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FRA
ficolté de réfpirer beaucoup moindre que celle dont
nous nous ferons
apper~Os
daos l'autre, par la crépita–
tion,
&e.
lci la réduélioo n'e(l point aulli compliquée
&
aulli
embarralfame. Pour l'opérer relativement
a
la
[rnll11re
cn·dedans, un aide ferrera les nafeaux du che val, tan–
dis que l'on prdTera fortement avcc les mains
1'
extré–
mité fupérieure
&
inférieure de la cóte, jofqu'a ce que
les pieces enfoocées foient revenues daos leur fituation .
Si cependaot les fragmrns per\ant la plevre , donnent
lieu aux fymptomes funefles dont j'ai parlé, on ne doit
pas balancer
a
faire une incifion
a
la peau'
~
l'effet de
tirer ces fragmens ave
e
les doigts , avec des pinces, a–
vec une aiguille, telle que celle dont nous nous fer–
vons pour la ligature de
1'
artere imercoflale, ou ave
e
d' autres ioflrumens quelconques .
N
oos appliqueroos
enfuite des comprelfcs;
1'
une qui fera imbOe d' un vin
aromatique fur toute l'étendue de la cóte; les deux au–
tres qui auront beaucoup plus d'épailleur, feront mifes
fur celles-ci
a
chacune des extrémités fur lefqoelles j'ai
ordonné de comprimer,
&
l'on maintiendra le toot par
un bon
&
folide furfaix . Relat ivcment
a
la
Jrall11rr
en-dehors, le rem placemeot cfl plus aifé.
11
s' agit de
poulfer les bouts dé¡ettés jufqu'au ni veau des autres c6·
tes; aprcs quoi on place une prcmiete comprelfe, ainfi
que je l'ai dit; on ¡;arnit l'endtoit fraéluré d'un mor·
C<nU
de CartOil
>
que
J'
011
alfujettÍt de meme par
Ult
furfaix , qui fait, comme dans le premier cas,
1'
offic
d'
un bandage circulairc . L e nombre des faignées doit
30
refle etre proportionné au bcfoia
&
aux circonflan–
ces; les lavemens, la dicte, tout ce qui peut calmcr
les mouvemcns du fang, doivenl étre employés,
&c.
(r)
FRAGA, (
Gl o¡,r.
)
bourg fortifié d'Efpagnc, au
royaume d'Arragon, remarquable par la bataille qoi s'y
don na contre les Maures
1'
an 1134 ,
&
dans laquelle
A
lphonfe
V11.
fut battu
&
mé.
Fraga
efl au pi.é de
la
Cioea,
3 4
licues S. de Lérida,
20
S. E . de Sarra–
goíTe,
12
S. E. de Balbaflro.
L o11g.
17.
.r8.
lat.
41.
28.
C
D .
J .)
F
R
A G 1
L
1
TE· , f. f. (
Phyfit¡.
)
quali1é de ccr–
tains corps par laquelle ils peuvcnt fe brifer aifémeor;
on appelle
fragilo,
les corps doot les parties fe fépa–
rctll fa cilemeot les unes des autres par le cboc : ils dif–
fcrent des corps moas, en ce que. daos ceox-ci les par–
ties fe déplaccnt par le choc fans fe féparcr ni fe réla–
blir ; des corps élafliques, en ce que les parties fe dé–
placcot daos ces derniers p<>or fe rétablir eofuite ;
&
des corps durs , en ce que I"Cs parties ne fe déplacent
pas daos les corps de cettc dero iere efpece . Mais d'ou
vieot la fragil ité de ccrtaias corps? on le fair auffi peu
qu'on fo it d'ou vieut la dureté, la llu idité, la mollef–
fe,
&
l'élafl icité de certains autres.
Voy•::. c.s mots
.
Fragi/itl,
fe prend aulli au figuré : on dit,
uw•
for–
lttn<
fragile
;
la rhair
•fi
fragil•. Voyn
/'
art. Juiv.
(0)
F
R A G 1 L
1 re', (
Mora/e
)
e'
efl
uoe difpofition
a
céder aux pcnchans de la nature malgré les lumieres de
la raifon.
