(
786
Ese
ils leur donnoient un froDt
&
une
~paUTcur
beaucoup
moins grands que les Grecs en général n'avoienr faie:
c'étoit l'ufage
re~u
parmi les Romaios pour la difpofi–
tion de \curs
_(,adronJ ;
mais ils n'y étoiem pas telle–
ment alfujeuis , que ¡üivane les circonflances ils ne chan–
geaITeDt cee ordr. ,
A
la batailte de PharCale ooos vo–
yons que Pompée, de beaucoup fupérieur en cavalerie,
joignit enfemble quatre turmes,
&
forma fes
ejeadrons
de quinze cavaliers de from fu r huit de hauteur ; ce
qui obligea Céfar , qui n'avoit que treme'trois turmes ,
ehacun. de treote hommes , de les raoger fur dix de
fron t
&
trois de hauteur , fuivant l'ufage ordinaire ,
L 'ufage de oe faire combattre la ca" alerie que fur
un
feul rang, a duré loog - tems en Europe daos les
premiers eems de notre mODarchie '; l'eCpece de cava–
lerie , les armes offeofi ves
&
défenfives exigeoient cet
ordr.: il a duré jufqu'au milieu du regne d'Henri
11.
qui vayan! les files de gendarmerie aifémene renverCées
par les
e[,adrol1J
de lances
&
par ceux de reiltres que
¡'empereur Charles
V ,
avoit créés, don na
a
notre ca–
valerie la forme quarrée , mai! avee une excefli ve pro–
foñdeur , Cee uCage , bieo que fuje e
a
mille inconvé–
niens, a fu bfill é en E urope depuis Henri
11.
juCqu'
a
H eori
IV,
fous lequel les
e[,,,<irom
de dix rangs qu'
ils avoiem au paravallt furent iéduies a huie, puis
a
li ~
raogs,
A
lors les compagoies formoiem aueam d'
ejea–
drons;
eltes étoient de quaere cems maitres,
&
les ca–
pieaines qui vouloient combattre
a
la eeee de leur com–
pagoie. De vou loiem pas partager le commaodemem en
la pareagealll : mais ces compaguies ayane depuis éeé
miCes ¡¡ deux eems hommes, les
e[,adronJ
eurem moins
de from
&
moins de profoode ur ; ils éeoiem encare
trop lourds,
&
ne fu rem réduies a
la
proporeion la plus
cooven3ble, que
10 1
fq u'on les enrégimenta fous L ouis
X II 1.
en
163S,
0 11
les difpofa Cous erais ou quatre
rangs de quarance ou de cinquame malercs chacun ; c'efl –
H
l'ord re que ootre cr valerie obforve enca re laujour–
d'hui,
&
c'ell en effer celui que l'expérienee
il
prou–
vé erre le meilteur , L es officiers les plus expérimen–
tés e(liment que
l'ejeadron
de cavalerie Cur erois rang s,
a
quarame - huir mai eres chacun , et1 préférable
a
eour
autre , étant le plus iufle dans fes proporeions; celui
de cel1l vingt .
a
quaranee mal tres par raogs , peut etre
bon quand les compagnies Cont foibles , parce qu'il com–
porte huit divifions égales , l' aorre peut eere diviCé ell
~~ ,
'
Quelques perConnes eependant fe [ont élevées eOll–
tre la méthode de former nos
e[ cadrom
Cur ero is rangs ,
&
ont Coueenu qu'il feroie plus avancageux de leur en
donner un quaerieme : quoique leur Cyll cme puiITe etre
appuyé de l'autoríté des G ullaves
&
des Turennes, qui
donnoienc a leurs
_[,adronJ
quatre. quelquefois meme
JuCqu'¡¡ cioq rangs de profondeur, il faor croire que
Ii
l'uCage de faire combau re les
e[,adronI
fur erais C3ngs
n'étoit pas effea ivement le meill eur, r Europe eociere
ne l'auroit pas adopté, ou oe l'eu t pas au moins toCt ,
jours conCer vé depuis,
,
D 'aueres an coneraire trouvent encore tra p de pro–
fondeur au¡
e[eadrom
diCpofés Cu r trois fangs ,
&
pré–
tendenr que l'ordre des
tfeadrom
en batailtc fur deux
rangs ell le plus avantageux
a
la cavalerie, eeU I qui
font prévenus de ce Centiment le Cout;ennenc, paree
que r ancienne cavalerie
&
la gendarmerie) qni Oll t fait
ji long-tems la principale force des armécs de Fran–
ce, nltoiene
a
t'enncmi
Cue
un Ceul rang , M ais que
conclure de-U? D ans ec s tcms reculés aUcun peuple ne
formoit fa ca valerie en
eje"drons ,
les ennemis n'avoiem
alors :. eet égard aueun avanrage fur nous ; d'aillcurs
eeue cavalerie écoit comporée de l'éliee de la nobleae
fran~oiCe ,
helDmcs
&
chevaux écoienr cou veres d'u ne
armure qui les rcndoienc preCque invulnérables .
