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FOU
de C ramer,
&
qui confidéreront le
j~u
do feu dons le
grand
fournratl
anglois, o u dans notrc
figur"
19-2.1.
qui efl
la
m
eme chofe, o
u
dans tous ccux q'lli appro–
chcnt de Icor llrné!ure.
Outre
b
gri11e du foye r de
la
tour
de
l'athanor,
fig.
61 ,
il
faut
qu'il
y
en ait encare une amre
horíl~mt31t:,
comtne ecHe des artiíles qui
font la cire d'Efpagne.
Charas n'en
a
rico dit,
&
il ne le pouvoit
pa~;
il vou–
loit qne le ehatbon de fa
tour tombat dans le foye r
des
futtr11ta ux
adJaeens,
&
les rcmpllt: mai• il u'eu
e~
pas de m.' mc de nutre
figure
6t , le charbon ne dot t
pas pa!fer la grille de la tour, mais il
lo
palreroit nécef–
f'airement
.-;¡
n'étoit pas retcnu par une grille horifon·
tale qn'on ne voit pas, mais qu e la raifon
fupplée ai–
fémrnt . Quand
il y a dcux
fourntaux
&
qu'il n'y a
q u'une tour, il fau t nécc!fairement une plaque
a
)'une
&
a
l'autre, comme
a
celui de Cramer, pour gouver–
ner le feu. Celle plaqnc f: trouve dans quantité d'au·
teurs,
&.
ell fort ancienne. Par ce mnyen on peut fe
li:rvir de leurs foyers fans allumer le charbon de la tour;
paree qu'on n'a pas tOOJOtHS occalion de faire marcher
deux
fowneaux
á·la-fois ,
&
de faire des opérations qui
de mandent un f<u
de
vingt-quatre heures; mais pour lors
les quatre rcgltres doivent ctrc ouverts.
La rour de notre athanor,
fig .
61 ,
cfl conique. Cer–
re figure
e(l
cx igée pa r
la p16 part des auteurs .
Voytz
Charas,
&c.
Mai~
M. Cramcr, comme on peut
le
voir , a cru pouvoir ntgliger cette précnution qu'on ne
prend que pour empécher que deux charbons fe rencon –
uanr par
l'une
de
Jeurs
esttémhés , ne
vieunent
a
~'arc
boutcr par l'aurre cootre les parois de la tour,
&
a
em–
p~cher
la eh Ore de ceux qui fe rrouveroient par·de!fus:
mais
il
eíl bien aifé de voir que cet iocouvénient n'au–
ra pm•is lieu daos une
tour donr le parois verticales
feron t bien palies,
&
qu'il pourroit rri:s·bien
arnver
me
ti!~
daos une tour de figure conique, dont les parois
feroieñr r3bnteufcs. On peut
~vitcr
ccr inconvénienr,
foit que la
tour foir conique ou pyramidale, en ca!fant
le charbon comme pour les
f1Jnrnuutx
ordinaires,
3 \raot
que de le m ettrc daas
In
to:tr.
11 fnir done que li
M.
Cratner n'dl pas
le premie"
qui oir feo ti
la
néccOité de bien confi ruire un athanor ,
il
t fi nu moins le premier qui
y
ait remédié
&
qui l'air
bien figuré
&
expliqué. Son athanor va commc il
le
dir . On en a confiruit un
a
París d'nprcs fa delí:riprion,
qui le prouve. Le méchanifme de ce
fourmau
doit
e–
tre fondé fur ce que le feu veut monter,
&
non de.
lcendtc . M . C ramcr l'a bien vO,
&
c'eíl une remar–
que qui ne doit pa< échapper
a
ceux qui examineroor
fon
fourn<au:
mais il me femble qu'il y a encare quel–
quc chofe
a
y mettre de plus; c'cíl
l'lnclioaifon donr
nous venon1 de parler au fu¡ct de la
figur.
