ESS
Les
Eiflniens
fuyoien! les grandes villes,
&
habi–
loien! dans les bourgades. Leur occupalion éloil le la–
bOllrage
&
les méliers innocens; mais
iI
ne s' appli–
quoieO! ni au u afic, ni
a
la nav igation. Ils n' avoien!
poio! d'efclaves, mais fe fervoien! les uns les autres .
l is méprifoien! les richerfes , n' amarfaien! ni or ni ar–
gen!, ne porfédoient pas mt me de grandes pieces de
lerre, fe contenlan! du oécelfaire ponr la vie,
&
s'étu–
diao!
a
fe pafIer de peu . Jls vivoiem en commun ,
mangean!
enfem~le,
&
prenan!
11
un mcmc velliaire
leurs habils qui éloienl blancs . Plulieurs logeoient fous
un meme tolt: les .autres oe comptoien! poin! que leurs
ñlaifons leur fu rfen! propres; elles éloiem ouvertcs
a
tous ceux de la meme feéle , car l' hofp italité é loi!
grande emr'eux ,
&
·i1s vivoient fa milieremen! enfemble
fans etre jamais
V'tS .
lis meltolen! en com mUIl IOUt .ce
que ptoduifoit leur travail,
&
prenoiem grand foin des
malades . La plu pan d'C\Hr'elll<
renon~oienl
au maria–
ge, eraignam l' iofidélité des femmes
&
les divir,ons
qu'elles eaufem dans les familles . lis élevoien l les en–
fans des amres, les prenam des l' age le plus !endre
pour les inllruire
&
I~s
former
a
leurs meeurs. On é–
prouvoit les pollulans pendant Irois années, une pour
la eontinenee,
&
les deux aUlres pou r le relle des
meeurs . En entram dans l'ordre ils lui donnoient IOU!
leur bien,
&
vivoien! enCuite comme freres; enCone
qu'il n' y avoit enlr'eul< ni pauvres ni riehes . On ehoi–
¡¡froit des éeonomes pour ehaque communauté .
. lis avoiem un grand reCpea pour les vieillards,
&
gardoient dans IOUS leurs difco urs
&
leurs aélions une
extreme modeflie .
115
retenoien! leur colere ; ennemis
du menConge
&
des Cermens, ils ne juroient qu'en en–
tran! dans l'ordre;
&
C'élOil d'obéir aux Cupérie urs, de
ne Ce dill inguer en rien , r, on le devenoit; ne rien en–
feigner que ce que I'on auroil appris ; ne rien eeler.
a
ceu x de Ca feéle ; n' en point révéler les myfleres a
ceu! de dehors, quand
iI
iroit de la vie . lis mépri–
foient la Logique comme inutile pour. acquérir la ver–
tu,
&
lailToient la Phyliq ife au" Sophilles
&
a
ceUI qui
'l/eu lellt difputer ; paree qu'ils jugeoient que les fecrels
de la Oalllre élOient impénétrables
a
l' eCpril humain .
L eur unique élUde éloit la Morale, qu'ils apprenoieO!
dans la loi, principalemem les Jours de fabbat, ou ils
~'aOembloieO!
dans leurs fynagogues avee un grand or–
dre . 1I Y eo av oit un qui lii'oil, un aurre qui expli–
quoil . T ous les joors ils obCervoient de ne poin! parler
de cha fes profa nes avam le lever du Soleil ,
&
de don–
Iler ce lems l la prirre: enfuile leur<
Cup~rieurs
les en.–
voyoien! au Iravail; ils s'y appliquoient jufgu'á la cio–
qu ieme heu re, ce qui rev ient
a
ooze heures du malin:
alors i1s s'aOemblok Ol
&
fe baignoien! eeints avee des
linges; mais il ne s'oignoiem pas d'huile , Cu ivan! I'u–
fage des Grees
&
des Romains . lIs m3ngeoieut dans
une Calle commune , 3ffis en r, lenee; on ne leur Cer–
voit que du pain
&
un Ceul mm .
