EPA
par. quelque autre raifoo que ce puilTe ctre. Sa vigilan–
(le révci ll< l'anention de, autres,
&
il deviont par état
l'antagonille de la friponner ie
&
le réparateur de la né–
gligenee .
rai
déJa
marqué ci-devant qu'il: n'étoit ici qlldl ion
qu~
d'épargn.
publique,
&
qu.c
j~
ne
tauc~ois
prcfque
pOlllr
ii
la conduite des partleulters.
P ,u" <ur~
néan–
moins ne m'onr oppofé que de prétendus inconvéniens
contre la fupprefli on IOtale de notre luxe, ce qui n'ar–
raque poinr ma theCe,
&
porte par con(équent
a
faux:
cependanr je tneherai de répondre
ii
l'objeétion, com-
me li je lui tr a uvois quelque fondemenr folide.
.
Si l'on fuivoir, dir-on, tant de proJets de perfeétlon
&
de réformes; que d'un coté I'on fupprimat les dé–
penfes inutiles; que de l'autre, on fe livrh de toures
pan ,
a
des entreprifes fruétueuCes; en un mot, que l'é–
conomie dev¡nr
~
la mode parmi les Fran<;ois, on ver–
'roit bien-tor,
;l
la vérité, notre opulence fenli.blemeor
aecrue; mais que feroit-On de' tant de richelJes accu–
mulées? D'ailleurs la ph1part des fujets, moins emplo–
yés aux arts de fomplUofiré, n'auroient guere de part
a
tanr d'opulenee,
&
languiroient apparemmenr au mi-
Iieu de l'abondance générale.
.
11
efl aifé de répondre
a
ceue difficulté . En effet (j
I'lpargne
écooomique s' établilToit parmi oous ; qu' o n
donn~ r
plus au néceOaire
&
moins au fuperflu,
il
Ce fe–
roir, j'en conviens, m oills de dépenfes frivoles
&
mal–
plaeées , mais aum s'en feroir-il beaucoup plus de rai–
fonnables
&
de. venueufes . Les riches
&.
les grands,
moins obérés, payéroien t m ieux leurs créanciers: d'ail–
leurs plus puilfa ns
&
plus pécunieux, ils auroient plus
de faciliré
a
marier leurs enfans; au lieu d' un maria–
ge, ils en feroient deux; au l1<u de deux, i1s en fe–
roieor quatre,
&
l'o n verroi[ ainCi moins de renverfe–
ment
&
moins d'extinétions dans les fam illes. On don–
neroit moins au fafle ,
~u
caprice,
a
la vanité; mais on
<:lonneroi[ plus
:l
la jull iee, • la bienfaifanee,
a
la vé–
ritable gloire; en un mot, on employeroit Leaucoup
moins de fuj ets
3
des arts flériles, arts d'amufemen t
&
de f, ivolifé, mais beaucoup plus
a
des am avanra–
geux
&
néce(f.,ires;
&
pour lors, s'il
y
avoit moins
d'ar[ifans du lu xe
&
des plai(irs, moins de domefliques
inutiles
&
deCcc uvrés, il
Y
auroi[ en réeompenfe plus
de culrivateurs ,
&
d'autres précieux iaflrumens de la
véritable riehelTe.
11
efl démon tré, pour quieonque reHéehit, que la dif–
férence d'occupation dans les Cujets prod uit I'opulenee
ou la diftue narionale" en un m ot le bien ou le mal
de la fociété .
011
fent parfaitemelll que (j quelqu' un
peur tenir un homme
á
fes gages,
iI
lui Cera plus avan–
tageux d ', voir un ba n jardinier que d'entrerenir un do –
mefl ique de parad e .
11 Y
a donc des emplois iufi ni–
m eot plus utiles les un ' que les autres;
&
(j I'on oc–
cu poit la p1l1part des hommes avec plus d'intelligence
&
d'Ufilité, la nation en feroit plus puilTao te,
&
les
patriculiers plus
a
leur aife .
