lQ
DOG
l.~ ~¡1arge 9'Qn~
vaine ombre de .di.
lor# ,
en décorant
g Qité
fouyerai~e .'
. On ,rraite toOjours le
dogt
de
férénit~,
&
les Véni–
~Iens
dlCenc qJle c'eft \Jn ti.ere d'honneur au-defTus d'al- ,
¡e,ITe .' Tous jes
féllal.~u~s
fe leveru
&
f.luen e le
doge
guand il entre dans les cnnfeil§ ,
&
le
dogt
ne fe leye
Eour' perfqOl)e, que pour les ambalfadeurs á rangers ',
L a répnbliquc lui dOlJnl' quae.ane mille ducars d'ap–
poiocer¡lens PQºr I'entretien de
fa
maifon,
4
·pour les
frais qu'i)
f~i¡
a
eraieer quaere fois l'aanée les amba!!a–
deurs, la reignet¡rie ,
4-
les fénaeeurs qt¡i affi flene
au'~
fnll~ions
de ces jours -
ta.
Son train ordiuaire conG–
{le en deux valees - de • chambre , quatre gondoliers,
&
quel'lues ferviteu rs .' J.,a républi'lue paye eous les ¡meres
offici.rsqni ue le fe.rvene que dans les cérémonies pu–
~ti'lues.
11
efl veta de pourpre comme les aueres fé–
lIaeeurs , mais
iI
paree )In bonnet de général
a
I'an¡i–
que, de l)1eme couleur que la vefte.
11
efl proeeéteur
della Virgini,! ,
collateur de tous
'¡es bénélices de faint M arc,
&
nomme
a
quelques au–
tres petices charges d'huiffi ers de fa maifoll , 'lu'on ap–
pelle
com,?,andettrJ
dll
palais.
SR
famille p'efl point
íoumife aux magiflrats aes pompes ,
&
res enfans, peu–
:vent avoir des e(l.tiers
&
des gondoliers vems de li–
v.rée. Voil :! les apanages du premier magiflrae
de
Ve–
nlfe , dont la di¡;nilé
ell
d'ailleurs tdlement tempérée
.'lu 'il n'efl pas dlffi cile de conelure que le
doge
d i
a
l~
républiq ue,
&
non pas
la
république au
dogt .
Premieremen t on ne prend poinc le deuil pour la
¡non <ju
doge,
pour lui prouver qu'il n'efl pas le fou–
:verain; 'mais
tlOUS
allons faire voir par pluueurs autres
d é,ails qu'i1 efl bien
~loigné
'de pOllvoir s'arrpger
c~
litre.
1I
eft afTujetei aUI lois comme les autres citoyens
fans au cuoe réferve; quoique les leetres de créance que
la ré publiqu c envoie
ii
fes miniflres dans les cours é–
trangeres, Coient écriees au nom du
dog<,
cependant
c'ef! un fecréeaire du fénat 'lui efl chargé de les ligner,
&
d'y appofer le fceau des armes de la république .
Q uoique les ambafTadeurs adrecrenc
leur~
dépeches
al!
doge,
il ne peue les ouv rir qu'en préfence des confeil–
¡ers,
4-
meme on pout les ouvrir
&
y répondre
fan~
¡UI.
[1
dQnn~
au'¡ienee allK
ambafT~deurs ,
mais il ne leur
donne poinc de réponfe de fOil chef fur les affaires im,
portan,es ; jI a reulement la liberté de répolldre comme
il le juge
ii
propos aux co mp limeos qu'ils foO!
a
r~
feigoeurie, parce que de telles . répol1fes COllt ea Ojodrs
fan, aucune conféque nce .
'
Pour le faire refTollveoir q\j'il ne fait que preter fon
nom au féoae, on I dé libere
&
00 nc prend aucune
réfolmioll fur les propoG,ions des ambaffadeurs
&
des
aueres miniflres, qu'i1 ne fe foie retiré avec fel confd l–
lers . On examine alors
la
chofe, 00 prend les avis des
[arres ,
&
1'00 drefTe la délibération par écrie, pOllr
e–
tr~
portée a la premiere atTemblée du fénae, ou le
do–
ge
Ce trouvaot avec fes confeillers , n'a comme les au–
tres fénateurs que fa voi!, p.our approuver ou délap–
prouver les r{folu tioos qu'on a prifes en fon abfence .
