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EPA

'!:re; feuK de joie , bals

&

fenins publics, entrées d'atn–

baffadeurs,

&c.

que de momeries, que d'amuCcmens

puériles , que dc mil lions prodigués en Eueope , poue

payee rriblll

JI

la coa turne ! tandis

q~'on ~n.

pre{Jé de

bcloins réels , auxquels

00

ne CaueOlt .Camfalee, parce

<ju'on n'en pas fidele

a

l'économie

nat1on~le .

Mais que dis-je? ün commence

11

CentlC la futilité

de ces dépenCes ,

&

notee miniaere l'a Mja bien recon–

nuc , lorCque le ciel ayant comblé nos

V(EUX

pae la

nai{Jance du duc de Bouegogne, ce jeune peince

Ii

chee

• la Francc

&

11

l'E ueope eotiere , on a mieu x aimé

poue exprimer la joie commune dans cet heueeux éve–

nement, on a miel1x aimé, dil-je, allumee de toures

pares le Bambeau de l'hymenée ,

&

peé Centcr aux peu–

P'cs Ces eis

&

Ces jeux poue fa voeiCee la popu lation par

de

nouveauX mariages, que de faiee , Cuivant la cOtlru–

me , des prodigalités mal entendues, que d'allumee des

fel1x inutiles

&

diCpendieux qu'un inflant voit beillee

&

s'éteindre .

.

C eue peatique

Ii

raiConnable rentre paefaitem ent dans

b

pen Cée d'un Cage Cuédois, qui donnanr une ro mme,

il

Y

a deux ans , poue commencer un établiffement u–

tile

a

Ca

pateie, s'cxprimoit aioli daps une leme qu'il

¿criyoit

a

ce Cujet : .. Plat au ciel que la mode pOt

" s'établie parmi nous, que dans tops les évenemeos

" 'lui cauCeot l'allégeetre publique, on nc fit éclatee

rt

" joie que pae des aaes miles

JI

la Cociété! on verroit

bieotÓt nombee de monumeos honorables de naIre

" rairon, qui perpétueeoient bien m ieux la mémoiee des

faits dignes de pafler

11

la poa érité ,

&

Ceroieot plus

" glorieux pour l'humanilé que tout cet appareil tumul–

tueux de

f~tes,

de repas , de bals,

&

d'aurres diver–

" tilfemens Ulilés en paeei!!es occalions " .

Ga:utte de

France

8

D fce mbre

1

7f3.

Sutde.

La m eme propolition ea bien confirmée par l'exem–

pie d'un empereur de la Chine qui vivoit au deroier

liecle ,

&

qui dans l' un des grands évenemens de Con

reg lle, défendit

a

Ces Cujets de faire les réjoüiffallces

oe–

dinaires

&

cOllCacrées pae l'uCage , Coit pour leur épar–

gncr des frais inutiles

&

mal placés, Coit pour les en–

gager vraj{jemblablement

a

opérer quelque bien duea–

ble,

plu~

glorieux pour lui-méme, plus avanlagcux

a

tout Con peuple, que del amuCemens frivoles.

&

palfa –

gers , dont

il

ne reae aueune utili lé Cenoble .

Voici enca re un trait que je ne dois pas oublier: " Le

" minia ere d' Aoglelerre, dit une gaLene . . . . . . de

" I'année

17)4,

a fait comptee mille guinées

JI

M .

Wal,

ci-devant ambatradeur d'Erpagne

i\

Londres: ce qui

" ea, dit-on, le prérent ordillaire que l'élat fait au"

.. miniflees étrangers en quin ant la Geande-Bretagne"

Qui ne voit que m ille guinées ou mille louis foement

uo peéCem plus utile

&

plus raifonnable que ne Cemit

un bijou, uniquement deaioé

i\

l'oroement d'un cabinet?

