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FOU

&ontinms plu{t¡uam

4co.

ftli<es varias,

&c.

Lond.

I69f·

fol. cum ftg.

Ce font trois ouvrages magnifiques

a

la

gloire des

jo11gtro

.

11

n'y a point de plantes

a

qui l'on

ait fair tant d 'honneur.

(D.

J.)

F

o u

G E R E,

(

.llgrit~;lture)

la

foug.re

femel!e

com–

mune e!l po ur les taboureurs une mau vaife herbe, qui

l eur nuit beaucoup,

&

qui ell tres-difficile

a

détruire quand

elle a trouvé un terrein favorable pour s'y enracioer :

car fouvent elle péoerre par fe$ racines juíqu'a

8

piés

de profondeur;

&

tra~ant

au long

&

au large, elle s'é–

leve en fui te fur la furface de la rerre,

&

envoye de

noovelles

fouguo

:l une grande diflance. Quand cette

plaore pullule dans les pacages, la meilleure maniere de

la faire périr e!l de faucher l'herbe trois fois l'année ,

au commencement du prinrems, eo Mai,

&

ea AoBr.

Les mourons que

1'

on met daos un endroit ou il y

n

beaucoup de

fougere,

la

détruifent a(J'ez. promptement ;

en parrie par lear fumier & leur urine, & en parrie en

marchant ddTus. Mnis la

foug.re

qu'on coupe quaod

e lle e!l en seve'

&

qu'oo lailfe eníuite pourrir íur la ter–

re , ell une bonne marne pnur lui fervir de fumier,

&

pour

J'

eograilfer conlidérablement. Les arbres plan tés

dan des lieux oii la

fougue

crolt, réuífilfenr tres-bien,

món1e dans un fable chaud; la raiíon ell, que la

f•u·

g!re

íerr d'abri aux racines,

&

les coníerve hu mides

&

tra~hes.

En fin on répand de la cendre de

fougere

fur

les terres pour les rendre plus fertiles.

(D.

J.)

F

o u

G ERE, (

Matiere médica/e

&

Pharmacie

.)

On

difiingue che1. les Apothicaires deux efpeces de

fougere,

]·une appelléc

fottgere má/e,

l'autre

fottgere Jeme/le;

il

y

en a encare une troifieme qui e{\ la

f•ugere fteurie

ou

l'ofmonde;

mais on employe forr rarement cette ¿er–

niere. Quanr aux deux nutres , on les confond a!Te1.

fouvent,

&

l'on prend fans fcrupule l'une pour l'au–

rre, c"e!l-1-dire que l'on employe celle qu'oo fe peor

procurer le plus facilement. Les auteurs font pourtant

partagés au fujet de leurs verrus; les uns donnenr la pré·

férence

a

la

fougere mále,

d'autres :l la

feme/1,.

11 .

e!l fort peu importanr d'accorder ces diverfes opi–

nions, paree que cette plante qui étoit rres-ufirée chez.

les anciens, n'e!l preíque plus employée daos

la

prari–

que moderne : peut-etre par le dégoOt qu'eo ont pris

les malades , feloo l'idée de

M.

Geoffroi; peor- erre

par celui qu'en ont pris les Medecins, aprcs

1'

avoir

cmployée inutilement; peor-erre auffi paree que nous a–

-vons reC\reint

~

un

tr~s-petit

nombre de plantes

nos

re·

medes conrre les maladies cproniques. Ce n'efi pref–

que plus que comme vermifuge que nous employons

auJnurd'hui cene racine dor\1 nous faifoos preodre la

décnélion ,

&

plus ordinairement encore

&

avec plus

de

fucc~s

la pnudre au poids d'un gros oo de deut .

Cette poudre paOe pour un fpécifique contre les vers

plats;

&

c'ell·l~

le principal fecrct des charlatans qui

eorreprennent la guérifnn de ce mal . (

h)

Mais

fi

les charlaraos om quelque Cueces daos

ce

cas,

c'e!l qu'alors ils JOigneor adroitcment

&

en cachette

¡\

la racioc de

fougere

réduite eo poudre le mereure, l'a:–

thiops mioéral , ou quelqu'autre préparation mercuriel–

le, qui font feufes le vrai poifon des vers.