61 ,
afio
e¡
u
e
le charbon de fa tour, au lieu de delccndre perpen–
diculairemen t
comme
il
fair ,
delcende obliquemeut
pon r s'app,ochrr de la premiue chambre,
&
rende par–
"
le canal du feu
plus droit . Nous nppe!lons ici
1<
canal
d"
feu,
la
ltgne que nous faifon
palfer par le
toOpirail, Je cendrier, la grille, le foyer,
h
feoétre biai–
lc
&
la premiere cheminée, o u par la dernitre cherni–
née auffi fi l'on veut,
&
uom rernarquons que pl us cer–
te ligoe fcra
dro't~
&
ira de bas cn-haut, mieux l'ntha–
nor ma:rchcra:
mai~
comme cette
prcmi~re
chambre
3
)'our reg1rre une plaque de fcr,
il
faudroit de toute né–
t·effité
a
Con
fourmau
la gnlle horilomale dont ouus a·
\' OOS
parlé> pour
~tnp~cher
que
\e
charbon ven•nr
a
rombcr fous cctte plaque' ne s'oppofe
a
la
liberté qu'
elle doit avoir de J<>Üer dan< fes couli!fes,
&
de
fer·
mcr tout·il· fait
la
fcncrre biaife de communication . Cet–
tc grille
&
l'ioclioaifon dunr nous parlons , peuvent
tnc! mc étre prifcs dans l'épailleur do mur de la tour de
M . C ratner .
L'athanor de Gellert ou celui de L udolf, qui fonr
prefque la m eme chofe, ne font quanl au fond que ce–
luí de Cramer, augmenté de plufieurs chambres qui
ne doivent pas beaucoup fervir, li ce n'efi d'étuvc, petll·
erre, ou
¡¡
e mpccher que le
fottrntall
n'aille bieo, ou
a
y faire faire un feu
li violenr pour qu'il puille étre
de quelqu'etfer
a
l'autre bou t ' que le
fottrnta/1
ne pour–
roit manquer de couler .
11
y a pourtant cette diltercn·
ce eommune entre les athanors de Cramer
&
de Gel·
lert,
&
celui de Ludolf , que ce dernier aureu r a con –
ílruir le fien de
fa~on
qu'il faut que le feu defcende au
lieu de momcr.
1/o)'n
le méme défaur
Planche
111.
de
Barchufen,
pag .
77·
de
Barner,
&
Plantht IV. dt
Maoger .
A
u relle, no peut bien oc pas
rcgarder les
dcrnieres chambrc> que Ludolf
&
Gellert om a1oOtées
su
fourncar<
de Cramer , comme
rour-~-fair
inuiiles ;
FOU
au-moins peuveol·elles
o'~tre
pas nuifibles entre les m aiM
d'u n boo arriíle; la longueur de l'arhanor pouvanl
e–
tre conlidérée ainli que nous l'avons déJá avancé , com–
me le canal qui fert
a
augmeoter la
\'Ívacité du
feu
dans les
fourneaux
de fufion,
&
par ce11e raifon-13 é–
tatt t dirígé obliquemenr de bas en-haut: il s'enfuit done
que
la chalcur qui
regne dails
les chambres
les plus
éloignécs
peu1 fervir
3
quelques opérations , quoiqu'dlc
y
foit foible. J e feos bien qu'en raifonnant t'ur.les prín–
cipes de la conllr uétion de quelques
fourneawc
en grand,
comme du
fournea tl
a
l'angloif•'
on croira que la cha–
leur daos le canal de
1'
athanor doit ctrc femblable
a
celle de la cheminée de ces grands
fol!rtuaux,
mais
011
fe roi t daos l'erreur fi l'on
(e
fondoit fur Cclte Ídée.
11
y a uoe tres -grande différence entre la Aamme du bois
qu'on brOie daos le
fourntau
anglois,
&
la Aammc du
charbon , qui eíl peu de chofe.
On peu t con lidérer
les
fourm~ux ~
lampe comme
des arhanors dif!'érens des autres par la furmc
&
la
p~turc du fcu.
11
y
a une certaine analogie entre la pompe
d'u ne lampe
&
la tour d'un athanor .
/.)u
fourneau x polythreftts.
Ce fonr des
fourneaux
qui, comme on peur le con1eéturer par la
lignitication
du mot grec compofé donr on les qualtfie, fervem
a
plufieurs opérations.
11
y
a
m
eme des auteurs qui pré–
rendent qu'avec un pareil
fourn<att
bien conflruir, on
peu t fe dif'penfer d'avoir tous
le> autres, pourva toute–
fnis qu'on n'ait pas plufieurs opérations
a
fairc it-la-fois .
Exominons ces prétent 'ons.