Apees ces grands exemples

d',pargne

politique, oCe–

roit-on bUmee cet ambatradeur ho llandois, qui eece–

vant

a

fon dépaet d'une cour éuao¡;eee le pom ait du

prioce eneichi de diamans, mais qm u ouvaot bien du

vuide dans ce préCent m agnifique, demanda bonnemellt

ce que cela pouvoit valoie . Comme on l'eut a{Júré que

le tOUt co Otoit quarame m ille ¿eus : que ne me donnoit–

on, dit-il, une leme-de-change de paeeille Co mme

11

prendee Cur un banquier d' Amaerdam? Cetre núvelé

hollaodoife nous fait riee d'aboed; mais en exam ioam la

choCe de pr es , les gens CenCés jugeroot apparemment

qu'i l avoit raiCoo,

&

qu'une bonne lmre de quarame

m ille écus

ea

bien plus de Cervice qu'un poetrait .

En Cuivant le m¿me goa t

d'!pargne,

que de retran–

ehemens, que d'infiitutions miles

&

peaticables en plu–

tieurs genees ditlérens! Que

d'lpargneJ

poffibles dans

l'adminiaration de

la

juaice, poliee,

/l¡

finanees, puiCqu'

il Ceeoit ai(é , en fimplifiant les régies

&

les au tres af–

faires, d'employer

a

tout cela bien moins de m onde qu'

o n ne fait

:l

préfent ! Cet an icle

ea

affe'L imponam

pour mériter des teailés particuliees; nous en avonS Cur

cela plulieurs qu'on peut lire avee beaucoup de fruit.

Q ue

d'¡parg neJ

poffi bles daos la

diCci~lio~

de nos

troupes,

&

que d'avantages on en pourrOlt urer pOUt

le roi

&

poue l'élat,

ti

l'on s'attachoit commc les an–

ciens

3

les oceuper utilemen!! J'en parlerai dans quel–

qu'aUlre occafion.

Que

d'ipargneJ

poffibles dans la police des Arts

&

du Commerce, en levaO! les obaacles qu'on trouve

~

chaque pas fur le tranCpon

&

le débit des marchandiCes

&

demées, mais Cur-tout en rélabliíTaot peu-a-peu la li–

be~t~

g.énéeale des m étiers

&

négoces , telle qu'elle é–

tal! JadlS en France,

&

telle qu'elle

ea

encare aujoued'

hui

en plu(jeurs états voilins ; CupprimaO! par conféquent

les formalités onéreu Ces des brevels d'apprentilTage, mai–

triCes

&

eéceptions,

&

aUlees Cemblables pratiques, qui

arr~teot

I'aélivilé des teavailleurs, Couvcm

m~me

'luí

les éloignenr toul-a-fait des occupations Uliles,

&

qui

les jeneot enfuile en des exteémités funeaes : pratiques

enfin que l'eCprit de m onopole a introluiles en .Europe ,

&

qui ne fe maioliennent dans ces tem s oIclalCés que ,

par le peu d'anention des legislateurs . Nous n'avons

déjJl , tous t8m que r.ous Commes, que trOP de répu–

gnance pour les traVaux péoibles;

il

ne faudeoit

pa~

en

augmemer les difficultés, ni faire naltre des occahons

ou des peéle"tes

a

nocre pare{Je .

De plus, indépendammem des maltrifes, il

Y

a par–

mi les ouveiers mille uCages itbulifs

&

ruioeux qu'il fa u–

droit abolie impiloyablemem; lels Cont, par exemph:,

tous droits de eompagnooage , tOUles fé tes de commu –

DaUlé, toUS frais d'a{Jemblée, jettons, bougies, repas

&

buvetres ; occafioos perpétuelles de fainéanliCe, d'exc<:s

&

de perres, qui

retol~bent

néce{Jaieement Cur le public,

&

qui oc s'accoedent poinr avec I'économ ie nationale.

Que d'

épargneJ

poffib les enfin dans I'excecicc de la

rel igiou , en IÍlpprimaot

les

teois quam de nos feleS,

comme on l'a fait en !talie, dans l' Aurriche, daos les

P ays-Bas ,

&

ailleurs: la Feance y gngoeroit des mil–

liolls tous les ans ; OUlre qu e l'on épargneroit bien des

feais qui fe font ces jours-Ia dans nos égliCes. Qu'on

pardoone Cur cela les délails fuivaos ,

a

un citoyen que

ramour du biell public anim e.

