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FOS
bres, les pierres
a
chaui, la craie,
&c.
doivent lenr o–
rigine 3 des coquilles qui Ont été peu-a-peu détruites
&
décompofées dans le fein de la terrc,
&
a
qui
Ull
gluten
a donné de la Iiaifon,
&
fait preodre la doreté
&
la coofiflance plus au moins grande que oous y re–
marquons.
f7oyez /'articfe
CA
L
CA 1
R
1!.
Ces couches immenfes de coquilles
foJ!i leJ
font taO–
jours parallcles
a
l'horifon; quelquefois 11
y
en a plu–
ticUJs couches féparécs les unes des autres par des lits
imennédiaires de terre ou de lable. 11 ne paroi t paint
qu'elles ayent été répandues ni jettées au bafard fur les
différentes parties de notre continem ; mats il y en a qui
fe trauvent toOJOUri enfemble
&
forment des amas im–
menfes.
11
femble que les animaux qui les abiwient a–
yent vecu en famille
&
formé une efpece de faciété.
Une chofe tres-digne de remarq ue, c'cil que fui van t
les obfervations des meillcurs naturalifles, les coquilles
&
corps marins qui fe Jrouvent dans nos pays ne font
point des mers de nos climats; mais leurs analogues vi–
vaos ne fe rencantrent que dans les mers des lndes
&
des pays chauds. Q uelques individus qui font de tous
les pays,
&
que l'an trouve avec ces coqqilles, ne
prouvent rien co•nre ceue obfervation générale. ll y
en a plulieurs dont les analngues vivaos nous font ab–
folument incannus: te lles font les cornes d' Ammon, les
bélemnites, les aoomies ,
&c.
11
en en de meme de
beaucoup de plaoJes, de bois, d'offemens,
&<.
que
l'on trouve enfoüis daos le fe in de
la
terre ,
&
qui oc
paroillent pas plus appartenir
il
nos climats que les co–
quilleVo/Ji/eJ.
L'on avoic obfervé
déj~
dans l'antiquité la plus recu–
lée,
qu~
la !erre renfermoit un tres graod nombre de
corps marins; cela dan na lieu de penfcr qu'il falloit qu'
""• eat autrefais ferv i de lit
a
la mer .
11
paroir que
c'étoit le fentiment de Xénophane fondatcur de la fe–
él:e éléatique; H érodotc obferva les coquilles qui fe tran–
voieot daos les momagnes de I'Egypte,
~
fcmp,anna
que la mer s'en éwir retirée. T e! fut auffi, fu ivant le
rapporc de Scrabon, le fent iment d'Eratorthene qui vi–
voit du tems de Prolemée PhilopaJor
&
de Ptolemée
Epiphane. On croyai1 la meme chofe do 1ems d'Ovi–
dc, qui daos un palfage cauno de fes métamarphafes,
liv .
XV.
dit ;
Vidi ego, t¡uod frurat t¡ttondam folidiJ!ima tellru,
EJ!e fretrtm. Vtdi faélaJ ex ·•ruore terraJ,
Et
pro~
u/
a
pe
lago conchre jactterc
marin~e ,
&c.
Ce fentiment fut auffi celui d'Avicenne
&
des favans
arabes; m1is quoiqu'il eOt été li univerfellemem répan–
du par mi les anciens , il fut oublié par la fui te;
&
les
obfervatians d'Hinoire naturelle fu rene entierememt né–
gligées parmi nous d•ns
le~
liecles d'ignornnce qui ruc–
céderenJ . Q uand on recammen9a a oblerver, les favans
:l
qui la phi1oft>phie péripatéticienoe
&
les fubtilité< de
l'école avoienl fait adapter une ra,o,¡ de raifonoer fort
bifarre, prétendir<nt que les caquitles,
&
autres
foJ!ila
étrangen
a
la !erre .. avoient éré formés par une force
planiq ue
(
vir
plaftua)
ou par une femence univerfei–
Jeme"nt répandue
(feminittm
&
viJ (eminaliJ).
