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852-
E ST
,
fertation de Thomafius,
de exifiimationc l ama
&
in-
f amiá.
Paanns ;\
l'eflime
de di!linélion.
I
L'e[limc de di[li.ntlion
e!l celle qui fait qu'entre plu–
fieurs perConnes d'aillcurs ,égales par mpport
a
I'e[limc
jimple,
on me! I'une au-de!Tus de I'autre,
a
cauCe qu'
elle
eC!
plus avantageuCement pourvue 'des qualités qui
. anirent pour I'ordinair.e quelque honoeur, ou qui don–
. nent quelque pr,éeminence
a
ceux en qlli ces qualités
fe trouveot . On enteod ici par le mot
d'honmur,
les
marques extérieures de I'opininn avantageuCe que les
autres oot de \'e xcellenee dé quelqu'un
a
certains é-
gards.
'.
L'cftime de diflin8ion,
auffi-bien que
\'eflime fimple,
coit etre eonfidérée nu par rapport
a
eeux qui vivent
enCemble dans l'indépendanee dé I'état de nature, ou
par rapport aUK membres d'uoe meme fociété civile .
Pour donner une ju!le idée de
l'
eflime de dijlintlio/1,
nous eu examioerons les foodemeos,
&
c'ela, ou en tallt
Gu'ils produifeot fimplement un mérite; en vertu duquel
on peut prétendre
a
I'honneur, ou en tant qu'i1s don–
D~nt
un droit, propretnent" ainti nommé, d'exiger d'au–
trui des téinoignages d'une
eflime de dijlinálion,
com-
me étaot dues
a
la rigueur.
'
On tieut en général pour de", fondemeos de
I'e[lime
Jc dijlinélion,
tout ce qui renferme ou ce qui marque
quelque
perf~élion,
ou quclque aya1)tage e<lnfid érable
dont l'uCage
&
les ett'cts foot conformes au but de la
loi natureJle
&
a
eelui des foeiétés civiles . Telles font
les vertus imminentes, les talens fupérieurs, le génie tour–
né aux grandes
&
belles chofes; la droiture
&
la Coli–
dité du jugemeot propre
i\
manier les affai res ,Jla Cupé–
riorité dans les Ccienees
&
les arts recommandables
&
.utiles, la produélion des beaux ouvrages, les' découver–
tes importantes, la force, l'adreiTe
&
la beauté du eorps ,
en tant que ces doos de la N ature font aeco mpagnés
d'une belle ame , les biens de la fortune, en rant que leur
acquifition a été I'effet du tralrail ou de l'iJlduC!rie de
celu i qui les potTede,
&
qu'ils lui ont fourni le moyen
de fa ire des choCes dignes de loüange.
Mais ce
CDm
les bonnes
&
bellos aélions qui produi–
fent par elles-mémes
I~
plus avamageuCement
I'c[lime d¡'
dijli.ntlion,
paree qu'elles fuppoCent un mérite réel,
&
paree
qu'e1I~s
prouvent qu'on a rapporté les talens
ii
u–
ne 6n légitime. L'honneur, difoit Arifl" te, e!l un té–
moignage
d'e[lime
qu'on rend
a
,eeux qui
COOl
bienf~i
fam';
&
quoiqu'il fut ju!le de oe porter de I'honneur
Gu'a ces fortes de gens
i
on nc lai!Te pas d'honorer en–
core eeu x qui Con t en puilfance de les imiter.
Du re!le il ya des fon d"mens
d'~flimc
dc di[lintlion
Gui Cont eommuns aux deuK Cexes , d'autres qui Cont
particulicrs a cliaeuo, d'autres enfio que le beau fexe em–
pruote d'ailleors .
T outes les qualités qui foot de légitimes fondemeos
de
I'efti",e de dijlinE!ion .
oe .produiCent néanmoins par
elles-m.e mes qu'uo qroit
i mparf~it,
e'e!l-a-dire une lim–
plc aplllude
11
reccvoir dcs marques de reCpeél cué–
rieur; deCorte que li on les refuCe
3
ceux qui le mé–
ritent le mieux,
00 l1e
leur fait pa..r-13 aueun tOrt propre–
ment dit, c'eC!- feulement leur !paoquer.