11
faiCoien! la priere
OeV31l t
& apres
le repas ; puis retourno ient au
trayail
juCqu'au foir . lis étoient fobres ,
&
vi vaient pour la
plapart jufq u'¡ een t uns . L eu rs jugemens éloienr féve–
res. On eharfoit de I'ordre celui Gui étoil eoovaincu de
quelque grande faule,
& iI
lui étoil défe ndu de rece–
voir des autres mem<s la nourriture ; ell lorle qu 'il y eo
~voil
qui mOll roiem de miCere : mais fo uvent on les re–
prenoil par pilié .
11
n'y avoil des
Eif.nienJ
qu'en Pa–
lell ine , eneOre n'y éloiellt - ils pa eo grand nombre,
feuleOlem quatre mi lle.. ou enviran: au refle c' étoien!
les plus fu perflideux de tous les Juifs,
&
les plus Ccru–
puleux
a
obrer ver le jour du Cabbat
&
les eérémouies
légales; juCque-la qu'ils o'alloiem
~oinr
Cacrilier au tem–
pie , mais y en voyoieO! k ms oftrandes, parce qu' i1s
o'éloieut pas contens des purifi calions ordioaires .
11
Y
avoil entre eux des dev ios qui préteodoient connol lre
l'aveoir par l'élUde des livres fain ts ,joime ¡, eerlaines
pr éparalions: ils vouloiem
m~me
y trouver la mede–
<ine
&
les propriélés des r..cines, des plames
&
de.
m élaux. lIs donnoiem lOut au deilin,
&
rien au Iibre–
arbilre; étoient fermes daos leurs réfolulions, mépri–
foien l les lOurmens
&
In mor!,
&
avoient un grand
2ele pour la Iiberlé , ne recoonoirfant pour mallre
&
pour chef que D ieu Ceul ,
&
prels
a
tout ' Coutl'rir plu–
tllt que d'obéir
a
un homme . Ce
m~lange
d' opioions
fenfées , de fuperfl itions,
&
d' erreurs, ¡ait voir que
quelque aullere que fU! la morale
&
la vie des .
Ep e–
nienf
,
ils étniem bieo au - defIous des premiers eheé–
liéns . Cependant quelques aUleurs,
&
emre autres Eu–
fcbe de Céfarée ,
0 01
prélend u que les
EiflnienJ
appel–
lés
T Mrapelltos
éloiem réell emem des ehrétiens ou des
juifs
~onverlis
par S, M arc, qui 3voient embra{fé
~e
ESS
genré de vie. Scaliger foatien!, au cootraire , que ce,
T hérapc utes n'élOiem pas des ehrétiens , mais des
Eifl–
ni'm
qui faiCoiem profeffion de judiJ'fme . Quoi qu '
iI
en foit , il admet les deux fones d'
Eif!niem
dOnl nou.
av ons déJ' parlé. M ais M . de Valois dans
Ces
notes
fur E uCebe, rejwe abColument lome d;fl inélion.
11
nie
que les Thérapeules
fufIe~t
véritablemenl
Eiflniem;
&
cela principalemen! Cur I'aulorité de Philoll , qui ne leur
donne jamais ce nom,
&
qui place les
Ep~niens
dans
la Judée
&
la Palefline: au Iieu que les Thérapeutes
élOien! répandus daD! l'Egyple , la Grece,
&
d' aUlres
cOnlrées . jofephe,
de bell. Jud. lib. {l . anti'lui:.
líb.
X III.
cap. j x.
&
lib.
X
1/ 111. cap. ij.
Eufebe,
lib. lI. cap. x v ij.
Serrarius,
lib. 1/1
F leury,
hifl. ec–
e/ir.
liv . l . pago
7.
&
fuiv . Diél,onn. de M orlry
W
de la Bible . l/oye<-
T
H E'R A PE UT E
s .
(G)
E S S E Q
U
E BE ,
(Gi og. mod.)
riv iere de la Guia–
ne dans l'
A
mérique Ceplenlrionale; fes bords font habi.
tés par des Sauvages .
E SSE R ,
en termes de Clouti" d' E pingle,
c'
el\:
ehoilir la grorfeur du til qu' on veUI employer par le
moyen d'une meCure, dans laquelle on le fa it eUlrer,
I/oy.
ESSE . •
E S S E RE,
C.
f.
