Table of Contents Table of Contents
Previous Page  204 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 204 / 922 Next Page
Page Background

17 6

FOS

bres, les pierres

a

chaui, la craie,

&c.

doivent lenr o–

rigine 3 des coquilles qui Ont été peu-a-peu détruites

&

décompofées dans le fein de la terrc,

&

a

qui

Ull

gluten

a donné de la Iiaifon,

&

fait preodre la doreté

&

la coofiflance plus au moins grande que oous y re–

marquons.

f7oyez /'articfe

CA

L

CA 1

R

1!.

Ces couches immenfes de coquilles

foJ!i leJ

font taO–

jours parallcles

a

l'horifon; quelquefois 11

y

en a plu–

ticUJs couches féparécs les unes des autres par des lits

imennédiaires de terre ou de lable. 11 ne paroi t paint

qu'elles ayent été répandues ni jettées au bafard fur les

différentes parties de notre continem ; mats il y en a qui

fe trauvent toOJOUri enfemble

&

forment des amas im–

menfes.

11

femble que les animaux qui les abiwient a–

yent vecu en famille

&

formé une efpece de faciété.

Une chofe tres-digne de remarq ue, c'cil que fui van t

les obfervations des meillcurs naturalifles, les coquilles

&

corps marins qui fe Jrouvent dans nos pays ne font

point des mers de nos climats; mais leurs analogues vi–

vaos ne fe rencantrent que dans les mers des lndes

&

des pays chauds. Q uelques individus qui font de tous

les pays,

&

que l'an trouve avec ces coqqilles, ne

prouvent rien co•nre ceue obfervation générale. ll y

en a plulieurs dont les analngues vivaos nous font ab–

folument incannus: te lles font les cornes d' Ammon, les

bélemnites, les aoomies ,

&c.

11

en en de meme de

beaucoup de plaoJes, de bois, d'offemens,

&<.

que

l'on trouve enfoüis daos le fe in de

la

terre ,

&

qui oc

paroillent pas plus appartenir

il

nos climats que les co–

quilleVo/Ji/eJ.

L'on avoic obfervé

déj~

dans l'antiquité la plus recu–

lée,

qu~

la !erre renfermoit un tres graod nombre de

corps marins; cela dan na lieu de penfcr qu'il falloit qu'

""• eat autrefais ferv i de lit

a

la mer .

11

paroir que

c'étoit le fentiment de Xénophane fondatcur de la fe–

él:e éléatique; H érodotc obferva les coquilles qui fe tran–

voieot daos les momagnes de I'Egypte,

~

fcmp,anna

que la mer s'en éwir retirée. T e! fut auffi, fu ivant le

rapporc de Scrabon, le fent iment d'Eratorthene qui vi–

voit du tems de Prolemée PhilopaJor

&

de Ptolemée

Epiphane. On croyai1 la meme chofe do 1ems d'Ovi–

dc, qui daos un palfage cauno de fes métamarphafes,

liv .

XV.

dit ;

Vidi ego, t¡uod frurat t¡ttondam folidiJ!ima tellru,

EJ!e fretrtm. Vtdi faélaJ ex ·•ruore terraJ,

Et

pro~

u/

a

pe

lago conchre jactterc

marin~e ,

&c.

Ce fentiment fut auffi celui d'Avicenne

&

des favans

arabes; m1is quoiqu'il eOt été li univerfellemem répan–

du par mi les anciens , il fut oublié par la fui te;

&

les

obfervatians d'Hinoire naturelle fu rene entierememt né–

gligées parmi nous d•ns

le~

liecles d'ignornnce qui ruc–

céderenJ . Q uand on recammen9a a oblerver, les favans

:l

qui la phi1oft>phie péripatéticienoe

&

les fubtilité< de

l'école avoienl fait adapter une ra,o,¡ de raifonoer fort

bifarre, prétendir<nt que les caquitles,

&

autres

foJ!ila

étrangen

a

la !erre .. avoient éré formés par une force

planiq ue

(

vir

plaftua)

ou par une femence univerfei–

Jeme"nt répandue

(feminittm

&

viJ (eminaliJ).

