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FOU
Ful~oru
nunr ttrrifiros, (onitumt¡ste, mttllmt[Ht
Mi[ubant optri, jlammifgs,. ft'JIIacibus iras.
JEneid.
f/111.
431.
S
tace en le feul des anciens qui ait donné la
foudre
~
1~
d<effe Junon; car Servíos nfsílrc, for l'autorité des
livres étrufques , dans lefquels tout le cérérnonial des
dicox étoit reglé, qu'il
o'y
avoir que Jupiter, Vulcain,
&
Minerve, qui poffont la lancer. Chaqoe
foudrc
ren–
fermoit trois rayons de gréle, trois de pluie, trois de feu,
&
trois de vents.
La
foudre
de Jupiter en figurée eo deux manieres;
l'uoe, en une cfpece de tifon 6amboyaot pat les deux
bouts, qui ne monuent qu'une tlatnme; l'::nurc, en uue
machine poinme des deux cótés, armée de deu1 fleches.
Lucíen femble lui donner cctte dernierc forme, lorfqu'il
nous repréfcnte fort plaifammeot ]upiter fe plaignant de
ce qo'ayant depuis peu lancé fa
foudre
longue de dix
piés contre Anaxagore, qui nioit l'exirlence des
dicu~,
Périclcs détourna le coop qui porta for le temple de Ca–
flor
&
de Pollux,
&
le réduifit
en
cendres: par cet éve–
nement, la
foudre
s'éroit prefquc brifée contre la picrre;
&
fes deux principales poinres avoieot été tellernent
émouffées, que le maltre des dien! ne pouvoit plus s'en
fervir fans les racommoder .
La principale divinité de Séleucie, fclon
P:~ufania.s
,
étoir la
foudre,
qo'on hoooroit avec des hymnes
&
des
cérémonics tootes particuliercs; peot-étre étoit-ce J upiter
meme qu'on honoroit ainfi fous le íymbole de la
fott ·
dre.
Quoi qu'il en foit, oo voit !ur quelques m<!dailles
do cene ville un
foudre
pofé fur une table que Trillan
prend pour un autel;
&
il regarde c:es tnédaillcs comme
un monument de ce culre fu bli f1aur encare faus Elioga·
bale
&
Ca!acalla, de qui font les médailles.
La
fotJdre
repréfentoit un pou voir égal aux dieux;
c'en pourquoi Apelles peignit Alexandre dans le temple
de Diane d'Ephefe, tena
m
la
fo,dre
a
la rnain: c'efl en–
~ore
par ceue raifof'l c;u'o:¡
tr~·c
fur ies
méd~lillc~
ro·
maincs que la
foudre
y
accc.mpagoc quelqucfoh
la
té
re
des empcreurs, camme daos des médai les d'Augurle. La
flateric des peuples affervis s'erl por tée
a
des baffe(fes
bien plus étranges .
Jeque?. me pnroít plus heureux que Ménagc daos l'éty–
mologie do mot
fottdre;
il
le dérivc de
fudr
,
terme
de
13
laogue des Cimbres, qui fignióe
rhalwr,
brlllt~re,
&
moll<•emeut rapide.
(D.
J.)
F o
u
D R E, (
Litttrat.)
les furpreuans effets que pro–
duit la
foudre,
ont fourni de tout tems une amplc matie–
re
3
la Coperilition des peuples. Les Ramaius fcrvironr
de prcuve,
&
me difpenfent d'en chercher ailleurs.
l is dirlinguoient deux íones de
fottdT',
celles du jour
&
celles de la noit; ils donnoietH les premicres
á
Jupi–
ter,
&
les fccoudes au dieu Summanos;
&
ti la
fot~dr<
grondoit
en!
re le ¡our
&
la nuit, ih l'appelloient
frtlgrtr
provorfllm,
&
l'attribuoie nt con¡ointemeot
a
]
upiter
&
n
Summanos.
Non conteos de cene dirlinél:ioo générale, ils tiroicnt
toures fortes
d~
préfagcs de la
fortdr<.