D 'ou
l'an voit qu'ils ne regardoient les corps marins
foJ!ilcJ
que comme des J<UX de
la
nature, fans faire allention
a
la parfaite analogie qui fe trouvetll emre ces
m~mes
corps tirés de l'illlérieur de la terre,
&
d'amres corps
de la mer, ou appar1enans au regne animal
&
au regne
végéral; aoalogie qui etu feule fuffi pour les détromper.
O o fentic ccpendant qu'il y avoit des corps
foJ!iler
aux–
qucls ou ne pouvoit point amibuer cette forma tian,
paree qu'on y remarquoic clairement une flruél:ure or·
ganique: de-la ••int, par exemple, l'opinion de quelques
auteurs qui ont regard é les olfemens
fo/JileJ
que l'on
trouvc dans plulieurs enJroics de la terre, comme ayam
appar1enu aux géans dont parle la Saintc-Ecriture; ce–
pendant un peu de connoilfitnce dan 1'Anawmie auroit
fuffi pour les convaincre que ce¡ offemens, quelquefois
d 'une grandeur demefurée, avoienc appartenu 3 des paif–
.fons au
a
des quadrupedes,
&
non
il
des hammes. Ces
prérend ues forccs planiques
&
ces explications, que! que
abfurdes
&
iniotelligibles qu'elles fuffent, anr trouvé
&
crouveot encare auj ourd'hui des pnrriraos, par mi lefquels
on peor comprer L ifler, Langius,
&
beaucoup d'autres
naturalines, éelairés d'ailleurs.
Cependao r
d~;
le XVJ . liecle plufieurs favans, 3 la tí:te
defquels oo peut meme Fracartor, en confidérant les
fubnaoce~
fo/JileJ
érrangeres
1t
la terre, trouverenc qu'
tlles avotent une rellemblance
rt
parfaite avec d'autres
corps de la pature, qu'ils ne doutereot plus que ce ne
FOS
fll t la mer qui les eill apponés fur le continenl ;
&
camme on ne voyoic poiot de caufe plus vrailf(mbla–
ble de ce phénomeue que le déluge uuiverfel, on luí
auribua tous les corps marins qui fe trouvenr fur notre
globe, que fes eaux avoienc emierement inondé. Bur–
Del, eo fuivaot le ry!leme de Defcanes , pré¡endit ex–
pliqncr camment cene grande révolurfon
~·éroit
faite,
&
d'ou étoir venue l'immenfe qunntité d'eau qui pro–
duiJit cene catanraphe. L'hypothcfe de Burner, en ren–
dant rait'on de la maniere dont le déluge avoit pu re
faire, n'expliquoic paitu cammeot il avoic pu apporter
les corps marins que l'on trouve
fi
abondammenc ré–
pnndus fur la terre . "'ioodward crut remédier
&
fup•
pléer 3 ce qui manquoit
a
la théorie de Bornee par une
idée a!fez iogénicufe, mais qui par malheur oe s'accorde
point a••ec les obfervations que l'an a eu occafion de
faire .
11
prétcndir que toutes les parties non orgaoifées
du globe tcrrenr( avoieot été parfaitemeot détrempées
&
mifes en diffolution par les caux do déluge uolver–
fel,
&
que toures les fubilances organifées qui s'y trou–
voictH, _aprcs avoir été quelque tems fufpendoes daos
ces eaux, s'écoient affaiffécs peu-a-peu,
&
en fin s'étoi–
eot précipitées ch1cune en rairon de Jeur pefooteur fpé–
cifiquc . Ce fen timeot fur adopté par un grand nombre
de nawralines ,
&
emr'autres par le célebre Scheuchzer.
