BR'O
choix
d~s
Dourriccs, on évireroit ou on éloigneroir
la
ph1pnrt des maladies qui tourmemeot li cruellement I'en–
{ance, maladies d'ou provienr néceilairement
la
mau–
vaiCe qualité des dents , q ui prépare aux eofans un en–
cha'nement de douleurs pour toute
la
Cuite de leur vic.
La enrie elt !'effet ordinsire de
I'¿rofion;
il
dI cepen–
dant reflraint
a
certain'es circonflnnces: la qua lité des
dems, Icur plus ou moins de fOlid ité, les impremons
plus ou moins fo rtes que
I'lrofion
a faites,
&
!'arran–
gement des dents, donoeur plus ou moios lieu
¡\
la ca–
rie; car celles qui Coot Cerrées, mal eo ordre,
&
di–
fpoCées de maoiere
¡,
releoir cectaines ponions de limoos,
ou les refles de quelqUtS alimens acres ou acides , y
font conflamment les plus fuietres. Quand ces diCpolí–
tions n'oUt pas lieu, fi
I'irofion
n'elt que fuperficie lle ,
fes impremoos peu prof0ndes (Curtout 'ti les denls en
fom exemptes, ou foiblement atteimes dans leurs partíes
latérnles), elles retiennent difficilemenr ces panicules
de limon ou d'alimens qui les foot carier. Si l:i carie
vient
a
s'y former, elle
f<ra
bien moios de progres,
principalemeDt fur les grotres molaires
&
Cur celles qui
remplacent les molaires de lait, pourvil
né~nmoins
qu'
on ait en I'attentioo d'empecher la communicatioo des
dents de lait cariées fur ces fecondes dents.
M .
Bunon,
11
la premiere inCpeétion d'une deot mar–
qu ée
d'lrojion ,
difoit avec certilUde, en Cuivaot les prin–
cipes
&
le tems de la dentilion, que la perfonoe avoit
eu uoe maladie
11
lel age, parce que Ces obCervalioos
lui avoient fail conno¡lre que
l'lrojion
étoil toOjours
\f)le afreétion du germe de la deo l, par une maladie
- furvcnue dans le lems
qu'ell~
étoit encore daus l'alvéole.
Cela ell d'une graode mililé pour la pralique: aux e–
:xemples que l'aureur eu a donnés dan s fes
deu~
lrailés
fur les ma ladies des deDls, j 'eo ajoillerai un qui me re–
garde perConoellement. La carie d'uoe fecoode pelile
m olaire de la ma choire fupéricure, m'obligea d'avoir re–
c nurs
a
M . Buolln: avant d'eo faire l'exlraélion,
il
me
dir que cetle dent avoit fourrert de
l'érojion,
&
que la
carie avoit été un effet de l'altératioo
de
la furface
émaillée de la deot;
il
ajoilla que les dents fe for–
m ant ordinairémeot par paire, il apprehendoit que la
pareille du cllié oppofé n'eo fal pareillement altérée;
il
avoil raifoD,
&
par le moyen d'uoe petite foode
il
m e tit feolir que malgré fa bOOlé appareole il y avoit
uo conuneocement de corrofion .
11
me cooCerva cette
d <nI, eo eolev3t1l au moyen de la lime la carie qui o'é–
toir que fupedicielle,
&
qui continuant
~
faire du pro–
gres, ne Ce f<roir manifeflée que par des douleurs cruel–
l~s ,
doot I'hlraétion de la dem auroir élé ruoique re–
mede.
L es limes qui fer veot
~
détruire les caries fuperficiel–
les, fom gravées,
Planc.
XXv.
lig.
8.
(T)
*
EROTIDES
ou
ERO'flDIE S, adj. pris
fublt
(M)'eh.)
feres
&
jeux inllilués en l'honoeur de
l '
Amour. Les Thefpiens les cé lébroient lOUS les cinq
:lOS,
avec magoiriceoce
&
foleooilé .