D'ailleurs la pratique habituelle de
I'épargne
produi–
Cant, au moins ehez les riehes , une furabondance de
biens qui ne s'y trollve prefque jamais,
iI
en réfulre ·
roir pour les peuples un Cou"lagement fenlible, eu ce
que les petits alors Ceroieor moins illquiétés
&
moins
foulés par les grands. Que le loup celTe d'avoir faim,
il ne defolera plus les bergeries .
Quoi qu'il en foi[, les propofi tions
&
les pratiqu es
énoncées ci-deffus nous paro¡troient plus inrérelTanres,
fi
une mauvaife cou rum e , (j I'ignorance
&
la molleO"
ne nous avoient rendus indifférens fur les avan[ages de
l' fpargn"
&
fur-tout
11
eetre habitude précie.ufe u'étoir
c onfondue le plus fouvem avee la fordide avarice. Er–
reur donr nous av ons un exemple corfnu dans le juge–
ment peu favorable qu'oll a poné de nos jours d'un ci–
toyen vertueux
&
delinrerelTé, feu
M.
Godinot, cha-
noine de Reims.
,
Amateur pl monné de l' Agriculrure,
i\
conCaeroit
i\
l'érude de la Phylique
&
aux oceuparions champ':[res
tour le loilir que lui lailToit le devoir de fa place.
II
publ.icd:mr quelque pro(cffion. ce (eron une ¡dée tot:ttement chi–
mért.que . Le, reclus ne
s'occupent
qU'a
pfalmodier dan" le
Chu::ur,
a
f:ufe des longues pricre;IJ. a s' cx:ercer
d" n~
des
p~nitences
au–
ficre,.
8c
,10m
c~la ~u
prollt du rubtie.
pour,
lui impctrer de Oieu
tous les blens , e efi.- II done
etrC
oififf c'dl. ¡J done étre onéreux:
a
l'Erat que' ,d,: ra1fcr la vie de la {one
1
Elt,ce qu'on igrtore que
d~ns
la mult1cl,pl.lté de
ceulC
qui {ervent
a
Oi~u nou~
avon, une
..Iden{e
plus pUlllante contre les
fll! lUlC
qui
nous menaeeot
&.
qu~
{elon. l'Ecriturc
OOt
ét~
(ollvcm
arre
té,
par le plus grand '
nom~re
des ]tlfics ' , lor{que Ic phl3 petit Q'auroit
été:
afle~
fuffi{ant-pour
le.
~etQ¡¡rQef
t
-
EPA
s'a!tacha Cpécialement
a
perfe&ionner la culture des vi–
gnes,
&
plus encore la fa<;on des vios,
&
bieu-tÓr il
trouva l'art de les rendre li Cupérieurs
&
(j parfairs,
qu'il l en fournir dans la fuite
a
tOUS les potentats de
l'Europe; ce qui lui donna moyen daos le
eou~s
d'u–
~e
longue vie, d'accumuler des f?mmes
pr~dlgleufes,
(ommes dont ce philofophe chrénen médllOlt de lon–
gue-main I'ufage le -plus nob le
&
le plus digne de Ca
bienfaiCance :
Du refle,
ji
vivoit dans la plns grande (jmplicité,
dans la pratique lidele
&
cOllflanre d' une
fpargn.
viII–
ble,
~
qui Cemb10it m':me outrée . Aufli ' les et"prits
~ul
gaires qui oe jugeor que [ur les apparences,
&
qUI ne
connoilToienr pas fes grands delTeins, ne le regarderent
pendant bien des années qu'avec une forte de mépris;
&
ils continuercnt toujours CUf le meme ton, jufqu'a
ce que plus inflruits
&
tout-a-fait fubjugués par les é–
tablilfemens
&
les conOruétions miles dont il décora
1:1
ville oe Reims,
&
fur-tout par les travaux immenCes
qu'il entreprit
a
Ces
frais pour y conduire des eaux
a–
bondantes
&
falubres qui manquoient auparavanr , ils lui
prodiguerenr enlin avec le relle. de la France le tribu[
d'éloges
&
d'admiration qu'ils ne pouvoient refuCer
a
fon généraux parriotiCme .