Comme les hommes foot nalOrellement égaux daos
,],état de nature, aueun d'eux ne peut exiger des autres ,
de plcin droi t, de I'honoeur
&
du reCpeél. L 'hllnneor
que 1'0n read
a
quelqu'uo, eonlifle
a
loi reeonnoltre
des qualités qui le rnettent 3u-deiTus de nous,
&
a
s'a–
baiiTer volontai rement devant lui par eeue raifon: or il
f croit -:lbCurde d'attribuer
a
ces qualités le droit d'impo–
f er par elles-memes une obligation parfaite, qui autori–
Sat ceux en qui J:es qualirés fe trouvelll,
a
fe faire reo–
d re par force les reCpeéls qu.:ils méritenr . C'eC! 'fur ce
fondement de la liberté nalOrelle
a
cet égard, gue les
Seythes répondirent autrefois
ii
Alexandre: " N'e!l-¡¡
" pas permis
a
eeux qui vivent dans les bois, d'igno–
" rer qui tu es ,
&
d'on tu viens? N ous ne voulons
" ni obéir ni eommander
ii
perfonne " . Q. Curee,
liv.
PII.
c.
v iij.
Aum les fages mettenr au rang des foues opinioos
du vulgaire,
d'cflimer
les hommes par la noblelfe, les
biens, les dignités , les honaeurs, en un mot toutes les
choCes qui foot hors de nous . " C'e!l merveille, dit
(j
bien l\1 omagne dans Con aimable langage, "que Cauf
" nous , aueune chofe ne s'apprétie que par
Ces
propres
" qual ités . .•.. . Pourquoi eflimez· vous un homme
" tout enveloppé
&
empaqueté?·
11
ne nous fait mon–
" tre que des parties qui ne font aucunement fiennes,
" &
nous cache celles par leCquelles feules on peut réel–
" Icmeot juger de Con
eflimation,
C'c!l le prix de l'é–
" pée que vous chcrehcz , non de la gaine; vous n' en
EST
"
dOl1oe~iez
a
I'avanture pas un quatrain, ti vous ne l'a–
" viez dépouillée. 1I le
{~~t
jug"r par 11Ii·memc, non
" par res atours;
&
comu~
le remarque trcs-plaiCalll–
" meO! un ancien, Cavez- vous pourquoi vous l'eC!i me7.
" grand? vous y eomptez la hau teur de Ces patins; la
" b:iCe n'eC! pas de la !latue . M efurez -Ie fans Ces
é–
" ehaiTes : qu'il mette
a
'part Ce s rieheiTes
&
honn eurs ,
" qu'il fe préCente eo ehemiCe . A-t- il le eorps propr.:
a
Ces fouél ion s , Caio
&
aleg re? Quelle ame a· t,il?
" e!l-elle belle, capable,
&
hcureuCemelH pou rvO e de
" toutes fes pieees ? e!l -elle riche du lien ou de
l'a~7
trui? la fortune o'y a elle que voir ? li les yeu x ou–
" verts , elle atteod les eCpées traites; s'il ne lui chau t
par on lui
Corte
la vie , par la bouehe ou pa r le gofi er?
" fi
clle eC! ramCe , équab le.
&
eootente
?
c'd i ce qu'il
" faut voir ".
Liv . l . ch. xli).
L es en Cans raiConoeQt
plus fenCément fur eeue matiere: F aites bien, diCent–
ils .
&
vous Cerez roi.
Reeonnoifions done que les' aleotours' n'ont aucone
valeur réelle; concloons enCuite que quoiqu'il
Coit
con–
forme
11
la raiCon d'honorer eeux qui 001 illlrin(eque–
mem une vertu émincnte,
&
qu'on devroit en faire
une maxime de droit natorel; eependant 'ce dev,oir con–
fi Mré en lui-meme , doit etre mis au rang de ceux dont
la pratic¡oe eC! d'autant plus loüable, qu 'elle eC! entiere–
ment libre.' En un mot, pour avoir un plcin droit d'e–
xiger des autres du reCpeél, ou des marques
d'eflime
de di/fintlion,
il faut, ou que eelui de qui on I'ex ige
foit 10US notre puiffance,
&
dépende de nous; ou qu'
on ait ,acquis ce droit par quelque eonventioo avec lui;
ou bien en vertu d' une loi faite ou approuvée par un
fouveraio eommun ,
C'eC!
