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Ese

que nucun de les 111embres; en retraneher un,

e'e(l

l'al1aiblir, parce que e'e(l dans I'union de IOUS que ré–

fide lOule fa force,

ti!

que c'dl celle union qui rcfpe–

Elivement fnit la sOrelé

&

le ¡¡,Otien de chaque mem–

bre. Dans la comparairoll que fait Iphicrale d'une ar–

mée avec le eorps humain, ce génétal alhénien dit que

l. cavaleric lui tieut

liell

de pié,

&

l'lnf~nterie

legore

de main; que le eorps dc balaille forme la poitrine,

&

que le général en doit clre regardé eomme la l/!te.

Mais lans s'arreler

11

des comparairons,

iI

fuffit d'exa–

miner comment on dirpofe la ca"olerie lorrqu'on Vel1t

faire

a~ir,

pour fenlir I'élroile obligalion d'cn elre pour–

va . C'en elle dont on forme la tele, la queue, les

flancs; elle protege, pour aio!i dire, toutes les autres

parties, qui

¡¡lOS

eUc courroient rilque

i\

chaque pas

d'~tre arretées, cou pées,

&

m~me

el1veloppées; s'il

e(l

que(lion de mareher, c'e(l la cavalerie qui alSare

In

Iranquillité des marches, c'e(l

a

elle qu'on cOllfie la

surelé des camps, laquelle dépend de fes gordes a\'all–

cées; plus eUe fin nombreule,

&

plus fes gardes ¡eronl

m~llipliées:

de-la les pa[rouilles pour le bon ordre

&

con[re les rurprircs en Ceronr plus fréqueOles ,

&

les com–

nicalÍotlS mieu! gardées; les camps qui en dcvicndrlln[

plus grands, en (eront plus cummodes pour les néeef–

lil':s de la vie; ils pourront comenir des eaux, des vi ·

vres, du bois,

&

du fourrage, qu'on ne fera pas obligé

de faire \'Cnir

iI

grands frais avec beaucoup de peine

&

bien des rilques .

On PCU[ coul1dérer que de deus armées, celle qui

fera fupé'ricure eu cavalerie fera I'oftenllve, elle agira

toujours I'uivant I'opporruniré des [ems

&

des lieux,

elle aura 100Jours ceHe ardeur dOI1l on ell animé quand

on aHaque; ¡'autre obligée de fe lenir fur la défenfive,

fera [oOjours eonrrainle par la néceffi[é des circon(lao'

crs , qu'une groíTe ca\'alerie fera nalere

a

fon deravan[age

¡¡

chaque momenr; le roldat fera lOajours furpris , dé–

couragé, il n'aura mrcmen[ pas la mcme confiance que

J',l[aquanr. Lorfqu'one armée fera poorvlte d'unc uom–

brenfe cavalerie, les dé[achemens re feront nvee plus de

facililé; IOUS les Jours rorriron[ de nooveaux panis, qui

fans ceíTe oblédal1l I'ennemi, le generOn[ dans roules

fes opérations, le harceleront dans fes marches, lui en–

leveron! fes délaehemens, les gardes,

&

parviendronl

enOn

a

le dé[rnire par les' M[ails, ce qu'on ne pOllera

jamais erpérer d'une armée foible en cavalelÍe quelque

forre qu'eUe roi[ d'aillcurs; ao conlraire rédui[e

a

re

tenir eofermée dans un camp d'ou elle n'ole fonir, elle

ignore [OUS les proje[s de I'eonemi, elle ne lauroi[ Joüir

ck rabondance que procurem les convois fréquens, on

les lui enleve tous; ou s'il en éehappe quelques-uns, ils

n'abordem qu'avec des peines iDfioies.

C'e(l

la cavale–

rie '1u i produi[ I'ahondanee dans un camp; rans elle

POilll de s(\reté pour Ics con vais :

iI

fau[ qu'a la Ion·

gue une arm!!e manque de tout; vivres, fourrages, re–

crues , thréfors, anillerie, rien ne peut arriver,

la

ca\' aleric n'en arsOre le IraOrpOr!.

Les ercorles du général

&

de fes lieutenans font au

m

de

1011

rtíTorr,

&

c'e(l

elle feule qui doi[

~l(e

chargée

de celle partie du lervice. La gueere fe fai[ .. I'ccil.