11
y
a fi loin de ce que nous nailfoos,
a
ce
que nous voulons devenir; l'bomme tel qu'il efl, efl fi
différent de l'bomme qu' on veut fa ite; la raifon uni–
verfelle
&
l'imérat de l'efpece geocnt
Ji
fort les pco–
cbans des indivídus; les lumieres
re~Ocs
contrarient
(!
fouvcm l'inflinél ; il efl
(!
rare qu'on fe rappclle tofi–
jours a-propos ces devoirs qu'on refpeéleroit ; il efl
(j
rare qu' o o fe rappelle a- propos ce plan de cooduite
doot on va s'écarter, cette fuite de la vie qu'on va dé–
mentir; le prix de la fagelfe que mootre la réllex ioa
efl vil de
(i
loin; le prix de
1
'égarcmcot que peint le
fe ntimcnt efl va de
(!
pres; il efl
(!
facile d 'oublicr
pour le pbitir,
&
les devoirs
&
la raifoo,
&
le bon–
heur memc , que la
fragilitl
efl do plus au moins le
caraélere de tous les bommes . On appelle
fragila
,
le> malheureux entraioés plus fréquemmcm que les au–
tres , au·dela de leurs príncipes par leur tempéramem
&
par leurs gouts .
Une des caufes de la
fragilitl
parmi les hommes ,
di
1'
oppofition de l'é1a1 qu'ils oat daos la fociété oq
1ls vivent avec leur earaél<re . Le hafard
&
les conve–
nances de fortune les deflioent 3 une place;
&
la nato–
re lcur
en
marquoit uoe autre . Ajofite7.
a
cette caufe
de la
fragilitE
les vicilli tudes de
1'
ftge, de la faoté,
des pallions, de
1'
humeur, auxquclles la raifon ne fe
prére peut-ctre pas toOjours alfe?.; on el! fofimis
a
cer–
taines lois qui oous cooveooient daos un rems ,
&
ne
fonl que oous defefpércr daos un autre.
Q uoique nous nous coonoiffions une fecrete qifpo!i-
FRA
tion
i
nous dérober fréquemmenr 3 toute efpece de
joug: quoique trcs·filrs que le regret de nous
~tre
é–
cartés de ce que nous appellons
nor dtvoirs,
nous pour–
fuivra
lon~ · tcms ;
nous nous lailfons furcharger
d~
lois
inutiles , qu'on ajoOte aul lois oécellaires
a
la fociété;
nous nous forgcons des chaiocs qu'il efl prefqu'impof–
fible de porter. On fe me parmi nous les occnlions des
pctites fautts,
&
des grands remords .
.
L 'homme fragile differe de
1'
homme fotble , en ce
que le premicr cede
a
fon creur'
i
fes penchans ;
&
l'homme foible
a
des impulfions élrangercs. La
frRgi–
liti
fuppofe des pallions vives,.
&
la foiblelfe fuppofe
l'inaélioo
&
le vuide de
1'
ame . L 'homme frag ile pe·
che comre fes príncipes ,
&
1'
homme foible let aban–
don oc ; il n'a que des opinions . L' homme fragile cfl
incertain de ce qu'il fcrs;
&
l'homme foible de ce qu'
il veut.
11
o' y a rico
a
dire a la foible!Te ; oo ne la
cbange pas, mais la philofopbie o'abaodonno pas l'hom–
me fragile; el le lui prépare des fecours,
&
lui ména–
ge l'iodulgence des aotres ; elle l'éclaire , elle le con–
·duit, elle le fo01ienr, elle lui pardoone.
• F R A G M E N T,
f. m. (
Gramm. Littlrat. )
il
fe dit en
g~néral
d'une portion d'une chofe rompue .
En L ittérature , un
fragment
,
e'
efl une partie d' un
ouvrage qu'on n'a point
en
cnticr, foit que l'auteur ne
l'ait pas acbevé, foit que le tcms n'en ait laillé parve–
nir jufqu'
3
nous qu' une partie . En Architeélure,
CQ
Sculpture, il fe dit de quelques morceaux détach¿s d'un
tout, tels qu'un chapiteau, une corniche, une portioo
de flatue, ou de bas·relief, qu'on a trouvé parmi des
ruin(S.