E
RO T I Q
U
E,
chan[on , (Polji•. )
.Cpece d'ode
anacréo nrique, dont l'amour
&
la galaolerie fourniffent
la maliere , R ieo 'o'ell plus coOlmun daos nOlre lan–
gue que ces Cortes de chanCons,
&
1'00 peur aCsOrer que
nous eo avons de parfailes. Nous voulons que les peo–
fées en foienr firres, les CeOlimens délicats, les images
douces, le lIyle leger ,
&
les verS faciles. L a [ubliliré
des rétlexiolls, la profondeur des idées,
&
les lours
trop recherchés y foot des Mfauls; I'efpril
&
' l'art o'y
doiveol point parollre, le creur feul y doit parler . La
chanCoo
¿roei'!ue
tire eocoré uo grand agrément des. ima–
ges,
&
des faits mYlhologiques que l'auteur y falt ré–
pandre avee goOt. C'efl me me dans la délieateffe de
lcurs rapports
&
des alluflons, que coofifle priocipale–
ment la tioelfe de fon art.
U
oe fiétioo ingéoieuCe qui
ralrembleroit tout cela fous un feul point de vue, reo–
droit uue chanCoo de eetre efpeee beaucoup plus iotéreC–
fante, gue éelle doot les penfées délachées n' auroient
pas certe intime liaiCoo . Quelques-uos de nos pocles ont
eu le laleor de réuoir loutes les graces donl nous ve–
nons de parler,
&
nous ont donné des. chefs-d'reuvre
en ce genre.
/frtide de M. le eheva"er
DI!
J
A
U–
e ou
R T.
EROTIQUE
(MI/ancolie.) Voya:.
ME' L AN CO-
1.1E.
E
R
o
T
r
QUE, adj.
(Medetin•. )
de
1/. ' ,
amotlr,
d'ou a élé formé
iló~",,;
c'elt une épilhele qui s'ap–
plique
~
tout ce qui a rapporl
a
l' amour. des
f
~r.es.:
on I'employe paniculieremeor pour earaéténfer le délr–
re, qui efl cauCé par le déreglemem, l'exees de l'
ap.-
ERO
773
pélit eorpore!
¡¡
eel égard , qui fait regarder I'objet de
cene pamon corrime le fouverain bieo,
&
fair Couhailer
ardemm.ntde s'uoir
il
luí; e'ell uoe eCpeee d'affeélion
rnélaocolique ,
u~e
"éritablc maladic; e' efl cellc que
Willis appelIe
croto-mania ,
&
Seonen ,
amor ;nfa"m.
00
di/lingue l'amour ioCeoCé d'.vee la fureur uléri–
.ne
&
le Calyriafis, qui fom 3Um des exccs de
e~lle
p.C–
lion , en ce que ceux qui [om ntfeflés de ces deroiers
Olll
perdu lOUle pudeur, au lieu que les amoureux en
ont encore, Couvent mGme aecompagoée d' un fe
III
i–
mem tres-rcfpeétueux, quelquefois déplacé .
Le délire
iroti,!"e
a . différens degrés; quelqucs-uos _
de ceux qui eo
[0 0[
affeétés ai menl pamoooémeot un
objct, donl ils ne peu vent pas fe proeurer la iouilranee ;
cependaot ils canfervent la raiCon,
&
felllcnr parfa ile–
m .cot I'inulililé de Icur pa(fioft; ils avoüen r leur égare–
meot fans pouvoir s'en corriger, parce qu' ils Com por-
tés malgré
eUK
a
s' oceuper de l' objer de leurs defirs
impuiffans, par la cauCe de leur mélaneolie amoureuCe
( '/Joye::,
M
R'L
A N
COL II!
en glnéral):
ils éprouvent
I
toures les fuiles de cene maladie, nc peo[eot oi
11
mao–
ge,' ni
¡¡
boire, ils refufenr de fubven ir aUI beCoins les,
plus prelrans,
&
ils périlrem, en Ce voyant périr, faos
pouvoir fe défendre de I'aff'eétion d'efpril qui les emrn¡-
nc nu rombeau. D'aulres rcnement cene paílion d'une
maniere eocore plus flcheuCe; ils Conl agités, lOllrmen-
lés jour
&
nuil par les ioquiétudes, les. ehagrins,
la
triflelTe , les larmes,
la
jaloulie, la eolere m eme"
&
la
furcu r, fenlimens auxqucls ils Ce livreor en réflechiffant
fur leur malheureufe pamón ;
&
il arri"e Couveot qu'
iLs
perdent I'efprir
&
qu'ils Ce dooneOl la m ort
l~rCqu'ils
de–
feCpereOl de pouvoir fe fatisfaire ;
&
au eonlraire lorf–
qu'ils s'imagioeot 'lu'ils Cerom heureux
&
que leurs de–
firs
Cerool remplis
¡,l
ils Ce lailreol allcr
11
des felll imeos
de eOllleOlement , oe joie immoderée aecompagnée de
g
ran.dséclals de rire , lorCqu'ils fom Ceuls;
&
quand ils
fe lrduveot anc d'aulres, ils lienneot
a
ce fujel des pro–
pos Jxrravagans: ils s'expofeot fouvenr
a
des dangers,
dans (l'eCpérance de merlre le comble
a
leur booheur.