a
lui qu'i1 appartient de ré'gler entre les citoyens
les
degrés de diflioélioo,
&
a
diC!ribuer les honneurs
&
les digoités ; eo quoi il doit avoir 100jours égard au
mérite
&
aUl< Cervices qu'on peut rendre, ou qu'on
a
déja rendu
a
I'état : .ehacun apres cela eC! en droir de
m3intenir le rang qui lui a été affigné ,
&
les mitres
' cilOyens ne doiv eot pas le lui contener .
V oyc:{.
C
o
N-_
S I D E'R
f¡.
T ION.
L'cfli';"e de di[lin8ion
De devroit etre ambitionnée
.qu'autant) qu'elle fu ivroit les belles aélions qu i tendellt
a
I'avantage de la focié té , ou autant qu'elle nous mct–
troit plus en ét3t d'eo faire .
11
faut etre bien malheu–
reux pour rechereher les honDeurs par de mauvaiCes voies,
ou pour y aCpirer feulement afin de fati,faire plus eom–
modément fes pamons . La véritable gloire coolifle dans
I'eflime
des pe.rfonnes qui Cont elles-rnemes dignes d'c–
flime,
&
eeUe
_[lime
ne s'aceorde qu'au mérite ." Mai!
" (dit la Bruyere ") comme apres le mérite perfonnel
" ce COn! les éminenteS dignités
&
les grands titres, doO!
" les hommes tireot le plus de di!linélioll
&
le plus
d'éelat, qui ne fait etre un EraCme, peut penfer a
e–
tre éveque. "
Article de M. le Cheva/ier
DE
J
1\
0'–
COURT.
*
E
S TI M E,
(Mllrine)
c'eC! le caleul que fait le pi–
lote de la . route
&
de la quant;té du chemin du vaiC–
feau . L a route d'un vaiiTeau ¿cant, comme elle l'eC! pref–
que 100Jours, oblique au méridien du lieu, il fe torme
un triangle
reélan~le
doO! elle eC!
l'
hypothéoufe ; les
deux autres cllcés font le chemin fait d,ns le meme tems
en longitude
&
en' latitude .
La
latitude
di
connue par
l'obCervation de la hau teur de quelque allre.
00
a par la
bou iTole I'angle de la route, a\'ee un cllté du triangle;
on a la route en
eflimant
la viteiTe du vaiffeau pendant un
tems donné d'otl fe tire tres -aifément la quantité de la
longitude .
'
.-
La difficulté eonnC!e dans
l'cftime
de la viteiTe du
vailfeau . Pour I'avoir 011 jette le loch, pieee de bois at–
taehée
a
une 6celle que I'on de vide
ii
meCure que le
vaiiTenu s'éloigne
( V oye:{.
Lo
CH ) ;
car la mer n'ayant
point de mou vemen t \'Crs aueun end roit, le loch y de–
meure flotant
&
imrnobile,
&
deviel1 t un poilll fix e par
raPRort auquel le vaiiTeau a plus ou moins de vltelfe .
M als eette fuppoli tion celfe, ti l'on e!l dans un eourant:
alors on ,eC! espofé
11
prendre pour vltclTe abColue,
Cl:
qui n'eíb que vltelfe relatTve; f.woir la différeoce en
VI–
teiTe du loeh
&
du vaiaeau . Erreur dangaeuCe. Ce–
pendant quaod on auroit les longitudes par l'obCervation
céleC!e, le eiel fe eouvrnnt quelq ueCois pour plufieurs
jours, il en faudroit touJ ours ve.nir
11
la pratique
~e
I'e-
. ftifile
&
du loch-, qui ne fera jamais qu' un tatonne–
Ulellt.
M émoireJ de
/'
acadi m.
J
70z.
V oy.
N
1\
V l
<;;
1\–
T·ION,
&c.
E
S
T
1·0
L E R,
( 'Jard.)
On dit d'unc plaote qu'
elle
efliole
ou
s'e[liole ,
quand en eroiiTant elle devien'!
mellue
&
Buett': , ce qui eC!
UII
défaut; cela arrive
aux
•