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Ese
montra le premier I'exemple;
&
en aff'ranchi(fant
l e~
1-<rf, en 113>, il réuffi t en panic
ii
reprendre
"Ir
fes
"allaux 1'3uroriré dont ils s'élOient emparés: Louis VIl I. '
Ii¡¡oala le commencement de fon regne par un remo
blable aff'ranchiITement en r 223; entin L ouis X . dit
I1l1t;",
donna fur ce fujet un
t'd~
qui nous parol! di·
gne d'erre ici rapporté ... LOl1is,
"par
In grace de Dieu,
" roi de France
&
de N avarre :
iI
nos ?més
&
féaux.
" . . . comme felon le droil de nature ehacun doil nai–
" tre frane . . .. nous, conlidérant que nolre oroyaume
" di
dit
&
nommé
It Yoytlllme des Framos,
&
voulant
" que
10
chofe en vériré foir accordante au nom ....
" par déliaération de norre grand
eonf.il, avons or–
" donné
&
ordonnons que gtlléralemen¡ par rout no–
" rre royaume o . .. fraochife foir donnée
a
bonnes
&
" valables eondirions . .. .
&
pour ce que c[ous les fei–
" gneurs qni ont hOlllmes de corps prennent exemple
.. a
nous de ramener
ii
fr,\ochife,
&r.
Doooé
;1
Paris
" le
riers
J
uil let, l'an de gence r
3
r
í" '
°Ce \Ie fut rourefois que vers le xv, fi ec le qu e l'
t–
fela"l1tlge
fut aboli daos In plus grande partie de l'Euro–
pe: cepeoe/ant
iI
o'en fubline encore que trOP de relles
ca
Pologne, en Hongrie, en Bohcme,
&
dalls plufieurs
,ondroir, de la ba(Te,Allemagoe;
voyoz les ol/vYages
d.
MM.
Thomalins
&
Hertins: il y eo
a
mem~
quel–
qlles érincellcs daos nos coutumcs ,
voytZ
Coquille,
Q ooi qn'i l en foir, preCqlle dans I'efpace du fieele qui
fuivir l'abo lirioo de
l'efclavage
en
Enrope, 'les puiITan–
ces chrélíennes ayant ¡':lil des conqueles dans ces pnys
01\ elles on t clO qu'il leur éroit avantagcux d'avoir des
ercL1ves , onl permis d'en achetcr
&
d' en ,'eodre ,
&
not oublié les prineipes de
la
Na¡ure
&
du Ohriflia–
nifme , qui rendem tous les hnmmes égaux,
Aprcs avoir parcouru I'hillcire de
I'e{clavoge ,
depuis
1(m
origíne jufqu'a nos jours, \Jous allons prouver qu'i[
h!elTe la liberré de I'homme, qu'il ell contraire au droit
l1, rurel
&
civil, qu'il choq ue les formes des meilleurs
gOtll'crnemens ,
&
qu'enfin
il
ell ioutile par lui,meme_
La liberté de I'homme en un' principe qui a él': re–
<;u long-tems avaot la n3i(fance de
J.
C, par toures les
!ladons qui oot fait profeffion d. généroliré,
La
liberté
nat!!rcl/e
de I'homme , c'en de ne eonoolue aucuo pou–
" oir fouver3in fur la terre,
&
de u'erre point a(fujertie
a
l'autorit~
législative de qui. Que ce foit, mais de fui–
vre reulement les lois de la N ature: la liberré
dan,
la
¡ oeilt'
efi d' étre foOmis a un pouvoir législatif étahli
par le confemement de la communauté,
&
non pas
d'elre fujet
a
la fantaifie,
a
la volonré ¡nconllante, in–
cenaine
&
arbitraire d'un Ceul homme en particulier,
Cette liberré, par
laquell~
I'on n'ell point arTujetti
a
un
po~rvoir
abColu, en unie ti érroitement avec la con–
ferValion de I'homme, qll'c llc n'en
p~ut
erre fépat'ée que
par ce 'lui détruit en m2me tems fa confervation
&
fa
vie, Quíconque rkhe done d'ufurper un pouvoir abfo–
lu fur quelqu'un, fe met par-U en érat de guerre avec
lui, de forte que celui-ci ne P)!ut regacder le proeédé de
l'aurre, que eomlne un aneotat manifol!e conrre fa vie.
