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518

ENe

&

de paroles, dans la vue d'opérer 'luelque effet ex–

traordinaire

&

communément pernicieux.

Journ. d'Hn

V.)'ag. d' Amlri,!, Jelt. xxv . p.

360

( G)

E

N

e

H A N T

E

M

E

N T , (

M.du.

)

m anier.e' de gu.érir

les maladies , foit par des amuletes, des lal1fmans, des

p hilaéteres des pierr.s précieufes,

&

des mOls barba–

res ;

qo'o~

pone fur fa perfonne, foit par des prépa–

rations fupedl irieufes de limpies, foil enfio par d'aulres

m oyens aoffi friv o les .

1I n'ell pas difficile d'eo décou vrir l'origine; c'ell

}'ignorance, l'amour de la vie

&

la craiOle de la mOr!

<joi leor

001

donné nailJance. Les hommes voyant qoe

les fecoors narore ls qo'ils connoi(foieOl pt>ur fe goérir,

élOient foovent inuliles, ils s'auacherent

a

toUI ce qui

s'o ffrir

a

leur efpril,

a

tout ce que leur imaginalion

v iO!

a

leor foggérer.

. L es amuleles, les lalifmans, les philaéteres, les pier–

res pr!!cieofes, les os de morl qo'oo m il fur foi, dans

c errai"s cas exuaordioaires, parurenl peul-erre d'abord

comme des remedes iodifférens, qu'on pouvoit d'au–

taol m ieux employer, que s'ils ne faifoient poiOl de

bien, du moios oe caufoient-ils poinl de mal . N e vo–

yons-noos pas encore IOUS les jours une iofioilé de gens

fe co nduire

IIJr

les m emes principes?

Ces remedes o'élOient d'ailleors ni rebulan<, oi dou–

loureu", ni defagréables. On s'y livra volootiels;

!

'e–

"emple

&

l'im aginario o , quelquefois utiles pour lup–

plé«

a

la venu qoi maoquoil aux remedes de celte

efpece, les accrédilerent, la foperll itioo les autorir:1 ,

&

vraillemblablemem la fourberie des hommes y mil le

íceau .

Quoi qu'il en foi l, les

e11chantemenJ

fe foOl ti bien

introduirs

&

de li bonne heure dans la M edecin c, que

lOures les narions les onl pratiqués de temps imm é m o–

r ial,

&

qu'íls fub ú llenl encore dans les trois plos gran–

des panies du m onde; l'Atie , l'Afrique

&

l'Amérí–

que.

H ammon, H ermes, Zoroallre, pa(foient parmi les

payens pour les aoreors de ceue pratique médicina le .

H ammon, qu'o o co m pre eorre les premiers rois de la

premiere dynaAie d'E gypte, a éré regardé ponr l'io–

veoreur de I'art de fai re fort ir le fer d' one plaie ,

&

de g uérir les mor fu res des ferpens par des

en,hane.-

menJ.

,

Pindare dit que Chiron le centaure traitoil lOuteS for–

tes de m aladies par le m eme feeours,

&

Piaron ra–

c onte que les fages-femmes d' Arhenes n'avoient pas

d'nutres feerets pou r faci liter les accouchemens; mais

je /le fache poinr de peuple chez qui cet u fage ai t r[(lU–

v é plos de feélareurs que chez les Hébreux.

L eur loi ne pU l venir

a

bou t d'arr"rer le cours du

defordre; c'eO pourquoi ] érémie (

,hap. vij.

}.r.

17. )

l es mennc;a au nom du Seigoe ur de leur envoyer des

ferpeos contre la morCure defqueis l'enchanteor ne pour–

roü ríen .

Hippocr~le

contribna merveilleuf"ment par fes lum ie–

res

a

eff"ace r de l'efprit deS G rc cs les idées qu'ils pou–

voieo l a voir fucées for la

ve~ u

des

enchaneemem .

