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514-

ENe

L 'illlerprete de Théocrite ren.d le mot

F¡<.,,¡<d.

'par

...«"""""

q ui ell le

rapo

d s L arllls,

dI< Javon .

On

li~

daos Paul d'Egine,

tNJ.r.;-a,

pUO'Tlxit,

f,"'

I'IIYtÍ.p..l"'C,

le Javon

ti

u'u vertu dlterfive .

.

Pline plus ancien qu'eux ell tout autreroenr préels.

11

dit

(l. XXV/Il.

(.

y~.). PYod~ft.

&

( "po: Ga/lorum

,hoc invent"m eft rut,/"nd1I captN1I; ht ex Jebo

&

(inere: Optimtll f ag ino

&

caprino : Duobus .mod1J,

Jpij/iu ac ¡i'luid"s: V t e"'l'le aplld G ermanos maJore eft

1<frl v iriI 'luam frrminis.

" On fe fert auffi du favon .

C'ell une inv(nt ioR des Gaulois pour reDdre les

:: cheveux blonds . On le fait de Cuif

&

de

ce~dre.

" Le meil leur ell de cendre de hetre

&

de fUlf de

" che,",e.

11

Y

eH

a de deux [ortes, du dur

&

du

l~" quide . Les Germains employent l'ul1

&

¡'autre , mals

" les hommes plus que les remmos.,. VoiU le oom

du fav on , fon origine, fa eompofitiol1; fes ofpeces ; fes

u[ages. En ell-ce alJez /

O n croit

3°. "

que le favon de cire a tous les

iD–

" convéniens de la détrempe; qu'on ne peut Di laver

,. les tableaux peiots en ceue maniere , nt les elpo[er

dans des endroits humides; que ce favon s'humeae–

" roir

&

[e fondroir facil ement, parce que l'alkali. fi

Ke

" qui entre dans fa compofitio n, a toüjours une dlfpo–

" firio l1 proc hainc :i s'humeaer ,

&

que ce fel n'ttant

" poinr décompofé dans le [a von, il Y eon[erve tou–

" tes fes propriétés ". D'abord

011

ignore également

ji

jamais I'alkali fe décompofc.

&

en quoi il pourroir

fe décompofe r. Sécondement, il n'ell pas vrai ell gé–

néral qlle le [avon nir tou lours une difpolition prochaine

a

s'humeaer; pui fque

le

[avon commun, loin d'attirer

l'hum idité, el! au contraire un des corps qui expofés

a

l'air, y perdent le plus facil ement de la lueur: d'ail–

]eurs ce qui pourroit etre vrni d'un alkali en général,

Ile le feroit pas pour cel3 d'un alknli el!veloppé de cire,

&

d'une cire qui aura fouffer! I'aa ion du feu . E nfin

k s faits parlen t ;

&

les table ux de M. BacheEer peims

de cene ·maniere fe la ven , comme la cire pure ,

&

ré–

!illent comme elle

it

l'humidité.

4°. L'oo cf3im que eet albl i ne .décompofe plulieurs

e ouleurs fur-!ou! les blancs de plomb

&

de céruCe,

-3

cauCe de I'acide du vinaigfe <)ui y entre. On a

f~i!

eetre objeaion des le eélmmeneemem,

&

M. Bacheile.r

la croit

fuffi [a mm~nt

réfu tée par ron expérienee. II em–

ploye toutes ces eoulcur$ ,

&

meme le verd-de-gris,

f an. en appereevoir aucun mauvais effe!. On fai t bien

q ue li le favon qu'on employe

a

nettoyer les tableaux

féJournoit fur la peinture , elle s'enleveroit tota IcmeO[

!lorrqu'oll viendroit

a

les laver: mais il n'en ell pas aioli

d'un (avoo de cire. On peut l'employer faos ri[qu e

&

fa ns erainte qu' il ne s'écaille .

Enfin on a reproché

a

M. Bachelier, ou pllilot

a

Pauteur de

I'hiftoire

&

du Jeeret .de la peinture en

ú–

r-e,

de n'.voir poim dooné les proportions des mélan–

ges de la cire av ee les couleurs , eomme fi eel:! étoit

pomble;

&

eomme

li

M. Bachelier n'av oit pas été

dans le eas ou s'ell trouvé M . le comte de Cay lu s,

par rappon

a

fes troilieme

&

quatrieme maoieres pour

lefquelles il· u'a eu garde de donoer ces proportions .

