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FOR
milord Tullibardin . Cet hornme affis fur une planche
horifontale ( mcltn<!e eo-arriere <!le l'auroir
ti
rué plus
avantageufemenr),.
&
appuyanr fes pié1 conrre un ais
vertical immobtle, avoit un pcu au-deffous des hanches
une forre ceinrure, terminée par des anneaux de fcr;
a
ces anneaux étoit attachée par un crochet une carde,
qui parfant entre fes ¡ambes, fortoit par une ouverture
pratiquée daos l'appui vertical . Plufieurs hommes , ou
deux chevaux méme, en tirant cerre carde, ne pouvoient
l'ébranler.
JI
fe
pla~oit
encare daos une efpece de chafiis
de bois, préparé pour cet etfet,
&
prétendoit élevcr,
quoiqu'il ne fit réellemenr que foiltenir, un canon de
deux ou trois milie liv. pefant, porté fur le plat d'une
balance, dont les cardes étoient attachées
a
la cha1ne
qui pendoit de fa ceinture. Les cardes <!tant bien ten–
dues
&
fes jambes bien affermies, on pouffoit les rou–
Jeaux qui fupportoienr le piar de balance,
&
le canon
relloit fufpendu. M. Defaguliers 6t une femblable expé–
rience devant le roi Georges
l.
&
plufieurs la répétereot
aprcs tui.
Tout cela s'explique aifément par la réfillance des os
du baffin , qui font arcboutés contre un appui vertical
ou horifontal; par la preffion de la ceinrure qui affermit
les grands trochanrers dans leurs articulations; par la
for'"
des ¡ambes
&
des cuilles, qni lorfqu'elles fom parfaite–
ment droites, préfenrent deux forres colonnes capables
de foiltenir au-moins quarre ou cinq mil le livres. On
fait qu'une puillance ell inefficace, quand fon aélion fe
dirige par le centre du mouvement;
&
M . Defagaliers
fait une application ingéuieufe de la ceinture dont nous
avons parlé plus haut , . dont un ou pluficurs hommes
pourroieot fe
fervir pour haulfer ou abairTer le grand
porroquet d 'un na vire, en s'appuyant conrre les éehelons
d'une tone échelle couchée fur
le tillac.
Les 3Uires détails du doéleur Deíaguliers fur les tours
d'adrerTe, qui palfeot pour des rours de
forre
enraordinai–
res, íont arTet curieux; mais ¡e les fupprirne, de crainte
d'etre rrop long .
Pour donncr une idée de la
forc•
des exteofeurs des
jambes, M . Defaguliers dit qu'on voit
a
Londres les
ti
acres s'élancer hors de leurs fiéges daos un embarras,
&
foOiever leur voiture avec leur dos fans le fecours de
qui que ce foit, quoiqu'ils ayent quatre perfoones daos
leur carrorTe,
&
le train chargé de trois ou quatre coffres.
Nos fiacres font de rnéme a París ,
&
appellenr cela
J>orttr l•ur d•rri•r•.
Les porte-faix en Turquie poneot
fep t , huir
&
jufqu'a neuf cents ltvres peíant . lis s'ap·
puient fur un baton quand on les charge: oo prend foin
au!li de les décharger. M. Defaguliers croit que c'cfl
a
une lituation femblable qu'étoit dOe la réfillonce éton–
nanre de cerre fameufe tortue, que fG>rmoiem les fal–
dar• romains avec leurs boucliers .
V.
F o
R T 1
e
E.
II doit paroitre furprenanr que des charges de 8 ou 9
quintaux q'écrafent pas le dos des porte-fai>< de Conllanri–
nople; fans doute l<s vertebres fe foOtiennent muruel–
lement,
&
leurs rnufcles fe roidilfenr che?. eur, pour
arTujettir l'épine
a
une courbure cooHaote : rnais cette
Jora
paroit bien médiocre,
&
il faut avoir recours
il
une
troifieme elpece de réfillance qu'on n'a pas encare ap–
pliquée ici, je veux dire
~
la
rélillance des carrilages
intermédiaires des vertebres .
