•
ENV
Elle en !c11emen! de la nature des maladics qui dé–
penden!
pri~cipalcm ent
du vice, de l' imagination , que
l'on
3
Couvcm g.uéri des perComles qui avoient I'appé–
tic dépravé , en éloignant CaigneuCement toue ce qui pou–
voie rappeller ou tixer ' I'idée de I'objee de cee appécit ;
en éviean t
me
me d'en faire meneion ,
&
en ne préCen-
13m
que de bons alimens qui plllTent effaeer I'idée des
m auvais dom on écoil oeeupé.
On ne doit pas
~lre
Curpris de voir les femmes fur–
tOU I Ires-Cujeees
a
cecee eCpcce de maladie Cpiriruelle •
Ii
I'on faie anencion :\
ce
qu'elles one des organes beau–
coup plus délieaes
&
plus fcnfibles que les hommes;,
qu'dles I'Denene ordinairemene une ,' ie plus fédencaire ;
Eju'dles ont I'imaginaeion plOs vive ; qu'elles éprou vent
pour
I~
plapart de fréq uens dérangemeos dans leurs
fooaions, a cauCe d'U
ftu~
tl1Cl¡nruel, don! la diminu–
tion
&
la fuppreRi on, Coit
:l
I'égard des tilles par ma–
Jadie, foit
a
I'égard des femmes par 13 gro(fene , font
des ehangemens dans
la,
cireulaeion du fang, qui, apres
avoir eroupi dam les vailTeaux u!érins, reHue dans la
ma(fe des humeurs , s'y melc,
&
la eorrompt de ma–
niere qu'iI s'enfuit bien des eroubles dans I'éeoflomie a–
nimale , que I'on ne fauroit ateribuer a la Ceule quallti–
lé du lill1g exeédente par le dérau t d'évaeuatioll périodi–
que, puifque les faignées répetées, qui en cnlevene plus
qu'il n'en efr retenu de erop, ne fone pas le plu lou–
ven t ee(fer ces delordres.
1/.
O
P
I
L A
1:
IO N, G RO
S–
SESSE.
11 réCnlte par eonCéquent de lOotes ees diCpofitioflS,
que les perConnes du Cexe font plus CuCeepeibles d' en–
g.endrer de mauvaiCes humeurs,
&
de' fomllir matie,e
aux cauCes déetrminaeHes
&
prochaines qui peuvenl pro–
du ire la dépraV3eion de I'appétie, C'en dans cene idée
que R iviere dit que les humeurs dominames peuveut
éere de natore
a
déeerm iner la falllailie
1
defirer des
choCes abCurdes,
&t.
ainlí il femble ' par-la reeonnoltre
les
m~mes
cauJes des
.nv i.!,
que ceUes qui viennent
d'eere établies .
Si quclques hommes fo trouveot avoir des diCpofi–
lions approehanets de eelles que
1'011
obrerve dan, les
femmes , ils Cont aum CUJees qu'elles
a
l'afl<élion dont
iI
s'ágit; e'en pourquoi on ell a v(l d'uo tempérament
déliear rerrentir eomme elles tous les etfees de la dé–
pravaeion de I'appéeie . C ' en par la memo raifon que
quelques jeunes gar,ons oll e au Ri des
envie! ,
des fan–
railíes de manger eereains alimens , ou aueres ehoCes qu'
¡Is prennent eomme alimeneaires:
m~is
iI n'eí! pas auRi
aifé de rendre raiCon d' un pareil vice dans les vieil–
lards, '1ui n'en pas fa ns exempk : on en trouve un en–
tr'autres dans M ang"!,
B ibl.
medo
pran.
tomo
Ill.
a
I'égard d'un ardfan d'o n age alk i. avancé , a qui ji
é'–
toie arrivé plufieurs fois d'éprc>uv er une dépravaeion d'ap–
périe bien marqué<,
&
des vomi(femells tres - fréquells
&
tres-faeiguans , tootes les fois quo Ca femme develloit
eneeinee, Ces Cymptomes ne pouvok nl etre vrairrembla–
blemene qu'une fuiee de la I¿fion de
l'
imagination de
cet homme , dollt la fenfi bilité Cur I'éeat de fa fc mme,
qui écoit fans douee la premiere affeélée, ehangeoit la
diCpolition des ti bres de Cou ecrvea u,
&
éeablilloie la
caufe proehaine d'Ulle foree de délire mélaneolique eou–
cernant les alimens, tel que eelui de Ca fe mme . 11 n'cn
pas d'ailleurs rare , quane au vomi(fement de cee hom–
me, que des perCounes Ce femene des naufées
&
vomif–
fent memo eu voyane vamir qutlqu'un.
