)
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ENV
lure approchaote, font tres-recommandées dans ce cas.
Si le fang peche par acrimonie, comme lorfqu'il a con–
rraélé ce vice par l'ufage exceffif, qui a précédé, du
poivre, du fel, de la chaux'l & autres choCes Cembla–
bies, .pres avoir rempli les préalables
c~JO~enables,
on
doit employer les humeélans , les rafralchllTans & les
adoucifTans, auxquels on pourra aerocier efficaeement
l~s
legers apéritifs, les laitages, & les eaUI mlllérales
aCI–
dules.
·Au rene, on doi! avoir beaucoup égard dans le trai–
tement de la dépral·atioo de I'appétit,
:l
la diRéreoce de
]'~ge,
du fele & du tempérament des perConnes qui en
i On!
affeaées . 11 efl de la prudence du medecin de va–
r ier les remedes, conféquemment
~
ces diverfités; &
dans le cas ou celte affeaion ne dépend que de la
groereere,
il
doi!
C~
!enir oifif, ou au moios ne donner
des Cecours qu'avec uo extreme ménagement; car
iI
y
a
a
craindrc qu'en travaillanr
a
guérir le
pica
ou le
ma–
lacia
des femmes grotles, on ne leur faffe faire des
fauITes couches, comme
iI
efl arrivé quelquefois; d'ail–
leurs il efl treS-rare que les chafes door elles ufem,
pour farisfaire leur appérir dépravé, lem foient nuiables,
feloo ce que montre l'expérience journaliere.
/'
On peur prefque dire la meme chofe des fi lIes, dom
les
env;u
ridicules les porteot
a
maoger
d~s
choCes fi
peu propres
:i
etre digérées, qui ne paroilTeor cepeodanr
pus produire les mauvais effers qu'elles produiroiem, fi
elles en maogeoieo t en fanté de meme
qualit~,
ou en
aulfl grande quantiré; elles prennenr avec une extreme
nv idité du monier, des fcories de fer, ou feulemenr
de s croOtes de paitl en abondance. Toul cela efl
ex–
trememenr fec; cependan t
quelqu~s-unes
tle boivem pref–
que poim, pour détremper ces matieres dans l'.flomac;
c'efl que ce vifce re efl plus copieufemenr abreuvé dans
ces cas des fucs f.livans , que dans l'état naturel ; ce
qui fupplée au défaur de la boilTon, diiTour ces matie–
res eooereffibles, & les empeche de fe for mer en rnaf–
fe, qui foniroit difficilement du vemricule, le riraille–
roil par fon, poids, le blelTeroit par fes aCpérités , & pro-
. duiroi! les memes efrets dans les boyaux,
ti
elle pou–
v oit
y
erre
ponée en dérail. Ces filies, ainri affeélées
n'onr de l'appérir que pour des 'chofes de celte efpece
&
leur appérir efl excellif
11
cet égard; ce doO! elles
fe raiTallienr femble eo étre le
rem~de ;
car celles qu'
011
empeche de Ce fatisfaire, eo fuivao t leur goar dé__
'pravé, oe foO[ que tres-diffieilemeO[ guéries, &· l'au–
r oieor éré beaucoup pIíltÓt, fi on les avoit lailTées li–
bres
a
cet égard.
Boerhaave rapR0rte,
pr4!lea. ;n ;nft;t.
§.
803.
qu'un
habiran! d' Amflerdam , txtrememem riche , qui avoir
uo dégoOt infurmonrable pour roures fones d'alimeos ,
& menoit uoe vie miférablt avee
IOUS
fes biens, les re–
m edes o'éran r d'aucu o effet, eur enlio idée de manger
des anchois ; il s'en ra(fallia, & recouvra la fanré. Les
poules, qui ne fe oou rrierenr que de grains , engeodrem
beaucoup d'acides; ce qui les pone
ii
manger rouven r
du gravier, & elles péri(Jenr ri elles o'en trouven! pas;
la
raiCon en efl évidente. L es enfaos & les filies ca–
cheaiques débiles , fom fon CUJets
a
engendrer des (ues
acides dans les premie res voies ; c'efl ce qui les porre
naturellement
a
manger des marieres lerrcuCes , créta–
etes , & aurres propres
a
abforber les acides &
3
eo
c orriger la mauvaiCe qualité, en faifan r par ce melan–
ge uo corps neurre ; & ces matieres ne nuifent poin!,
taor que l'acide efl le vice dom inalll. L es Medecins fe
propofent la méme indicarion
ii
remplir, 10rfqu'i1s em–
ployenr les abforbaos funour dans les maladies des en–
fa,ns,
&c.
