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)

630

ENV

lure approchaote, font tres-recommandées dans ce cas.

Si le fang peche par acrimonie, comme lorfqu'il a con–

rraélé ce vice par l'ufage exceffif, qui a précédé, du

poivre, du fel, de la chaux'l & autres choCes Cembla–

bies, .pres avoir rempli les préalables

c~JO~enables,

on

doit employer les humeélans , les rafralchllTans & les

adoucifTans, auxquels on pourra aerocier efficaeement

l~s

legers apéritifs, les laitages, & les eaUI mlllérales

aCI–

dules.

·Au rene, on doi! avoir beaucoup égard dans le trai–

tement de la dépral·atioo de I'appétit,

:l

la diRéreoce de

]'~ge,

du fele & du tempérament des perConnes qui en

i On!

affeaées . 11 efl de la prudence du medecin de va–

r ier les remedes, conféquemment

~

ces diverfités; &

dans le cas ou celte affeaion ne dépend que de la

groereere,

il

doi!

C~

!enir oifif, ou au moios ne donner

des Cecours qu'avec uo extreme ménagement; car

iI

y

a

a

craindrc qu'en travaillanr

a

guérir le

pica

ou le

ma–

lacia

des femmes grotles, on ne leur faffe faire des

fauITes couches, comme

iI

efl arrivé quelquefois; d'ail–

leurs il efl treS-rare que les chafes door elles ufem,

pour farisfaire leur appérir dépravé, lem foient nuiables,

feloo ce que montre l'expérience journaliere.

/'

On peur prefque dire la meme chofe des fi lIes, dom

les

env;u

ridicules les porteot

a

maoger

d~s

choCes fi

peu propres

:i

etre digérées, qui ne paroilTeor cepeodanr

pus produire les mauvais effers qu'elles produiroiem, fi

elles en maogeoieo t en fanté de meme

qualit~,

ou en

aulfl grande quantiré; elles prennenr avec une extreme

nv idité du monier, des fcories de fer, ou feulemenr

de s croOtes de paitl en abondance. Toul cela efl

ex–

trememenr fec; cependan t

quelqu~s-unes

tle boivem pref–

que poim, pour détremper ces matieres dans l'.flomac;

c'efl que ce vifce re efl plus copieufemenr abreuvé dans

ces cas des fucs f.livans , que dans l'état naturel ; ce

qui fupplée au défaur de la boilTon, diiTour ces matie–

res eooereffibles, & les empeche de fe for mer en rnaf–

fe, qui foniroit difficilement du vemricule, le riraille–

roil par fon, poids, le blelTeroit par fes aCpérités , & pro-

. duiroi! les memes efrets dans les boyaux,

ti

elle pou–

v oit

y

erre

ponée en dérail. Ces filies, ainri affeélées

n'onr de l'appérir que pour des 'chofes de celte efpece

&

leur appérir efl excellif

11

cet égard; ce doO! elles

fe raiTallienr femble eo étre le

rem~de ;

car celles qu'

011

empeche de Ce fatisfaire, eo fuivao t leur goar dé__

'pravé, oe foO[ que tres-diffieilemeO[ guéries, &· l'au–

r oieor éré beaucoup pIíltÓt, fi on les avoit lailTées li–

bres

a

cet égard.

Boerhaave rapR0rte,

pr4!lea. ;n ;nft;t.

§.

803.

qu'un

habiran! d' Amflerdam , txtrememem riche , qui avoir

uo dégoOt infurmonrable pour roures fones d'alimeos ,

& menoit uoe vie miférablt avee

IOUS

fes biens, les re–

m edes o'éran r d'aucu o effet, eur enlio idée de manger

des anchois ; il s'en ra(fallia, & recouvra la fanré. Les

poules, qui ne fe oou rrierenr que de grains , engeodrem

beaucoup d'acides; ce qui les pone

ii

manger rouven r

du gravier, & elles péri(Jenr ri elles o'en trouven! pas;

la

raiCon en efl évidente. L es enfaos & les filies ca–

cheaiques débiles , fom fon CUJets

a

engendrer des (ues

acides dans les premie res voies ; c'efl ce qui les porre

naturellement

a

manger des marieres lerrcuCes , créta–

etes , & aurres propres

a

abforber les acides &

3

eo

c orriger la mauvaiCe qualité, en faifan r par ce melan–

ge uo corps neurre ; & ces matieres ne nuifent poin!,

taor que l'acide efl le vice dom inalll. L es Medecins fe

propofent la méme indicarion

ii

remplir, 10rfqu'i1s em–

ployenr les abforbaos funour dans les maladies des en–

fa,ns,

&c.