La dépravation de I'appétie peuc "rre fncilement di–
ninguée de cauce nutre malad ie , par les lignes earaaé–
rifliques mentiounés daos la dé6nition de cene mala–
die , Cous le nom
d'envie.
La ditréreoee des efpeces
de eetre aftea ion a auffi éeé (iJiJi Cammenr éeablie au
commeneemellt de cee an icle: ain li lorfque des femmes
grolles n'ont des
env ier
que pour des alimens d' uCage
ordinairc, ectee dépra vation d'appétit, qui ne eonfi í!e
que dans le delir immodéré,
&
fouvent hors de CaiCon .
de ces ali mens , doit eere dininguée , par le 110m de
maloeie,
du violent delir des chofes abCurdes , qui eon–
{litue la maladie appellée
pica:
eelle-Ia Ce ehange Cou–
vent en eelle- ci. En effet, on voil journellement des
femmes eneeintes qu i oot les fa
ncair.esles 'Plus tiogu–
Jieres: plur,eurs fouhaitenc de mordre des animaux , d'é–
rrang ler des oiCeaux avee les dents ; quelques-uoes man–
gen! meme dCi ani mau x vivans . Drillcavel rapporte de
fa mere, qu'dle avoie mangé
d~s
éercviílcs crues . F o–
re~{Is,
11'11 . V I/l. oh!
7. fa ie memioll de plulieurs fe m–
mrs eoed nres, qui avoienc dévoeé des aoguille vrvao–
les: il parle auffi d'une qui avoit mangé cou te Il peau
d'une brebis , avee Ca laioe . 11 en meme arrivé, felon
L aogius,
lib. JI, ep.ifl,
12.
qu 'unc femme gro(fe avoit
ENV
62
9
eu one fOrte
envie
de mordre le bras d'un jeune bou–
Innger,
&
qu'i1 avoit fall n la Catisfaire,
a
quelque pri!.
que ce rae, pour évirer qu'elle ne Ce blefsat. Une au–
tre, felon le meme auectJr , avoie eu une fantair.e de
eetre, erpeee, bien ' plus violenee eneore; e' éeoit de fe
nonrrir de la ehair de fon mari: quoiq u' elle I'aimat
eendrcment, eUe ne lail1a pas de le tuer, pour al1ou–
vir fon cruel appéeit;
&
apres avoir mangé une pareie
de
Con
corp!. elle fala le rerle) pour le eonferver
&
s'en ra(fati er a plufieurs reprifes . Ce (ont la des exem–
pIes (pes-rares, au moios, s'i1s fOrll bien eertains.
Mais ce qui arr.ive plus eomlTIunément, e'en que les
femmes grotTes ayent des
e/Jvirr
de manger des ehoCes
abfurdcs
&
nuitibles, reUes que du poivre en graode
quaneieé, Nieolas F lorcnti n,
r,~mon.
V .draé!. IV.
tapo xxxvj.
dit en avoir vO une qui en avoit mangé
pres de vingt livres, Cans que eer exees la fir avorcer:
d'aueres mangent du linge, de la ehaux, du euir, des
excrémens mémes, felon l' obCervaeioo, de Borell i.
crnt. IJI. ohferv.
2 .
d'autres des cendres, du eharbon.,
de la eraie , du fel, du vinaigre,
&e.
