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476

EMM

de bandages de toute efpece, qui ne fuuroien! lui

pe~meure de changer de {ituation; heureux .

fi

on nfi I a

as ferré au point de I'empecher de refplCer,

&

I

on

~

eu la précaution de le coucher fur le

cÓt~ ,.

afin que

les caux qu'il doit rendre par la. bouche .pUlUem tom–

ber

d'eJles-m~mes,

car il n'aurolt

p~s. la i1~erté

de tour–

ner la tete fur le c6té pour. en fac,llter.l écoule ment.

Les Siamois , les .1aponOls, les

lndlen~.,

.le.s N e–

¡(res, les

f.~uvages

du Canada , ceux de

v

l.rglOle,..du

Brefil

&

la plupart des peuples de la pawe méndlo–

nale de l'Amérique, couchent les enfans nuds fur des

!its de coton fufpendus, oa les

m~[[el1t

dans

d~s

efp.e–

ces de berceau! couverts

&

gar~l~ d~

peJletenes; lis

le

contentem de couvrir

&

de

\:eur

.nm~

leurs en fans

fans les

emmaillotter.

Je ne déclderal pomt

fi

leur

uf.~ge conviendroit éga,l.ement aUl

n~~lOns

eun;>péennes; Je

crois feulement qu

11

a molOs d

lIICOn ~~ll1ens

que le

nÓtre, qu'j[ . efl plus fimple, plus Jud!cleux'.

&

p!us

raifonnable: faJoílte que les peuples qUl le fUlvent s en

trouvent

tr~s -bieQ ,

&

qu'en général la nature réuffir

mieux dans cene oecalion, que toutes nos (ages-fem–

mes

&

nos nourrlces .

, En effet notre méthode

d'emmailfotter

a des grands

iuconvéniens,

&

plufieurs. dcfavantages.

l°.

On

nc

,peot gucre évicer en

emmazllottant

les enfans , de les

g~ner

au point de Icur faire relTemir quelque douleur.

Les efforts qu'ils fom pour fe débarralTer, fom alors

plus capabies des corrompre I'aílemblage de leur corps,

que les mauvaifes fi tuations on ils pourroiem fe met–

tres eux -mémes s'j[s étoieot en liberté . Les bandages

du maillot peuvent etre comparés aux

(Orpi

de balei–

ne que l'on fait porter aux fili es dans lem jeune(le :

celte efpece de cuiralTe , ce vetement incommode qu'

on a imaginé pour foutenir la taille

&

l'empScher de

fe déformer, caufe cependant plus d'incommodités

&

de difformités , qu'j[ n'en préviem. Bonne remarque de

MM,

Winslou

&

de Bufioo.

2°.

Si le mouvement que les enfans veulen! fe don–

ucr dans le maillo! peut leur ctre funea, I'inaélion

¡lans laquelle ce! écat les retiem, peut auffi leur

e!re '

nuifible. L e défaut d'exercice efl cnpable de retarder

¡'accroilTemem des membres,

&

de diminuer les forees

du corps . Aiufi les enfaos qul om la liberté de mou–

voir leurs membres

a

leur gré, doive or etre plu s fons

que ceux qui fom

emmaillotth:

c'cfl pour celte rai fon

que les Péruviens lailToieDt les bras libres aux enfans

clans un 'maillot fort large; lorfqu'ils les en tiroient, i1s

les menoicot dans un troo fait cn terre

&

gami de

quelque chofe de doux, dans lequel trou ils les de–

fcendoien t jurqu'a la moitié du corps: de celte fayon

ils avoiem les bras en liberté ,

&

i1s pouvoient mou–

voir leur tete

&

fléchir leur corps

iI

leur gré, fans

tombe r

&

Cans fe ble(Jer.

3°.

