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FOR
elt libre,
&
fe tale fur ce, qu'il
oc
pcut comprendré.
(0)
(1)
F
O
R
TU N E, f. m . (
Mora/e
)
ce mot
~
d•fli!–
rentes acceptions en notre langue : il fignifie ou
la fui–
te deJ
lvenemfnl
t¡ni rende nt ieJ hommu
heureu.r
ore
malhmreux,
&
c'ell l'acception la plus générale ; o u
tm ltat d'opulmee,
&
c'ell eo ce fens qu'on dit
faire
fortunt, avoir de la fortrme.
En fin lorfque ce mot elt
JOÍnt au mot
bon,
il déligne les f3veurs du fexe;
al–
ltr
<n
bonnt forttme, avoir dei bonnes forttlntJ
(
&
non pas, pour le dire en pa!Tant,
de bonnes forttmes,
paree que
bonne fortune
ell
traité ici comme un fcul
mot ) . L'objet de cette derniere acception cll trop peu
férieux pour obtenir place dans un ouvrage tcl que le
nlltre ; ce qui regarde le mot
fortrme
pris dans le pre–
mier fens,
a
été Juffifamment approfondi au
mot
FA–
TAL 1 T
n';
nous nous bornerous done
a
dire ici qucl–
que chofe fur le mot
forttme,
pris dans la feconde ac–
ceptioo.
11
y
a
des moyens vils de
fairt fortrme,
c'ell-a-dire
d'acquérir des richc!fes; il y en
a
de criminels, il y en
a
d'bonnétcs .
Les moyens vils confilleot en général dans le talent
méprifable de faire ba!fement fa cour; ce
talent fe ré- ·
duit , comme le difoit autrefois un prince de beaucoup
d'cfprit'
a
favoir étre aupres des grands
Jiuu
humettr
&
frms honntur
.
JI
faut cepcndant obferver
q11e
les
moyens vils de par venir
a
l'opulence,
ce!Tent
en quel–
que maniere de l'étre lorfqu'on ne les employe qu 'ii
r,
pro,urer l'étroit néce!Taire. Tout ell permis , excepté
le crit:ne, pour fortir d'un état de mifcre profoode; de-
1:'1.
vient qu'il ell fil uven t plus faeile de s'enrichir, en
plrtant de l'indigeoce ablolue, qu'en partant d'uoe
for–
tune
étroite
&
bornée . La néceffité de fe délivrer de
l'indigence, rendant prefque tous les m oyens excuía–
bles, familiarife inCeoliblement avec ces mo yens; il en
collte moins enfuite pour les faire Cervir 3 l'augmenta–
tiou de fa
fortune
.
Les moyens de s'enrichir peuvent etre
eriminels
eo
morale , quoique permis par les lois;
il
ell centre
le
droit natUrel
&
contre l'humanité que des millions d'hom–
m es foient privés du néce!Taire comme ils
le font dans
certains pays , pour nourrir le lu xe (candaleux d'un pe–
tit nombre de citoyens oitifs. U ne injulliee
li
criante
&
li croelle ne peut etre autorif(e par le motif de four–
nir des relfources
il
l'~tat
daos des terns difficiles. Mul–
tiplier les malheureux pour augmenter les re!Tourees ,
c'ell Ce couper un bras pour donoer plus de nourriture
a
1
'autre. Cette inégalité monflrueufe entre la
fortunt
des hommes, .qui fait que les uns périlfeot d'indigeo–
ce, tandis que les autres
regorgent de fuperftu,
étoit
un des principaux argumens des Epicuriens cootre la
providence ,
&
devoit paroitre fans réplique
ii des phi–
loCophes privés des lumieres de l'évangil e. Les hom–
mes engrai!T<!s de la
fubll ance publique, n' ont qu' un
moyen de
réconci lier
leur opuleoce avec la m orale ,
c'ell de rendre abondammctH
:i
l'indigenec ce qu'ils luí
ont enlevé, fuppoíé m eme que
la
morale fo ir parfai–
tement ii
couvert, quand oo donoe aux uns ce dont
on
a
pnvé les autres . Mais pour l'ordinaire ceu l qui
(r) Q!1and méme l'union de l:t
libené
huroaine avcc les divins
d~crcts foit un fecrer
incornpréh~nfible
pour nous
&
qu'il convienne
pour cela s'écrier avcc S.