Quand, par eKem·
pie , elle étoit partie de l'oricnt,
&
GUe n'ayant fait
<Jil'd'!lcurer quelqu'un, elle re
tournoit do memo c6té'
c'étoi~
le
figne
d'oo booheur
pnrf.i.lt.,fltmm,e
f~lieitatis
¡;r.,.fagiurn
•
comme P line
le
racon tc
a
l'occalion de
Silla. Les
foudret
qui faifoient
plu~
de bruit que de mal,
ou celJcs qoi ne fig11itioient rien, étoient nommées
·zn2na
•&
bruta fulmina;
cclles qui prometloient du hicn
&
do mal s'n. pdloicnt
[ntrdho fulmiJJn;
&
la plOpart des
foudrcJ
de cette efpcce étOiem prtli:s pour une marque
de la colere des
dieo~:
tdle fut
la
foudre
qui tomba
dans le camp de Cra!Jus; elle fut regurdée comme un
a
''aot-cnoreur de
Í.1
défaite;
&
telle encore, felon A m–
mico Marccllin, fut celle qui précéda la mort de l'crn–
peretJt Valentinien . De ces
foudru
de mauvaife augure
il
y
en avoit
don~
on ne pou1oit évtter le préfage pa;
aucune e¡piatíon,
inuprabilt fulmcr.;
&
d'autres don t
le malheur pouvoit erre détouroé par des
céré~onics
rel igieníes,
piabilc fu/meo.
La langue latine s'enrichit de
la
finte confiance qo'on
donnoit a
u~
augures tiré> de la
foudu
O
u
appella
con–
crlr."" [rrlm;,;a
cellcs qut aruvoient lor!qu'on délibéroir
Je qoelque a!taire publique;
auélorati'iJo frrlmrna,
cdles
qoi t<•mbnient aprcs ks d.'roérations prrfe>, comme poor
lt:s
autorif~r; monitor~
a ftllmins,
celles qui aveniCfoient
de ce qu'11 fa!loit
b
ter;
d,praario fulmiu,>
1
cellts qoi
svoient arparence de danger . üns qu'il y en eOt poor–
rant dfeéll\ ement:
puflulatoria fulmtna
1
ce!les qui
de–
maodoicnt le rétabli!Tement des íacrióces ioterrompos;
FOU
familiaria fu/milla;
celles qui préf.,gcoient le mol qol
devoit
~rrinr
a
quelque f:unille;
publicJ
¡;.¡,,,,,
cel–
les dont on
tirair des prédiélions générate> pour troi•
cents ans;
&
pritJMa
[t~lmrna,
celles dont les rrcJ,a;ons
parriculieres ne s'<!tendoient qu'au terme de dix nnoé •.
Ainfi les Ramains porrercnt au plus hout comble d'cx–
travagance ces folies; ils
'· inrcnt JOf<¡u'j croire que le
tonnerre étoit un bon augure, quand on l'emendoit du
cóté droit ,
&
qu'il éroir au contraire un
llgne iatal ,
quand oo l'entcndoit du cóté gauchc; il n'étoir pas
m~mc pcrmis, fui
va o
t le roppnrt Je
Ci~éron,
de tenir les
olftmbléc; publiques lorfqu'il
tonnon ,
]ove t011a111<,
fdgmmr!<, romitia populi habcrr neJas:
L es cndroits frappés de la
fottdrc
étoten r répurés fa–
eró;
&
cumme fi Jopiter eOr voulu íe les approprier,
il n'étoit plus permis d'en faire des ufeges prophanes.
11
y
élc"oit des aotels au dieo
tonnant, avec cette
iu:cription ,
dto
Jrdmi>~atori.
Les uufpices purifioient
toot lieu
f:ltls
eiCeption fur Jeque\
13
fouJrr
étoit tom–
bn·,
&
le confncroient par le locrificc d'uue brrbi
ap·
pelléc
bidms,
c'erl-a-dire
3
qui les dents avoicnr pouffé
en hont
&
en-bns; ce lieu Íéparé de t!)ut nutre, s'nppel–
loít
bidmtal,
du nom de la brebis qu'on avoit immo–
lée,
&
on regardoit pour impies
&
pour
(~cdl~ges
ceox
qui le prophaooient ou en rernooicn t
les bornes; c'en–
la
e~
qo'Horace appclle quelqoe pan
movtre bidenral.
Tout
C<
qui avoit éré brQlé ou
noir~i
par la
foudre
étoit placé fous
1111
note\ coovert,
&
les nugotes étoient
chnrgo!s de ce Í<>in.