Ce reproche ell aum [eo[é que celui qu'oo feroit a un

auteur qui décriroit la maniere de peindre :i l'huile, de

De pas donner la proportion de I'huile pour chaque

e ouleur .

V oil:i juf'lu'ou

001

été ks reeherches de I'ancien

en–

·&atlfti'lt<e .

T ou tes ces inventions paroi Ocnt a(fe? inté–

rellanres pour qu'on ne foi t pas raché d'eu [avoir I'hi–

"fioire. N o us nous en rapporteroos par-tout

a

la vrai f–

{emblance.

Eo 1749, un haCard apprit

a

M .

Bachelie~

que la

cire [e diffolvoit dans l'efTence de ·térébcnthme. Ce!

é veneme nt lüi tit naitrIC I'idée de I'appliquer

~

la peio–

ture. 11 tit done di(foudre de la cire, s'en fervi! au

Jieu d'huile

a

dél.yer fes eouleurs,

&

fe m i!

¡¡

pein–

d re fur une toile imprimée

11

l'huile, telle qu'o n I'a–

chete che? le marchand. Son tableau repréfentoi! Z é–

phire

&

Flore. Il I'av oit trav:tillé avee foin,

&

néan–

moins

il

eut peine

iI

s'en défaire

a

un prix fon mo–

dique. Cela le fit renoncer

a

une invemion ql1 i lIe lui

paru~

fa.v orable ni aux prog·res ' de l'art, ni

a

I'ioréret

d c I artille: II ne s'en valll3 meme pas. Ce tableau fut

empon é en Al face .

C ependant M . le comte de C aylus, qui aime les

~rts. ~

.Ies cultive ,

&

qui depuis long-tems s'applique

a éelalrclr tOut ce que Pline en a écrit avoit été con–

dui! fu ccemvement

iI

la recherche de' la peinture

en–

~"uf¡''ltlr

.

¡ n 17>3 , il

annon~n

a

l'académie de ¡'einture fOil

ENe

travall

&

fes

Vl'es .

11 lut

iI

l'aeadérnie des BeHes-Lét–

tres des d i(fertatio ns fur cene peinture, il tit des eUais ,

iJ

les mult iplia: il tenta tou t pour la rec?uvrer.

Eo 17f4, il ti! exécuter pn M. VICO un tabl eau

en cire

&

fur bois , repréCent8nt une tete de M inerl'e

d'apres I'amique. Ce tableau fu t mootté, promen¿ ,

&

re~il

comme une nou \'eauté diglle d'a.ueotion. 00 vou–

loi! favoir eomment il étoit fnie ; mais

01)

é!oi! réduit

¡¡

deviner, paree que M . de C aylus [e réCervoit Cou

fee re! . On erut généralemelll qu'il étoit fi rn plement

peiO!

a

la eire di(foute dans l'elrenee de térébenthine.

&:

en con[équence quelques-uns jugcrem

~ue

ce n'étoit

ni ne pouv oit eHe

¡'enctwjli'l"e

des anclen"!; .

Un homme qui a pris par'ti pour M . de Carlus, a:

vee aut3nt de pamon que

li

fon prmea-e.u r en avolt

befoin, s'ell arraché avée toure la mal-adte/re potli ble

a

acoréditer cene opinion, fur-to ut quaad

il

ren vo ye

décidémem a

la tUe de Mil1erve

de M. Vieo. pour

peouver que I'cfTcnce de térébenthine ne nolecit pas le·s

couleurs. Mais eolin le dernier mémoire de M. de

Caylus, pu blié en Aont 17"5"f. a bien furpr is eo an–

non~an t

que tOUt le monde avoit tort

&

l'ai(on; ca1"

cene

téte

a ér é . dit-on, commencée [elou fa premierc

méthode, continuée 'fel on la feconde .

&

termin ée

Ce–

Ion la cinquieme. ou entre I'e(fence de rérébemhine .