L a pofition nacurelle des épanlcs, des bras,

&

des maios d'un enfam qu'on

emmaillotte,

celle des

piés , des jambes,

&

des genoux, fe dérange tres-fou–

vem, parce

qu~

l'enfaot

~e

celle de remuer; de Corte

que quelque attention que les nourrices ayem de

bi~n

placer

&

de bjen con tenir ces parties,

il

peut arriver,

&

il n'arrive que trop fouvem que les piés fe crou–

vent l'un fur I'autre , de meme que les Jambes

&

les

genoux : alors ces membres écant mal poCés, on les

ferre, on les bande dans ceue pofition , de maniere que

la grande compreffion que I'on fait fu r des parties en–

core molles , teodres,

&

délicates, dérange leur or–

dre, change leur figu re

&

leur dircéliOIl, empeehe leur

extenfioo namrelle ,

&

par-li donne occallon

a

des

difformités qu'on éviteroit, fi on lailToit a la nature

la

liberté de cOtlduire

&

de diriger elle-m¿me fon ouvra–

ge Cans peine

&

fans cOntraiDte.

4°.

Cette compreffion force fur des parties fufcepci–

bies d'impreffion'

&

d'accroilTement, telles que fone

les

membres d'un eofam nouveau-né , peur caufer plu–

lieuts autres accidcns. D es embarras dans les vifee–

.res, des obflruélions dans les glaodes , des engorge–

mens dans les vai(leaux, font fouvent les tri fles fui–

~Is

de

c~tte

eompreffi?n. Combien de poi.trines foi–

d'n

,&

d

e(lomacs débIles, paree que les vallTeaux qui

I~ "bue~t

les liqueurs dans ces virceres , Com privés de

m~rll;t\

on pOur avoir été trop comprimés daos le

eo~:~e~ e~fans

,!ouveaux-nés, comme le remarque

du joor

&.

d~

?ufio.n , dorment la plus grande partie

vie

&

Cemblen~ n~}t

.dans les premicrs tems de leur

par'

la

faim . auffin lctre r.éveillés que par la douleur

&

Que toujours"

a

ledr

r~

phm.tes

&

l.es

cris fucceden! pref-

1

mmell. Qbllgés de demeurer daos

EMM

la

méme

¡¡tuacion ,

&

toQJours contraincs par les en–

traves du maillot, cene lituation leur devient fatigan–

te

&

douloureu fe apres un certain tems; ils fom mooil–

lés

&

fouvent refroidis par lcurs excrémens, dont

l'~ereté offenfe leur peau qui efl tine

&

délicate,

&

par

conféquent trcs -fenfible. Dans cet état les eufaos ne

fom que des effons impuilTans; ils n'om dans leur foi–

blefle que I'expreffion des gémilTemens, pour deman–

der du foulagement; fi on les abandoone, ti on leur

refufe un prompt fecours, alors ces pecits infórtunés

emren! dans une forte de defefpoir, ils fonr tous les

effons dom ils fom cnpables', ils poulfc ot des cris qui

durem aUtam que leurs forces; eofin ces exces leur

eaufent des maladies, on du moins les menem

dan~

un état de fatigue

&

d'abauement, qui dérange \eur

con(Jitution,

&

qul peut meme infloer Cur leur cara–

élere.

C'ea un bonheur quanci la nourrice efl alTa ·tendre

.& afi e? aélive pour fecomir un peu fréq uemmcn t l'en–

faot gémi lraO! confié

a

fes foim; mais le nombre

&

la

longueur des bandages , la peine que trouve cene nour–

rice

a

défaire

&

a

remenee pcrpétuellement ces ban–

des, l'empeche de viliter, de remuer, de changer ce

malheureux enfam auffi fouvem que le befoin I'exige;

devenue par l'habitude infenfible

a

fes cris , elle le laif–

fe long-tems dans fes ordoreSo,

&

fe comente de le ber–

cer pour I'cndormir . En un mot, il n'y a que la ten–

drelTe maternelle qui foit capable de ceue vigilance con–

tinuelle,

&

de ces fortes d'auentions , qui fon t ici

(j

nécelTaires: peut-oo I'efpérer dans les villes

&

dans les

campagnes , de nourrices groffieres

&

mercenaires, qui

prenoen!

a

l'enfaO! un médiocre intéret? peut-on

m~t1le

s'en flater toujours dans fa maifon

&

dans fon dome-

(Jique ?

