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10 2

FOR

milord Tullibardin . Cet hornme affis fur une planche

horifontale ( mcltn<!e eo-arriere <!le l'auroir

ti

rué plus

avantageufemenr),.

&

appuyanr fes pié1 conrre un ais

vertical immobtle, avoit un pcu au-deffous des hanches

une forre ceinrure, terminée par des anneaux de fcr;

a

ces anneaux étoit attachée par un crochet une carde,

qui parfant entre fes ¡ambes, fortoit par une ouverture

pratiquée daos l'appui vertical . Plufieurs hommes , ou

deux chevaux méme, en tirant cerre carde, ne pouvoient

l'ébranler.

JI

fe

pla~oit

encare daos une efpece de chafiis

de bois, préparé pour cet etfet,

&

prétendoit élevcr,

quoiqu'il ne fit réellemenr que foiltenir, un canon de

deux ou trois milie liv. pefant, porté fur le plat d'une

balance, dont les cardes étoient attachées

a

la cha1ne

qui pendoit de fa ceinture. Les cardes <!tant bien ten–

dues

&

fes jambes bien affermies, on pouffoit les rou–

Jeaux qui fupportoienr le piar de balance,

&

le canon

relloit fufpendu. M. Defaguliers 6t une femblable expé–

rience devant le roi Georges

l.

&

plufieurs la répétereot

aprcs tui.

Tout cela s'explique aifément par la réfillance des os

du baffin , qui font arcboutés contre un appui vertical

ou horifontal; par la preffion de la ceinrure qui affermit

les grands trochanrers dans leurs articulations; par la

for'"

des ¡ambes

&

des cuilles, qni lorfqu'elles fom parfaite–

ment droites, préfenrent deux forres colonnes capables

de foiltenir au-moins quarre ou cinq mil le livres. On

fait qu'une puillance ell inefficace, quand fon aélion fe

dirige par le centre du mouvement;

&

M . Defagaliers

fait une application ingéuieufe de la ceinture dont nous

avons parlé plus haut , . dont un ou pluficurs hommes

pourroieot fe

fervir pour haulfer ou abairTer le grand

porroquet d 'un na vire, en s'appuyant conrre les éehelons

d'une tone échelle couchée fur

le tillac.

Les 3Uires détails du doéleur Deíaguliers fur les tours

d'adrerTe, qui palfeot pour des rours de

forre

enraordinai–

res, íont arTet curieux; mais ¡e les fupprirne, de crainte

d'etre rrop long .

Pour donncr une idée de la

forc•

des exteofeurs des

jambes, M . Defaguliers dit qu'on voit

a

Londres les

ti

acres s'élancer hors de leurs fiéges daos un embarras,

&

foOiever leur voiture avec leur dos fans le fecours de

qui que ce foit, quoiqu'ils ayent quatre perfoones daos

leur carrorTe,

&

le train chargé de trois ou quatre coffres.

Nos fiacres font de rnéme a París ,

&

appellenr cela

J>orttr l•ur d•rri•r•.

Les porte-faix en Turquie poneot

fep t , huir

&

jufqu'a neuf cents ltvres peíant . lis s'ap·

puient fur un baton quand on les charge: oo prend foin

au!li de les décharger. M. Defaguliers croit que c'cfl

a

une lituation femblable qu'étoit dOe la réfillonce éton–

nanre de cerre fameufe tortue, que fG>rmoiem les fal–

dar• romains avec leurs boucliers .

V.

F o

R T 1

e

E.

II doit paroitre furprenanr que des charges de 8 ou 9

quintaux q'écrafent pas le dos des porte-fai>< de Conllanri–

nople; fans doute l<s vertebres fe foOtiennent muruel–

lement,

&

leurs rnufcles fe roidilfenr che?. eur, pour

arTujettir l'épine

a

une courbure cooHaote : rnais cette

Jora

paroit bien médiocre,

&

il faut avoir recours

il

une

troifieme elpece de réfillance qu'on n'a pas encare ap–

pliquée ici, je veux dire

~

la

rélillance des carrilages

intermédiaires des vertebres .