Eo elfe!, du momenr qu'un homme veut me foumet–
Ire omalgré m"i
a
fon empire, j'ai licu de prHumer que
li je
romb~
entre fes maios,
il
me trairera reIon fotl
caprice,
&
ne
fer~
pas fcrupule de me tuer, quand la
fantaifie I I en prendrn o L a liberté el!, pour ainfi dire,
le rempart de ma confervarioo ,
&
le foodemeot de
toutes les aurres choCes qui
m'app~rtiennent,
Aioli, ce–
lui qui dans l'éral de la narure, veut me rendre efcIa–
"c, m'autorife
a
le repouOer par loutes fortes de voies,
pour mettre ma perfonne
&
mes biens en [Qrelé,
Tous les hommcs
ay~ot
nalurellement une égale
li–
berté, on ne peut les dépoui lIer cle celte liberté , fans
qu'ils
y
a)'enr donné Iieu par quclques aéliollS crimi–
nelles . Certainement, fi un homme, dans I'élat de na–
lure, a mér1té la mort de quelqu'un qu'il
a
otrenfé,
&
qui en devenu en ce cas maitre de fa vie, cc1ui-ci peut ,
Jorfqu'il a le coupable entre fes mains, trairer avee lui,
_ &
I'employer
11
fon fervice, en cela
iI
ne lui fait au–
cun tort; car au fond, quand le crimine! trouve que fon
' fe lM'tlge
ell plus pefan!
&
plus facheux que n'en la
perte de fon exillence, il en en
f~
diepofition de s'ani–
rer la mort qu'il
der.re,en
rétifiant
&
defobéilfant
a
fon
nUltre .
.
Ce qui fait que la mort d'un criminel, daos la fo–
ciéré civile, ell une choCe licite, e'el! que la loi qui le
punit, a éré faire en fa faveu r , Un meumier, par e–
:temple, a joüi de la loi qui le condamne ; elle lui a
conferv é la vie
11
tous les in llans; il ne peut done pas
reclamer cantre eelle loi .
11
n' en Ceroit pas de meme
de
la
loi de
I'efclavtlge ;
la loi qui établiroit
I'efclava-
Ese
ge
feroit dsns tous les cas contre I'efclnve, eans
jamai~
erre pour lui; ce qui en contraire au principe fondumen–
tal de
toutes~les
fociérés,
Le droil
d,~
propriéré Cur les hommes ou fur les cho–
fes , fom deux droirs bien différens o Quoique tout
Cei–
gnenr dife de celui qui ell fO'lmis
11
fa domination,
atte
Pdt1 "". -In
eft
,¡
YII0;;
la propriéré qu'
iI
a fur un tel
ho me n'en poinr la meme que ceHe qu'il peut s'at–
tri ucr, lorfqu'il dit,
cetee chofe -¡¡, eft
,¡
mo;
o' La pro–
priété d'une chofe empOlte un plein droit de s'en fervir,
de la confumer,
&
de la détruire, foit qu'on y trou–
ve fon pratil, ou par pur eapriee; en Corte que de quel–
que maniere qu'on en difpore, on oe Ipi fait aucun
tort;
mais la meme exprellion appliquée
a
une perfonne, fi–
gnitie feulement que le feigneur a droit, exclufl vement
a
tout aurre, de la gouver ner
&
de Ini preferire des
lois , tal1dis qu'eo meme tems il en foumis lui-meme
il
plulieurs obligations par ruppol!
ií
cer!e
m~me
per–
fonoe,
&
que d'ailleurs fon pouvoir fur elle ell treS–
limiré,
Quelque grandes injures qu'on ail
re~(}
d'un hornme,
I'humaniré ne permet pas, lorfqu'on s'efl une fois ré–
concilié avee loi. de le réduire
ií
une condiliolJ Otl il
ne reOe aucune trace de I'égn lité narurelle de tous les
hommes,
&
par conféquent de le Irairer comme eoe
hete, dI)
11
on ell le maitre de difpoCcr
a
fa fnntaifie,
Les peuples qui om rrairé les .fclaves comme un bien
dont ils pou,voieot diCpofer
a
Icur gré , n' Otl! été que
des barbares.
