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EPO
naire dI' Ja génératioD,
&
les autres fans l' unioD du
m~le
&
de la remelle. Jci Sextus s'élend fur ces pré–
te.ndue généralions fpontanées, que la fa ioe phyfique
:a
entiere ment bannies . Quant
a
efUX qui viennent par
¡'aceouplement des fexcs, eontinue-t-il, les uns viennent
.d'animaux de
m~me
,cfpece, ce qui e(l le plus ordinal–
re; d'au tres naiiJem d'anim aux de ditférente efpece,
c omme les mu)els ; les uns naiJTelll vivans
de~
animaux;
.d'aulres forteor d'un .reuf, comme les oifeaux; d'autres
font mal formés , comme les ours, Aioli
iI
ne faut
pas dooter que les diverfi lés
&
les différences qui fe
,rouvent dans les génér;ltioJls, oe produifent de gran:
ces antipathies parmi les aoimaux , qui fans contredlt
lirent de ces .diverCes origines des tempérameos lout-a–
fait différeos,
&
une grande difeordance
&
contrariété
les UDS a J't'gard des ;lutres . Le phiJoCophe fceptique
• "maffe des exemples, qui juflitient ce qu'il a avancé;
'd'otl
i)
coneJut ainli; fi les memes ¡:hoCes paroiffetlt
.d ifterentes
a
,cauCe de la diverltté des animaux, il e(l
vrai que nous pourrons bien dire d'un objet quel il nous
paroit; mais nops nous en tieJldrons
a
J'¡poque
,
oous
demeurerons eu fufpens, noos oe déciderons rien, s' il
s'agit dI' dire quel
iI
efl véritablement
&
naturellement .
Car enfin nous ne pouvoos pas juger eotre
DOS
peree–
plions
&
celJes des autres auimauJ, leCquelles COnt con–
formes a la nature ,des chofes;
&
la raiCoo de ceja ,
c'efl que nous fommes des parties diCcordaote s
&
iOlé–
reflées dans ce
proc~s,
&
qUe nous oe pouvons pas
~tre
jugés dan s notre propre
cau.fe•
Le Cecond,
4"
}¡,
diff!re¡;ce ,dn hommeJ.
Quand
nous accorderioos gu'il fau t s'eo tenir au jugemeut des
hommcs plali)t qu'iI celui d,es animaux , la Ceule dif–
férence qui ¡egne entre les hommes, CutEl pour main–
Jeoir
I'!poque.
N ous Commes compoCés de deux cho–
fes, d'un corps
&
d'une ame; mais a l'égard de ces
deux chofes, oous fommes différens les UDS des aUlres
eo bien des manieres: du cÓté du corps, la figure o u .
conformation,
&
le tetnpérament, varita!; Sexlus en
allegue quantilé d' exempJes :
&
quanl
a )'
¡¡me
/
une
preuve de la différence preCque infioie, qui fe trouve
entre les efprit s des hommes, c'eft la con/radélé des
fentimens des dogmatiques en Joutes choCes,
&
[ur-tout
.dans la queflion des chofes qu'oo doit évi[er ou re–
chercher. Or, ou nous crpjrons tous les hotnmes)
<)U
nous en croirons qoelqucs - uns . Si nous vouloos les
croi re
[OUS,
npus entreprendrons une chofe impotTible,
&.
nous admeJllons des contradiél:ions;
&
[¡
nous eo
croyons [eulement quelques - uns, auxq uels donneroos–
DOUS la préférence? Un platooicien nous dira qu'i1 faut
s'eo rapponer a P laton, un épicurieo a Epicur.; mais
c'efl précifémeOl
celtecootrariété qui nous perfuade
d'en demeurer a
r.po,!,,,,
'
L e troifieme,
d. la
~omparaifon
des DrgantI des
¡ms.
