714-
EPO
qui furnageoit ? C'efi parce que dans l'opioioD publi–
que, c' étoi! une dérnonfiration que I'eau (que l'on a–
voit eu la précaution de bénir auparavant) ne vouloi!
pas recevoir I'accuré,
&
qu'il falloit par cooféquem1 e
regarder Culfllfle tres-criminel.
La loi faliqu e en admettant
l'lprcf<v,
par I'eau bouil–
lame, perme!toit du moins de racheter fa main du con –
[entement de la pnrtie ,
&
m':me de donoer un fubO i–
tUt : c'efi ce que tit
la
rcine Teutberge, bru de I'em–
pereur Lothaire, petit·fils de Ghnrlemagne, accufée d'a–
voir commis un ioceOe avec fon frere maine
&
f"a –
diacre: elle Ilomma un champ ion qui fe foami! pour
elle
a
I'¡prtuvc
de I'eau bouillame , en préfence d'uoe
Cour oombreufe ;
il
prit I'aonenu béni fa ns fe brOler .
On
juge aifément que dans ces fortes d'avantures, les
j uges fermoient les yeux fur les artifices dont on fe
lervoit pour f.1ire croire qu'on plongeoit la main dans
I'eau bouillante, car
il
y
!l
bien des manieres de trom–
per .
On n'oubliera jamais , en fait
d'¡pref<vc,
le défi du
dominicain qui s'offrit de paaer a-trlivers un bucher pour
jufiifier la faimeté de Savonarole, tandis qu'un corde–
!ier propofa la méme
éprefl vc
pour Mmon trer que Sa–
vonarole étoi! un fcélerat. Le peuple av ide d'on tel
fpeaac!e eu prdra l'exécution; le magifirat fut con–
traiO! d'y foufcrire; mais les deux champioos s'aide–
rem l'un I'autre
~
fort ir de ce maunis pas,
&
ne don–
oerent poiO! l'affreufe comédie q\l'ils avoient préparée.
Bieh des gens admiren'! t¡ue les peuples ayent pO
ti
long-tems fe rigurer que les
épref<v eJ
fuITent des moyens
fQrs pour découvrir la vérité, tándis que to ut concou–
roit
¡¡
d¿montrer leur incertitude, outre que les rufes dont
on les voiloit auroient du def?bufer le monde; mais igno–
re-t-on que l'empire de la fuperOi,ion efi de tous les
empires le plus aveugle
&
lé plus durable ?
1\u reOe les curieux peuvent cooful!er H einius, Ebe–
lingius, Cordemoy, du Cange, le
P.
Mabillon, le cé–
lebre Baluze ;
&
plufieurs ..... autres favans qui ont traité
fon au long des
éprCft'lJCf,
ou pour mie-ux dire , des
monumcns les plus bifarres qu'on connoiae de I'erreur
&
de I'extravagance de l'efprit hnmain dan s la panie dll
monde que nous habitons.
A rtide de M. fe Chcvalier
:PE
JAUCOl' RT.
E
P R E
U v
E,
f.
f.
c'efi daos l'
Artil/erie
les mayeos
qu'on emplo ye pour s'affOrer de la bonté des piecos de
t anon
&
de mortiers,
&
de ecHe de la poudre.
Suivant l'an ic1e xj. de l'ordonnaoce du 7 Oaobre
1732 , l'épre1l'1Je
des pieces de canon doit
~tre
faite de
la maoiere fui vante.