&
ne prennent
aueun bon alimene avee goa l , pendant qu' elles ufent
avee avidieé de ces différenees ordures ,
L a plapart de ces chafes fOil( auRi I'objet de I'appé–
tit depravé des ti lles; mais il en rare qu'elles Coienr
auffi exeeRi ves dans leurs défirs déréglés que les fem–
mes grolles :' la dépra vation de I'appéeit dan s les
til–
les eí! ro aJours aeeompagnée d'un vice des humeurs, qui
peche par Ca quaneie é on par fa qualité, qui diCpofe le–
plus fouven t
a
la CuppreRion des regles, ou en en uue
fu ite . Ce vice eíl ditlerent, Celan la diflerenee des ob–
jees abCurdes de rapp"tie dépravé : ce vice dominant fe
taie eonnolere par les naulees , les vom'(fernens , les
douleurs que les perConnes affeaées rapportent
a
I'eno–
mae, la paleur du viCage,
&
autres Cymptomes qoi dé–
pendent de ce vice, done il n'eí! d'aiUeurs pas 'poffible
de déterminer précifémenc la nature partieuliere, qui
fait varier le goal pour les dilférentes rn3tieres qui fonr
I'objet de I'appétie dépravé ,
11 en plus aiCé
de
Juger des Cuites que peur avoir .
eette affeaion,
&
de prévoir fi elle Ce terminera par le
rétablitreme:n de la Camé, ou par la mort; fi elle dé–
génerera en quelqU ,aUere maladie. LorCqu'elle en fim–
pie , il n'y a rien
a
en eraindre, quand meme elle
au~
roie duré depuis long-tems, Les obflruél ions , la ea–
ehex ie , les piles-eouleurs, I'hy.dropitie , la tievre len–
le,
&e.
COIlt les maladies auxquelles eUe fe trouve fou–
vene joinre,
&
qu'elle peut 3uffi ¡lroduire par les ef–
fets de la mauvaiCe nourrieure . Les femmes eneeintes
font ordinajrement délivrées du
malacia,
&
m~ me
du
pita ,
environ le qua¡rieme mois de leur gro(fetfe; par–
ee que I'eu rant qu'elles poreenc dans leur Ctin. a ae–
quis alors alle? d'aec,oiflemellt pour eonfumer toute la
pan ie Curabondant. des humeurs qui fe portent
a
la ma–
lIice; par eonCéq uent elle n'eí! plus dans le eas d'y en–
gorger les vai(feaux , d'y eroupir, de reRllcr dans ¡la maf–
fe
&
d' Y produire les mauvais eft"ets meneionnés . Si
la déprava¡ion de I'appéeit fubolle au-dela du quatrie–
me mois , elle dev ienr dangereuCe, paree qu'eUe dépeDd
d'une auere eaufe que la fimple gro(fe(fe,
&
qu'eUe pri–
ve le fcetus de la nourricure ; alors elle ue peut qu'eere
exrrememene nuifible 11 la mere
&
a I'enfa ne , On a vil
dift"éremes forees d'envies eerminées par la mort : mais,
daus ces eas, elles n'écoient pss firnples ; elles
n'étoien~
que des Cymptomes de malad ies plus eonfi dérables, qUt
fone devenues mortelles, fans qu'on pae en aeeufer les
tnv ieJ
dom elles étoicnt aeeompagnées,
On doit en général Ce propoler deux objees dans la
eurarion de I'appétie dépravé ; Cavoir , de eorriger I'er–
reur de ¡'imaginarioo,
&
le vice dominane du eorps;.
fi e'en Perprit qui en le plus atleaé , le medecin doit
y faire- beaueoup d'auention,
&
s'appl iquer. partieuliere–
meno!
:l
le remenre en bon état , par des remedes mo–
raux : s'i! y
a.
indiee de mauvais Cucs abondans dans.
les premieres ou dans les feeondes voies, on doit faire
enCorte qu'ils Coieo t évaeués, ou qu'ils ehangent de qua–
lieé
&
s'améliorenc : il fa ue prefque coOjours , daos eet–
te aft"ea iun , traiter en
m~ me
tcms le eorps
&
I'efprit,
Apres avoir empluyé les remedes généraux , felon qu'i1s
font indiqués , ou doit enfniee avoir reeours aux alté–
mns appropriés au vice dominant des humeurs ;
&
eom.
me elles Cone le plus Couvellt épai(fes, groffieres
&
di–
fpoCées
a
former des obnruaions, on fait ur.1ge avee
fu eees de legers apérieifs , rendus plus aaifs par de–
gré fous dilférenees formes. Les eaux minérales , ce l–
les de Balarue , Curtout, eomme purgatives ,
&
eel–
les de Vals com{lle ahécsntes
1
ou toutes autres de na'>
lute