Les verrus de la

fougere

dépendenr, les unes de fon

huile, les autres de íon fd elTenriel , qui e!l rartareux,

auOere, accompagné d'un fel neurre, lequel ne s'alka–

life point. Elle agit en dilfolvant les humeurs épairfes

par fon fel eífeotiel,

&

en reO"'errant les fibres fa lides

par fes parricules terreofes allringentes. On peor done

la prefcrire utilemeot pour bafe des boitJons apéritives

&

defob!lruentes daos les mnladies fplen iques

&

hypo·

chondriaqur.s, pourv(l que les malades foienr capnbles

d'en conriouer l'ufage quelque tems, fans le dégout or–

dioaire, rres-difficile

a

furmonter.

Le fue des racines de

fougere

melé avec de

1'

eau–

rofe, ou autre íemblable, e!l un a!Tez bon remede pour

baffiner les parties legerement brOiées, :l cauíe du fue

.,¡fqueux

&

mocilagineox donr cene plante c!l emprein·

te .

(D.J.)

F o u

G E

RE , (

.llrts .)

On tire un grand parri de la

f•11gere

daos les Arts .

JI

e!l

m~me

arri vé quelquefois

d~rJS

la difene de vivres, qo'on

a

fa11 du pain de la ra·

eme de

fougere.

M . Tournefort raconre qu'il en a vi1

i

~aris

en

1 69~ ,

que l'on avoit apporré d' .'\.uvergoe;

maiS ce pain étoit fort mauvais , de couleur roulfe ,

prefqne íemblable aux mottes d'écorce de chene , qui

fonr, d'ufage pour taoner le cuir,

&

qu'o·n appelle

moe–

res-a-hr¡l/u.

On employe la

fo

11

gere

daos le comté de Saxe pour

chsutfcr le¡ fours

&

pour cuire la cbau¡, paree que la

FOU

flamme eo dl fort violente

&

tres- propre

a

cet em–

ploi.

Le

panvre peuple

en

plufieurs parties du nord de

1'

An–

gleterre, fe fcrt de cendres de

fougere

au lieu de la–

van pour blanchir le linge . lis coupen t la pbnte verte ,

la

rédu ileol en cendres,

&

formcnr des bailes avec

de

reau, le> t"•>lll féchcr au foleil ,

&

les confervent ainlí

pour Jour> bel(>ills.

A

vnnt que d"en faire ufage, ils les

jettent dans un grand fcu Jofqu'a ce qo"elles roll¡;i(!en¡;

&

trant calcinées de cctte maniere , elles fe réduifcnt

facilement en poudre.

Perfonoe n'ignore qu'on employe les cendres de

fou–

gue

it

la plw;e de nitre, que l'on jene ces ce11 dres fur

les cailloux pour les fondre

&

les réduire en verre de

couleur verte; c'e!l-l:l ce qu'on nomme

verres de fou ·

gere,

fi communs en Europe.

Voyn

V

1!

R RE.

Les cendres de la

f•ugere

femelle commune préfen–

tent un autrc phénomene bien lingulier , quand

011

en

tire le fel fuivant la m é1hode ordinaire,

ii la

quant'lé

de quelques livres; la plus grande parrie de ce fcl éra11t

féchée ,

&

le refle qui ell plus humide étaot expofé

il

l'air, pour en recevoir l'humidité , il devient prom·

ptement ftuidc, ou une huile, comme on l'appelle im·

propremenr, par défaillance: enfuire le re!l.e du

lixi·

vium

qui e!l tres· pefant

&

d'un rou¡;e plus ou moins

foncé, étant mis 3-part daos un vaiffeau de verre qu'

