6 '82
EPI
Mais que! que foi! le nombre des Rlantes épineufes ,
&
la ditférente pofitioD de leurs
Ipines,
on remarque
qu'en général elles DailTent de la baf. des bOUlons, Oll..
paroilT'-t vers les nreuds des plantes . Erl- ce que le
fuc nourricier qui doit ferv ir
¡¡
l'accroiffcmem des bOll–
tons
&
des rejeuons, n'ayan! pas aequis daus les tra–
chées la ténuité, requife,
&
en conféq uence ne pouvant
etre re¡;:u dans les branches fupérieures, perce néceffai–
rement par la bafe des boutons , ' s'éleve enfuite en pe–
t¡~
rcjerton qui s'amenuife faute de nQurrirure, .
&
de–
vieO! finalement une poin!e Iigneufe, laquelle dlfparolt
avec le tems
a
mefure que la plante s'éleve
&
profpe–
re? C'efl le fyfleme du célebr.e Malpighi, qui
nou~
pa–
roit cependant plus ingenieux que folide.
Il
Vaut mieux avoüer ici deux chofes: l'une, qu'on
n'a point encore trouvé la vraie caufe de l'origine
~es
épin,,:
I'autre, que leur U[ilité nous efl également
I~coonue. Souvent les
¡pines
nous olfren! dans leur .dl–
flribution les memes variétés que les fleurs
&
les fru lts;
fouven! elles fuivent le
m~me
arrangement que les feuil–
les: fouvent auffi le comralre fe préfcme: eo
UD
mot,
tout ce qui regarde ceue matiere ef! un champ neuf
a
défricher. On a fait des recherches
&
des décou verles
fur tOUles les autres parties des plantes, le bois, l'é–
corce, la ,"cine, les feuilles, les Beurs, les fruits,
&
les graines: mais on n'a i!:ué que de loin des
regar~s
fur les
épines;
il femble qu'an ait oraint d'eo approcher.
Jlrti,le de
M.
le Chevalier
D.E
J
A U C O U R T.
EpI
N E-
J
A U N E,
[<olimuI,
(Hift.
nato bot. )
genre
de plante
a
Beur, compofée de plufieurs demi-Beurons,
portés chacun fur un ernjJryoo, dont le filet s' infere '
dans le trou qui efl au-bas de chaeun de ces demi-Reu–
rons; ils
Can!
féparés les uns des autres par une pelite
feuille,
&
i1s fonl routenus par un calice éeailleu x . Lorf·
que la Reur el! paITée, chaque embryon devíenr une
femence qui tien!
a
une petite feuille,
&
qui efl atta–
chée
a
la couehe. ' Tournefort,
infl, rei herb. Voye..
Pl:ANTE . (l)
EpI
N
E-
V
1 N E T TE,
berberil,
CHifl.
natobot.)
gen–
re de plante
a
Reur en tofe, compofée de plufieurs
p~rales difpofés en rond,
1I
s'éleve du milieu de la Beur
un piflil, qui devient dans la fujte un fruit de figure
, cylindrique, qui
dI
mou , plein de fQc,
&
qui renfer–
me une ou deuI femences oblongues, Tournefor!,
inflo
rei herb. Voy e..
P
r.II.N
TE.
C
'1)
.
L'épine-vinette
efl un arbrifleau épineux, qui ,ro!t
naturellr rnent en Europe dans les bois
&
aans les haies
des pays plus froids que chauds,
&
plutÓt en mODla–
gnes, que daos 'Ies vallée¡ . 11 poufle du pié plufieurs
tiges affe. droires , dont l' écorce liae, mince, grife
en-delTus , ef! d'une belle couleur jaune en-deITous . Ses·
jeunes branches fOn! hériflees
d'/pines
foibles, longues ,
&
fouvent doubles ou triples. JI fait de copieufes ra–
cines qur font peu profol1des",
&
dOD! l'écorce ell d'uo
jaune encore plus vif que c@lles des tiges. S3 feuille
efl ovale, linement dentelée , d'un v'erd tendre ,
&
d'un
gout aigrelet. Au cdmrneocemem de Mai l' arbrilTea'U
donne res Beurs , qui durent pendant trois femaine s: el–
les
(001
jaunhres
&
afie. apparentes, mais d'une odeur
forte
~
defagréable . Le fruit qui fuccede efl cylindri–
que, (i'une belle couleur rO'uge, difpofé en grappe com–
me la grofeille fans
¡pines,
&
d'un gou t fon aigre,
mais rafra1chilTant
&
tres-fa in . 11 mílrit au mois de Se–
ptembre .