]e
erais que rous ceux qui
ont
lt)
Borelli
&
Parent fur la
force
de ces carri13ges ,
feront de nom avis;
&
¡e remarquerai feulement que
les auteurs n'ont pas fsit alfe?. d'attenrion aux poids irn–
menfes que peor foOtenir la réfillance des ligamens
&
des cartilage> . E o calculant d"aprcs la propofition 6 1 de
Borelli, l'imagination feroit etfrayée de la
Jarre
prod i–
gieufe que la nature employe pour la rcHillance de ces
cartilages daos les porte-fsix de Conllantinople.
Tour le monde conoolt la rélillaoce des os du crn–
ne aux fardeaux qu'on lai fait fupporter. M . Hunauld
a expliqué cette rélillanee
rres-méc~aniquemeot
, daos
J.s
Mlm.
d• /"aead.
1730;
mais
i1
ne favoit peut-c!tre pas
qu'un poids de 9 quimaux ne fuffit point pour la ''aincre:
or c'ell ce qo on obferve tous les
JOUfS
a
Marfeillc .
Les porte-fait
y
foOricnnent
~
quatre un poids
de
~6
quintaux; ils ont la tete enveloppée d'une efpece de lac
qui leur ceinr les rempes,
&
qui fe
ter mine en un bour–
rclet qoi rombe fur le épaules; fur ce bourrclet portenr
de longues perches, oti font
lufpeodues les cardes qui
~leveor
le plan fur lequel ell le fardeau. Aio!i non-feu–
Jement la rélillance de la vot)te do crane, mais mfme
celle de l'Atlas
&
des autres cartilages du cou, ell fupé–
rieure
:i
l'effort d'un poid¡ de 900
liv.
agilfant par un le1•ier
arTe7. long .
Defaguliers, qui ne confidcre que le travail des mufcles
d~n~
un bomme qui fuppone un poids fur fe¡ épaoles,
F O R
remarque qll'e les pone-faix de Londres qoi trnvaillenr
fur les quais,
&
qui chargent ou déehargent des navtre<,
portent quelquefois des fardeaux qui taeroient un che,al.
11
n'en donne potnt la raifon; elle fuit de ce que nous
venons de dire,
&
il ne faut confidt!rer
<jllC
la lituarion
perpendiculaire , ou du-muios peu ineltnée
a
l'huriíon
daos les vertebres de l"humme,
&
la fituation horilon–
tale des vertebres du che val, qui rcnd leur Iuxarion beau–
coup plus facile.
Defaguliers raconte des tours de
forcc
prodigieux que
faifoit un nomrné Topham , fans employer aucun arr
poor les rendre étonnaos. Je l'ai vti, dtt-il, lever un
rouleau du poids de 8oo livres, étant debour daos un
cha!lis au-defius, fatrrllant avec fes matos une chalne
qui
y
étoit attachéc. Cr:.mme il fe courboit uo peu en–
avant pour cette opération, il faut a¡oOrer le poids dn
corps au poids élevé,
&
conlidérer ici principalement
les muícles des lmnbes: d'ou il fuit que ce Topham
étoit prefque une fois auffi fort,
a
cer égard, que les
hommes qui le font
le
plus, ceux-cin'éle vant guere
plus de
400
liv. de ceue
maoiere.Je dis
a
cct <gard,
car les différenres parties du corps peuvent avoir des
proportions de
force
ttcs-peu femblables, fuivant le geure
de travail
&
d'excrcice auquel chaque homme e!l ha–
bitué.
M. George Graham a eu la prerniere idée d'une ma–
chine, que Defagulicrs a perfeélionnée,
&
qui !ert
~
rneíurer daos chaque homme la
forcc
des bras, du cou,
des jambes, des doigts
&
des autres parties du corps .
