5I~
ENe
11
eonvien! de ne préparer que deux ou trois eou–
Jeurs
a
la fois , de peur qu'clles ne fe figent hors du
feu ou que le vernis ne s'évapore fur le feu, !andis
qu'~n
ea occopé
a
en remuer une jufqu'a ce qu' elle
foit froide.
Les inarumens, ou!re eeux dOn! on vient de par–
ler fOn! des pineeaux
&
des brofies ordinílires, la
pal~He
de bois, ou pour le mieux d'écaille;
UD
eou–
Jeau d'ivoire plOtÓ! que
d'
acier, avee
I~quel
il fau !
pa(Jer les eouleurs l' uoe
apr~s
l'au!re, pour qu' il n'y
reae rien de grumeleux; un pineelier avee de l'eiTenee
de térébenthine , pour humeaer les eouleurs
&
laver
les pineeauK .
M. de Caylus aiTfire que eet!e efpeee de peinture
en eire efl pra!icable fur le bois, la toile,
&
le platre.
Si 1'0n prin! fur bois, il fau! préférer le moins como
paa, le plus uni, celui qui fe déjette le moins
&
que les vers aHaquen¡ peu, eOl)llne le eedre: apres le
.cedre, e'en le fapin d'HolI¡lOde, enfuite le chene. Le
poirier convient pour les tableaux d'un grand tini. Si
r on veut. que le eedre
&
le cpene
h~ppent
mieux la
eouleur, on y pratiquera des inégalités avce un in(lru–
.ment a-peu·pres femblable
3U
bereeau des Grnveurs en
maniere noire
(Voyez
I'ar~ic/c
G
R A
v
U RE);
&
(i le
grain étoir trop
Ion,
on l' adouciroit avee la pierre
·ponee. On peindra
3
cru fur (Ous les bois.
Si I'on peint fur toile , on ehoifira celles qui on t le
grain uni
&
ferré. On leur donoera
a
la broiTe deux
ou trois eouehes de cire diiTome dans le double de
,fon poids d'e(lence de térébenth ille, ou dans la meme
qu~ntité
de vernis blane le moins gras; on laiiTera fé–
eher chaque eouehe féparément:
qu~nd
la derniere fe ra
feche, on préfcntera la toile
iI
l1n brafier ardent , ati n
qu'elle s'imbibe de eire. On pourra auffi la eirer fim–
plement fans ciTence Di vernis, en la faifam ehauffer.
On peu t eneore eoller du papier fur la toile, le poneer,
&
donner l'appret de eire , de maniere qu'elle pénetre
la !Dile
&
le papier . CeHe
fa~on
ell boooe pour les
oQvrages d'un graod fioi . .
Si l'on peio! fur platre; pour que la eouleur prenoe
&
oe s'écaille poio t, il fau t lui dooner un eoduit de
eire comme
11
la roile, mais plus fon . On en fera au–
tant pour la pierre.
M . de Caylus avertit que fa troifierne maoiere de
peindre peu! auffi etre pratiquée fur le platre
&
la
pier–
re, eo obfervaot d'eo boueher les pores eontre I'humi–
dité
&
l'embue de la cire,
&
cela avee un verois gras
Jiqué tié dans l'eiTeoee de térébeOlhine.' quaod eet eo–
duit fera fee,
00
mema I'enduir de cire aum diflome
dans I'dfen ee de térébenthioe, ou dans le verois blaoe
le moins gras; on le laifiera fécher, en fu ite
1'00
pein–
dra
a
I'eau avee les coul eu rs doO!
00
ufe commuoé–
m ent
a
I'huile,
&
on fix era la peinture avee le ré–
chau! de doreur .
Si l'on veut appliquer uo . blane d'ceuf fur les !ableaux
eo eire, on eommeneera par les laver légéremell t
a
l'eau pure, avee uoe' broiTe
a
peiodre, oeuve
&
trcs–
propre, Jufqu';\ ce que I'eau ait pris par - tout .
00
eo
(ltera le fuperHu avee un linge doux
&
humide ;
&
a–
vam que le tableau foi t fee,
00
éteodra le blane-d'ceuf,
eomme
00
le pratique fur les tabkaux
11
l'huile.
L a peill ture en cire o'a point de luifaos; e'ell uo de
fes avantages. Si eependant on VDuloi! lui don oer I'é·
ela! du verois ,
00
pourroit eo faire uo avee l'efprit-de–
vin
&
le manie. Cene réfine qui ell foluble dans l'ef–
fenee de térébeothioe, n'empeehe point la retouehe du
tableau: ' mais le blanc d'ceuf vau! mieux.
Pour retoueher les tableaux
&
y menre l'aeeord daos
toutes ces maoieres,
00
pourra fe fervir des eouleurs
préparées au vernis.
M.
de Caylus les préfere mcme
aux eouleurs
a
l' huile, pour rellaurer les vieux ta–
bleaux.
Enti n il laiiTe au tems
a
juger de tous ces genres
de
pein ture,
&
de leur folidité refpeaive . Mois des
a·
prél-'n t il a bien lieu d' ctre comeO! de fes reeher–
ches ; il a travaillé
a
éteodre les limites de l'art:
&
je
ne fais pourq uoi le public n'a pas fait plus d'aeeueil au
m émoire ou il les lui eommunique: feroit - ce qu' eo
fait d:artS on a des yeux pour voir,
&
de l' avidilé
pour Joüir, mais trop de pareiTe pour s'inllruire?
Parrons maintenam aux déeouvenes
&
aux proeédés
~e
.M.
Baehelier,
&
parlons-en avee la meme impar–
tl~llré.