11
ne peut faire de vifites particulieres, ni rendre cel"
les que les ambafTadeurs lui fon, quelquefois dans des
o ccalions ex traordinaires, qu'avee la permi(fion du ré–
nae, qui ne l'.ccorde guere, que lorfqu'il manque de
prétexces honnetes pour la refufer. D c certe fayon, le
dogt
vi, che7. lui d'une maniere fi reeirée, qu'on peut
dire que la folirude
&
la dépendance font les
qualie~s
les plus efTeneielles de fa condi,ion.
La monnoie de VeniCe qu'on appclle
dI/cae ,
fe bat
au oom du
doge,
mais non pas
a
fon coin ou a fes
armes , comme e'élOit l'ufage lorfqu'il ayoi! un pou–
voir abfol u dans le gouvernerr¡ent .
1I
efl vrai qu'il préfide
a
IDUS
les confeils, mais il
n'efl reconnu prillce <je la répubtique 'lu'a la teee du
rénat , dans les trihunau x ou il a(fi fle ,
&
daos le pa–
lais ducal de
S.
M are. H ors de-l:! il a moins d'auto–
rité qu'un fimple (énateur, pllifqu'i1 n'oferoi, fe meler
d'aucuoe affaire.
Il ne fauroie fortir de Venire fans en demander un9
(1 ) L'éleétion du Doge de Venife
Cc
f-ait
avec
t3nt
de précamion qne
je erois ne devoir me difpe:n(er d'en donner lei le détail. Un
en.
fant. qn'on :lppelle
Ballott;n6
difh ibue
:lU
hazard
3
tOUS
les no–
bles du gr:.n coo(eil des
baf/QUtJ
qu'il tire d'oue
boete .
parmi
ldguelles
ji
y
en
:1
30.
d
'oc.
Les treme per{onncJ qui om eu ces
ballones d'or {om réduites au
nombre
de neuí p:lr une
reconde
é.
!céUon
all
(or~.
Ces
DCU~
choi6(fenr. pilr voi:oo:
de' (crutio
I
qU3~
bOG
.efpec~
de permiffi otl
¡¡
Ces confeillers;
&
G pour
lors
il arrivoie quelque derorore dans le tieu ou
iI
fe erou–
"eroi~,
ce feroit au podeflat comme é,ant rev!!cu ele
)'amorité publique,
&
non au
doge,
a y
menre ordre .
. Ses
eofaos
&
res freres fonc exclus des premieres
cha;ges de I'élat ,
&
ne peuyeoc oblenir aucun bénéfi–
ce
.de
la cour de R ome , roais reulement le cardioalat
~ui
n'efl poine un bénéfice , (y. qui oc dopne poine de
Juri rdiétion.
.
Entin
fi
le
dogf
efl marié, fa femme n'efl plus trai–
tée en princeiJe; le féna t o'cn a poiQt voulu !:ouron,
¡¡er dcpuis le Cei1.i,eme Gede.
Cependant 'luojque la charge de
dagt
foit temperéc
par toutes les chofes done oous venons de parler, qui
rendene ceete dignieé onéreufe, cela n'empeche pas les
familles 'lui n'ont poine encore dotlné de
doge
ala ré–
publique, de faire leur poffible pour areiver
a
cet hon–
oeu r, foi¡ afin
d~
fe metere en plus grande confidé–
ration, foit daos
l'~fpér?nce
de roieux établir leur fortu–
ne par Cclte nouvelle décoration,
&
par le bien que ce
premier magiflrat peuc amafTer s'il efl allá heureux pllur
vivre long eems' dam fon emploi .
Auffi l'on n'éleve g uere
a
ceete dignité que des hom–
mes d'un mérite partlcul ier . On choiG e ordinairemebe
un des procuraeeurs de S. Marc, un fujet qui ait fervi
J'éeae dans les amba!!ades, daos le commandemetll, ou
dans l'exercice des ptem iers emplois
d~
la r<'publjque .
M ais comme le
fé~at
ne le met
d~ns
ce haut rang que
pour goul'erner en fon nom ,
les
plus habiles féna,eurs
ne fOOl pas lOujours élus pour ,emplir celte place.