]e

erais que rous ceux qui

ont

lt)

Borelli

&

Parent fur la

force

de ces carri13ges ,

feront de nom avis;

&

¡e remarquerai feulement que

les auteurs n'ont pas fsit alfe?. d'attenrion aux poids irn–

menfes que peor foOtenir la réfillance des ligamens

&

des cartilage> . E o calculant d"aprcs la propofition 6 1 de

Borelli, l'imagination feroit etfrayée de la

Jarre

prod i–

gieufe que la nature employe pour la rcHillance de ces

cartilages daos les porte-fsix de Conllantinople.

Tour le monde conoolt la rélillaoce des os du crn–

ne aux fardeaux qu'on lai fait fupporter. M . Hunauld

a expliqué cette rélillanee

rres-méc~aniquemeot

, daos

J.s

Mlm.

d• /"aead.

1730;

mais

i1

ne favoit peut-c!tre pas

qu'un poids de 9 quimaux ne fuffit point pour la ''aincre:

or c'ell ce qo on obferve tous les

JOUfS

a

Marfeillc .

Les porte-fait

y

foOricnnent

~

quatre un poids

de

~6

quintaux; ils ont la tete enveloppée d'une efpece de lac

qui leur ceinr les rempes,

&

qui fe

ter mine en un bour–

rclet qoi rombe fur le épaules; fur ce bourrclet portenr

de longues perches, oti font

lufpeodues les cardes qui

~leveor

le plan fur lequel ell le fardeau. Aio!i non-feu–

Jement la rélillance de la vot)te do crane, mais mfme

celle de l'Atlas

&

des autres cartilages du cou, ell fupé–

rieure

:i

l'effort d'un poid¡ de 900

liv.

agilfant par un le1•ier

arTe7. long .

Defaguliers, qui ne confidcre que le travail des mufcles

d~n~

un bomme qui fuppone un poids fur fe¡ épaoles,

F O R

remarque qll'e les pone-faix de Londres qoi trnvaillenr

fur les quais,

&

qui chargent ou déehargent des navtre<,

portent quelquefois des fardeaux qui taeroient un che,al.

11

n'en donne potnt la raifon; elle fuit de ce que nous

venons de dire,

&

il ne faut confidt!rer

<jllC

la lituarion

perpendiculaire , ou du-muios peu ineltnée

a

l'huriíon

daos les vertebres de l"humme,

&

la fituation horilon–

tale des vertebres du che val, qui rcnd leur Iuxarion beau–

coup plus facile.

Defaguliers raconte des tours de

forcc

prodigieux que

faifoit un nomrné Topham , fans employer aucun arr

poor les rendre étonnaos. Je l'ai vti, dtt-il, lever un

rouleau du poids de 8oo livres, étant debour daos un

cha!lis au-defius, fatrrllant avec fes matos une chalne

qui

y

étoit attachéc. Cr:.mme il fe courboit uo peu en–

avant pour cette opération, il faut a¡oOrer le poids dn

corps au poids élevé,

&

conlidérer ici principalement

les muícles des lmnbes: d'ou il fuit que ce Topham

étoit prefque une fois auffi fort,

a

cer égard, que les

hommes qui le font

le

plus, ceux-ci

n'éle vant guere

plus de

400

liv. de ceue

maoiere

.Je dis

a

cct <gard,

car les différenres parties du corps peuvent avoir des

proportions de

force

ttcs-peu femblables, fuivant le geure

de travail

&

d'excrcice auquel chaque homme e!l ha–

bitué.

M. George Graham a eu la prerniere idée d'une ma–

chine, que Defagulicrs a perfeélionnée,

&

qui !ert

~

rneíurer daos chaque homme la

forcc

des bras, du cou,

des jambes, des doigts

&

des autres parties du corps .