J
1
:tul :
O • ltitwdo b e.
on ne doit
pour.
tant pa• appeller témérité celle des Philofophes,
&
des Thl!ologiens
qui cherchent d'expliquer, avcc les nrgumens
&
les raifons, J'ap–
p.uente mais non.
ra•
la vraie contradiél:ion.
qui
fe tronve dans
ce myftere . Qu'ils hfent
d:ms les Divint·s
Ecritures
que
l'bomme ell:
libre , que Oieu
a
mis daos les
mains
de
l'homme
b1nNm
i7
m4-
1Nm, 11iltUn
r!7
mortcm;
&:
qu'Us-
li(ent
d'un auuc: cóu!
que: Dieu
a 6xl:
fes irumuables Décreu pour le•
atl:ions
de~
hommes
pri•flJNAm quitl–
')JUVP
b,ni
'tlll
ru4li
tgijf'tnJ .
Quelque~
Pbilofopbes , comme le célebre
l!omponace donr il
en parlé
daos le prcmier tome de cene Ency–
clop~die
(
Art.
.Arifl•rclifmt
pag
f64.
col.
l..
6n) ont penfé d'une
rnanierc impie , que ou
l'h•mmt n'tft
fAJ
U6rt,
ou
Ditu
nt c.nnoit
p1int
lts
th•fcl /11JUrtl,
&
7~'tnJrt
rn riw dtuu
/1
tours
dn
itJtnt–
"'t"' .
Pour convaincre done ces cfpriu llbenins
il cA:
né~O:üre
de proaver, que ICJ. divios d¿crets vont de caneen avec
la
liber–
té .
Plufieuu Peres de 1'Eglife, tous les TM:ologiens pour ainfi dire,
lSc
plufieurs
Philofophes ont taché de débroailler ce na:ud;
&
leurs
111uO:res
f:uigne• ne
rnérirent
pas.
le
noru de téménré, ni de phi..
lofophie orgueilleufc.
L'
~uteur
de cel article
aprC~
a.voir propofé
:~.ve~
toute l'énergie
les
d1fficutu!a: qui
(e
rencontrent dans une tclle
quefhoo,
veut
qu"on
l'~dmire
en filence , mai.s ce filence (era
toí'!.jours
(u(peél,
lorfqu'on
néglige .
le."
plauliblea
preuves avec lefquclles
on
démomre la non
contrad1ébon de.s div-ins décrett
~vec
la
liben~ ,
On écrat de Ar..
machan théologien
cholaflique tres-fubtil qu'il fe
f.u-igu:.,
inurile–
mcnt
l.O
:'lonées pour
dénoller ce myllere;
&.
le célebre
C;~rdin:~.l
aae't.J.D en refen.'a
b.
ConnoiflanCC
:lCX
(0\.va.n.s plus
hCUfCUX
d'un au..
,re
Sieilt-
~taia
f1
oqu• conritltout S.
Thgma.
daa1 la
Somme. nou'
FOR
ont caufé la m ifere du peuple , croyent s'scquíttcr en
la plaignahl' ou m eme fe difpeofeot de la plamdre .
.
Les moyens honnetcs de fairt
fort11nc,
foo t
ceu~
qut
viennent du talent
&
de l'ind ull rie;
á
la tece de ces mo–
yeos, on doit placer
le Commerce. Quelle
difl~rence
pour le fage entre la
fortune
d'un cnurtilao faite
a
for–
ce de balfeffes
&
d'imrigues,
&
celle d'un négocianc
qui ne doit fon opulence qu'a lui-méme,
&
qui par
cctte opulence procure le b1en de l'état! C'ell une é–
trange barbarie dans nos mceurs,
&
en m eme !" ms u–
ne contrad iélion bien ridicule, que le eommeree, c'e!l–
ii-dire la m:10iere la plus noble de s'enrichir, foit regar–
dé par les nobles avec mépris ,
&
qu'il ferve néau–
moins
~
acheter la nobleíle. Mais ce qui met le com–
ble ii la contradiélion
&
ii
la barbarie , ell qo'on pui!fe
fe procurer la noble!fe avec des richelfes acquifes par
toutes fortes de voies.
Voya:.
N o
ll
L
E S S
n .
Un moyen sOr de fairc
fortu ne,
c'efl d'etrc conti–
nuellement occupé de cet objet,
&
de n'c!tre pas fcru–
puleux fur le choix des route> qui peuveot y condui–
re. On demandoit
a
Newtan comment
il
avo1t pü
trouv<r le fylleme du mo nde:
e'
eft,
difoit ce grand
philofophe,
pour
y
avoir penfé fa ns
affe.
A
plus forte
raifon réuffira-t-on par cette opimatreté dans des eotre–
prifes moins difficiles , fur - toot qoand ou fera réfolu
d'employer toutes fortes de ''oies . L 'efpric d'in trigue
&
de maoége efl done bien méprifable, puifque c'ell l'e–
fprit de tous ceux qui voudront l'avoir,
&
de ceux qui
n'en ont point d'autre .
