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ENe
&
de paroles, dans la vue d'opérer 'luelque effet ex–
traordinaire
&
communément pernicieux.
Journ. d'Hn
V.)'ag. d' Amlri,!, Jelt. xxv . p.
360
( G)
E
N
e
H A N T
E
M
E
N T , (
M.du.)
m anier.e' de gu.érir
les maladies , foit par des amuletes, des lal1fmans, des
p hilaéteres des pierr.s précieufes,
&
des mOls barba–
res ;
qo'o~
pone fur fa perfonne, foit par des prépa–
rations fupedl irieufes de limpies, foil enfio par d'aulres
m oyens aoffi friv o les .
1I n'ell pas difficile d'eo décou vrir l'origine; c'ell
}'ignorance, l'amour de la vie
&
la craiOle de la mOr!
<joi leor
001
donné nailJance. Les hommes voyant qoe
les fecoors narore ls qo'ils connoi(foieOl pt>ur fe goérir,
élOient foovent inuliles, ils s'auacherent
a
toUI ce qui
s'o ffrir
a
leur efpril,
a
tout ce que leur imaginalion
v iO!
a
leor foggérer.
. L es amuleles, les lalifmans, les philaéteres, les pier–
res pr!!cieofes, les os de morl qo'oo m il fur foi, dans
c errai"s cas exuaordioaires, parurenl peul-erre d'abord
comme des remedes iodifférens, qu'on pouvoit d'au–
taol m ieux employer, que s'ils ne faifoient poiOl de
bien, du moios oe caufoient-ils poinl de mal . N e vo–
yons-noos pas encore IOUS les jours une iofioilé de gens
fe co nduire
IIJr
les m emes principes?
Ces remedes o'élOient d'ailleors ni rebulan<, oi dou–
loureu", ni defagréables. On s'y livra volootiels;
!
'e–
"emple
&
l'im aginario o , quelquefois utiles pour lup–
plé«
a
la venu qoi maoquoil aux remedes de celte
efpece, les accrédilerent, la foperll itioo les autorir:1 ,
&
vraillemblablemem la fourberie des hommes y mil le
íceau .
Quoi qu'il en foi l, les
e11chantemenJ
fe foOl ti bien
introduirs
&
de li bonne heure dans la M edecin c, que
lOures les narions les onl pratiqués de temps imm é m o–
r ial,
&
qu'íls fub ú llenl encore dans les trois plos gran–
des panies du m onde; l'Atie , l'Afrique
&
l'Amérí–
que.
H ammon, H ermes, Zoroallre, pa(foient parmi les
payens pour les aoreors de ceue pratique médicina le .
H ammon, qu'o o co m pre eorre les premiers rois de la
premiere dynaAie d'E gypte, a éré regardé ponr l'io–
veoreur de I'art de fai re fort ir le fer d' one plaie ,
&
de g uérir les mor fu res des ferpens par des
en,hane.-
menJ.
,
Pindare dit que Chiron le centaure traitoil lOuteS for–
tes de m aladies par le m eme feeours,
&
Piaron ra–
c onte que les fages-femmes d' Arhenes n'avoient pas
d'nutres feerets pou r faci liter les accouchemens; mais
je /le fache poinr de peuple chez qui cet u fage ai t r[(lU–
v é plos de feélareurs que chez les Hébreux.
L eur loi ne pU l venir
a
bou t d'arr"rer le cours du
defordre; c'eO pourquoi ] érémie (
,hap. vij.
}.r.
17. )
l es mennc;a au nom du Seigoe ur de leur envoyer des
ferpeos contre la morCure defqueis l'enchanteor ne pour–
roü ríen .
Hippocr~le
contribna merveilleuf"ment par fes lum ie–
res
a
eff"ace r de l'efprit deS G rc cs les idées qu'ils pou–
voieo l a voir fucées for la
ve~ u
des
enchaneemem .