Tout cela prouve que les
env;eI,
qui por–
te nr
a
manger des chofes qui paroifTenr ri abCurdes,
fom caufées par quelque humeur dominanre, dool le
v ice efl d'uoe oarure foovent inconnue, qui oc peut
e–
tre corrigé. que par les chofes memes <jui fom l'obJet
de l'appérir dépravé. C'efl fu r ce fondemem qu'H ippo–
erare recommandc aus M cpecins d' avoir égard aux
f<lntaifies des malades poor des chofes abCorues , quoi–
qu'elles paroierenr contraires au caraaere de la mala–
die.
· Au re(Je le
pica
& le
m"lac;a
des fi lies & autres ,
éranr preCque roOj ours un fyrnprome de quelque mala–
die prin cipale, comme des obflruélions, des Cupprefli ons
de regles, des pftles-cou leurs, ils doivenr etre rraités
confo rmémcnt
a
la cauCe de la maladie door ils dé–
I'endenr .
Voy .
O
B S T R U
e
T IO N,
S
U P P R E S S IO N,
PALES-COU LEU RS.
011
a vil des perfonnes avoir des
envieI
de choCes
qui ne fonr poim relativ es
a
la nourriture. Salmulh
Ib¡,,'/!.
fait mention d' une efpcce de
tica,
dans lequei
ENV
ceux qui en étoient affeaés fouhairoient
&
fe proeu'
raiera ardemment de voir des cho fes blanches, & é –
toien! rrilles, mélancoliques, fans appétit, lorfqu'ils ne
pouvoienr pas fe far isfa;re. Ceux qui ont été piqués de
la larenrule om au lli des fureurs pour cenaines eou–
leurs; ils On! quelquefois la pallioo de fe rouler dans
la boue ,\ de courir, de banre,
&c.
les danfes, les
diverrilTemens dilli pelll , dans
CeS
cas, ceS Corres de
fanlaifies. Certaines filies OO! la pallion d'aimer les mau–
vaifes odeurs, comme celle des cuirs rannés, moifis,
de la fumée de la chaux, de la poulliere des cen–
dres. M . de Sauvages parle, dans fes
e/aff" d. ma–
I"dies ,
d'un homme d'eCprit qui, érant adeaé de mé–
lancolie , s'oecupoir principalemenr
a
compler le nom–
bre des
efcali~rs,
des carreaux de vitre, des briques
&
autres chofes femblables.; il ne celloi! de répérer cetre
opérarion, & il s' y ponoir avec paffioD; c'étoit-U fon
env;e .
Ce mor fe dir au ffi des taches ou autres chofes con–
tre nature qui paroierenr fur le corps des cofans nou–
veaux-lIés, que l'on amibue 3U pouvoir de l'imagina–
tion des femmes en.:eintes, d'imprimer Cur le eorps des
enfans renfermés daos leur feio, les figures des objers
qui les om frappées particuliereme m, enfuire des fan–
raifies qu'elles ont eues pour certaines chofes , fans pou–
voir Ce fatisfaire; ce qui a fait dooner propremenr le
nom
d'env;e
it
ces défeauofilés . C'efl mal-a-propos
qu'elles font nommées ain(j, lorfqu'e\les fOn! réputées
une Cuite de la crainre, de la frayeur, ou de toure au–
tre. fentimen! de l' ame, qui n' efl poinr agréable; ces
marques [onr appellées des Latins d'une maniere plu5
générique,
nwvi,
&
des Grecs
1
tt'?rl" ."
f1':r'''¿P.Ctt4 .
