· ENe
fievre qui regnoit en Hongrie, que )'on appelloit
ce–
phalalgie vermimlaire;
paree que la tlouleu r de tete
'lui éLUit le Cymprome aomi03nt
&
le plus violent de
ce ue tievre , étoit caufé par des vers. Bartholin ,
cent. 6 ,
obf
3.
fait 3Um memion d 'une douleur de tete tres–
opiniatrc guérie par l'excrétion de quelques vers
p~r
les
natines: o n trou"e une ti:mblable obCervation dans Fo–
re/lus, /ib.
XXI.
obf
28.
11
confie cependant qu'il y a eu des m aladies pcfii–
lentielles, dans lelquellcs il s'engendroi t des vers dans
le ccrveau m eme, 10rCqu'elles o'avoiem pas d'autre
cauCe que la ditiJOfition
a
eeue produaion.
Voyez
ce
qui efi dit
¡,
ce fujet dans le
Dié!.
de Trévoux,
ar–
ticle
E
N
CE
P H
A LE .
Voyez
aum Cur le ml'me Cu¡et
plutleurs chofes rrcs-fingu lieres
&
tres-otiles, dans
le
traité de la g énlration de¡ ven dani le <orps humain,
par M. Andry;
&
dans ce D iaionoaire ,
I'arti"e
VERSo
(d)
•
ENCHAINEMENT, ENCHAINURE
( Sy"on.
)
Le premier ne
Ce
dit bien qu 'au figuré; on
commence
ii
emplo)'er le Ceco od en par/an t des ouvra–
ge s de l'art,
&
iI
fu ut encou rager ces Cortes d'uCages
tant qu'iI en poffible .
Arúde,di
M.
le Chevalier
DE
]AUCOURT.
ENCHANTE LI ER,
v.
aa.
(Commerce de
Vin
)
c'en meUre en chantier.
ENCHANTEMENT ,
í.
m_
(Sortilege
&
D ivinat. )
paroles
&
cérémonies dont uCcm les m a–
gieiens pour évoquer les démons, faire des
mal~ñces ,
(JU tromper la timplicité du peuplc .
Voyez
M A
G
lE,
FASC IN AT ION, MALE'F ICE, SORC E r. LE–
RIE .
Ce mot efl dérivé du latin
in,
&
<anto
,
je
c~an
te;
Coit
que dans l'antiquité les magiciens euITent cou–
turne de chamer leurs conjuratioos
&
eKorciCmes m a–
giques, foit que les formules de leurs
enehantemms
fulfent conc¡;ues en vers,
&
1'00
fait que les vers é–
toient faits pour etre chantés . Ceue derniere
conj~aure paroit d'autant plus vraiITemblable , qu 'on don-
1I0it 3Um au!
'enehantemens
le nom de
eayy/tina,
vers,
d'on nous avoos fait
<harme. Voyez
C
H
A
R M
E .
Rieo, Celon
M .
Pluche, n'en plus limpie que
1'0-
rigine des
enchantemenJ.
Les feuillages ou les her–
bes dont
00
couroona dans les premiers tems la
t~te
d'!fis, d'Otiris ,
&
des autres Cymboles, n'étoient eux–
memes que des fymboles dc la réco lte abondante,
&
les paroles que prononc¡;oienr les pretres, que des for–
mules de remerciement pour les dons de la divinité .
Peu- it-peu ces idées s'affoiblirent daos I'efprit des peu–
pIes, s'cffacerent
&
Ce perdirent entÍerement , "
&
ils
" prireot l'idée de I'uoion de eertaines plantes
&
de
"quelques paroles devenues Curannées
&
inintelligi –
" bIes, pour des pratiques m yfiérieuCes éprouvées par
" Jeurs peres . lis en firen t une eolleaioo ,
&
un art
" par lequel ils prétendoient pourv oir prefque infailli–
" blement
a
tous leurs befoins . L'unio n qu'on faiCoit
" de telle ou telle formule antique avee tel ou' tel fe–
" uillage arratlgé Cur la tete d' !lis autour d'un croilIant
de lune ou d'uoe éroilc, introduifi t cene opinion in–
" [enCée , qu'avec certaines herbes
&
certaines parales
" o n pouvoit faire deCccodre du ciel eo terre la lum:
" &
les étoiles,
C
armina vel et1!lo poffimt dedueere Iltnam.