Tout cela prouve que les

env;eI,

qui por–

te nr

a

manger des chofes qui paroifTenr ri abCurdes,

fom caufées par quelque humeur dominanre, dool le

v ice efl d'uoe oarure foovent inconnue, qui oc peut

e–

tre corrigé. que par les chofes memes <jui fom l'obJet

de l'appérir dépravé. C'efl fu r ce fondemem qu'H ippo–

erare recommandc aus M cpecins d' avoir égard aux

f<lntaifies des malades poor des chofes abCorues , quoi–

qu'elles paroierenr contraires au caraaere de la mala–

die.

· Au re(Je le

pica

& le

m"lac;a

des fi lies & autres ,

éranr preCque roOj ours un fyrnprome de quelque mala–

die prin cipale, comme des obflruélions, des Cupprefli ons

de regles, des pftles-cou leurs, ils doivenr etre rraités

confo rmémcnt

a

la cauCe de la maladie door ils dé–

I'endenr .

Voy .

O

B S T R U

e

T IO N,

S

U P P R E S S IO N,

PALES-COU LEU RS.

011

a vil des perfonnes avoir des

envieI

de choCes

qui ne fonr poim relativ es

a

la nourriture. Salmulh

Ib¡,,'/!.

fait mention d' une efpcce de

tica,

dans lequei

ENV

ceux qui en étoient affeaés fouhairoient

&

fe proeu'

raiera ardemment de voir des cho fes blanches, & é –

toien! rrilles, mélancoliques, fans appétit, lorfqu'ils ne

pouvoienr pas fe far isfa;re. Ceux qui ont été piqués de

la larenrule om au lli des fureurs pour cenaines eou–

leurs; ils On! quelquefois la pallioo de fe rouler dans

la boue ,\ de courir, de banre,

&c.

les danfes, les

diverrilTemens dilli pelll , dans

CeS

cas, ceS Corres de

fanlaifies. Certaines filies OO! la pallion d'aimer les mau–

vaifes odeurs, comme celle des cuirs rannés, moifis,

de la fumée de la chaux, de la poulliere des cen–

dres. M . de Sauvages parle, dans fes

e/aff" d. ma–

I"dies ,

d'un homme d'eCprit qui, érant adeaé de mé–

lancolie , s'oecupoir principalemenr

a

compler le nom–

bre des

efcali~rs,

des carreaux de vitre, des briques

&

autres chofes femblables.; il ne celloi! de répérer cetre

opérarion, & il s' y ponoir avec paffioD; c'étoit-U fon

env;e .

Ce mor fe dir au ffi des taches ou autres chofes con–

tre nature qui paroierenr fur le corps des cofans nou–

veaux-lIés, que l'on amibue 3U pouvoir de l'imagina–

tion des femmes en.:eintes, d'imprimer Cur le eorps des

enfans renfermés daos leur feio, les figures des objers

qui les om frappées particuliereme m, enfuire des fan–

raifies qu'elles ont eues pour certaines chofes , fans pou–

voir Ce fatisfaire; ce qui a fait dooner propremenr le

nom

d'env;e

it

ces défeauofilés . C'efl mal-a-propos

qu'elles font nommées ain(j, lorfqu'e\les fOn! réputées

une Cuite de la crainre, de la frayeur, ou de toure au–

tre. fentimen! de l' ame, qui n' efl poinr agréable; ces

marques [onr appellées des Latins d'une maniere plu5

générique,

nwvi,

&

des Grecs

1

tt'?rl" ."

f1':r'''¿P.Ctt4 .