On
cmployoit en punículier certains
prtrres nommés par Fellns
{Jr~tf.rtari,
pour puritier les
arbres foudro}'éS.
Jls
f•ifoienr
:l
ce fu¡et un Cncrifice
a–
vec de la pare cuite fous
la cendre , comme nous l'ap–
prend t;infcriprion riréc d'une table de bronze anriquc
trouvéc
a
Rome,
&
citée par nos antiqttpires.
A vanr cene puritication, les arbres
frap~és
de la
fou–
drt
pnOoieot pour etre fune!les,
&
perfonne n'ofoit eo
approciter. Aoffi dnns le
Trinummru
,¡,
Plaote,
all.
iij.
fr.
2.
un efclavc voolant détouroer un vicillard d'al–
lcr
a
un
rnaifon de campagne, il lui dit: gardez.-vons
en
bien;
car les arbres y ont éré frappt!s
de
la
fottdrt;
le< pourceaux
y
meuretH; les brcbis
y
devicnnenr ¡;aleofes,
&
p~rdem
Jcur tOiÍon.
l'line rapporte qu'il n'étoit pas ·permis de brOler le corps
de ceux que la
foudrc
avoit tués,
&
qu'il Calloit fim·
plemcnt
les inhumer, fuivaor l'ordonnance de
N
urna.
En effet Ferlus, au mot
oui[ttm
1
cite dcux lois
a
ce
CUJCI:
homo
ji
Jrdmmt ocri[111 e(J, ei jujft¡ nr,lln fieri
oport<t;
l'autre e!l
con~ue
en ces termes :
ji
hominm fu/–
m;nibru ouifit,
'"
(uprJ
gmua
tol/iso;
au
lieu que
l'ufage conrraire fe ptatiquoit daos les funérailles ordi·
naires. ou l'ou mertoit les corps fur les gcnoux pour
les hoifer
&
pour les laver, cornrne il parolt
p~r
ces vers
d'Albinovaous:
At
miferanda parms Jttpremn nu¡tft ofada fixit,
Frígida nu movlt membrn, tremmte fi»,.
.
JI faut, poor le dire en paffant,
que
ce point de reli·
gi<>n n'en füt pas un chez les Grecs, puifque Capanée ,
:;prcs avoir été frappé du feo de Jupiter , rc.¡ot le! hon–
n<u•s du bOcher,
&
qu'Evadné ía femmc s'élonp daos
l<s ftammes, pour confondre fes cendres a1 ce celles de
fon cher époux. Mais les Romoins s'éloignercnt de cct·
te iMe
&
en prirem une autre
1
daos la períqa!ion que
les períonnes martes d'un coup de
foudre
:ivoienr
tll!
foffifamment purifiées par le feo, qui les avoir privés de
[a
1•ie.
Enfin an regardoit géoéralement
taos ceux qui
a–
voient eu le malheur de périr par la
foudrt,
comme
des fcélérats
&
des impies, qui a voieot
re~
O
Icor ch5ti–
meut du ciel;
&
c'erl par c:eue raiCoo que l'empercur
Corus, qui fot picio de courage
&
de venus,
dl
m is
au rang des rnaovais prioces par qoelqucs auteurs.
Ce détnil fuffit, fans doute, pour faire conooitre les
égnrernens de la Cuperrlition payeone; íur laquellc Séne–
qoe obferve judicieuíerneot, que c'erl une marque d'un
efprit foib_le que d'a¡oOter foi
a
de pareilles íorifes,
&
du
s'tmagu:~r
que ]upiter lance les
foudro,
qo'il rcn·
\'erfe les colonnes, les arbres, les !latu
es,
&
m~me
fes
im:~ges;
ou qne lai!Taot les facriléges impunis
1
il s'arnufe
a
brúler fes propres autels,
&
3
foudroyer des animaux
i110ocens. Le geore huroaio
1
qooiqo'auJoord'hui plus é–
cla:ré íur la oature
&
la formarioo de la
f•udre
1
n'e!l
pas encare guéri de toutes ces vaines fuperrluions.
Ccpcodant
1 ~
leél:eor curieox de morceaut de liuéra–
!lne íur cet arricle , en uoovera beaucoup dans
les
fa–
vans commentateurs de Plioe, de Perfe, de Jov énal ,
&
de