" Ils
avoi~nt
des fo rmules pour to us les cas , m eme
pour nuire
a
leurs ennemis; on en voit du m oins
" la preuve dans les poetes. L a connoilTance de plu–
" lieurs limpies, bien on mal-faifaos, vint au fecours
de ces invocations
&
impréeations alIílrémem tres–
" impui(lan tes;
&
les Cueces de la medee ine ou de la
" Ccience des poiCons aiderent
¡,
mettre en vogue les
" eh im eres de la magie. "
Hift. dtl Ciel, t.
l .
p.
45'0.
&
45' 1.
II
s'enCuit de ee Centiment,
l°.
que
l'enehantement
en compoCé dc deux ehoCes; Cavoir, d'herbes ou au–
tres inP.rumcns magiques, eomme des eadavres humains,
du Cang ou des membres d'animaux, tels qu'on en em–
ployoit dans la N éeromaneie, m aís ee n'en-Ia que
l'appa reil , le matériel,
&
P9ur ainfi d ire le corps de
J' enchnntement .
2°.
Que ce qui en faiCoi t la force,
&
d éterminoit cet appareil
¡,
I'u lilité o u au détrimen t de "–
I'objet pour ou eon tre lequel étoit deflinée I'opération
m agique, c'étoien t les paroles
&
les formules que pro–
ll on<;oienr les enehanteurs. C'efi Cur ce fondemeor que
les démonogrophes, dans les récits qu'ils donoent des
fortileges , foO! toujours m entíoo de certaincs paroles ,.
ENe
5
I
7
eertains mo:s , que les Coreiers
&
foreieres prolloneenr
to ut-bas
&
grommelant entre leurs denrs.
3°.
Qu'iI y
avoit deu! Cortes
d'enehantemem ,
les uns favorables ou
m iles,
&
les autres contraires
&
pernieieux.
" Quant it ees dcroiers, I'hurnanité , pourCuit le
me–
" me auteur, inCpiran t naturellement de I'horreur pour
" les pratiques qui tendent
¡,
la deflruélioo de nos Cem–
" blables , les ioeantations magiques qu'on croyoit m eur–
" rrieres furent abhorrées
&
punies chez tous les peu–
" pIes policés ". Mais ceue févérité n'a pas empe:
ché que dans tous les tems
&
ehez tous les peuples tl
n' y ait eu des impofleurs qui n'ayent fai t le métÍer d'eo–
chanreurs, ou des hommes aITez Ccélérats pour eCpérer
parvenir
¡¡
leurs fins par les
enehantemens.
Entre
plu~
lieurs eCpeces don t parlem o u les hifiorieos ou les au–
teurs qui ont traité en particulier de la magie, nous ne
nous arrt! terons qu'a ces figures de cire par le moyen
deCquelles on s' im aginoit faire périr ceux qu'on húr–
foit . On appelloit aurrefois en Franee ces figures un
v olt
ou un
voufl ,
&
l'uCage qu'on en prétend?it fa!r c ,
envoufter
quelq u'un; terme que Ménage dértve d
tn –
votare,
dévoüer quelqu'un aux poilfances infernales ,
mais qui, re Io n Dueange , vient
d'in'llulturare , vultum
ejfingere ,
mot employé dans la
moy en~ latinit~
p.our
ex
primer eette repréCentatiou de quelqu un en Ctre ou
en lerre glaiCe. Quoi qu'iI en
Coit
de I'étymologie du
m ot , il efl certain que dans l'uCage qu'on en préten–
doit
f~ire,
il entroi t des paroles qu'on
Ce
perCuadoit oe
pouvoir etre orononeées efficacemcnt par toures Cortes
de perConnes·. c'cn ce que nnus apprenons par que!–
q ues pan ;cularités du proces de R oben d' Artois Cous
Philippe de Valois; proees dom
M.
L ancelot, de l:a–
cadémie des Belles-Leares,
nou~
a donné une htnotre
(j
in térefTante daos les mémoires de cene académie.