(Med.)
e'ell une efpece de gale,
que Fallope appelle
volante :
elle paroir Cubilemem en
diflérenles partíes du corps , en forme de peliles
tu–
meurs Cous la peau, eomme eelles qui COOl produites
par la piquOre des orties,
&
eaufe des demangeaifons
inCupponables . Sydenham, qui en parle auffi , dit qu'
elle furv ient dans IOUS les lems de l'anoée ,
&
qu' elle
efl fur-tOu! oeear,oonée par l'uCage des vios aUénuans ,
ou des Iiqueurs fpiritueufes de cemblable qualilé. La
maladie commence, felon ce! aUleur, par une pelite
fiel're, qui efl d' abord Cuivie d' éruptions pufluleufcs
prefque par 10U! le corps , qui rentrent
&
Ce cacheO!
Cous la peau , pour reparollCe bicmllt apres avee une
cuirfon exedli e qui fe fait femir apres que la deman–
geaiCon a forcé 11
fe .graler .
Ceue ¡zalle parolt elre la meme que le
f ora
ou
f are,
d.esArobes, dont Senne.'t u aite daos fa pratiquc.
Itb. l/l. part o l . cap. xxv¡:
Pour ce qui efl de la cauCe de cette forte d'éruplion,
v oye::.
E
x
E M T H
E
M E,
G
A LE.
Quanl ·á la cure, elle oonlill. dans une diete rafrai–
chifl ante
&
tempérame, apres avoir fait préeéder
1&
faignée
&
la
pUl~ation,
qui doivem elre répélées Celan
le beCoin; on dOlI dans ceue afreélion eutanée, éviter
toute fone d'applieation fur la peau .
T " rner (d)
E S S E R E T
L
o
N G ,
olltil de
C
harron;
e' efl un
morceau de fer long d'eoviron deux ou trois piés ,
rond, de la eireonfé.enee d'un pouee par en-haut,
&
par en -bas formaOl un demi-eer<:le en-dedan s, Iranchane
des deux elllés, un peu reeourbé par en-bas , for man!
une pelile euiller, qui Cen au" Charrons
a
pereer des
trous dans des pieees de bois épairfes . Cet outíl el! em–
manché avee un morceau de bois pereé dans fa lon–
gueur , ce .qui forme une eCpece de
croi~ .
l/oye::. 1 ..
P lanche d" Charron . .
E
S S E R E T
CObrt , o"til de Charron:
ce! omil efl fai!
comme
I'eifcret
lo'ng ,
&
ne Cen aux Charroos que pour
faire des trous daos des pieees de bois moins épairfes .
l/Of f::' la Planche d" Charron.
E S S
¡
R R E R , c'efl-a-dire,
en termn de Piche,
haler
a
terre la pinne d'une feinne .
E S SE T TE,
ol/til de Charnm, de COl/vreur, de
Charpentier, de T onnelier ,
&
autres ou"riers en bois ;
c'efl un morceau de fer eourbé par un cllté,
&
droil
de l'amre, doOl le cllté courbé efl app!ali
&
Iranehant,
large environ de lix pc>uces ,
&
I'aulre elllé ell rond
fait en lete comme un man eau : au milieu de ce mor–
eeau de fer efl une douille eneh&f1ée
&
rivée dans
J'CI!i1 qui efl au milieu de
l'epette;
I'un
ti"e
dans eetle
douille un manche d'environ un pié
&
demi, plus gros
du clllé de la poignée que du ellté de la douille . Ce!
oulÍl Cen aux Charrons
a
dégroffir
&
charpenler le bois
qu'ils
001
3
employer.
I/o)'e::. la Planche d" Charron .
L 'eifctte
des Couvreurs en eomme une pelÍte hermi–
nene
a
maneau ; elle leur Cen
a
haeher les bois. lis en
0 01
une autre avec laquelle ils anaehent les c10us de
l'urdoiCe, 10rCqu'on Veut découvrir ou faire des recher–
ches. Quaot
11
l'eifette
des T onoel iers, e'e fl un mar–
teau dom la lele ell ronde ,
&
qui Ce termine de I'au–
tre elllé en un large Iranehaot de fer aeéré, qui fe
r~eourbe du ellté du manche qui ell de bois . Cet oUlil
Cerl
a
arrondir l'ouvrage en-dedans .
E S S E X, (
G/og. modo
)
provinee maritime d'
An· .
glelerre, Colcheller en efl la
capital~,
E.S·