Au brllir <¡ue faifoit eette

téte ,

M . B!chelier fe ré–

veilla . M . Cochill ti Is, auquel il parla de Co n premier

e(fai en 1749, I'engagea

ii

y

revenir ;

&

il exécuta dans

huit jOl1fS en cire diflou tc

&

[ur toile , fans avoir vd

la

Minerve,

une g rir.1ille qui repréfente un e fil ie de

hllit ans. Ce morcenu ne fut pas regardé fans Curprife.

Sa toi le étoit imprimée av ce de la cire pu re; mais s'é–

can!

apper~ü

que l'eOence des eouleurs agiOoit trop fue

cetle cire;

&

le$ empechoit de [éc her promptcment , iI

imprima une autre ·toile avee des couleurs dérrempées

a

la cire dilToute.

&

tit un troifieme rablea u .

I1

alla

plus loin:

11

conlidéra que I'inullion étOit le caraBere

dillinaif de l'

encaHfti'l"e

des anciens,

&

que fo n opé–

ration n'y répondoit pain! . II fi! de ll ouvelles teorati–

ves; il parv in! :i di(foudre Ca eire par le [el de tan re;

il trouva Con Cavon

&

ron eau de cire , en un mOl la

troilieme maniere, que nous aVOllS déorite.

Ce fu! alors qu'un auteur ?élé pour les arts

&

les

artilles,

&

impatienté de ce que M. de C aylus diflé–

roi! tan t

a

[e décou vrir, publia ce qu'il en penfoit

&

ce qu'i l en favoit; e'ell-a-dire tout ce qu'en ravoit M.

Bnchelier lui-meme ,

&

tout ce qu'on pouvoit en fa–

voir alors:

&

il ell tres-il-proplls de remarq uer que

cet écrit a paru long- tems avan! l'ouvrage de

M.

de

Cay,lus.

11 paroit par ce précis hillori'lue , que M. Bachelier

e elle premier c¡ui ait pe im en cire ( en 1749 ) , eomme

M. de Caylus ell le premier qui en air parlé (en

nf3);

&

que 'luant

it

I'inullion, q ui eel le principal carnétere

de

l'encatlfli'lt!e,

M . Bachelier ell le premier qui en

ait parl é,

&

q ni ·aie appris au publie

&

aux artilles com –

mem [e prariquoit ceue mao eeu vre .

Apres avoir rendu

a

ehacu n

la

gloire qui lui appar–

tient, nous allons fin ir par dire un mot des tableaux.

don! leu rs découvertes nous ?n t enrichis.

O utre le bu lle de Minerve , qui ell le premier eon–

ntl,

&

qui appartient

¡¡

M . de la Live de July, M .

~

ien a fai t un rableau de trois pi t s [ur quatre, repré–

fentant dans un payC,1ge une n)'mphe de Diane occupée

de l' Amour endormi.

Une tete d'Anacréon. fu r toile.

Deux tableaux repré[entant, I'un Z ( ohyre,

&

J'nutre

Flore .

U ne pedte tet e de Vierge.

M. R offi n a fait

Con

pomait.

M . le L orrain a fair nn tableau de !leurs,

&

une

jeune perfonne en habit de marq ue. .

Ces difle rens morceaux [om d'apres M . de Caylus,

mais on ne fait pns [elon quelle maniere; cepcndant

comme il dit lui-meme que tous les artiOes qu'il a eon–

fulrés, om préféré fa cinquieme, il ell

a

pr¿fumer qu'

au moins la plnpan f" nt exécutés daos le

gel.re

que.

M. de Caylus di! n'e!re poim

encallfti,!tte .

M. Bachelier, outre les tableaux dom nous avons

parlé, a fait des tleurs daos un vafe de porcelaioe . .

U ne jeune tille careIJam une levreu e .

U ne tete de profi I Cur rafle ras ,

&

quelques autres.

M ais ron chef-d'reuvre ell un grand eablenu de dou-

'le

piés

&

demi de large [ur neuf

&

demi de haut. re–

prélcntant des ariimaux de grandeur naturelle: e·eel

la

fable du loup

&

du cheval .

JI

ell d' une maniere gran–

de, d'un pinceau ferme , d'une couleur vraie,

&

d'un,

ef-