVd lellt
lu
hl..Ul ·b<
y~
(
th~
haut boy jlrawberry,
) ,
&
le>
irai!e
de
b,, js, (
com·
monwt~od
flrawberr)'
),
tous ks
t10h
ans :
Íl:t
rtl¡ouvd–
lent '"ncore, commt:
noos,
ltor plant des nou\·eaux
fraifiers,
qu 'ih v<.int
che1chrr
dan$
les
for~o.;
car
ClUI
aes ¡ardins dégénere1 •t .
Voyez
llradtey
&
M iller, ti
vous delire?. de plu> g rand1 déta1ls.
La
fra~íe
ell un petit fru ir rouge ou blaoc; il reffcrn–
ble au bour des• mammelles de; nuurrices; c'elt le plus
hatif,
&
uo des Flus délicieux
fruits do print( lns: on
connoit qu'il
tll mOr
&
bon
ma1 ger, quaod
il
quit –
te la que ue fans p<ine.
11
y
cn a de plulieurs efpeces,
lo't rouges íoit b\anches; mais
la plus petite
&
la meil–
leure pour le parlom, tll la fraife de boi> ou de mon–
taghes. On cultive la f1aife do Chily,
fragari:z chiJ,m–
fis,
par curiolité :
la
tla1le écarlate de V irl\inie,
fra·
gario virginiaNa [ruar
e
oc
e
in,o,
ell recherchéc pour ía
bonté;
&
la
trailc
haza boy
des A nglois
fraga>·ia, fm·
ll1< parvi
""'"'¡
ma¡,nitudine,
C. B. ell eCtimée pour
la giOileur' de l'ou lruit.
Voy<~
F
R"' 'S
te
R '
(
M nt.,
nud. )
(D.'].)
F
R A
t
S tER,
&
F
R A 1 S E, (
Mat. m<d. P harmar.
&
Di<t•.)
Le fue des feuilles de
fraifier
10ugit tres·
foibtemcnt le papier bl< u; mai> celui des racines don–
ne une couleur rouge plus
f<•ncée
a
ce méme pnpier.
Le> feuilles
&
les racine> de ceuc plante paroiOent con–
tenir un fel elfenticl tartareux, oiueux, mélé de foufrc
&
de terre allringente; ce qui Icor donne uue favcur
legeremem lliptique. Le fruit
contient un fel alumi·
neux, dégénéré en fel
tartareux aigrelet, sccompngné
d'un pe u d'huile mucilagineufe
&
vineufe .
On fe fert principalement des racines de
fraifi<r,
p~o.r
les ofages médicinaux; elles foot diurétiqucs
&
npérlll–
ves,
&
on· les fa ir louvent entrer dans les tifannes, les
décoélions,
&
les boiffo ns qu'on donne aux petfonncs
auaquées d'obllruélions oo de Jau nitre.
M. Geolfroy 'remarque que
ti
on boit long-terns
&
eo g<ande quaotité de la racine de
fraifier
&
d'oferlle ,
les t:Xcrcme113
fe coiortnt
~n
rouge ;
de
force qu' on
croi1oit
a
abor<l que le maladc ell auaqué d'on flux hé–
por'que; mal> il
~
ffit, a¡oOte· t·il, de changer cette bo1f·
Ion, pour qut:
les
excrémens
reprennent Jeur
couleur
oarurelte.
Nobelius,
mifc nat. <uriof du. iij. ann.
3·
ohf
81.
attnbue aox t<uitles
&
aux racines de
fra•fier
une gran–
de vertu vu lnéraire; ce qu
il
prouve par quclqoes ob–
[ervation; d'utceres des piés, de; Jnmbes,
&
dts cuif–
(e,,
qui ont été
gu~ris,
&
des turneurs qui ont été
Kk
~