D 'ou

l'an voit qu'ils ne regardoient les corps marins

foJ!ilcJ

que comme des J<UX de

la

nature, fans faire allention

a

la parfaite analogie qui fe trouvetll emre ces

m~mes

corps tirés de l'illlérieur de la terre,

&

d'amres corps

de la mer, ou appar1enans au regne animal

&

au regne

végéral; aoalogie qui etu feule fuffi pour les détromper.

O o fentic ccpendant qu'il y avoit des corps

foJ!iler

aux–

qucls ou ne pouvoit point amibuer cette forma tian,

paree qu'on y remarquoic clairement une flruél:ure or·

ganique: de-la ••int, par exemple, l'opinion de quelques

auteurs qui ont regard é les olfemens

fo/JileJ

que l'on

trouvc dans plulieurs enJroics de la terre, comme ayam

appar1enu aux géans dont parle la Saintc-Ecriture; ce–

pendant un peu de connoilfitnce dan 1'Anawmie auroit

fuffi pour les convaincre que ce¡ offemens, quelquefois

d 'une grandeur demefurée, avoienc appartenu 3 des paif–

.fons au

a

des quadrupedes,

&

non

il

des hammes. Ces

prérend ues forccs planiques

&

ces explications, que! que

abfurdes

&

iniotelligibles qu'elles fuffent, anr trouvé

&

crouveot encare auj ourd'hui des pnrriraos, par mi lefquels

on peor comprer L ifler, Langius,

&

beaucoup d'autres

naturalines, éelairés d'ailleurs.

Cependao r

d~;

le XVJ . liecle plufieurs favans, 3 la tí:te

defquels oo peut meme Fracartor, en confidérant les

fubnaoce~

fo/JileJ

érrangeres

1t

la terre, trouverenc qu'

tlles avotent une rellemblance

rt

parfaite avec d'autres

corps de la pature, qu'ils ne doutereot plus que ce ne

FOS

fll t la mer qui les eill apponés fur le continenl ;

&

camme on ne voyoic poiot de caufe plus vrailf(mbla–

ble de ce phénomeue que le déluge uuiverfel, on luí

auribua tous les corps marins qui fe trouvenr fur notre

globe, que fes eaux avoienc emierement inondé. Bur–

Del, eo fuivaot le ry!leme de Defcanes , pré¡endit ex–

pliqncr camment cene grande révolurfon

~·éroit

faite,

&

d'ou étoir venue l'immenfe qunntité d'eau qui pro–

duiJit cene catanraphe. L'hypothcfe de Burner, en ren–

dant rait'on de la maniere dont le déluge avoit pu re

faire, n'expliquoic paitu cammeot il avoic pu apporter

les corps marins que l'on trouve

fi

abondammenc ré–

pnndus fur la terre . "'ioodward crut remédier

&

fup•

pléer 3 ce qui manquoit

a

la théorie de Bornee par une

idée a!fez iogénicufe, mais qui par malheur oe s'accorde

point a••ec les obfervations que l'an a eu occafion de

faire .

11

prétcndir que toutes les parties non orgaoifées

du globe tcrrenr( avoieot été parfaitemeot détrempées

&

mifes en diffolution par les caux do déluge uolver–

fel,

&

que toures les fubilances organifées qui s'y trou–

voictH, _aprcs avoir été quelque tems fufpendoes daos

ces eaux, s'écoient affaiffécs peu-a-peu,

&

en fin s'étoi–

eot précipitées ch1cune en rairon de Jeur pefooteur fpé–

cifiquc . Ce fen timeot fur adopté par un grand nombre

de nawralines ,

&

emr'autres par le célebre Scheuchzer.