Cet arbrifleau s'éleve jufqu'
a
dix 'piés quand on le
cultive , mais le plus fouvent
iI
u'en a que quatre ou
cinq . 11 viou t
ii
toute
expo~ lion,
&
dans mus les ler–
reins ; cependant il fe plall davantage dans les terres
fones
&
humides . On peu I le mulliplier de graine, c'el!
ia voíe la plus longue; de branches
couch~es ,
q,ui fom
de bonnes racines la meme année ; de rejcllons, que
1'0n trouve ordinairement au pié des ViCUK
arbrilTe~u x ,
&
e'efl le plus court moyen ; enfin pan les racines
me–
mes, qui reprennent
&
poulTent aifément el1 les plan–
tanl de la longueur du doigt , Le meilleur fervice que
1'0n puilTe tirer de crt arbrilTeau , c'ea d'en former des
haies vives qui croifrent p(Omplcment, qui fOn! une bon–
ne défen(e ,
&
qui fOl1t de longue durée. On fait quel–
qu'ufage en Bourgogne du froi l de cet arbriITeau , qui y
efl for! commun;
011
en fa it des confitures, qui rOnt
en réputation. L'écorce de fes racines a la propriélé
de telOd re en jaune; on s'en fert aufli ponr donn'er du
luílre aux cuirs corroyés .
On connott fi¡ efpeces ou variétés de cet arbrif–
feau .
~.
L'épine-'1JÍmtte <ommtme;
c' ef! principalement
~
EPI
cctte efpece qu'on doit appliquer ce qui vient d'':tre dit
en général.
2 .
L'
'pine-vinette
Jd11J
p_pin;
c'efl une variété ac–
Gidentelle qui f¡' rencolltre dans quelques vieux piés
de
!'efpece commune, qui ont élé cultivés,
&
qui fom
fur
le
déclin: cncare fe trouve-t-il fouvem que lOUS les
fruits du meme arbrifIeau ne foO! pas f.10S papin. Mais
cwe variét': n'efl pas conílanre: il n'ef! guere poflible
de la perpétuer par la tranfplantation des rejetll'ms de
l'a,brifleau dont le fruit efl fans pepin; parce que ces
reJetmns acquérant par ce dap la.cement de nouvelles
forces, ils fom des plams vigoureux, qui perfeélion–
nent leur fruit
&
'produifent des femences: quoiqu' il
puifle encare arriver que ces rejetlons tranfplanrés don–
nent pendan! un tems des fruits fans pepin, relative–
men! au degré de culture
&
a
la qualiré du terrein : Ce–
ci s'accorde avec l' obfervation que l'on a faite, que
c'efl fur les plus vieilles tiges .de l'arbriffeau que 1'00
trouve des fruits fans pepin,
&
que c'efl tout le con–
traire fur les jeunes reje!tons qui font fur le meme
pié.
3. L'épine-vinette
ti
fmit h!anc;
c'ef! une variété qui
cíl fotl rare,
&
qni ne dirrcre de refpece commune
que par la couleur du fruit.
4.
L'épine-vinette de Canada.
Cet
arbriff~au
, qui fe
trouve daos la plOpart des pays leptentrionaux de l'A–
mérique, efl auffi robuf!e
&
s'éleve
a
la meme hauteur
que I'efpece cwmmune, dont
iI
differe fUHout par la
feuille qui efl plus grande,
&
dont J'arbrilTeau !l'ef!¡aS
fi garni.
f.
L'épine-vinette
de
Candie .