11
ne faut d' autre talent poor
faire
fortmre,
que la réfolu tion bien déterminée de la
fa ire
de la patience,
&
de l'audace. D 1fons plus:
les
moy~ns
honnetes de s'enrichir, qooiqu'ils lu ppofent quel–
ques difficultés réelles
:i
vaincre, n' en préfentent pas
toOjours autant qu'on pourroit Je pLnfer . On tilit l'hi–
fl oire de ce philofophe, :\ qui fes enncmis reproehoient
de oe
m~priCer
les richdJes, que pour n'avoir pas l'e–
fprit d'eo acquérir.
11
fe m it dans le cornmerce, s'y
enrichit en un an, dillribua fon gain
a
fes am is ,
&
le
remit eofuite
a
philoCopher.
(O)
FoR T UNI!, (
Mythol. Littlr. )
tille de Jupiter,
divinité aveugle, bifarre,
&
fantafque , qui dan> le
!"y–
fleme du Paganifme prétidoit
il
t(lus les évenem ens ,
&
difl ribuoit les biens
&
les maux feloo lon capt ice .
JI
o'y en cut jamais de plus rél éré'e , ni qui a't été
adorée fous tant de dilférentes formes . E lle u'efl pas
cependant de la premiere antiquité dans le m o nde . Ho–
mere oe l'a pas connue, du-moins il o'en parle pnim
dans fes deux poemes;
&
l'on a remarqué que le mot
.,,;X•
oe s'y tro uve pas une feule fois. H éfiode n'eo par–
le pas davamage, quoiqu'il nous ait lai!Té une tille tres–
exaéle des dieux , des dée!fes,
&
de
leurs géoéalo–
gies.
L es Romains re<;O Fent des Grecs le eulte de la
For–
tlll':t,
fous le regne de Servius Tullius, qui luí dédia
le premkr temple
a
u m arché public;
&
fa lbtue de bois
rella, dit-on , tou te en tiere , aprcls un incendie qui brO–
la l'édifiee. D ans la fu ite la
Fortune
devint
ii R
omela déefle la plus fl!tée : car elle eut
a
elle íeule·
p.usde tem ples que les
a
utres divinité's réunies . T cls
fon tceux de
.Fort:me
favorable ,
Fortune
primigéoie, bon-
oe
1rouverons plufieuu raifous plauGble• pour ez-pliquer les diflicultE.t
qu¡ a'oppofc:nr . Je
r~rois
trop long
fi
Je
voulois apporter les rai–
fon.llde cet
illunre
Dofreur.
&
des autres SchQiaA:ique•
Je m"ar–
rcte:roti
dan~
celle
de S. Auguíhn
N111
tft
con{u¡wtlll,
ut
ji
du
ccr..
1111
tft
omntiiTD
ordo
CAII{IIrHm ,
idu nihil
fit
rn n•flr.t
t oiMntAti¡
•r–
lntri•
i
&
ipf•
t¡H
pp;
n~ftr•
"IIOitMI#ICS
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ordin
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Lib. arb. Lib.
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nier la dirtinélion qui
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corre l'aél:ion ph)'lique
&
ta
mornle.
Quo Dieu foit
l'Auttn
dt
lfHt
f•n1
/'rt,
Ju
pichi,
&:
<J..Ue
l>ieu pro–
duife
tut
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phyfi,ue
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f•n'
m
pr11J,.;,.,
lt
,,.,,.l,
c'eft
une
ltotl:rine
gé:néralcmem cnfeignée, paree
que
Dicu concourt comme coofer–
nteur
de
l'onivers
a
toutes
Jes aél-ion•;. rn:lis
fi
elles
ont une in ..
tt:rieura mal ice qui
en
un dérangemcnt
des
Loix Divines , ou com..
me difent les Scbolaftiques une privation.
cett~
malice peut
étrc
feulcment
:tttribuée
3 l'homme On ne cloit
pa1
rcpliquer ,
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l'on
ne comprcnd p
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la f•t.tlft
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Dit•
ptwt o ncurir
4
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fhyfitJ'U
•u.¡Jitl
lt
mor11/
tjl
ni.u ff•trtmtnl
att.sch:;
celui qni n'cll.
p:u enforcclé: des
prmcip~:s
perven Je Colhns,
&
de B1yle, qui
(e fcrdrent
d'an
tel :ugument pour faire
traompher
leur impié:té .
connotrr:l
qoe Dieu concourc
poor
cet effct 3 ces atlion.s qoi ont
unie l:t m:alice poor ne poioc 6ter l:1
liben~
des méme.s aétions.
qui fe reo lent
d•gnc• Je pemc
paree qu'ellcs fonr.
Ubres ;
pcrd1ti•
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Jfr~t/.