on tieot débouché pendant cinq ou

lix

mois , lailfe

tomber au fond de la liqueur une affe1. grande quamité

de fel précipité, jufqu'a l'épailfeur d'environ deux pou·

ces au fond du vai!leau. La parrie inférie01e de la li·

queur e!l pleine de falerés, mais la parrie du haut elt

blanche

&

limpide. Sur la furface de corte' partie fe

forment des cryflallifarions de íel d'une figure régulie–

re' femltlable

a

plufieu~

plantes de

f•ugere commtme,

qui jetteroient un grand nom bre de fcuilles de chaque

cóté de la rige;. ces ramifi catia11S falines íubfirlent pi u·

lieurs femaines dans leur état , fi l'on ne remue poior

le vaiO"'eau ; mais elles íont

fi

tendres, que le moindre

m ouvement les détruit,

&

alors elles ne fe réforment

jamais.

Voyez les Tran{aE!. phi/o{. n°.

tof.

Enfio les Cbioois fe fervenr daos leurs manufaélures

de porcelaine d'une efpece de vernis qu'ils font avec de

la

fougere

&

de la chaux ; ils y parvienneot fi aifé–

meor, qn'il nc feroit pas ridicule de l'elfayer daos nos

manufaélures de porcelaine. Voici le procédé

&

la ma–

niere.

lis prennent une quanrité de

fougtrc

bien fécbée qu'

ils répaoden t par lits fur un terrein fuffiíant

a

la quan–

tité de vernis dont ils ont beíoin. Sur cene

fougere

ils

foot une anrre couche de pierres de chaux ftaichement

calcinées, fur laquelle ils Jettent .avec

la

main une pe–

tire quantité d'eau íuffifante pour l'étdndre ou

la

dé·

layer. l is couvren t ceue couche de chaux d'une troi–

tiemc couche de

fougere,

&

multiplient tOOJOUrs alter–

narivement ces couches juíqu'a la haureur de huit ou

dix piés; alors ils mettenr le feo

a

la

fotlgere

qui fe

brule en peu de rems,

&

qui laiCTe un mélange de chaux

&

de cendres . Ce mélange ell poné de la mi! me ma–

niere fur d'autres couches de

fougere

qu'on brCIIe

d~

meme. Cette opération efl répétée cinq ou lix fois.

Quand la dern iere calcination ell finie, ce mélange

de chaux

&

de cendres e!l foigneufement ralfemblé

&

jerré dans de grands vailTeaux pleins d'eau;

&

fur cha·

que quintal de poids, ils y mettent une livre de ké·

kio . lis remuenr le tour eníemble;

&

quand la partie

la plus groffierc: e!l tombée au fond , ils enlevent la

plus fine qui íurnage au-deffus en forme de creme, qu'

ils mettent dans un autre vairfeau d'cau, ils la lailfent

tomber au fond par le féJOUr ; alors ils verfent l'eau

du vailfeau,

&

y

laiO"'ent le réfidu en forme d'une hui·

le épailfe.

lis melent cette liqueur avec de l'huile de cailloux

préparée, en pulvériíant

&

eo blanchiflant de la méme

maniere une Corre parriculiere de

pierre-ii·c~illou ~

&

ils

en couvrent

tou~

les vairfeaux qu'ils onr mrent1an

de

vernilfer. Ces deux hu iles comme on les nomrne, font

tou¡ours melées enfemble:

&

ils les font

foignen(e~enr

de la m eme épailTeur' paree qu'autre ment la vermflu-

• re ne feroit point égale . L es cendres de

fougtre

ont

une grande parr daos l'avantage que

c~tte

hulie

:1

ou–

dclfus de nos vernis commuos. On d1t que la m anu–

faélure de Briflol e!l parvenue

a

attraper la beauté dut

vernis qu"elle poOcde, par l'imiralion

~es

deux huiles don

les Chinois vernilfent leurs porcellalllCS.

(D .

J . )

Fa u

e;

E

&

e , forre d'agrémens dont les femmes or–

nenr leurs ajuflemcns

&

leurs habits.

F o

u

G E

&

Es , (

Giog.

)

petite ville de France en

Bre-