Cependan t
il
en difficile de concevoir que le te¡ns de
la durée du déluge ait fuffi paur détremper une maffe,
telle que le glnbe de la cerre, au point que \Vnodward
. le prétend. D'ailleurs l'expérieoce prouve que les
corp~
marins que l'on trouve daos l'intérieur,..¿e la Jerre, n'y
ont poim été 1eués au hafard, puifqu'il y a des indivi–
dus qui fe trouveoc coonammeoc les uns avec les au–
tres. Outre cela , ces corps ne fe rrouvent point difpo–
fés comme éJant tombés en raifan de leur pefameur
fpécifique, puifque fauvem on rencontre daos les cou–
ches fupédeures d'un endroit de la terre des corps ma–
rins d'une p(Í.1nteur beaucoup plus grande que ceux qui
font au-deffou<. Enfin, des corps forr pefans fe Jrou–
venr quelquefois melé; avec d'autres qui font beaucoup
plus fegers.
Plur.eurs naruralines, fans
adop~er
les re1uimens de
Burner fi1r la caufe du déluge, ni l'hypothcfe de ViTood–
ward, n'onr poiot Ja,(]é que de regardcr le délu¡;e de
Noé comme la caufc qui avoit porté les corps érmn–
gers fur la terre; ils onr ero que p1r un chJngt· m•nc
daos la poótioo de l'axe de la cerre, la mcr pouvnit
avoir éJé JC!tée avec violence fur le coo tinen t qu'elle
avaiJ en1ieremom inondé,
&
que de ceue maniere elle
y
nvoit apporté les produél:ions
&
les animnux qui lui
fon1 proprts.
•
On ne peut dnuter de lo réalité du déluge, de quel–
que voie que D ieu fe fnit fervi pour opérer ceue grande
révolution; mais
il
paJOÍJ que, fans s'écarcer du refpeél:
dü au témoignage des faintes E cricures, il en permis
:1
un naturalifle d'examiner fi le déluge a été rtellemen t
caufe des phénomenes don t oous parlons, fur·touc at–
tendu que la Genefe garde un lilence profond fur cet
article . D'ailleurs rien
n'emp~che
de conJeél:urer que
la !erre o'ait, indépendamment du déluge, encare fouf–
fen d'autres révolutions. Cela pofé,
il
y a Jicu de croire
que ce n'en point au déluge dont parle M oyfe, qui n'a
été que pnUager, que fnnt dQ, les corps marins que
l'on trouve dans le fein de la !erre . En eftet J'éoarme
quamité de coquilles
&
de corps marins dont la tcrre
en remplie, les momagnes en tieres qui en font prefque
uniquement campofées, les couche immenfes
&
JOO–
JOurs paralleles de ces coquilles, les corrieres prodiweu–
fes de pierres coquillicres , femblent annoncer un féjour
des enux de la mer trcs·long
&
de plulieurs liccle;,
&
non pas une inondation pa(]agere
&
de qnelques mois,
telle que fue celle du déluge, luivam la Gen
He.
D'oii–
Jeurs
li
les coquilles
foJ!i lcJ
euffem é1é apporté'c; par une
inondntian fu bite
&
violente , comme celle do délug(,
ou par des courans d'eaux, comme quelques aureurs
l'ont prétendu, tous ces corps auroient été JCtlés coo–
fufém en t fur la furface de la !erre; ce qui en con–
craire aux
obfcrv3tions
1
comrne
nous l'avons dt!J3 re–
marqué. Enño s'ils avaienc été apponés de ce11e ma–
niere, on devroit plQr(ll les trouver dans le fond
des
vallé« que daos les mootagnes; cependant on 1r0uvc
prefque toOJours
le
cormaire. On voir pnt touc ce qui
vien t d'eue die, que le femimeot le plus probable e
O:
celui des Anctens qui onl cru que la mer avoi1 autre–
fois occupé le continent que nous habitons. Tout autre
fyneme ell rojee
a
des difficultés in•·iocibles,
&
don t
il e!l impoffible de re tirer .
11
feroit trap long d'emrcr dans le dérail des
fo./Jiler
étran·