Un Ci beau mode le tauchera Cans dome le ceeur des
Fr3f!<;ois, encouragés d'ailleurs par I'cxempl'e de plu–
lieots Cociétés établies en A ngleterre, en EcolTe
&
en
Irlande, Cociétés uniquement oecupées de vues écono–
miques,
&
qui de leurs propres deniers font
IOUS
les
ans des largeffes conCidérables aux laboureurs
&
au¡
arr ifles qui
Te
diOinguent par la CupériOtité de leurs tra–
vaux
&
de leurs décou\·ertt!s . Le meme goU[ s'efl ré–
pandu jufqu'en Italie . On apprit l'an paffé le nouvel
établiflement d'une académie d' Agriculture
ii
Florencc.
M ais c'efl prineipalement en Suede que la feien ce é–
conom ique femble av oir fixé le fiége de (on empire .
D ans les autres contrées elle n:efl cultivée que par quel–
ques amateurs, ou par de foibles compagnies encore
peu aeeréditées
&
peo connues : en Suede, elle trou–
ve une académie royale qui lui efl uniquemenr dévoüée ;
qui efl formée d'ailleurs
&
fuutenue par tout ce qu'
il y a de plus Cavant
&
de plus diflingué dans l' état ;
académie qui tcarranr tout ce qui n'en que d'érudition,
d'agrémeor
&
de eurioCité, n'admet que des obferva–
tions
&
des recherches tendantes
ii
l'utilité phyCi que
&
[enlibie.
C'efl de ce fonds abondant que s'enriehit le plus fou–
vent notre jOUfnal écouomique, produétion nouvelle di–
gne par Con objet de lOute I'attention du m iniflerc,
&
qui l'empOtteroit par fpn utilité Cuf taUS nos recueils
d'acaMmies,
(j
le gouvernement commettoit
a
la di–
reétion de cet ouvrage des hommes parfaitement au fai[ '
des [elences
&
des ans économiques,
&
que ces ho m–
m r s précieux, animés
&
conduits par un fu périeu r é–
el airé , ne fulrent jamais
a
la merci des entrepreneurs,
jamais fruflrés par eonféquenr des juUes honoraires (j
bien dus
a
leur rravail.
C e leroit en efle t une vGe bien conforme
a
la
juíli–
ce
&
a
l' économie publique, de ne pas abandonoer le,
plul grand nombre des fujets
¡¡
la rapacité de ceux qui
les employenr"
&
dollt le but principal,
0 11
pour m ieux
dire uniqu e , etl de profi ter du labour d'aurrui fans é–
gard al1 bien des travailleurs. Sur quui j' obCerve que
dans ce cOl1flit d'int érers le gouvernement devroir
a–
broger tou te concemon de droits p,ivatifs, fermer
1'0-
reille
ii
lOute repréfentat ion qui, colorée du bien public.
efl au fond fuggérée par l'efprir de mo nopole,
&
qu'il
devroit opérer fans ménagement ce qui fU équirable en
foi ,
&
favorable
a
la franehile des arts
&
du como
merce.
Quoi qu' il en foir, nous pouvons félicite r la Fran–
ce de ce que parm i tant d'académiciens I'iv rés
a
la ma–
nie du bel efprir, mai; peu lOuchés des reeherehes uri–
les , elle compte des génies fupérieurs, des hommes con–
Commés en .lOut ge nre de lciences, Jefquels ont toG–
joors allié la beauté du flyle, les graces meme de l'é-
lo-
Enlln jc: demande
¡\
ces vains déclamateurs contee le trop igri'\od
nombre des Regulien de l'un
&
de ¡'aune {exe
fl
dans les villes
Catholiques. ou il
y
en a beaucoup. le commerce
ert:
moios Aorif.
(aor. que d:ln! les villes Proteíb,nres. oi), ils ne {om ras adrois
l
011
fi
l'on forme des armécs moio ,
nombreufes
•
ou
fi
l' opulence
dl:
moins conGdünhle d:lns les unes. qUf' dans Ic:s autres
l
Ce n'elt
p:lS le phlS grand. ou le plus petit nombre des Religit:ux. mais
ce
{ont les
gue~res. c 'e~
le
luxe
i~moderé.
ce
{ont les
vices qui
é ..
pUI(ent les yll1cs
qUl
font langulr le commcrce.
&
qui
ploog~n~
dan, la
mirer.
le.
pe.ple. , ( _)