N on-feulement on nc peut avoir de droil de proprié–
té propremenr dit fUf les perfonocs; mais de plus il ré–
pugne
:i
la raifon, qu'un homme qui n'a point de pou–
voir fur [., vi., pui(fc donner
a
un autre, oi de filO
propre confcnrement, ni par aucu ne convention, le droit
qu'il o'a' pas lui-meme, 1I n'ell done pas vrai qu' un
homme libre pui(Te fe vendre , La ven re fuppoCe un
prix; I'efclave Ce vendant, tous fes biens entrenr dal15
IR propriéré du maltre, Ainli le mnirre ne donneroi!
rien,
&
l'eCclave ne recevroil rien,
II
~uroit
un péeu–
le, dira-H,n, mais le pécule e(l aece(Toire
a
la 'perCon–
oe , La liberté de chaque citoyen en une partie de la
liberté publique: cette qualité , dans I'érat populaire, el1
meme une partie de la fcuveraioeté oSi la liberté a un
prix pOur celui qui I'achete, elle efi fans prix pour
ce
lui
qui la vcod o
La loi civile, qui a permis aux hommes le partage
des biens, n'a pu meme au nombre <!les biens une par–
tie des hommes qui doiveO! faire ce partage , La loi ci–
vile qui rrllirue fur les contrats qui couticnlleO! quelquc
létion , oc peut s'empecher de re(lituer COlllre un accord,
qui contient la lélion la plus énorme de tomes. L'e–
felavage
n'ell dOllC pas moins oppoCé all droir civil qu'
au droit n3turel, Quelle loi civile pourroir empecher un
eCclave de fe fauver de la fervirude, lui qui n'en poiot
dans la fociéré,
&
que par conféquent aueune loi civi–
le ne concerne?
II
ne peut etre rerenu que par une loi
de famille, par la loi du mailre. e'ell-a-dire par la loi
du plus fort ,
Si
I'efcltlvage
ahoque le droit naturel
/Ir.
le droit ci–
vil,
il
blelfe aulli les meilleures formes de gouverne–
rnent: il ell comraire au gouvernement monarchique,
Otl il ell fOt1V6rainement importan¡ de ne point abattre
/Ir.
de oe point avilir la nature humaine , Dans la dé–
moeratie, Otl tout le monde ell égal,
&
daos I'arino–
cratie , Otl les lois doivent faire leurs efforlS pour que
IOUI le monde foir aulli égal que la nature du gouver–
nemeO! peuI le permemc, des efclaves foO! comre I'e–
fprit de la con(lirution; ils ne ferviroient qu'
¡\
donoer
aux ciloyens une puilfauGe
&
uo luxe
qu'il~
ne doiveut
point avoír,
I
De plus , dans tout gouvernement
&
daos tout pays,
quelque pénibles que foieol les Iravaux que la fociéré
y
e~ige,
on peut tout faire avec des hommes libres, en
les eneourageant par des recompenfes
&
des priviléges,
en proporrionnanr les
travau~
11
leurs forces, ou eo y
fuppléaot par des machines que I'art invaO!e
&
npplique
fuivaO! les
líeu~
&
le befoia.
Voyet.-en
les preuv6s dans
M.
de MOOlefqu ieu ,
Enlin nous pouvons ajourer eoeore avee cel ilIonre
nureur, que
I'e{clavagt
n'ell utile ni au ma;tre, oi
a
l'efclave:
a
I' efclave , parce qu'il ne peut rien faire par
vertu; au ma;rre ,' parce qu'il eonrraélo avce fes efcla–
ves tomes forres de vices
&
de mauvaifes habitudes, con–
rraires
aUI
lois
d~
la Codéré; qu'il s'aceoLltume infen–
fiblemel1l 3 manquer
a
routes les vertus morales; qu'
il devienl tier, prompt, colere, dur, Voluplueux, bar–
b~re
o
Aíon