On lrouve uoe Ires-belle deCcríplioo des efle lS de I'a–
m our excemr daos Plaule,
in cijlell. all. ij. f<en.
I.
divers aUleurs en om aum donoé de tres-exaétes , tels
que Paul Egioele,
lib. 111. de
re
medid,
C.
xvij.
Ga–
lieo,
lib. de pr.ecogn. ad poflh. cap. '/Jj.
V alerc-Ma–
xime, AmalUs Lulilanus , Valeriola, Seooert,
&c.
On
trouve daos Tulpius un eJemple
d'lrotomanie,
qui avoit
jerré le malade daos la ca(alepfie: Maoger fait mention
d'un amoureux phrénéríque avec fiene violente.
L'omour demefuré oe s'aononee cepeodam pas tou–
jours par des fignes évideos,
il
fe rieol quelquefois ca–
ché daos le eceu r; le feu dom
il
le brOle, dévore la
f~bflance
de celui qui ,efl afleété de ceue pamon,
&
le fair lomber dans uoe vraie confomptioo: il el! dif–
ficil e de COIIDoltre la cauCe de tou s les mauvais efrers '
qu'elle produit en filenee. TOUl le monde fa ir comment
E rafi flrate conout l'amour d'Amiochus pour Slralonice
fa ' belle-mere; eo louchant le pouls
~
l'!lmant eo pré–
fence de I'objet de fa paffi on
1
l'émOlioll lrohil Coo fe–
cret: on peut de m eme déeouvrir la vérilable caufe d'u–
ile m aladie produile par I'amollf , 10rfi¡ll'on foupc;onne
ceue pamon, en pnrlsnt au malade de lout ce qui peut
y
avoir rapport,
&
de la perCoo oc que l'on peut eroi–
re
y
avoir dooné lieu . Le changemeot' Cubil du pouls ,
l'ioégalilé, l'alrératíoo des pulCalloos de
l'
artere qui fe
font fenl ir alors déeeleut infailliblemem le feeret de l'a–
me, Cur -lout lorfqpe le pouls devient lranquille apres
qu'on a changé de converfalion .
On voit par lout ce qui vienr d'etre rapporté , tous
les defordres que produiíeol daos l'éeonomie Rf\imale la
folie de l'a mour ; elle conllitue par eoolequent uoe
Cor–
te de maladie lrcs-dangereuCe , fllr -lOUl 10rCqu' elle clt
portée
a
un certain
de~ré
d'exces ou les remedcs 1110-
raux , c' elt-l1-dire la miCon, les réflexions, la phi10Co–
phie, la religioo oe fool d'nucun
Cecollt~,
tous autres re·
m edes élaor elOployés preCqu'¡¡ pure perte dnos eeue af–
feétion. On peur cepeodant tenter l'<lff'er de ceux que
la Pharmacie peut ,fouroir de plus con veoables
11
reodre
le calme
:l
I'efprit, en appaifaot I'agilaríon des humeurs;
rels font les rafra1chilralls ,
les~ouci(f.1ns .,
comme le
lail, les ému llions des femell ees froides, les liCaones.
appropriées, les baios, les anodyns : les préparations de
plomb mifes eo Uf.1gC avec prudeoee, peuvent aum pro–
duire de bons efrels , comme étant propres
1\
eogourd ir
I'appélir vénérien; 0 11 doil accompagner ces remdes d'u·
ne diele lres-Cevere , les f.1ig nées
&
les purgalifs peu–
vem aom rrouver place dans ce trailemem, Celon les
différemes indicalions qui fe préCelllenl, li¡ées de l'ftge,
•
du