Un général qui veul receonnoltre le pa-ys

&

juger par

lui-meme de la po!i[ion des ellnemis, rirqueroi[ Irop de

le

faire eICO[[er par de I'infamerie; ou[re qu'il ne poor–

roi[ aller ni bien loin ni bien vlte, il fe memoi[ dans

le danger de re faire eouper

&

enlever, avant d'avoir

apper,u les [roupes de eavalerie enuemie chargées de

cerre opéra[ion, Le reul pani qu'ai[

a

prendre un gé–

lléra! , s'il manque de cavalerie, c'e(l de ne pas palrer

les gardes ordinaires: or que peut-on anendre de celui

'1ui ne pouvant conno;[re par luí-meme la dilpolilion

de I'ennemi, ne rauroil en jugcr que par le rapporl des

¿fpinns?

&

le moyen

qu~

fes opéralions puirrelll cne

bien dirigées ,

fi

faute de cavalerie il ne peut ni prcndre

langue, ni en,voyer

a

la découverle, ni reconnoltee les

lieU K?

La

vl[eíTe, comme le remarque Montecucco li,

e(l

bonne pour le recre[, parce qu'elle ne dOllllC pas le

tems

de

divulguer les deíTeins; c'el! par-Jil qu'on faili[

les mamens ,

&

c'e(l

cerre qualilé qui diCliugue parricu–

l ieremenl la eavalerie ; promp[. :\ re porrer par-tou[ ou

fon fecours e(l nécelfaire, on l'a VII fouven! rélablir

par fa céléri[é des affaires que le moindre retardement

auroi[ pti rendre deCerpcfrées , La vivaci[é la mel daus

le cas de protiler des moindres derordres;

&

(j

elle n'a

pas toujours I'av antage de vaincre elle a en re relirant

celui de

n'~[re

jamais [o[alemctH

~aim:ue,

La viétoire,

lorfqu'ellc e(l I'ouvrage de la cavalerie , e(l lOujours

Ese

complete; eellc que remporre l'infaDlerie f¿ule, oe I'eft

jamais.

La guerre

e(l

pleine de ces occafions, dans lefquelles

on ne iauroit Cans ril'que aecepler le comba[ ,

JI

en

elt

d'aurres, au cOlllraire, OU I'on doit y forcer,

&

c'elt

par la cavalerie qu'on e(l le maltre du choix.

Une armée ne peut re palrer de vivres, d'hÓpilaux.

d'arlillerie, d'éqllipages;

iI

fau[ ,du fourrage pour les

chevaux deClinés

ii

ces dilférens uEtgcs,

iI

en faur

pour ceUl drs officiers généraux

&

parriculiers;

&

s'il

n'y

a

poin[ de cavalerie qui roit chargéc du foin d'y

pourvoir, I'infamerie ne pourra reule aller un peu loin

fairc ces fourrages;

elle

n'ira pas inlerromprc ceu" de

I'eonemi, lui enlever fes fourrageurs; la challlc qu'eUe

formeroit ne reroi[ ni al[ez é'IClldue pour embraíTcr

ll:l

[erre in ruttiran[, ni alle7, épaifTe pour loulenir I'impéruo–

lité du ehoc de la cavalerie ellnemie.

Pour peu que I'on confidcre la variélé des opéralions

d'ulle arrllée,

&

I'é[endue de

l1

befoins, on ne peue

dire que I'infanterie foil reule en

ú:¡¡

d'y lumre .

Dans la guerre de plaine

&

daus toures les oe:a–

fiOllS, par exemple, qui exigent un peu de céléri[é,

&

qui rom arsl'"émenr tres - fréquenrcs, ,peul- on s'emp/:–

dter de convenir qu'elle !le roil d'un" grande néceffile

ElI-il queO ion de Iraverrer U!le riviere

a

la nage o

3.