Ce o'el! pas qoe leurs

philofo~

es,

&

ceux qoi éroiel1l

nourris dans leurs principes,

nna{fel1l dans ces niai–

fe ríes; I'hifloire /lOUS prouve bien le contraire . J'aime

a

lire dans Plutarq ue ce qoe P ériclc" inOroit par Ana–

~3gore,

penfoit de tous ces ' vaios remedes: " Vous

" oyez , dit-iI

¡¡

Ujl de fes , amis qui villt le viú ter dans

le tems qo'iI étoil auaqué de la pelle dont il m ou rol,

"

vo~s

voyez mon étal de laogueur; mais regardez

" fur-tou!,

ajna t~- t· il,

celte efpece de charme que des

" fcmmes ont pendu

a

mon col,

&

jugez apres cela

" ú j 'ai eu l'efpril bien aftoibli. "

Cependam les R o mains gém irem long-tems fous le

poids de cette foperOirion. Ti te -L ive nous appreod

qu'une maladie épidém iql1e régnallt aRo me l'an

326

de fa fn ndatinn, on épuifa vainellJenr tons les remedes

c onous de la M edecine , apres quoi on cut reco ors

ao x

en,haneemenJ ,

& ii

tou tes les e xrravagances dont

¡'efprir de l'ho rnmc ell capáble. On en poufTa (i I"in

la manie , que le fénat fu r

oblig~

de les défeodre par

de

(~veres

ordo nnances ; c'étoit aUN P fylles , pe uples de

la Lybie,

&

aux Martes , peuples d'lralie , q o'ils s'a–

d rerl oient ,

¡¡

caufe de leu r célébrité daus la (cicnce des

encba,!' e,!,enJ .

Enfi n A fcl épiade , qui vivoit do rems

de M uhndate

&

de C icé ron ent le bonheur de ban–

oir de R ome eeHe vaine m;oiere de traiter les mala–

dies. P enr

~rr~

auffi qu' .'\ fclépiade parut dans le tems

fa,'or,able ou I on commenc; oit

i

s'eo laller, parce qo'

on

11

en vo yO\r aUcun effe t .

L es premiers C hrétiens n'oOl pas é té e"etTJpts eje cet-

ENe

te folie, puifque les pap.e'

&

les

conciles prirent le par–

ti de eondamoer les phylaéteres que les Douvcaux con–

vertis au chrill ianifme portoient fur leur perfoooe , poo r

fe préferver de cenains dangers . En un mot, les lé–

nebres de I'ereeur ne fe diffiperent que quaod les alr5

&

les

fcieoce~ ,

enfevelis pendant plu Cieo rs úeeles , re–

parurent en Eoropc . A lors la Medecine , de plus ell

plus éelairée, reJe na routes les applicarions J"operll ilÍeu–

fes des remedes ridiculcs, opéra la guériron des mala–

dies par les fecours de l'art,

&

nous remir

a

peu-prcs

au

m~me

point ou H ippocrare avoit IaifTé les Grees

a

fa morl . T ou t le monde fait que' dans ce

(em~I:l

les ThcfTaliens l'emportoienl flir toures les' nations

daos la prariq ue des

enchantem<nJ,

&

que Philippe é–

tam lombé malade, fit venir ¡; fa cour uoe The(falien–

ne pour le guérir ; mais ' la curieufe Olympias appella

fecrctement lá The(falienne dans foo eabioel, ou ne

pou\' ant fe laírer d'admirer fes graces

&

fa beauté : "

" N 'écouloos plus , s'écria-I-elle, les vains difcours du

" peuple; les charmes doOl vous vous fervez fotll dans

vos yeux ...

C et "rticle eft de

M.

Je ChevaJia

DE

JAUCOUtlT.

E

N

e

11 A N T E M E N T " (

B elles-Leetres . ) terme d' O–

pira.

Le merveilleu" ell le foods de l'opéra frany ois .

Cene premiere idée que Quina\)[ a eue en créant cc

genre, ell le germe des plus grandes beautés de ce fpe–

étacle.

( V.

O

P

E'R

A.)

C'eH le théatre des

enchan–

temen; ;

loute forte de merveilleux ef! de fon re(fon,

&

o n ne peut le prodoire que par l'iorervention des

dieux de la fable

&

par le fecours de la féerie ou de

la magie.

