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SIO

ENC

lioges oets,

/int';J puriJ ff/bigat;

opération qui doit

dooner l'éelat du vernis, fans en avoir les défauts.

Tonte peioture qui ne remplira pas ces coo ditioos,

les trois premieres fur-toot, ou qui ne les remplira pas

daos eet ordre, pourra égaler, furpaífer meme l'

UJ–

eau(li'ff/<

des aociens, mais ne fera jamais leur

m–

ea1lpU¡lIt .

e 'ell

l'

art de peindre avec des cires colorées ,

&

de fixer la pcinture par l'ioullion;

&

ce n'el! que ce-

13 .

Ce méme art qu'on appelloit communémcnt

en–

eall(li'fl",

inul!ion, Callixene de Rhodes , dans Athé–

née, le nomme

"'."I..

~j

.."

peintur<

<"

cir<,

II

n'y ea

avoit qu' un .

Voilil, je crois, des principes incontel!ables,

&

fuf–

fifaos pour apprécier fUrerneot toutes les manieres de

peiodre

a

la me connues juCqu'a préfent . N o us les de–

vons a

M.

le comte de Caylus,

&

a

M.

BacheJier,

peiotre; ce COOl les Ceuls qui puiífent prérendre au ti–

ICe d'inventeurs ou de rel!aurareurs de

I'encall(li,/ue.

Ceux

qui nous oot donné des ouvrages dans ce gen re , ne

COn! que leurs diCeiples, puifqu'ils r(ont travaillé que

d'apres eux .

'

M . 1

e comte de Caylus a pubJié cinq manieres, dont

les quatrc premieres font, felon lui, autant de vrais

I ncoufli'f'IeJ.

Premiere maniere d< peimlre en ,ire, f elon

M .

de

Cay /uJ.

Couleurs, teintes, peinture, tout

Ce

prépare

&

fe

Ii–

nit au bain-marie .

t Oo

Au Jieu de pierre

a

broyer, faites eool!ruire u'!

ne efpeee de eoffre de fer-b laoe de fe i7.e pouees quar–

rés fur deux

&

demi de hauteur, bien Coudé par-tout,

&

fan s autre ouverture qu'un goulot un peu élevé,

pour le remp lir d'eau . Sur la turface quarrée du eÓré

de laquelle le goulot s'éleve; faires appliquer

&

alla–

cher avec hu ir renons de fer·blane, une glaee de I'é–

paiífeu r ordinaire, qui oe foir qu'adoucie,

&

qui eo n–

ferve aífez de grain pour broyer les eouleurs: elles glif–

feroien t fur une glace palie . Remplinez a-peu-pr es ce

coltee d'eau, merre7.-le fur le feu, chargez la glaee de

cire

&

de couleurs; la cire fondra ;

&

vous broyerez a–

vec une OJolette de marbre, que vous aurez eu la pré–

caution de fa ire ehauffer . Enlevez la couleur broyée

avec un coureau pliant d'ivoire; meltez-la eefroidir,

&

préparez de me me les autres couleurs.

Au lieu de godets ordinaires, ayez un autre cof–

fre de fer-bl anc avec fon goulot, de la méme hauteur,

&

allez grand pour y percer fymmétriqdernent dix-huit

!rous ronds , de quinze Iignes de diamerre . Dans ces

trous , fnudez aUlant de goders de fer-blane d'un pou–

ce de profondeur, de fac;:oo qu 'i1s plongent dans le

coffre. D ans ces gude!s, mettez'en d'aurres de eryllal,

pour n'a

voi\-

rieu

a

craindre de r éraill du fer - blanc .

R emplirfet le coltre d'eau bouillsllte ; les cires celorées

fondrolll,

&

(erom en érat d'crre employées.

3°.

Au lieu de palene, ayez un troifieme coffret cou–

vert d'une glaee adoucie,

&

toUle femblable

ii

la ma–

ch ine

a

broyer remplilfez-Ie d'eau bouillaute,

&

formez

vos tcintes .

4°.

Au Jieu de chevalet, ayez eucore un coltre de

fer-blanc Cemblable au premier, mais plus grand,

&

dont

la faee Cupérieure Coit de cuivre d'une ligne d'épaiffeur,

avee uoe couline de chaque cóté , pour recevoir

&

aC–

fujettir la planche fur laqueHe vous allez peindre' ( car

il ne

~'.agit

point ici de peindre fur toile ) . Seulemem

.a

I'angle oppo(é au goulot, vous ferez Couder un ro–

binet, pour pouvoir vuider

&

rcmplir, quand il fau–

dra renouveller l'eau bouillante, fans cependaot expo–

fee

les cires

a

couler.

f O.

Euduifez le córé de la planche fur lequel vous

d evez peindre , de pluueurs eouches ¡je cire blanehe,

dont vous fnndrez les peemieres avee une poele plei–

ne d' un brafier ardeot, pour les faire entrer dans le

bois, eonune le prariquent les Ebénil!es . Pour plus

grande préeaution,

&

de peor que la plaoche ne fe

voile par la chaleur , co mpoCez-la de trois petites plan–

ches d'uue Iiglle d'épailJeur, eollées I'une fur l'aurre,

de

fa~on

que leurs libres fe eroiCent

a

angles droits.

~o.

Enfi n ajunet la planche dans les cou!iífes,

&

pergne¡ .

V oila des

~ires

colorées.