Cet aoteur dit que Robert d' Artois
&
Co n épouCe uCe–
rent
d'enehantemens
contre le ro i
&
la reine ;
&
que
l'an
1313 ,
entre la S. Remi
&
la ToulTaíms , R obert
m anda frere Heori Sagebrand , de I'ordre de la Trini–
té, Con chapelain;
&
apres beaucoup
d~
careITes ,
&
l'avoir obligé de jurer qu'il lui garderoit le Cecre t Cous
le Cceau de la confemon, ce q ue le m oine Jura , R o–
bert ouvrit un petit éc rio,
&
en tira
Ime image de
ci –
re, env eloppée en
1m
'{lterre-ehicf erefp" la,!uelle ima–
ge efloit
a
la (emblance d'une jigllre de je",,. bomme,
&
e(toit bien de la longua,r d'un pied
&
dcmi, ce
li Jemble
(c'efi la dépolition de frere Henri) ,
&
Ji
le vit bien elerement par le '{,uerre-ehief '{ui étoit moule
déliez,
&
avoit entoltr le chef femb lance de cbeveux
a"Jli <omme un jellne homme
'1,,;
porte ehief.
L e m oi –
ne voulm y toucher:
N 'y to"ehicz , frere I-Jenri,.
lcí
dit R obert,
i l efl t out fait , ieelh,y eli tOltt baptif¡ez ;
I' en le m'a envoy' de France eo:<& ¡..ie
&
t out bapei–
Jiez.
JI
n) faue rien
ti
eeflllY ,
&
eft faie <ontre
Jehan de {<ronce
&
en ron nom
&
potlr le grevcr
. .. .
maÍJ j e en vouldroye avoir
1m
a¡/tre
'1'"
je
vo,,,–
droye '1,,'il fllft bapei(é. E .
PO"y
'Iui efl· ce ,
dit frere
Henri
?
C'cfl conere Ime dcable.!!e
,
dit R oben;
e'efl
eontre la royne .
. . .
Ji vo"s prie 'I'te V01lJ me le ba–
ptifin, '{uar il efl tOlfJ& fait, il n'y faut
'I!te
le. ba–
peefme; jc ai e01<t pré"! les paraim
&
les marrames,
&
'I"ant 'Iue il y a metier, forJ le bapeiJe,?,ent
...
l/
n'y f aut
a
faire for¡ auJli eomm,
,¡
,In
enfane ba–
p tiJer
&
dire les noms 'Iui y appartiennent .
Frere
-Henri refoCa eonfiamment Con mioiflere pour de pa–
reilles opérations,
&
dit
a
Roben d'en vo yer chercher
celui qo i avoit baptifé I'autre . 11 fit également
&
aum
inutilement Colliciter J ean Aymeri, pretre du dioe\:–
fe de L iége , de baptiCer Con voufi ou Con ¡mage de
cire .
Mém. de /'acad. des l nfeript. t ome X. p . 627.
&
629.
11
paro't par ce récit , qu'outre la prophanation
fa–
crilége qu'on cxigcoit , la forme de baptcme
&
l'im–
po (jtion du oom par les parrains
&
marraines pa(loit
pOllr oécccrairc, a6 n qu'au moyen de la figure
00
p.\ t
nuire it Ces ennemis.
Ce n'e n pas Ceu lement parmi les anciens ni en Eu–
rope que ees Cortes
rJ!cnebantemens
Ont eu lieu, ils
étdient connus des f.1uvages d' Amérique. Chez les 11i–
nois
&
chez d'autres nations , dit le
P.
Charlevoix ,
011
f¡¡it
d~
petits marmou retS pour repréCenter ceux dotlt on
veut abréger les jours,
&
qu'on peree au coeu r .
JI
ajoflle, que d'au tres fois 00 prend lIlle pierre ;
&
par
le moyen de quelques invocatioos, on prétend en for–
m er une Cemblable dans le coeur de Con ennemi. T o u–
tes ces pratiques, quelq ues impies o u ridicules qu'el–
les Coicnt, eoncourent
a
prol1ver ce que no us avons
obfcrv é, que
I'enehantement
en un alTembluge d'uaio ns
&
de