Ce o'el! pas qoe leurs
philofo~
es,
&
ceux qoi éroiel1l
nourris dans leurs principes,
nna{fel1l dans ces niai–
fe ríes; I'hifloire /lOUS prouve bien le contraire . J'aime
a
lire dans Plutarq ue ce qoe P ériclc" inOroit par Ana–
~3gore,
penfoit de tous ces ' vaios remedes: " Vous
" oyez , dit-iI
¡¡
Ujl de fes , amis qui villt le viú ter dans
le tems qo'iI étoil auaqué de la pelle dont il m ou rol,
"
vo~s
voyez mon étal de laogueur; mais regardez
" fur-tou!,
ajna t~- t· il,
celte efpece de charme que des
" fcmmes ont pendu
a
mon col,
&
jugez apres cela
" ú j 'ai eu l'efpril bien aftoibli. "
Cependam les R o mains gém irem long-tems fous le
poids de cette foperOirion. Ti te -L ive nous appreod
qu'une maladie épidém iql1e régnallt aRo me l'an
326
de fa fn ndatinn, on épuifa vainellJenr tons les remedes
c onous de la M edecine , apres quoi on cut reco ors
ao x
en,haneemenJ ,
& ii
tou tes les e xrravagances dont
¡'efprir de l'ho rnmc ell capáble. On en poufTa (i I"in
la manie , que le fénat fu r
oblig~
de les défeodre par
de
(~veres
ordo nnances ; c'étoit aUN P fylles , pe uples de
la Lybie,
&
aux Martes , peuples d'lralie , q o'ils s'a–
d rerl oient ,
¡¡
caufe de leu r célébrité daus la (cicnce des
encba,!' e,!,enJ .
Enfi n A fcl épiade , qui vivoit do rems
de M uhndate
&
de C icé ron ent le bonheur de ban–
oir de R ome eeHe vaine m;oiere de traiter les mala–
dies. P enr
~rr~
auffi qu' .'\ fclépiade parut dans le tems
fa,'or,able ou I on commenc; oit
i
s'eo laller, parce qo'
on
11
en vo yO\r aUcun effe t .
L es premiers C hrétiens n'oOl pas é té e"etTJpts eje cet-
ENe
te folie, puifque les pap.e'
&
les
conciles prirent le par–
ti de eondamoer les phylaéteres que les Douvcaux con–
vertis au chrill ianifme portoient fur leur perfoooe , poo r
fe préferver de cenains dangers . En un mot, les lé–
nebres de I'ereeur ne fe diffiperent que quaod les alr5
&
les
fcieoce~ ,
enfevelis pendant plu Cieo rs úeeles , re–
parurent en Eoropc . A lors la Medecine , de plus ell
plus éelairée, reJe na routes les applicarions J"operll ilÍeu–
fes des remedes ridiculcs, opéra la guériron des mala–
dies par les fecours de l'art,
&
nous remir
a
peu-prcs
au
m~me
point ou H ippocrare avoit IaifTé les Grees
a
fa morl . T ou t le monde fait que' dans ce
(em~I:l
les ThcfTaliens l'emportoienl flir toures les' nations
daos la prariq ue des
enchantem<nJ,
&
que Philippe é–
tam lombé malade, fit venir ¡; fa cour uoe The(falien–
ne pour le guérir ; mais ' la curieufe Olympias appella
fecrctement lá The(falienne dans foo eabioel, ou ne
pou\' ant fe laírer d'admirer fes graces
&
fa beauté : "
" N 'écouloos plus , s'écria-I-elle, les vains difcours du
" peuple; les charmes doOl vous vous fervez fotll dans
vos yeux ...
C et "rticle eft de
M.
Je ChevaJia
DE
JAUCOUtlT.
E
N
e
11 A N T E M E N T " (
B elles-Leetres . ) terme d' O–
pira.
Le merveilleu" ell le foods de l'opéra frany ois .
Cene premiere idée que Quina\)[ a eue en créant cc
genre, ell le germe des plus grandes beautés de ce fpe–
étacle.
( V.
O
P
E'R
A.)
C'eH le théatre des
enchan–
temen; ;
loute forte de merveilleux ef! de fon re(fon,
&
o n ne peut le prodoire que par l'iorervention des
dieux de la fable
&
par le fecours de la féerie ou de
la magie.