L es Chimiíles oot
obferv~
que
1~
meme
fourntau
fervoir
a
plulieurs opérations.
La
néceffiré en
a
éren–
du l'ufagc,
&
ell dcvenu un príncipe . O n a donné des
preu,·es de la fagacité en mettanr
les
jortrncaux
á
la
torture; mais on
a
fait voir qu'on n'en connoi(foi: point
la rnéchanique. Ceux
~ui
Ont appliqué les
fortrmaux
a
plus d'obJets , o nt été rogardés cnmme les plus haoi–
les;
&
en effcr,
i1
a fallu de l' irnaginarion . D e-l:i
dt
,-enu l'axiome, qu'un bon artiOe avoir befoin de peu
'd'inflrcmens. Mais cela ne pronvc que de l'analogie daos
l'efprit de l'arriíle,
&
de
la fagacité li l'on veur ,
&
0011
poinr-dU•lOUl que les infirumens foient bons
a
e>é–
CUt Cr
ton idée; de
f.t~on
qu'ellc ne pourroir l'etre en
moins de rem s, de peine, de dépenfc,
&
avec plus de
facili té par un autre. Malgré cela les plus habites fe font
eter~éS
a
chercher des
fourn en11K
quÍ pu!fcnl ((r vjr
a
toute forre d'ufages,
&
il faul avoüer qu'ils y onr réuffi
jufqu'~
un cerrain poim. Cependanr on ne peut fe dif–
limoler qu'ils font parris
d'apr~s
un príncipe errooé;
&
qucl príncipe ne l'ell pas, ou peur
~trc
général? lis ne
fe
l'troient pas donné tant de peine s'ils eutfent été bien
CO'~ "aincus
que
l'an des
fonrneaux
n'étoit
& n'eH
en–
cr.reque daos fon enfance;
&
que leurs bonncs o u
rnauva¡fes qualités dépcndent d'un ríen qui n'n poiut été
cnnnu,
&
qui vraiffemblablemenr ne le li:ra Jatnais. La
CClnnoitJance
des
fourntaux
feroit
cenninemc:nt plus
a–
vancée , s'ils ne l'eullcnt pa< reta rdée par leurs idées de
• ouloir prévenir la nature.
11
falloit commencer par fai–
re ua
fourn<au
limpie parfait pour un fcul ufage, a–
vaor que de le vouloir appliquer
a
plufieurs;
&
fans dou–
re qu'lis eu!Teot été goéris de ceue demnngeaifon . .Ce
o'rll
pas que
je
regarde la chofe commc aifée
&
me–
me
commc poffible; car
i1
me femble que l'e>écution
d'un pareil uflcn lile dépend de la connoi!Jance compo–
fée de
13
nature des m atériaux qu'on y employe , du
ftu qui y exerce fon aé!ion, des vai!feaux
&
des corps
qu'ils cootiennent,
&
de l'efpace
a
parcourir; comme
crlle d'une machine dépend de la raifon compofée de
la Aexibilité des leviers, de leur poids, den lité, frot–
rement,
&c.
m ais on peur au-moios tenter d'approcher
de l'u'ne
&
de
l'autre .
ous avons
a
donner deox exemples particuliers de
fo:trncaux polychreftn,
fans compter que nous confi·
dererons fous ce puiot de vOe
la p10parl de ceut doot
nous avons déj3 parlé . 11
ne fau t pourtant pas croire
qu'il faille autam
defourn.aux
que d'opérations,
&
'1""
)e
Jnéme
fourneatt
ne puitle
&
ne doive fervir
8
plu–
lieu rs du méme genre.
11
fao r done enrendre par
po–
lybrrfte ,
celui qui pourra ferv ir
a
plutieurs
opér~tions
di limares, comme par eiemple, diíl illarion
&
folian ,
& c.
Nous avons
a
parler en premier lieu du
jo~tr11eau
de Dorna:us,
fig.
7f.
&
de celui de 13eccher,
fig.
71.
le plus polychrell e de tous, fi
l'on peut parler ainli ,
(IU CCiUÍ
qui fe
pr~te
le mieux
a
la plUS grande quan–
rÍté d'npérations . N ous ferons revenir enlilite com
me
rels ceux qui nous paroi!fent plus précaires que ce der·
nier .
A
u relle, Doos ne voulons poiot preveoir l'efprir
du