Cependan t

il

en difficile de concevoir que le te¡ns de

la durée du déluge ait fuffi paur détremper une maffe,

telle que le glnbe de la cerre, au point que \Vnodward

. le prétend. D'ailleurs l'expérieoce prouve que les

corp~

marins que l'on trouve daos l'intérieur,..¿e la Jerre, n'y

ont poim été 1eués au hafard, puifqu'il y a des indivi–

dus qui fe trouveoc coonammeoc les uns avec les au–

tres. Outre cela , ces corps ne fe rrouvent point difpo–

fés comme éJant tombés en raifan de leur pefameur

fpécifique, puifque fauvem on rencontre daos les cou–

ches fupédeures d'un endroit de la terre des corps ma–

rins d'une p(Í.1nteur beaucoup plus grande que ceux qui

font au-deffou<. Enfin, des corps forr pefans fe Jrou–

venr quelquefois melé; avec d'autres qui font beaucoup

plus fegers.

Plur.eurs naruralines, fans

adop~er

les re1uimens de

Burner fi1r la caufe du déluge, ni l'hypothcfe de ViTood–

ward, n'onr poiot Ja,(]é que de regardcr le délu¡;e de

Noé comme la caufc qui avoit porté les corps érmn–

gers fur la terre; ils onr ero que p1r un chJngt· m•nc

daos la poótioo de l'axe de la cerre, la mcr pouvnit

avoir éJé JC!tée avec violence fur le coo tinen t qu'elle

avaiJ en1ieremom inondé,

&

que de ceue maniere elle

y

nvoit apporté les produél:ions

&

les animnux qui lui

fon1 proprts.

On ne peut dnuter de lo réalité du déluge, de quel–

que voie que D ieu fe fnit fervi pour opérer ceue grande

révolution; mais

il

paJOÍJ que, fans s'écarcer du refpeél:

dü au témoignage des faintes E cricures, il en permis

:1

un naturalifle d'examiner fi le déluge a été rtellemen t

caufe des phénomenes don t oous parlons, fur·touc at–

tendu que la Genefe garde un lilence profond fur cet

article . D'ailleurs rien

n'emp~che

de conJeél:urer que

la !erre o'ait, indépendamment du déluge, encare fouf–

fen d'autres révolutions. Cela pofé,

il

y a Jicu de croire

que ce n'en point au déluge dont parle M oyfe, qui n'a

été que pnUager, que fnnt dQ, les corps marins que

l'on trouve dans le fein de la !erre . En eftet J'éoarme

quamité de coquilles

&

de corps marins dont la tcrre

en remplie, les momagnes en tieres qui en font prefque

uniquement campofées, les couche immenfes

&

JOO–

JOurs paralleles de ces coquilles, les corrieres prodiweu–

fes de pierres coquillicres , femblent annoncer un féjour

des enux de la mer trcs·long

&

de plulieurs liccle;,

&

non pas une inondation pa(]agere

&

de qnelques mois,

telle que fue celle du déluge, luivam la Gen

He.

D'oii–

Jeurs

li

les coquilles

foJ!i lcJ

euffem é1é apporté'c; par une

inondntian fu bite

&

violente , comme celle do délug(,

ou par des courans d'eaux, comme quelques aureurs

l'ont prétendu, tous ces corps auroient été JCtlés coo–

fufém en t fur la furface de la !erre; ce qui en con–

craire aux

obfcrv3tions

1

comrne

nous l'avons dt!J3 re–

marqué. Enño s'ils avaienc été apponés de ce11e ma–

niere, on devroit plQr(ll les trouver dans le fond

des

vallé« que daos les mootagnes; cependant on 1r0uvc

prefque toOJours

le

cormaire. On voir pnt touc ce qui

vien t d'eue die, que le femimeot le plus probable e

O:

celui des Anctens qui onl cru que la mer avoi1 autre–

fois occupé le continent que nous habitons. Tout autre

fyneme ell rojee

a

des difficultés in•·iocibles,

&

don t

il e!l impoffible de re tirer .

11

feroit trap long d'emrcr dans le dérail des

fo./Jiler

étran·