&
qui
auroient donné une excemve peCanteur
a
des
e[ eadrons
ainfi compoCés: leur arme offen fi ve étoie la lance , qui
ne permeltoit pas non plus qu'ils combauiOc nc en
e{e,,–
drom ,
N 'auroit-ee pas éeé perdre fans néceflieé d'ex –
ceilens champions , que de doubler de pareils rangs?
D 'ailleurs on f.1ie que cetce cavaleríe fut touj ours bae–
tue lorCqu'elle cut a faire eontre une auere
difpoC~e
Cur
pluneurs rangs de hauteur,
L a. maiCon ,du roi combat
Cu~
trois rangs : compa–
rable Cans doute
a
tous égards
11
ceere ancienne cava–
lerie , elle lui ell de beaueoup Cupérieure pour la diCci–
plioe;
&
s'il y avoit un avancage réel de combaure
fur deu! rangs. ¡¡ ell aifé de peoCer que cet uCage eut
Ese
ée~
éeabli dans ce eorps, :. qui une longue
exp~riellce
a appris
i
toujours ,vaincre,
&
dOIH deux ranl\S paroif–
Cene loffire pour cela , Le premier des crois rang dlln
les
e[,adrons
des
gard~s-du- corps
en compoCé elHlere–
mene d'officiers;
&
quand
il
ne s'en trodve
pss
Cuffi –
Call1mene pour le eompteeer. on y admee les gardes qu'
on nomme
e
arabiniers ,
Si roo veut comparer na rre cnvaleric avec la mai–
fon du roi • on Ce croira forcé de lui donner pll; eÓr
fix rangs que erois: ce fO llt bicn les rn0mes almes ,
mais ce ne Cone pas les memes hommes ni les lIlémes
che l'auI ; la nécefti eé oblige pendnnt .la gil erre d'aJou–
ter aux bons caval iers des cavaliers médiocres,
&
mé–
me de mauvais . e'efl-a-dire des Jeuoes gens
00
d" jet¡–
nes chevaux non
e ~ erces ,
dont il n'ell pas pomhle de
lirer un grand lervice , S'il efl Ull moyon de remé–
dier
ii
ces d¿t'auts , ce ne peut
~tre
qu'en dOllnsne
il
ceue cavaledc la meill eure fonfle don e clle efl Cu Cee –
peible ; cite doie "ICe Colide , mais en
meme
terns faei –
le
a
rnouv oir :
&
pour cela
i1
fa ue que la haueeur de
l'c[eadron
Coie p,oportionnée
a
Ca longuellr, de maniere
qu'il n'oeeupe ni crop ni erop peu de teercin , L a di–
l"pofi tioo de
l'ef,,,dron
Cur erois rangs en lans conrredil
la plus propre
11
réunir ces avanlages: on efpere le
dé–
monerer, en Cuppofant [OOJours que les
e[cadronI
G(!L–
veoc élre de cem vingr
a
cem quarante-quatre hum–
mes; car s'i ls éeoieue de cent
&
au-delTus de ce nom–
brc, il feroit néceITaire de ne leur donncr que deu x
rangs,
L e terrcin qui daos un champ de bueaille eoneiene la
cavalerie en
ejeadrom
diCpoCés Cur trois rangs , en déJ"
d'une éeendue trcs- confidérable, . Si on De doonoie plus
qu e dell X rangs a ces
_{,adrom ,
on feroie obligé de
prolonger
la
ligne d'un eiers ; cela efl evident,
Qui ne ,'oit d\lO premier conp-d'CEil combien une pa–
reilte difp ofi tion entraine de diffieullé ? car en fin quand
il Ceroie poflible de trouver pour toutes les occafions