Nous ne fommes point certains fi les obJets qui
fe préfenrent
.a
nous revelus de ccruines quali[és, n'oot
que ces feules qualilés, ou pl81ót
Ii
elles o' en ont qu'
une,
&
fi la diverfité apparenre de ces qualités ne
v ient point de la différente cotifli[u[ion de nos organes,
ou enón s'ils n'ont poiot plus de qualités que celles qui
nous paroiffent, quelqu'une de ces qualités pouval,t ne
pas tomber [ous nos feos . Sextos n'a fait qu'ébaucher
la matiere des
f~DS
de leurs divers rapports
&
de leurs
erreurs; au Iicu que Malebranche, daos foo excellente
ruh.rche d. la v l rieE,
I'a preCque épuiCée .
L e
quatrieme,
dn circonflances.
Par ce terme, dil
Sextus, oous eotendons les habiludes, les difpootions,
l'!.
les conditions diftérentes . Ce moyen confifle a coo–
odérer quelles foot les feo fatioos
&
les perceptions d'u–
ne perConnc, conformes ou non conforJ]1es
a
fa natu–
rJ! , daos la veille ou dans le fommei), dans les difié–
rens áges de la vi., dans le mouvement ou dans le re–
pos, dans la haioe ou daos I'amour, quaod elle a fa im
ou qunnd elle eO
ratrali~e ,
quaod elle a de certaines
difpootions ou hab ilUdes, quaod elle efl dans la con-
" fiance ou ' daos
13
crainte
1,
dans la trifteffe ou daos la
joie. 1I eft conflant ,
&
Sextus le prou
ve
al) long, que,
fuivao t ces différemes difpofi lions, les hommes font tan–
tÓt dans un cerlain élat, tamÓt daos un autre . A infil'oo
peut dire facHemen! commeot un objél eft
apper~i\
de
cbacun; mnis il ne fera pas également facile de prooon–
cer .quel peut etre réellement cet objet. Pour trouv er
un juge recevable qui décidar eOtre ces comrariétés in–
tinies, il .
fau~ r.oil
trouver un homme qui ne fU t dans
aucune dlfpohuan, daos aucune circonOaoce: mais c'eft
u ne fuppotiliao impoffible. Tou t homme efl lui·meme
une partie diCcordante ; tout homme eft du oombre des
chofes doO! on difpule .
EPO
Le cinquieme,
do fittlations, dtI diflan,,!,
&
át1
Jieux
.
Selon que ces relations foo t différeotes, les me–
mes choCes paroiffen t di..cr[ement. Un méme porti–
que, fi on le regard,e par Ilne <les
eHr~mités
de Ca
100-
gueur , parolr aller [oOjo)1rs en diminu.ant ; mais
ti
0 11
le regarde par fon ¡nilieu. JI femble <!gal
par~tout .
U o
vaiffeau va de loio, par07t ,pelit
&
úns mouvement;
de pres, il paro)t graod
&
en mopv,ement.
U
ne
m~me tour vtte de loin paro;t ronde,
&
de pres quarsü •
Voila pour les diflances.
A
l' égard des lieux. Ja:!.u–
m iere d'une jampe efl obCcure au Soleil,
&
brillaote
dans les ténebres . U oe
r~me
paro)t rompue daos I'eau.
&
droile dehors . Un reuf efl mou .daos Je cqrps de
I'oifeau ,
&
dur dehors . Le eOrail
e.H
mou
~os
j;¡
IDU.
&.
Ce
durcit
a
I'air . U oe méme voix par07t autre daos
une trom pette , ;lUlre daos les Hales,
&
au tre dans I'air
limpie . Quant aux pofitions; une peinture vOe preCque
tout-a-fait de c6té , enf.oJle que l' reil ne Coit preCque
point éle,vé au-deffus <lu tableau, paro;t unie; mais
ú
I'reil efl plus élevé, fi le tableau en moim incliné,
,ou vis-á-vis de I'reil, I'image parolt avoir des éminen–
ces
&
des ·enfQnceme os. L e cou des pigeons paroit de
diverfes couleurs , fuivant qu'jls fe tournent. Or tous
les objets des Cens fe préfentant
a
eux de quelque di–
fiance , dans ,quelque lie.o,
&
dans quclque pofition
(toutes chofes , qui chacune
a
par! callCent de grandes
différences dans les ¡¡erceptions
&
dans les idé'cs ) , oous
fommes obligés par ces raifons- Ia
d'adop~er
I'!p oque.
L e fixieme ,
des méla/lges.