.

JI

faudroi t donc prévenir férieufemellt les accidens

que je vieos de détailler, en tachant de fuppléer au mail –

lO! par de meilleures relTources;

&

ce n' efl pas uoe

chofe indifférente

11

la

fo~iété,

qu'une recherche de cet–

te efpece : en anendant qu'un digne citoy en s'y dévoue,

indiquons au moins quelque s lages précautions qu' on

doit fuivre dans la méthode ordinaire de

1',mmaiIlQt–

tement.

Poor bien

emmail/útter

un enfant,

il

conv ient d'a–

bord de lui coucher le corps en Iigne direél;e, puis lui

écendre également les bras

&

les jambes, enfuite tour–

ner autoor du corps les langes

&

les bandes eu petir

nombre fans le trop tirer , car

iI

faut qu'elles ne falTeo!

que comenir fimplerne n! ce qu'elles environnen!, fur–

toUt la poitrine,

&

I'efl omac qui doivent etre

3

lcur aife ,

Souvem les

vomilfemen~

&

la dilliculté de refpirer des

enfans, viennem de ce que dans Je maillo!

dn

leur ferre

trop la région de ces deux vifceres; il efl difficile pour

lors qul! les vomilTemens ne fuccedeD! , parce que le

foie proportionnellemem plus grand dans les enfans que

daus les adultes, étant comprimé, prelle le food de

\'efioma~

&

en prod uit le renverfemeo t convulfifj il

efl difficile aum que les poumonS" s'étendem conv eoa-

blemem pour la refpiration .

,

Quand

0 0

emmaill.tte

un eDfam,

il

e(J bon de tour–

ner chaque jour les bandes d'une maniere difl(!ren!e de

celle dOll! on les a tournées le jour précédent; c'efi-a–

dire .Ies loorner un joor .de droite

11

gauche,

&

l'au–

tre Jour de gauche

a

dcolte, a6 0 d'éviter daos la tail–

le

&

dans les extrémités une conformat:on vicieu fe.

Je confeille clicore beaucoup d'avoir foio de placer

les membres d'uo enfan t dans une fimation droile

a

chaque tour de bande, pOllr éviter les inconvéniens

qui réfultcroiem d'une faulfe pofition; inconvéniens qu i

peuveot influer fur fa fanté ,

&

qui inHuellt cenaine–

mem fur la conformalion du corps. Plufieurs enfans

n¡; fom fouven t cagueux,

&

u'on t les piés en-dedaos ,

que par la mal-fayon de

I',mmaillottement.

Par exem–

pie , les nourrices en

emmaillotta/1t

les enfans , leur fi–

xent d'ordinaire les piés pointe contre poiote, au lieu

de les fi xer plutÓt talon COIHre talon, comme elles pour –

roien! faite aifémem par le moyen d'un petit couffio,

engagé entre les deux piés

d~

l' eofaD!,

&

figuré en

forme de eceur , doO! la pointe feroit mife en tre les

deux talons de l'enran!,

&

la bafe entre les deux ex–

trémités des piés .

11 efl auffi tres-elTen tiel de changer fouvent les b2n–

des

&

les langes , pour 'éviter la málpropreté

&

COll–

ferver

ii

I'enfam fa gaieté

&

fa fanté . La longueur des

bnges

&

la multiplicité de leurs tours, efl une mé–

thode qui entraine plufieurs inconvéniens ,

&

oe produir

aucuu avantage: on ne fauroit trOp fimplifie r une opé–

ration dont I'elécutioll doit el,r-e répétée perpétuellemeot

n.oit