d~s
plnines alfe', valles pour former (llr deu x ra<1gs dcux
lignes de cinqu30ce
efcadronI
ehacune ( nombre aujonr–
d'hui le plus ordina;re dans les armé"s ) , que d'i neon–
véniens ne réCu lee-e- il pas de la trop grande éeendue d'un
champ de baeaille ,
011
le général ne pou vao e juger de
toue par lui-m&me. !le rauroie donner des ordres :\ pro–
pos
(a)
>
L es Cecours arrivent erop eard , les momens
Cone précicux a la gueree;
&
d'ailleurs quelle apparen–
ce que des ailes eompoCées
d'eJi:adronI
formés Cur deux
rangs puiITeot eenir eontee le choc d'aulres
ejeadrons
plus fores d'un rang ? Ce Coot les a¡les qui, comme
<lO
Caie, décident prcf'q ue !Qujours du Core des baeail les ; dé–
[luée de leur fecours , l' illfamcrie ell bien-tlle príCe toue–
a-la-fois_ en Ralle
&
en queue par la cravalerie enue–
mie,
&
de front par l'int3llterie ;
00
ne Cauroit done
lrop rapprocher des yeux du gélléral la cavalerie;
&
la meilteure maniere de le faire, ell d'en former les
_fen –
drons
fur trois rangs;
lo
polle qu'elte occupe u'en
elt
déj ~
que trOp éloigné: d'ailteurs res eomb es Com vifs ,
de peu de durée,
&
preCque roOjours Mei fi!s,
Le
gtE–
néral Ceul par Ca préCeuce ell en étae de parer
a
mil le
accidens que toute la prudence humaiue n'.uroit pu pré-
voir .
-
L a erop grande éeendue d'un
ejeadron
rend Ca mar–
che flotance
&
inégale ; Ces mouvemens Con e moins le–
gers
&
plus diffi ciles ;
il
efl fore a craindre qll'jl
ne'
s'ouvre ou qu'¡¡ ne Creve par quelque endroie ; alors un
tel
e[eadron
ell vaincu avaoc que d'a voir combateu,
Sa
vérieable force cOllfille
a
éere égalemene Cerré de
tou.
tes pares . mais
Ca~s
gane; I' union en
do~t
etre parfai–
ce : ear , comme le remarque !'vl onteeuccoli, " [Out
" l'avamage ¡¡ la guerre confi lle
:i
former un C{lrps fo -
lide , fi fcrme
&
fi impénécrable , qu'en quelque en–
" droit qu'¡¡ foit OU qu'¡¡ aillc, ¡¡ y aerete l'en nemi
" comme un ball ioll mobile .
&
Ce d'éfende par loi–
" meme ".
Les mouvemens de
l'c[,adron
Cur deux rn ngs ne pell–
vem ecre que fon lenes
&
fore difficiles
:i
cxécueer ; il
ue fam pour I'arreeer, ou au moius pour retard« con–
fi dérablemem fa marche . qu'ull fa lTé , un ravin. une
haie, une hauteur ou un ruiITeau . qui fe rencon eren e fur
Ca route; pl us l'eCpace de eerrein qu'il doie pareourir re–
ra élendu ,
&
plus il y a líeu de préCumer qu'il erou–
vera de ces obllad es ¡¡ vainere; obllad es bien moills
a
craindre pour
l'ejeadron
fu r Irois rangs , qui peu e pl us
aiCémenr les éviter ou les I'ainere par le peu d'étendue
de fon frout ,
D ans
.~,,)
MIli'I' eft poft
.,j'/I>
piltra fer... " pr-lidia
~"am latilt~
l1/ili(em
ffargm ,
Ve~et,
lib,
lI~,
cap, xxvj,