" Les pieces fer on! mires aterre, appuyées feule–
" mem fous la volée prcs les tourilloos Cur
UD
morceau
" de bois ou chamier
¡
elles Ceront ,irées trois fois de
Cuite avec des boulets de leur cal ibre , la premiere fois
" ehargées de poudre
¡¡
la pefanteur de leur pouler, la
" fecoode aux trais quarts ,
&
la troifie me aux deux
" tiers . Si la piece foO!ient cetle
<pre1tvc,
on y brO-
lera de la poudre pour
la
Bamber,
&
aUm- ,ó! en bou–
"
c~ant
la lumiere , on la romplira d'eau que I'on pref–
" fera avec un bon éCQuvillon pour conoo'tre
(j
el le ne
" fait point eau par quelq u'endrpir . Apres ces deux
~,"
pref<ves,
on examinera avcc le
chat
&
une bougie al–
" lumée, ou le miroir lorCqu'il fera fole il, s'il ll'y a point
" de charnbres dans I'ame de la piece, li les méraux
" fOil! bien exaa ernem partagés,
&
fi
I'ame de la pie-
ce qui doi, "rre droite
&
concentrique o'ea poiot é;
" garée
&
ondée ".
Par une au tre
~rdonnance
du
1
~
Mars
1744,
les píeces
doivent etre tirées pour
l'lfreuve
cinq fois de Cuite avec
des boulets de leur calibre, mais chargées feulement les
deux premiercs fois d'un e quantité de poudrc égale aux
deux tiers du poids du boule!,
&
les trois autres de la
moitié du boule!.
'
Pour
I" prer,ve
des moniers, on les exat;nine en gra.–
tant intérieurement avec un· itjOrument bien aceré les
endroits 011 1'0n
foup~onne
qu'il y a quelque défaur ;
&
ceux ou I'on n'en a poim reconnu d'eITeotiels, font
m is Cur leur culaíTe en terre, les tourilloos appuyés fur
des billots de bois pour cmpecher qu'ils ne s'enterrent.
On les fa it tirer trois foís avec des bombes de leur dia–
m erre , la chambre remplie de poudre,
&
les bombes
pleines de terre melée de fciure de bois. On bouche
enCuite
la
lu miere,
&
0 0
rempJit le mon ier d'eau pour
voir s'iI s'y en fai, quelque évent o u ouverture;
&
a–
pres l'avoir fait laver,
00
le vitite de nouveau avec le
gratoir pour examiner s'iI n'y a point de chambres . S'jJ
p.~
s'eo trouve raiD!, le
mo~tier
ell
re~u ,
EPO
Pour
l'épraJ'IJe
de la poudre,
vDyez
P o
U D R E
&
E'PR O UVE TTI! .
(Q)
E
P
R
E U
VI!, dans l'ufnge
de I'lmprimeri"
s'enteod
des premieres feuillcs que l'on imprime fur la forme a–
pres qu'elle a été impofée: la premiere
Ipr",ve
fe doit
Jire
A
l'Imprimerie Cur la copie ; e'el1 fur cene premiere
;pr",ve
que fe marquent les fautes que le compoliten[
a faites dans l'arr:lDgement des caraacres. La
f~cond.e
qu'on envoye
a
I'auteur ou au correaeur, devrott nOt–
quement fervir pour fuppléer
a
ce qui a été omis
i\
la.
correaion de la premiere; mais preCque
toUS
les auteurs
ne voyent lcs
¡preuves
que pour fe corriger eux-memes,
&
fOil! des changemens qui en occalionnent une troHie–
me,
&
quelquefois
m~me
une quatrieme; ce qui pour
I'o rdinaire dérange toutc I'écooomie d'un ouvrage,
&
prolonge les _opératioos
11
l'infioi .
E
P R
I!.
U
l'
E,
dans
l'
I mprimerie en taille-d"fla,
fe
dir de la feu ille de papier imprimée fur une planche,
dont avant on avoit rcmpli toutes les gravares d'encre,
qui en un noir
¡¡
l'huile forl épais: ce noir fort au mo–
yen de
la
premon de la preae des grava res du creux de
la planche,
&
s'artache
11
la feuille de papier qui repré–
fente trait pour trai!, mais en fens contraire, toutes les
hachures de la planche: en ce fens toutes les planches
du diaionnaíre Encyclopédique ferom des
éprwves
des
cu ines gravés qui auron t fervi
a
les imprimer.