gué? c e(l la eavalerie '1ui facilile le paíTage en rom–

pan[ la rapidiré de I'eau par la tarce de fes

.Jef/dronl,

ou parce que chaque cavalier peu! porter en croupe uo

fa nraffi n . Si -I'o!l veu[ pré¡c,mer un grand fI'OOl, li I'on

veut déborder l'ennemi, I'envelopper, c'c(l par le mo–

yen de la cavalelÍe qu' on

le

fail, c'

di

en

dé[ach~llt

louvcm des rroopes de cavalerie ql!'oll mailllienl le

bOIl

ordre !i néceíTaire

a

une armée; elles cmpechcnt ies

derer[eurs, les maraudeurs de forrir du camp; ce rom

elles qui "eillent

11

ce qu'il

Il'y

entre poin[ d'efp:oCls ou

autres gens 3uffi d.ngereu x,

&

'1ui procurcnr

au~ P~ l' fans la sOreté chez eux,

&

la liber[é d'apporrer de. vi–

vres

3n

C3mp .

Si

1'00

exceple les liéges qui r01l1 des opéraliolls

auxquclles on

ne

peut procéder que len[cmen[,

&

pOllr

ainfi dire pié

¡¡

pié, on ne trouveca peu[· /hre poin! d'au–

tres occafions

a

la guerrc qui !le demande de la dili–

genee,

&

conféquemmenl pour laquelle les rervices de

la cavalerie ne foien! [res-avamageux:

&

d'ailleurs per–

fonne n'ignore que dans les tiéges, la ca\'alerie n'aie

un fervice qui lui roi[ uniquenJelll affefté ; al) l' a va

au dernier fiége de Bcrg-op-zoom faire res. fOIlElions ,

- &

parrager méme crlles de I'infanterie. Ce o'el1 pas le

reul exemple qui prouve qu' elle el1 capable de fervir

Ulilem~nt

en mellanl pié

a

lerre,

Le premier rervice

de

la cavalerie dans les !iéges,

&

le plus imporralll,. e(l celui de I'inve(lilremen[ de la

ville qu'on veu[ affiéger avanr que l'enneUli ail pO y

faire entrer du fecoues; vcu[-on, au contraire, recourir

une ville menacée d'un fiége, ou mC-ene qui en affié–

gée?

c'e(l

au moyen de la cavalerie. Le grand C a ndé

nous en fourni[ un etemple dan

s

le ferv :ce qu'elle lui

a rendu en pareille occalion; il s'agiífoi[ de f:tire

Cll–

[rer du fecnurs daos Cambrai que M. de Turenne [c–

noil a(Jiégé,

le

[ems preíToi[ : le prince de Condé ral–

lemble

a

la hale dix-huit

tfcadrom,

re mel

:l

leur [,,–

le, force les gardes, fe fait JOur jufqu'

a

la conrrelear–

pe, i

1

oblige M. de Turenne de lever le fiége. Ce fut

un feul détlChement de cem chevaux qui en quelque

Corte a donné lieu au dernier liége de Berg-op-loom,

!i¿ge

11

jamais glorieux pour les armes du Roi,

&

pOllr

le g':néral qui y

a

commandé; car

iI

e(l

l\

préfumer

que le fiége ea[ élé différé, ou que peul- erre (In oe

l'dl[ pas enlrcpris, ti les grandes gardes de cavaleric

qu'avoient en avant les ennemis, euíTent [enu aíTel d"

[emi pour leur donner celui d'envoyer leur cavalerie ,

&

enruite le rene de leor arenée qui élOi[ dG l' atllre

c(llé, s'élablir elllre la ville

&

nOIr" camp: mais ces

g~rdes

liren[ peu dI: réliClance; uóe parrie fUI enlev¿e,

&

le rene pri[ la fui[e .

La c3\'alerie n'en pas moins oéceíTaire pour la défen–

fe d'une place; !i des alliégés en manquoien[,

i1s

ne

pourroicllI faire de lor,ties, ou leur infanterie courroit

rir'lue en lorrant de fe faire couper par la ca\'nlerie des

enneenis .

Un é'[al dépourva de ca valerie, pourroi[ peu[ - élre

garder pour un [ems fes pInces avee ra feule infame–

rie; mais combien en ce cas ne lui en faudroit-il pas?

&

que lui ferviroienr res pInces

(j

I'ennemi, nu moyen

de ra cavalerie, pélle[ruit jurque dans le cccur du ro–

yaume?

La Icvée

&

I'entretieo d'un corps

de

cavalerie enrmi·

neor