.
F
R A G M E N S P R E'C 1 E U X,
( LE
S C 1 N
Q.)
Phar·
macit.
On trouve fous ce nom daos les anciens phar–
macqlogiflcs, au rang des remedes, le grenat ,
1'
hya–
cintbe, le fapb ir, la coroaline
&
1' émcrnude. Galien
attribuoit
a
ces pierrcs
&
a
un grand nom bre de moins
précieufes qu' il comptoit partni les médicamens lim–
pies, la verru defficative. Elles ont palié depuis pour
alexiteres, cordiales, c:cphaliques, Oomachiques ,
&c.
O o a préparé avec ces pierres des fels, des magilleres,
des liqueurs ou hui les , des élirirs, des elfeocts, des
lirops,
&
on les a fait entrer daos diverfes compufi ·
tions .
L'art efl trop avancé aujourd'hui pour que des pré–
parations auffi ridicules,
&
des venus au
m
imaginai–
res, oc foient pas jullcment décriées. Mais en Mede–
cioe plus qu' ailleurs, le droi1 des anciennes opinions
cede bien difficilemeot
&
bi~n
tard
a
celui de la véri–
ré reconnue .
La pbarmacopée de Psris
o'
a pas banoi les byacin–
tbes de la coofeélion
a
laquelle ils donnenr Icor nom .
V.
e
o
N F
1!
e
T 1
o"
n'H
y
A
e
1 "T
1! '
IIH
mot
e
o
N–
FECT!ON.
(b)
• F R A
1, C
m . il fe dit du tems ou
le
poilfon dé–
pofe fes ceufs;
nous Jommts dans
¡,
frai
:
des ceufs
dépofés;
on voit lt frai dts poijfonr
J
la furfacr drs
eaux:
du petit poilfon naturellement provenu do
frai;
il y a des fortts de filttsJui dftruifmt la rivitr<I
,
&
t¡ru /'ordonnantt dlfrn
,
pare< t¡u'ils rrtimnmt
&
lrs groi poi.f!ons
&
lt
frai
.
Le tems du
frai
varíe fe–
Ion les poitlons . Les carpes frayeat en Avril
&
en
AoOr,
&
les grenouilles en Mars,
&e.
F
R A 1
n
1!
G
R E N
o u
1 L LE, (
Mat. mtd.) voytz.
GRENOUJLLI! .
• F
R A
t
(Monnoyag•)
~ltérarion
que le toucber fuc–
ceffif
&
le tems apportent 3 la monnoie. Lorfqu'il efl
démom ré que ces caufes fom
le¡
feules qui ont dimi–
nué le poids d'uoe piece,
&
que la différeoce n'efl que
de fix grains; Louis XIV. a déclaré par ordonoance
qu'elle ne pourroil étre rcfofée .
F R Al CHE , (
bou<h<
)
Manlg<, voy.
E'e u
M~ .
• F R Al CHE U R, f. f. (
Gram. )
ce m o1 fe dit
de la feofation que nous éprouvons, de
1'
endroit ou
nous l'éprouvons
&
de la caofe qui nous la fai1 éproo–
ver. Ce que l'oo chercbe daos les chaleors accablantes
de l'année,
&
ce que l'on feot avec taor de plaifir
a
l'ombre des arbres' dans le voifinage des eaux '
a
1'
a–
brí des ardeors du foleil,
a
l'imprellion legerc d'un air
doocemeot agité, au foad des forl!1s, foos uo antre ,
dans une grottc, c'efl de la
fraíeheur .
V irgile a reo–
fermé dans deux vers rout ce que deux
~tres
peuveot
éprouver :l-la-fois de fenfatioos délicieofes: cclles de la
teodrelfe
&
de la volopté, de la
frai(heur
&
d11 filen–
ce, du fécret
&
de la durée ,