R ien de 10U t ce qui en
hors de oous, ne tombe w us nos [ens
f~ul
&
pur,
mais toCtjours avec quelqu' autre choCe; d'
Oll
iI
arrive
qu'
iI
efl apperc;u
&
fenti diverCement par aeux qui le
confiderenr.
La
eouleur de notre vifage, par exemple ,
paro¡t autfe quand
il
fait chaud que quand il fail froid;
Jlioli nous ne pouvons pas dire quelle elle efl purement
&
fimplJ!mell!, mais feulement qutlle elle nou parolt
jlVec le ehaud ou avec le froid. Mais outre les me–
laoges eXlérieurs,
iI
Y
en a qui réfident dans les orga–
~les
memes de nos Cens,
&
qui varient iufioiment la
p~rcePlion
des objets. Nos yeux 001 en CUK - memes
des tuniques
&
des humeurs . A infi cpmme nous ne
pouvons pas voir les obje[,s extérieurs fa os le melange
de ces choCes ,qui [onl
,d~os
nos yeux, nous ne pouvons
pas non plu s les appercevoir purement
&
exaéCemeor.
&
jamais nous oe les appercev ons qu'avec quelque me–
lange. C'efl la raiCon pourquoi toutes chofes paroíffent
p~les
&
d'uoe cooleur morte
a
ceu! qui
0 01
la jauoiC–
fe ,
&
d'uoe couleur de Cang
a
ceux \lui om un épan–
.chement de fang daos les yeul. )I ep efl de
m~ me
des
oreilles, de la langue,
&c.
1eCquelles font fi fouve n!
chargées d'humeurs qui modificnr l' impreffioo des ob–
jets de plutieurs
fa~ons
dift'érentes. Tous ces mélan–
ges ne permeuaot pas aUl fens de recevoir exaéCemenr
les qualités des objels e>¡t¡!rieurs, I'enlendement ne peut
non plus juger qpels ils font pprer;neut
&
(implement;
parce que les feos qui lui fervent de guide fe trompen[ ,
outre que peut-erre il meJe lui-meme cenaines choCes
qui lui fon t propres.,
~ux
pereeptions qui lui vienoent
des Cens .
L e feplieme ,
d~s
quantieb
&
des &ompofitiom .
1I
efl évideol que ce moyco nous oblige eocore a Cufpeo–
dre nos jugemeos touchant la nature des choCes. Par
exemple, les raclures de cornes de chev res paroiffeot
blanches, quand 00 les confidere omplement
&
a
part;
mais dans la Cubflan,ce meme de la corne, elles fem–
blent ooires . L es graios de Cable féparés les uns des
autres, paroiOent raboleux,
&
en monceau on les trou–
ve mous . Si I'on mange de I'ellébore rt du it en pou–
dre,
iI
t [rangle ; mais il ne faie pas le meme effet quand
00 le mange en gros morceaux ,
&"
Ceue raifoo des
quantilés
&
des compofilions fa it donc
qu~
nous n'ap'
percevons que d'une maniere obCcure les qualitts réel–
les des objels extérieurs ,
&
nous conduil éncore
a
1'/–
p0'lue,
Le huitieme,
des ,./atiom.
Toutes chafes font re–
latives a quelq u,es autres. Une choCe p.eut I!rre dite
re–
/ative
a
deux égards:
1
Q
•
a
I'égard de celui qui Juge ;
car UD objet euérienr
p~rolt
lel ou lel, relalivement
a
quelque etre qui en juge :
2
Q
•
uoe chof.e eO relalive
a
tout ce qui accompagne la perceplion ou la confidé–
ralion de ceue chofe . C'eU aioo que le cÓlé droit eft
relatif au gauehe,
00
De peu t peofer
a
l'uo fans penCer
3
I'autre.
JI
Y
a des re latioos d'identité
&
de diverfilé,
d'égalilé
&
d'jnégalilé, de figoe
&
de chofe fignifiée ,
fous lefquelles touS les etres fans eJceptioo fOil! com–
pris . 1I efl donc évident que oous ne POUVOOS pas dire
ce qu'eO une chofe puremeDt
&
de fa oature , mais feu-
le-