00

peint avec ces cires

co!orée~.,

m.a,s on oe bril le poin! la peinture; il n'y a

pOlOt d lOull'<,ln, la troilieme condition manque: e ' el!

donc une pelOture en eire ,

&

non l'

e/1&aujJi'lue

des

"rces

ENC

D'ailleurs la multipliciré des machines, d'une part,

de l'aurre la diffi culté d'svoir

&

d' eurrerenir touJours

de reau au degré de chaleur conveoable, rendent cet–

re maniere reburame,

&

ks eilers oe tilti.follt point un

g011l

difficile, quoiq ue peur-érre la maniere des Grecs

far encore plus imparfaite .

Ajoilrez qu'ou ne peur peindrc qu'co bois,

&

en petit,

ce qui borne trop l'art .

M.

de aylus , qui porre lui–

meme ce jugemem de celle premiere maniere do pein–

dre, s'el! determiné par ces rairons,

3

chercher

de~

mo–

yens plus faciles

&

plus mr .

Seconde mani,re d. p';ndrc

tn

',ire

,

f,/on M. d.

Cay/uJ.

Prenez des cires colorées, préparées comme dans la

maniere précédente:

faire~-les

fondre

dan~

,'eau bouil–

lanre; une once de círe, par exemp le, dans huir

0 0-

ces d'eau . Quand elles ferom fondues , batttl-les a"ce

une fpalOle d'ivoire o u avec des ofiers blancs , juCqu'a

ce que l'eau foir refroidie. La cire par celle manceu–

vre fe div ifera en perites rnolécules,

&

fera une elpe–

ce de p9udre qui nllgera dans l'eau,

&

que

1'011

cou–

fervera toOjours humide dan s un vafe bouché; paree que

fi

elle étoit feche, les rnoléeules fe eolleroielll,

&

ne

pourroient Cervir .

Ces cires ainfi préparées, mettez daos des goders u–

ne por tion de chacune,

&

travaillez avec des

pinceau~

ordinaires, comrne

fi

vous peigniez en dérr<mpe. Vous

ne formerez cependant point les teintes rur la palet–

te avee le couteau, ear la cire Ceroit exporée

:i

fe pe–

loter, mais au bout du pinceau.

11

conv icot de pem–

dre fur le bois

a

crO; mais on peut au

ill

opérer fur

un enduit de cire .

.

_

Le tableau

~ram

achevé, vous vieudrez

¡¡

I'inunion,

&

vous fixerez la peimure avec le réchau r de D oreur .

Voil. tout ce que pre(crir

M .

de Caylus. Les rrois

condirions fom obfervées; c'el! un vérirable

enra"flir"e:

-jI

o'y a poiO! d'objeélion

a

faire lií-dd Jus, Vaici le u-

lement une diffi cult é .

,

Un artille rres-verfé dans la peinture en cire, croit

ceue maniere

imprati~able;

paree que I',!>yallr clTayéc

avec toures fortes d'allen lÍons, il n'a Jamai; pO y réuC–

lir.

11 Y

a

fans doure quelque o mimon de prarique qu'i l

n'a pil Cuppl éer,

&

qui fait tout fon embarras. Si l'on

pouvoit honnl'rement propofer que

M.

V ien, qui con–

no.! tout l'art de

M.

de Caylus,

&

M.

Bachdier, rra- ,

vaillaífent en(emble dans un attelier commun

&

ouvert

a

tout le monde, chacun felon fa m'aniere, le 'public

pourroit favoir faos équivoque, je ne dis pas ce qu'il

y a de vr,ai dan s leurs manreuvres, mais aquel point

elles Com pol!ibles. Dans les inventions oouvelles les

doutes doiveot paroltre pardonnables; plus on ellime

une découverte, plus il el! oaturel de vouloir s'éclair–

cir. N ous pouvons a!lileee que

M .

Bachelier ne s'y re–

fufera pas.

Au rel!e

M .

de Caylus juge lui-meme ceue manie–

re embarraífante

&

bornée,

&

il en a cherché d'au–

tres .

JI

(aut obferver pour ces deul ¡>remieres, que les

dilféremes couleurs- ne prennem pas la mcme quan–

tité de cire: on en verra les rappons

&

les dofes dans

le M rail de la cinquieme maniere. Je le diItere , pour

ne point me répérer ni m 'inrerrompre.

'Iro;¡;<me maniere de p';ndrc en cire.

Aye z une planche, cirez-Ia en la tenant horifonta–

lemem fur un brafier ardent,

&

en froram la Curface

chauffée avec un pain de cire blanche. Conrinuez cet–

te opérarion jufqu'a ce que les pores du bois ayent ab–

forbé autam de cire qu'ils en peuvent prendre: comi–

nuez encore, juCqu'a ce qu'il y eo ait par-deífus en–

viron l'épaiífeur d' une carte. Voila, UDe planche im–

primée

a

I'encatlflir¡ue.

Cela fait, aye? des couleurs dODt on fait urage

a

I'huile , mais préparées

a

l'eJIO pure, ou légérement

gommées. Ces eo uleurs ne prendront poim Cur la ci–

re, ou ne s'auacherom que par plaques irrégulieres .

Pour remédier

a

cet incoovénieot, prcncz quelque

terre cré rncée, par exemple du blanc d' Efpagne; ré–

paodez-eo fu r la cire eu poudre tres-fi ne; frotct-Ia lé–

gérement a:'ec un

li~ge,

il

re~era

Cur la cire une pouC–

liere de ce blanc : pelgnez enCuite,

&

les couleurs pren–

dront. La peinture achevée, peéCentet·la au feu,

&

fai–

tes l'inul!ion.

VoiIa un proeédé tres-ingénieu! ; il peut e tre com–

mo-