Un cheval ell égal en

f•rc•,

pour tirer,

a

cinq tra–

vnil leurs anglois, fuivaor les

obfuvationJ d,

Jooas M o–

ore;

a

fix oo fept

fran~ois,

fuivant nos aureurs; ou

a

7

hollandois,

felun Delaguliers : mais pour poner une

ch~rge

fur le dos, deux hommes fonr au!li forts,

&

quelquefois plos qu'un cheval. Un potle-faix de Lon•

dres tranfportera

200

liv. allant a0t7.

,¡te pnur faire

trois m ilies par h<ure: les porteurs de chatfe, eu portant

1 f C

livres chacun, marchent forr v¡te ,

&

fur

le pié

de q11atre m ili es par heure; tandis qu'un cheval de mef–

fager , qui fait enviran deux

rnilles par heure , porte

feulement

224

liv. ou

270

liv. quand il ell vigoureux,

&

que les eh m tos font bons.

Le cheval ell plus propre pour poulfer en avant;

l'homme, pour momer . Un homme chargé de

100

li–

vres montera plus vlte

&

plus facilement une montagne

un peu roide, qu'un cheval chargé de

300

livres ne les

tire . Les parties du corps de l'homme tont mieux fitu–

ées pour grtmpcr, que celles do cheval. On voit

~

Lon–

dres des chevaux de hao te tai lle , lorfqu'ils font auaché¡

a

des charreues portées fur des roues fort hautes

tra;–

ner

juéqu'~

deox milles en montan t In rue de

S.

'Dun–

flan'¡ Htll;

mai>

le

charretier épaule la voiture daos les

pas difficiles.

L'application aux différen tes machines fait exrrcmement

varier la comparaifon de la

force

des hommcs

&

des

chevaux. M. de la H ire détermine d'une maniere trcs–

julle

&

tres-iogénieuli: , l'efiort de l'homme pour rirer

o u poulfer horilontalernent: il con lidere fa

forcc

com–

me appliquée

a

la manivelle d'un rou leau dont l'axe efl

hor ifontal,

&

fur lequel s'entortille une corde qui foO–

tienr un poid>: il tait abllraélion de l'avanrage méchani–

que qu'on peut donn<r

ir

ce cabelhn, des

irotemens

&

de la difficulté qu'a la corde

a

fe ployer.

'

Si le coude de la manivelle ell placé verriealemenr

a

la hauteur des épaules; fi la d•reél ion des bras ell hori–

~ontale,

&

fai! un angle droit _avee la pofition da corps,

ti ell clatr qu on ne peut fatre tourner la

manivel~:

mais

fi la manivelle ell au-deffus ou au -dcffous des é–

paules, la direélion du bras

&

celle du tronc feront en–

femble un angle obtus ou aigu

¡

&

l"homme aura pour

tirer ou pour poulfer la manivelle , cette

fora

qui dépend

de la fe ule pefanreur du corps. On doit confidérer ceue

peíanteur cornme réunie daos le centre de gravité, qui

ell d-peu-pres

a

la hauteur du nombril au-dedans du

corps . Si le coude de la manivelle ell plaeé horifonta–

lem~nt

a

la haureur des genoui. l'homme qui la releve

en ttrant, peot élever le poids de t

fO

livres, qui fera

auaché

a

l'eurémité de la corde, en prenanr tous les avan–

tages poffibles, puifque fon effort ell le me'me que pour

élever ce poids (

Vo)'n

,;.J,.ffiu ):

rnais pour abailfer la

manivelle, il ne peut y appliquer qu'un effort de

140

livres, qui ell le poid; de tour foo corps,

a

moins qu'il

ne foit chargé.

Si le corps étaot fort incliné vers la manivelle, elle

ell

a

la hauteur des épaules' il faudra confidérer

J

0 •

le

boot des piés comme le point d'appui d'uo levier, qoi

parTanr par le centre de gravité de rout le corps, fe ter-

mi·