Quel Coulagemem

&

quelle

Ipnrgne

pour le public ,

Ii

I'on reteanchoit la diaeibulion du pain-beni!

C'ea

une

dépenCe des plus ioutiles , <tépcnre néanmoins confid¿ –

eable

&

qui fait crice bien des gens, Ou dit que cee–

tains officiers des paeoiffes foo t Cur cela de l'etites con–

cuffi ons, ignorées Cans doute de la paliee ,

&

que la loi

n'ayanr eien fixé U-delTus, ils r.ant;:onoe nt les ciloyens

impunément Celon qn'ils les leOllvent plus ou moins fa –

ciles. Q uoi qu'il en Coir , il

ea

démol1leé par Ull cal-

' cul e"aa , que le pain-beni coOte en F eance plulieues

millions par an; il n'ea cependaot d'aucune néceffilé ,

iI

Y

a m eme des conre':es dans le royaume

011

1'011

n'en donne poim du tOUt: en un mot,

iI

ne porre pas

plus de bénédiélion que l'eau qu'on employe pour le

benir;

&

par conCéquent on pou eroit s'eR tenie

a

I'cau

qui oe coOte rien,

&

Cupprimer la dépenCe du pain-beni

comme onéreuCe

JI

bien du monde .

Apres avoie ind iqué la Cuppreffion du pain-beni, je ue

erois pas devoie épaegner davantage la pl apan des que–

tes ufilées parmi nous ,

&

Cur-tout la localioo des chai–

Ces. T ous négoces Cont défendus dans le temple du

S eig neur;. lui-me me les. a peoCceits hautemelll,

&

je \le

vois rien dans l'évangile Cur quoi

iI

ait parlé avec taU!

de force .

D omul mea domlH orationiJ eft, VOl

11Itttm

feciftÍJ

¡110m fpe luncam latroRlIm.

Luc,

xj x.

46-. 11

me

Cemble que

c'ea

une le'Yon

&

poue les pafleurs

&

poue

les magineats.

R ien de plus iodécent que de vendee la place

a

l'é–

gliCe; MM. les eccléliaaiques onr geand Coiu de s' y

meme

a

l'aiCe

&

peoprem en t, affis

&

a

genou,,: il

conviendroit que tous les fideles y futrent de m eme

eommodément,

&

fans jamais financer . Pour cela il

y faudeoit m eme des bancs appropriés

a

cene fin, bancs

qui remplieoient la nef

&

les cÓtés,

&

n'y laifferoient

que de fimples palfages . J'ai va quelque choCe d'appeo–

chanr dans une province du royaume, mais beaucoup

miel1x en Anglelerre

&

en Hollande,

011

l'on ea affis

dans les temples Cans aucuns frais,

&

Caus etee inter–

rompu par des mendians, par des queteurs, ni par des

loüeurs de chaiCes. En quoi les Proteaans nous don–

nent un bel e" emple

a

Cuivre,

Ii

nous étions alfe'l. rai–

Connables, 1l1Te'l. deontéreffés pour cela.

Mais , dira-t-on Caos dOUle , ceu e recette retran chée,

camment fouroir aux dépenCes ordinaiees? En voici le

moyen sli r

&

fa cile,

c'ea

de retrancher tout-a-fait unc

bonne partie de ces dépenCes,

&

de modérer, comme

il

efl poffible, celles que l'on croit les plus indirpenra–

bies. Quelle néceffité d'avoir tant de chaOlres

&

autres

o fficiers dans les paroiaes? A quoi bon tant de lum i–

naiee, tam d'ornemens, tam de cloches,

&c.

S i I'on

élOit un peu raiConnable faudroit-il tnm d'étalage , tant

de círe

&

de Connerie pour enlerrer les m orts

1 On

en

peut diee autant de m il le nutees CuperBuités onéeeuCes

&

qui M llotent plus dans les uns l'amour du lucre:

dans les antres l'amoue du

f.ae

, que le 7.ele de la re–

ligioll

&

de la vraie piété.

Au Curplus, il n'ea pas poffible que de

limpl~s

pae–

ticu liers rem édiem jamais a de paeeils abus; chacon Ccm

la

tyranni~

de la coa turne , chaeun m eme

eo

gemit dans

Con