Vo–
y...
F
OE T U
s,
GRO S S E S S E,
1
M A
G
I N A
r
ION .
(d)
• E
N V
tE,
(Myth . )
L es poeres grecs & romains
en on! fair une div ioité infernaJe; ils On! dir qu'elle a–
voit les yeux louches, le corps décharné, le front
p~le, l'air inquier, la tete coiRée de ferpens,
& c.
ENV1EUX, J A LO
U X,
fynon. Voici les
nuances par leCquelles ces mots difierem .
1°.
On en
ja-
10llx
de ce qu'on po
Il'e
de , &
envi.uxde ce que po(fe–
dent les autres; c'efl ain li qu'un amanr efl
jaloux
de
Ca maitrelfe, un pri nce
jaloux
de fon autorité.
2°.
Quand ces deux motS fom relarifs
a
ce que poOedeot
les autres,
env ;eux
dir plus que
jaloux ;
le premier
marque une difpolition habitueUe & de caraélere; 1'3u–
tre peur déligner un femimenr paffager; le pr.emier dé–
(igne auffi un fenrimenr aauel plus fon que le fe–
cond. On peu! etre quelquefois
jaloux
fans étrc. naru–
re\lemen!
mv;eux ;
la
jaloufie ,
Currour au premier mOQ–
vement , en un' fen rimeor dOn! Otl a quelquefois peioe
a le
défendre;
l'env;e
efl un [eOliment bas, qui roo–
ge & tourmenre celui qui en efl pénélré,
( O)
~N
U
M
E R
A TI O N .
(Ar: poit . )
Cette fi gu–
re de Rhérorique ell adm irable eo PoéJie, paree qu'
elle raOemble, daos un langage harmonieux, les rrail$
les plus frappaos d'un objer qu'on veut dépeiodre , afin
de perfuader, d'émouvoir & d'entrainer l'efprit fans lui
dOllner le tcms de fe reconnoilre . Je n' eo cirerai qu'
uo feul exemple, tiré de la tragédie d' Arhalie .
J
ehu,
'1u'avo;: cho;fi fa ¡ageff. profond.;
J ehu,
fur '11';
¡.
VO;I '1ue v olre .fpoi,. f. fondl,
D 'u» oubl; Irop ;ngrat
tI,
pa)'¡ feJ bienfa;:I .
J eh u
laiffe d;lIchab l'affreuJ. fi lie en pa;x ; .
SIt;t du rO;I
d'
¡[rael la prophane¡ exempleJ;
Du v;1 d;", de /'Egypte a conferl,l leI t.mpleJ .
J
eh u
,fur le¡ hautJ li",x, ofal1: enfin offrir
Un t lmiraire encenJ tfue
DiclI
ne
peltt
fouffrir,
N '",
pour ["vir fa cauJe
&
ven¡:er
¡u
;nj ura,
Ni le cawr
aff~z.
droit, ni les
mQlnJ
affet. pures .
Areide de
M.
le e hevalier
1)
E
J
A U
e o u
R T.
E 'N U M E' R A T ION,
D
E'N
o
M B R E M E N T,
( Hift.
anc.)
I'aaion de compler ou de marquer le oombre
des chofes.
Voye ..
N
u
M E'R A TI
o
N .
~ u
rems. de la naieraoce de N otre-Seigneur, Céfar–
Augu(Je avoit ordonné qu'on nr le
dlnombrement
du
m onde, ou plOtÓ r du peuple de Con empire; quoique
d'habiles aUlco rs croyent que ce
cmfru
ou
d¿'¡ombu–
ment,
dont parle
S.
Luc, ne s'éreodit pas fur tout I'em–
pire , mais qu 'i1 fur partic ulier
a
la Judée.
Voyez
Peri–
zooius,
de (cnfrl judaico.
& Berger.
d.
viiI m;I;la,i-
bUI .
.
On éroir a R ome dans l'ufage de faire
le
dinom–
br.mmt
de routes les familles. Ce fut Servius Tul–
lius