Les dieux de la fable développent fur ce théa¡{e la

pui(faoce furnatorelle qlle l'antiquité lem attribuoir. La

féerie

y

fait voir un pouvoir fu rprenaot fUt les créa–

lures fa ns m olJ vemenr, ou fur les crres animés: la ma–

gie pa,. fes

.nchqrJtemenJ

y amene des changemens qui

étoo oco t,

&

touS ces diffé reos re(forts y produifent des

beaurés qui peuvent faire illulion, lorfqu 'ils foot con–

duirs par une m .in hnbile.

11 Y a uo

enchantement

dans l'opéra d' A madis qui

ef! le fonds d' un divertiírem ent tres-bieo ameoé ,

&

fo rt

agréablc; il a é ré copié daos Tancrede,

&

la copie

dI

bien au-de(foos de l'original. A madis , dans le pre–

m ier,

craj e voie

dans une magicie nne Oriane qu'il a–

dore; il mel

:l

res piés fes armes,

&

l'

enchantemene

produil uo effel rai fonnable

&

foodé fur la paffioo de

ce héros.

D es ny mphes

paroj(f~ot

daos Tanc rede; elles dao–

fem autour de lui,

&

les armes lui tombe nt des mains ,

faos autre m tif apparenr atll< yeus du fpcétateur . 'Suf–

ti r-il de danfer pour enchalner la vakur d'uo héros.

bien fl r d'ail leurs daos cen e occalion qu e tout ce qu'il

voir n'ef! qu'un

enchantement ?

car il ell dans la forét

enchan tée,

&

les Hammes qu i I'on t rerenu foo t uo ", –

chantement,

¡; ce qu 'il dit lui-meme,

&c.

Cetre critique fur un o uvrage tr es-eClimable d'ailleu rs ,

&

don t l'a uteu r n'ell plus , a po or feo l motif le progres

de l'art . Q lIe lque peu fondés eo rairoo que foiem les

enchrmtemenJ,

quoiqu'ils fo ient co otradiétnire avcc le

bon fens ,

&

qu'ellfi n, faos etre rrop philofophe, on

puílfe avec confiance en nier

I~

poffibiliré , l' opioion

eommnoc foffir pour doo ner la libert é aox poetes de

les iorroduire dans un geo re con(aeré

a

la tiétion; mais

ils nc doivent s'eo fervir qu'en leur cooCCrvant les m o–

tifs capables de les oceati ooner ,

&

les erti:ls quis pro–

duiroieo t réellement s'ils étoieul po llibles.

Tou t

en,hantement

qoi ne oair pas du fuj et qu'on

trai te, qui ne ferl point au développement de la paf–

lio n,

&

qui n'en eH pas l'effel, ell donc vicieux ,

&

ne fauroi t prod oire qu'une beauté hors de place; certe

efpece de merveilleut ne doil erre employé

:l

l'

opéra

qu '¡; propos . 11 n'ef! qo' un reITor! de pios daos la m ain

do poete pour faire agir la paffioo,

&

pour llli faire

créer des m oyeos plus fo ns d'étollller, d'ébranler , de

réd uire, de rro ubler le fpeéla teur.

Poyez

F

~: E

R

1 E ,

MAG IE, OP E' RA.

(B)

E N

e

H A N T E U R,

r.

m .

eerme d'Op éra.

11 Y

a de, roles

d'enchantcur.

T o os ceu" qui fo nr des eo –

chan temens, ne lo nt pas appellés de ce oo m ;

0 11

leu r

doo nc plus commuoémenr celui de

magici"'J,

&

00

les

fait ba lre- lailles.

Poyez

M

A G 1

e

1 E N

s.

D aos Taocrede il y a un

e'lchanteur

au pro logoe ,

qui ell haute- conrre. D an cher a do nn é le nom

d'en –

, h"nteur

a

ton l fmenor .

D e I' enchantettr le eripar efl

ceredin.

M. de M o ncr if appelle ainli Z elindo r, roi des

S ilphes.

VOJez

F E'E

R

l E.

E n géoéral , le oom

d'e11chanteur

ne convienl qu'au x

r~-