L'1ge avancé , la naifTance illuflre,
&
la modérat ion
daos le caraaere " font les erois quali,és auxqueIles on
s':>teache davantage .
L a premiere chofe qu'on fait apres la mort du
do.
ge,
c'efl de nommer erois in'luilieeurs pour rechercher
fa
conduite , pour écou ter louces les plaintes 'lu'on peul
faire contre fon ad miniLlralion,
&
pour fai,e juflice
i
fes créauciers aux dépens de fa fu cee!!ion . L es obfe.
ques du
doge
ne fOil( pas plulÓt li nies , que l'on pro–
cede ir lui donner un fuccefleur par un long circuit de
fcrucios
&
de balotations, afin que le fOrt
&
le méri–
te con courent <"galemen! dans ce choix . Pendan, le
lems que
I~s
é lcéteurs fOil! enfermés, ils filOt gardés
foigneufemen e
&
traités a-peu-pres de la meme manie–
re que les cardinaux dans le cooclave .
L e
doge
apres fon élcét ion prtte ferment , jure I'ob–
Cervation des flatuts,
&
fe fai e voir au peuple: mais
, comme la république ne lu i laifTe jamais goueer une
joie lOute pure, fans
l~
met'er de quelque amertume
qui lui
falre
femir le poids de la fervieude
¡¡
.laquelle
Ca cond itíon I'engage, on le rait patrer en defcen dant
par 1a falle ou fon corps doit
~tre
e"pofé apres fa
mort. e 'efl-Il qu'il
re~oit
par la bouche du chancelier
les complimens fur fon exaltation .
[1
monte enfuite dans une machine qu'on appelle le
p"iIS ,
&
qui efl cqn fervée daos l'arfenal pour celte cé–
'témonie: eff<!étivement elle
a
la figure
e~ eérieure
d'un
puits, CoOrenu fur un brancard, qui 'eft d'une 10llgueur
extraordinaire,
&
done les deux bras fe joignent enrem–
blé . Environ cene hommes,
&
plus , foueienaene ceete
mach ine fur leurs épaules.
L e
doge
s'affied dans eme efpece de liciere, ayant
un de fes enfnns ou de fes plus proches parens qui Ce
ticnt deboue derriere lui.
11
a deuK baffins remplis de
monnoie d'nr
&
d'argent batlue toue expres pour cet–
te cérémonie avec telle ligure
&
tdle infcripeion qu'i1
lui plale,
&
illa jette au peup!e, pendane qu'on le por-o
te lOU' anlOur de la place de S . M arc . Ainli finie fon
inflaIlatioll .
11
réfulte de ce détail, que 'luelle que foit
-la
déco–
ratioa apparente du
doge,
fon pouvoir a ét.é ir-peu-pres
limieé '
a
ce qu'il étoit dans
r.~
premiere origine; mais
la pui!!ance efl toOJo urs une dans la main des nobles ;
&
quoiqu'il n'y aie plus de pompe exeérieure 'lui dé–
couvre uo prince delpoliq ue, les citoyeos le fenrent
:l.
chaque inflane dans l'aucorité du fénat .
/lrtid.
'de M .
le
e
h,'Valier
DE
J
A U C
o
U R T . ( 1)
DO
GM A T 1QUE,
adj .
(Gram.
&
TMol. )
ce
'lui
rante: lCn:ueun. dont ch:tcun doit :'tvoi r
été
élí\
:\0
moíns par (ept
(nfrrages . Ces quar3ntC (ónt réduiu
a
donz,e tiré, :tu (oer .
9ui
en
élifen[ vingt-cinq. par le
concours
~u
mOlns
~e
nellf
(uffrag,cs .
D:tn5 Il!s
vingt..cinq.
le (on en ell:tr:ut neuf. qUl (ont une éleéllon
de
qll;¡rante~ciml.
dom ehaeun
doie
avoir eu au moins
(ere
(L1ff"ra..
~e"
On
mit
un dernicr
ballonagc
pour réduirc
les
qU:lr:lme.cloq
a ontej
&
cea
OO1,e
nomment 41.
éleacnu,
dont
ch:lcun
doie
a~
Toir