P.our cela rappellons les priocipes : colorer des
cites ,
p~.mdr~
avee ces eires eolorées, 6xer la pe iotu–
f;
par
1
!nUalOn; fans quoi uoe peinture De peut ¿tre
1
~!1&"llj1J(J'"
des ancieos .
ENe
Pr<míere maniere de peindre en cire fur to;le
01/
{ur
bois
I
felon M. Bache/ier.
11
oe s'agit que de fu bfiituer
a
l' huile, de la cire
blanche dilTome dans l'ellenee de térébenthine .
1
mprime7 VOlre taile avee cene cire: prenez des
eouleurs en poudre, broyez·les fur le porphyre en les
délayant avee eCHe eire ; formez-en vOtre palene ; en–
tretenez la fluid ité des teimes avee quelques gOuHes de
la meme eiTeoee; peignez avee la broiTe
&
le pioeeau
eomme
a
l'ordioaire .
11
ea
évidem que eette peioture ' o' ell nullement un
encau(lir¡ue .
Premierement,
00
y
employe l'eOeoe" de
térébc lHhine: or il n'y a pas la moiodre apparenee que
les anciens eoolluiTent auéune e(Jenee diOillée; c'ea un
produit ehimique. La Chimie nous vient des Arabes,
&
meme
00
ne peut guere la dater que du tems d'A–
vieenne . Secood emenl,
0 0
!le brOle point le tableau
quand
iI
ea aehevé:
or
l'iouClioll ell le earaétere diCl in–
étif de la peinture
encaufti,!"e .
Ajoutaos , li on veut,
que les ancieos oe peignoieot poinr fur toile; mais ou –
tre qu'avee cette maniere on peut peindre auffi Cur bois
00'
lle voit pas ce que. eette différenee peut ajoute,
o~
Óler
a
ce genre de peimure.
Seconde maniere de peindre en tiye, pnrticu/ieremenl
fur eoile, {e/on M. Bacbelier.
Arez uoe toile forte
&
ferrée de telle graodeur qu'il
vous p13ira; lavez-Ia pour en Óter l'appret; tendez-la
fur un chaffis,
&
difpofez ·le de maniere que vous puil:
(iez tourner au tour : aye? des eouleu" telles qu 'otl les
employe daos la peioture
a
la dé trempe,
&
peigoez ;
mais
11
mefure que vous peindrez, faites humeaer par
derriere votre taile, avee une éponge : par ce !lwyen
vous retoueherez vOlre ouvrage , vous
y
memez l' ae–
eord, vous le travaillere1-,
&
le fin irez aum parfaite–
mell! que vous eteS eapable de le faire.
Ayez enfuite de la cire vierge !res - pure; faites - la
foodre (implement, ou dilf" lve?-Ia par le moyeo que
nous iodiquerQos dans la maniere fuivante: prene'¿ des
broiTes,
&
donne'l au derriere de votre taile une, deuI,
ou trois eouehes de eire plus ou moios fortes, 1"lon
l'épaifieur de la toile
&
la force des teimes: laiiTe. fé.
cher, ou plutÓ! eauyer vos eouches .
Ayez enfuite des réehaUls de doreur, rempl is de ehar–
boos ardens; faites-les promeoer au, derriere du tableau;
&
eepeodaot plaeé vis-a-vis la peinture, examlllez les
effets de l'inuOion
&
de la fufion de la cire, laq'uelle
pénétrera la toile
&
les couleurs: dirigez le m ouve–
ment des réehau ts , en eommandam qu 'ils haullent, ou
baiflent, ou s'arrctent,
&c.
jufqu'a ce que
!Out
le ta–
bleau foil fuffifammeot bru lé .
II
ne faut pas plus d'ua
jour pour bruler uo tableau de vingt
ii
trente piés quar–
ré~
de furface. R epréfenter celte manceuv re eomme
pén ible, e'ell montrer qu'oo ne l'a j amais pratiquée.
II
peu! arriver de deux ehofes l'une, ou que le ta–
bleau foit tel que l'aniae le delire, ou qu' il faille le
retaueher. On le retouehera, foil avee des cou leurs
préparées, comme nous allons l'indiquer; foit avee des
pallels faits de ces memes eouJeurs; foit avee de la ei–
re di fioute par l'eiTence de térébenthioe ou une autre.
Tous ces moyens Cont au choix du peimre.
Cette maniere ea un exeellem
encall(li'ft,,;
mais ce
n'ef! point eelui des anciens. La premiere eondition
n'ea pas remplie ,
cera! hngflntUy c%yibu! ad pié/li–
ra!.
00
y
employe la eire, on y brOle; mais les eou–
leurs oe fo m pis des cires colorées,
&
de plus on efl
dans le eas d'y employer autre choCe que de la eire
&
des eouleurs . A cela pres, on peut dire fans téméri–
té , que de tOUles les maoieres de peingre en eire eon–
nues jufqu'a ce jour,
e'ea
la plus avantageufe, la plus
fe"e, la plus promp!e; pu ifqu'oulfe la vigucur
&
la fo–
lidité que la cire
&
I'ioullion doonent
a
la détrempe ,
00
peut faire des 'chefs á'ceu vre fu, taile , .
&
de telle
grandeur qu'on vDudra,
&
finir les tableau
x
les plus
é'tendus avee autant de perfeélion
&
d'aifaoee, qu' oa
feroit
d
l'huile les plus petits moreeaux de ehevalet.
Quelque idée qu'on ait de l'
encatlftir¡ue
des ancieos,
il
o'ell pas eroyable qu'il efit ces avantages.
Troijieme maniere de peindre en cir., {e/on
M . Bachclier .
Preoez du fel de tame; faites·en diiToudre daos de
¡'eau
tie d~
jufqu'a faturation; filtre"
cet!c
eau faturéc
a-tra-
I