Cet arbrilfeau efl fi ra–
re, que n'érant poi
O!
eneore conon en France, il fauI
s'en lenir
iJ
la défcription qui en
a
été faile par Rellus
medeoin de 1'lIe de Candie,
&
qui a éré donuée par
] . Bauhin. " 1I s'éleve
a
fi x ou fept piés ; il efl hérilTé
d'une grande quantité
d',pines
qai ont trois poimes,
" comme cclles de l'efpece commune. Sa feo ille efl pe-
tite, legerement dentelée ,
&
d'uoe forme approchan–
" te de eelle du buis .
11
donne beaucoup de Beurs jau–
" nes, rellemblames
¡,
ceHes du palivre, mais plus peti–
" tes. Le froil qui en proviene conticnt uoe ou deux
" graines; il ef! cylindrique comme celui de
l'épine-
vinette-comm,me,
mais
iI
ne vient poiO! en grappe;
" il efl de couleur naire,
& iI
rend au gout un
.m~lan" ge d'acide
&
ae douceur. !.¡'éco<ce du bois de cel
" arbriffeau loin d'etre líUe, comme dans I'efpece corn- .
" mune , efl
rabourel1f~
&
d'une eauleur grisarre. Son
." bois efl jaune, ainfi que fa racine, dont on peut
faj-
" re la plus belle leioture" .
.
6.
L'/pine-vinette du L evant.
Cet arbriITea'u qni a
été dééouvert par Tournefort, dans foo voyage au Le–
vant, efl au fli rare
&
aufli peu connu que le préce:dent.
T out ce que I'on en fait, c'ef! qu'il fait un plus grand
arbrilTeau que ceux dont on vient de parler,
&
qu'il
produit un fro it noir tres-agréable au gouI.
Ce)
EpI
N E-V
I N
E
T
TE,
herberi;, ( Pharma,.
&
Mat.
med.)
il n'y a que les frllits de cet arbrilfeau qui foient
uíilés en Pharmaaie; on en
e~prime
le fuc, dont 00 fait
le firop
&
le rob; on ne!loye les pepins
&
on les fait
fécher , pour s'en fervir dans difterentes compofitions ;
comme le luc exprimé entre aum dans plufi curs pré–
paratinns, on en conferve foOs I'huile. On trouve che.
les Ca nfifeurs 'Ies g.ains
d' épim-vinette
confils avec le
fucre, auffi-bien que la gelée des
m~mef
fruits .
Le fuc de bc;¡beris étoil un des menllrues que les Chi–
mifles employoient pOUr faire ce qu'ils appeIloienr
tein–
ture de eorai!, de perle,
&c,
Simon Pauli préparoít un fel effentiel
d'épine-vime–
te,
qu'¡¡ appelloil
tarere de berberis.
11 prenoit deux
Ji–
vres de fuc de ces fcuits bien dépuré; il Y aíoihoit deux
onces de fue de cilron, il faifoi! évaporer
ii
un petit feu
'Jufqu'a ce que la Iiquenr fut réduitc
a
moilié,
&
il la
menoit dans un endroit frais ; au boUl de quelques Jours,
illa retiroit du vafe , donr le fond fe trouvoil couven
de quantilé de cryf! aux .¡ il faifoit évaporer derechef le
fuc qui
I.uiavoit fourni ces cryaaux ,
&
il
en reliroit
des nouveaux,
&e.
Le filc
d'épine-vineNe
occupe dans la'ClalTe des corps
muqueux, I'extreme marqué par I'exces d'acide, avec
le cilron
&
les groffeilles, ausquels il peut elre fubai–
tué,
&
qui font réciproquement fes fuceédanés propres .
Vo)'e..
M
U
Q
u
E U
x
&
C
1 T R
o
N •
.
La gelée, le rob, le firop de berberis, font des ana–
leptiques fafralchillans , qtl-i ont tOllles les propriétés des
doux-aigrelets.
170)'0..
Doux, ACI DE, CITRON,
LIMONADE ,
¡'e fuc de berberís entre dans le firop magi flral
¡¡,
flrin-