Un cheval ell égal en
f•rc•,
pour tirer,
a
cinq tra–
vnil leurs anglois, fuivaor les
obfuvationJ d,
Jooas M o–
ore;
a
fix oo fept
fran~ois,
fuivant nos aureurs; ou
a
7
hollandois,
felun Delaguliers : mais pour poner une
ch~rge
fur le dos, deux hommes fonr au!li forts,
&
quelquefois plos qu'un cheval. Un potle-faix de Lon•
dres tranfportera
200
liv. allant a0t7.
,¡te pnur faire
trois m ilies par h<ure: les porteurs de chatfe, eu portant
1 f C
livres chacun, marchent forr v¡te ,
&
fur
le pié
de q11atre m ili es par heure; tandis qu'un cheval de mef–
fager , qui fait enviran deux
rnilles par heure , porte
feulement
224
liv. ou
270
liv. quand il ell vigoureux,
&
que les eh m tos font bons.
Le cheval ell plus propre pour poulfer en avant;
l'homme, pour momer . Un homme chargé de
100
li–
vres montera plus vlte
&
plus facilement une montagne
un peu roide, qu'un cheval chargé de
300
livres ne les
tire . Les parties du corps de l'homme tont mieux fitu–
ées pour grtmpcr, que celles do cheval. On voit
~
Lon–
dres des chevaux de hao te tai lle , lorfqu'ils font auaché¡
a
des charreues portées fur des roues fort hautes
tra;–
ner
juéqu'~
deox milles en montan t In rue de
S.
'Dun–
flan'¡ Htll;
mai>
le
charretier épaule la voiture daos les
pas difficiles.
L'application aux différen tes machines fait exrrcmement
varier la comparaifon de la
force
des hommcs
&
des
chevaux. M. de la H ire détermine d'une maniere trcs–
julle
&
tres-iogénieuli: , l'efiort de l'homme pour rirer
o u poulfer horilontalernent: il con lidere fa
forcc
com–
me appliquée
a
la manivelle d'un rou leau dont l'axe efl
hor ifontal,
&
fur lequel s'entortille une corde qui foO–
tienr un poid>: il tait abllraélion de l'avanrage méchani–
que qu'on peut donn<r
ir
ce cabelhn, des
irotemens
&
de la difficulté qu'a la corde
a
fe ployer.
'
Si le coude de la manivelle ell placé verriealemenr
a
la hauteur des épaules; fi la d•reél ion des bras ell hori–
~ontale,
&
fai! un angle droit _avee la pofition da corps,
ti ell clatr qu on ne peut fatre tourner la
manivel~:
mais
fi la manivelle ell au-deffus ou au -dcffous des é–
paules, la direélion du bras
&
celle du tronc feront en–
femble un angle obtus ou aigu
¡
&
l"homme aura pour
tirer ou pour poulfer la manivelle , cette
fora
qui dépend
de la fe ule pefanreur du corps. On doit confidérer ceue
peíanteur cornme réunie daos le centre de gravité, qui
ell d-peu-pres
a
la hauteur du nombril au-dedans du
corps . Si le coude de la manivelle ell plaeé horifonta–
lem~nt
a
la haureur des genoui. l'homme qui la releve
en ttrant, peot élever le poids de t
fO
livres, qui fera
auaché
a
l'eurémité de la corde, en prenanr tous les avan–
tages poffibles, puifque fon effort ell le me'me que pour
élever ce poids (
Vo)'n
,;.J,.ffiu ):
rnais pour abailfer la
manivelle, il ne peut y appliquer qu'un effort de
140
livres, qui ell le poid; de tour foo corps,
a
moins qu'il
ne foit chargé.
Si le corps étaot fort incliné vers la manivelle, elle
ell
a
la hauteur des épaules' il faudra confidérer
J
0 •
le
boot des piés comme le point d'appui d'uo levier, qoi
parTanr par le centre de gravité de rout le corps, fe ter-
mi·