Vo–

y...

F

OE T U

s,

GRO S S E S S E,

1

M A

G

I N A

r

ION .

(d)

• E

N V

tE,

(Myth . )

L es poeres grecs & romains

en on! fair une div ioité infernaJe; ils On! dir qu'elle a–

voit les yeux louches, le corps décharné, le front

p~le, l'air inquier, la tete coiRée de ferpens,

& c.

ENV1EUX, J A LO

U X,

fynon. Voici les

nuances par leCquelles ces mots difierem .

1°.

On en

ja-

10llx

de ce qu'on po

Il'e

de , &

envi.ux

de ce que po(fe–

dent les autres; c'efl ain li qu'un amanr efl

jaloux

de

Ca maitrelfe, un pri nce

jaloux

de fon autorité.

2°.

Quand ces deux motS fom relarifs

a

ce que poOedeot

les autres,

env ;eux

dir plus que

jaloux ;

le premier

marque une difpolition habitueUe & de caraélere; 1'3u–

tre peur déligner un femimenr paffager; le pr.emier dé–

(igne auffi un fenrimenr aauel plus fon que le fe–

cond. On peu! etre quelquefois

jaloux

fans étrc. naru–

re\lemen!

mv;eux ;

la

jaloufie ,

Currour au premier mOQ–

vement , en un' fen rimeor dOn! Otl a quelquefois peioe

a le

défendre;

l'env;e

efl un [eOliment bas, qui roo–

ge & tourmenre celui qui en efl pénélré,

( O)

~N

U

M

E R

A TI O N .

(Ar: poit . )

Cette fi gu–

re de Rhérorique ell adm irable eo PoéJie, paree qu'

elle raOemble, daos un langage harmonieux, les rrail$

les plus frappaos d'un objer qu'on veut dépeiodre , afin

de perfuader, d'émouvoir & d'entrainer l'efprit fans lui

dOllner le tcms de fe reconnoilre . Je n' eo cirerai qu'

uo feul exemple, tiré de la tragédie d' Arhalie .

J

ehu,

'1u'avo;: cho;fi fa ¡ageff. profond.;

J ehu,

fur '11';

¡.

VO;I '1ue v olre .fpoi,. f. fondl,

D 'u» oubl; Irop ;ngrat

tI,

pa)'¡ feJ bienfa;:I .

J eh u

laiffe d;lIchab l'affreuJ. fi lie en pa;x ; .

SIt;t du rO;I

d'

¡[rael la prophane¡ exempleJ;

Du v;1 d;", de /'Egypte a conferl,l leI t.mpleJ .

J

eh u

,fur le¡ hautJ li",x, ofal1: enfin offrir

Un t lmiraire encenJ tfue

DiclI

ne

peltt

fouffrir,

N '",

pour ["vir fa cauJe

&

ven¡:er

¡u

;nj ura,

Ni le cawr

aff~z.

droit, ni les

mQlnJ

affet. pures .

Areide de

M.

le e hevalier

1)

E

J

A U

e o u

R T.

E 'N U M E' R A T ION,

D

E'N

o

M B R E M E N T,

( Hift.

anc.)

I'aaion de compler ou de marquer le oombre

des chofes.

Voye ..

N

u

M E'R A TI

o

N .

~ u

rems. de la naieraoce de N otre-Seigneur, Céfar–

Augu(Je avoit ordonné qu'on nr le

dlnombrement

du

m onde, ou plOtÓ r du peuple de Con empire; quoique

d'habiles aUlco rs croyent que ce

cmfru

ou

d¿'¡ombu–

ment,

dont parle

S.

Luc, ne s'éreodit pas fur tout I'em–

pire , mais qu 'i1 fur partic ulier

a

la Judée.

Voyez

Peri–

zooius,

de (cnfrl judaico.

& Berger.

d.

viiI m;I;la,i-

bUI .

.

On éroir a R ome dans l'ufage de faire

le

dinom–

br.mmt

de routes les familles. Ce fut Servius Tul–

lius