E PRO
U
V E T TE, Cubo f. c'efi,
dans /'Artille–
ri"
une
machin~
propre
11
faire juger de la bomé de
1"
poudre ,
11
y .a des
éerDuveltes
de plulieurs efpeces; la plus
ordinaite reprérentée
Planche
l/.
Art milit. figure
2 •.
confine dans une man iere de batterie
F
de pillolet,
tI–
vec foo chien
&
fon bamnet, montée fur un petit fat
de bois, doO! le canon
G,
qui efi de fer
&
long d'un
peu plu s d'on pouce,
ea
placé verticalement pour re–
cevoir la poudre
q~e
1'00
veut éprouver . Ce canon efi
couve rt d'un peti! couvercle de fer qoi tiem
ií
une roue
dentelée
H,
don¡ les crans Cont arrétés par un reíTort
I
qui ell ao bou! 'do mt. Quand on b che la dé,ente de
la batterie, la poudrc voulaO! fortir du canon chaITe la
roue avec violenee,
&
lui fait parcourir un cenain nom–
bre de crans, qui ea ce qui marque la bonne ou la
mauvaife poudre; ce nombre néanmoins , pour la qua–
lité de la poudre en général, n'eO point filé; ainli ce
(l'cfi gue par la comparaifoo d'une pO'ldre avee une au–
tre , que l'on peut fe
rendr~
certaio de la bonté de cel–
le qu'on éprouve .
La figure
3,
4e la méme Planche
n .
repréfente u–
ne autre
éprof<vette
qui ne ditfere guere de la précé–
dente, qu'en ce que le canon qui comient la poudre elt
pl3cé en
K
d'une maniere ditlereme : fa lumiere efi en
L; M
en le cOUl'erc1e du canon
K,
qui efi éle vé par
la poudre,
&
qui s'arrt!te dans la roue nu moyen des
crans qu i y Com renfermés,
&
qui ne fe voyem point
par le protil.
N,
efi une cié ou vis , laquelle preiTam le reITon
O,
le lache
&
le ferre comme on veut. -
L a
fig .
4. ea aum une
Iprorlvette
d'une autre efpece
l
elle ' eH compofée d'une plaque de cuivre jaune
/l,
A,
fur laquelle efi creufé le bamne! ou fe met l'amorce;
&
qui répond
a
la lumiere . Elle a un canon
B,
00
fe
mel la charge de la poudre. C'efi on poids mamf, qui
s'éle,'e plus ou moins haut fuivaot la force de la pou–
dre,
&
qui efi retenu par les crans de la cremailliere
D. E
&
E
fom deu s tenons 'qui s'ouvrent 10rCque le
poids s'éleve ,
&
qui I'empechem de deJcendre quand iI
efi une fois élevé .
, Toutes les ditférentes fortes
d',prorlVettes
qu'on vient
de décrire, ne peuvent fervir qu'iJ faire juger de pl ulieurs
efpeces de poudres quelle peut ctre la meilleure. C'efi
pourquoi pour avoir quelque chofe de plus précis , le
feu roi Louis X 1V, par une ordonnance du
'18
Septem–
pre
1686 ,
qui ea encare en ufage \aujourd'hui, a ordon–
né que l'épreuve de la poudre fe feroit avec un petit
mortier qui chaneroi! un boulet de 60 livres
a
la diOan–
ce au moins de
f O
toifes avec trois onces de poudee
feulemen!. Si le boulet va
A
une plus petire diaance,
la poudre n'efi pas
re~ ue
daos les arfénaux de Ca Ma–
i
eaé .
L a
figflre
f .
de la Planche
n.
Art milit.
fai! voir
ce mortier, qu'on oomme aum
Iprotlvette
a
cau fe de
ron ufage. Voici fes dimeolions fuivant I'ordonnance de
t686.
A A
le diametre
a
la bouche' du mortier porte 7 pou-
ces
&
!rois quarts de ligne.
B B
longueur de I'ame , 8 ·pouces
10
Iignes.
~
e
.diametre de la chambre ,
1
pouee
10
Iigoes.
.
BQ