Les dieux de la fable développent fur ce théa¡{e la
pui(faoce furnatorelle qlle l'antiquité lem attribuoir. La
féerie
y
fait voir un pouvoir fu rprenaot fUt les créa–
lures fa ns m olJ vemenr, ou fur les crres animés: la ma–
gie pa,. fes
.nchqrJtemenJ
y amene des changemens qui
étoo oco t,
&
touS ces diffé reos re(forts y produifent des
beaurés qui peuvent faire illulion, lorfqu 'ils foot con–
duirs par une m .in hnbile.
11 Y a uo
enchantement
dans l'opéra d' A madis qui
ef! le fonds d' un divertiírem ent tres-bieo ameoé ,
&
fo rt
agréablc; il a é ré copié daos Tancrede,
&
la copie
dI
bien au-de(foos de l'original. A madis , dans le pre–
m ier,
craj e voie
dans une magicie nne Oriane qu'il a–
dore; il mel
:l
res piés fes armes,
&
l'
enchantemene
produil uo effel rai fonnable
&
foodé fur la paffioo de
ce héros.
D es ny mphes
paroj(f~ot
daos Tanc rede; elles dao–
fem autour de lui,
&
les armes lui tombe nt des mains ,
faos autre m tif apparenr atll< yeus du fpcétateur . 'Suf–
ti r-il de danfer pour enchalner la vakur d'uo héros.
bien fl r d'ail leurs daos cen e occalion qu e tout ce qu'il
voir n'ef! qu'un
enchantement ?
car il ell dans la forét
enchan tée,
&
les Hammes qu i I'on t rerenu foo t uo ", –
chantement,
¡; ce qu 'il dit lui-meme,
&c.
Cetre critique fur un o uvrage tr es-eClimable d'ailleu rs ,
&
don t l'a uteu r n'ell plus , a po or feo l motif le progres
de l'art . Q lIe lque peu fondés eo rairoo que foiem les
enchrmtemenJ,
quoiqu'ils fo ient co otradiétnire avcc le
bon fens ,
&
qu'ellfi n, faos etre rrop philofophe, on
puílfe avec confiance en nier
I~
poffibiliré , l' opioion
eommnoc foffir pour doo ner la libert é aox poetes de
les iorroduire dans un geo re con(aeré
a
la tiétion; mais
ils nc doivent s'eo fervir qu'en leur cooCCrvant les m o–
tifs capables de les oceati ooner ,
&
les erti:ls quis pro–
duiroieo t réellement s'ils étoieul po llibles.
Tou t
en,hantement
qoi ne oair pas du fuj et qu'on
trai te, qui ne ferl point au développement de la paf–
lio n,
&
qui n'en eH pas l'effel, ell donc vicieux ,
&
ne fauroi t prod oire qu'une beauté hors de place; certe
efpece de merveilleut ne doil erre employé
:l
l'
opéra
qu '¡; propos . 11 n'ef! qo' un reITor! de pios daos la m ain
do poete pour faire agir la paffioo,
&
pour llli faire
créer des m oyeos plus fo ns d'étollller, d'ébranler , de
réd uire, de rro ubler le fpeéla teur.
Poyez
F
~: E
R
1 E ,
MAG IE, OP E' RA.
(B)
E N
e
H A N T E U R,
r.
m .
eerme d'Op éra.
11 Y
a de, roles
d'enchantcur.
T o os ceu" qui fo nr des eo –
chan temens, ne lo nt pas appellés de ce oo m ;
0 11
leu r
doo nc plus commuoémenr celui de
magici"'J,
&
00
les
fait ba lre- lailles.
Poyez
M
A G 1
e
1 E N
s.
D aos Taocrede il y a un
e'lchanteur
au pro logoe ,
qui ell haute- conrre. D an cher a do nn é le nom
d'en –
, h"nteur
a
ton l fmenor .
D e I' enchantettr le eripar efl
ceredin.
M. de M o ncr if appelle ainli Z elindo r, roi des
S ilphes.
VOJez
F E'E
R
l E.
E n géoéral , le oom
d'e11chanteur
ne convienl qu'au x
r~-