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EAÚ

pays on I'on De rrouve qu.e des

pierr~s

&

des

're~res

cal–

caires , comme marbre, plerres coqUlHeres, crale, mar–

ne

&,.

fournilTent au contraire des

eattx

chargées d'u–

ne ' terre ·de ce genre, qui s'y . trouve en partie nue,

&

en partie combinée avec un peu d'acide vitriolique Cous

la

forme de felenite . La raifon de ceci, c'eil que la ter–

re vitrifiable

&

la rerre argilleufe ne Cont que peu folu–

bIes, peut.erre méme ab[olument infolubles, par l'élé–

m ent aqueux

&

par I'acide dont il peU! cu e chargé, au

lieu que les terres calcaires [om foamifes

a

l'aaion de

ces menilrues.

Ea.. de puitI.

11

para!t que l'

eall de ptlits

ne doit

pas différer originairement de .I

'ea..

de fontaine,

&

que

fi

on la trouve plus communément chargée de terre

&

de diver(es fubaances [alines,

c'ea

qu' étant ramaffée

dans une efpece de ballin on elle eil peu reuouvellée,

elle fe charge de tout ce que

l'eau

qui vieut de la [u[.–

fa ee de la terre, lui amenc par une efpece de

lixivia–

:i011 ,

&

des ardures que l'air peur lui apponer [ous la

forme de pouffiere . Cene eonjeaure ea d'autant plus

fondée, que c'eil une ancienne obfervatiou que

l'ea"

d.

p,,~s

devient d'auta11t plus pure, qu'elle ea plus ti–

rée.

L'ta"

des

p"its

varíe confidérablement dans les dif–

férens pays,

&

dans les différens lieux du meme pays;

nouvelle preuve que fa compofitiou lui viem principale–

ment des couches de terre fupérieures

a

ceHe dans la–

queHe [e trouvent les [ourees du

toít :

(¿uoi qu'il en

[oit on trouve des puils qui foumillent une

ea"

auffi

pure' que la meilleure

eau

de riviere, mais toajours a–

vec la circonilance de les tirer fans interruption .

L'.a"

des

puits

de Paris

di

prodigieuCement [eleni–

teufe

&

chargée de terre calcaire; daos quelques puirs

meme, au poillt d'en erre

r.roub~e.

M.

Marggraf a trOU–

l'eau des pu;ts

de

B~rhn

tres-chargée de terre cal–

eaire

&

d'une petite portion de rerre gyp[eufe: ces

eaux'

lui ont fourni aum du vrai Cel marin

&

du nitre.

Ce dernier produit mérite une conlidération particutiere,

relativement

¡\

une prétention Cur l'origine du nitre, con–

tredite par un fair rapporté dans les mém,?ires de l'a–

eadémie royale des Sciences ,

&

par celul-cl.

VOJ.

N

J–

T

RE .

Eau de riviere .

La compofitiou de l'

ca" de rivie–

re ,

en exeeptant totlJoars les matieres q'!i

~a

troublent

apres les inondations ,

di

dae

1°.

aux prmclpes dont

Ce

font

chargé~s,

dans les eUlrailles de la terre> les diver–

fes fontaines dont les riv iercs font formées:

2°.

aux

matieres Colubles qu'elles peuvent détacher du fond me–

m e de leor ti,:

3°.

a.ux

, plantes. qui vé¡¡,etent dans

le~r

[ein nu

x

poill'ons qUJ s y nourrJITent :

4 .

enlio auX dl–

v erfes ordures, que les égoílts

&

.Ies toll és qui s'y

dé–

gorgenr peuveJ1! leur amencr des lieux hablré), des ter–

res arrotees,

&,.

Comme les

eal/x

de fontaine pures fOn! plus ordinai–

res que celles qui font tres-reneufes,

&

que ces der–

/lieres [e purilieut vraiffemblabkment dans

leu~

courfe,

I'eall de riviere

doit elre peu chargée de matleres dé–

tachées de l'intéricur de la terre ; elle varíe davanrage,

[elon la nature du rerrein qu'elle parcourt . Celle qui

conle fur un beau fable, Cur des gros caillous, ou fur

une cóuche de pierre virrifiable,

ea

tres-pure . Celles

qui, comme la Maroe, coulent dans un lir de craie,

ou dans un terreill bas

&

marécageux, comme la plíl–

pan des rív ieres de la

Holl~nde

&

celles de la Mar–

che de Bralldebourg, felon Fréd. H offman; celles-ci,

dis-je, Cont tre,-impures. La rapidlté des rivieres eil

encore une caufe tres-cfficace de la pureté de leurs

eaux,

tant parce qu'elles s'épurent, qu' elles éprouvent une

précipitation fpontanée, une vraie déeompofition par le

m a uvement imérieur de leurs parties, que parce que

les rivieres rapides 11e fom point poilfonoeu[es,

&

qu'il

ne peur crotlre que rres-peu de plantes dans leur lit,

Le Rhin, le Rhooe,

&

pre[que toutes les grandes ri–

v ieres du royaume, fourniffeot des

etlt/x

tres·pures ;

paree qu'ellcs coulént dans un benu lir, qu'elles [om

rapides,

&

peu poiffonneuCes. Les rivieres tres-lemes

&

t~cs-poiffonoeuCes

d'Hongrie, raulent uoe

eau

tres–

chargée de divers príncipes qui la difpofem facilement

~

la corruption . Deux plantes dangereufes ,

I'hippttris

&

l~

conferva,

ou mouffe d'eau, s'étant exrremement

multipliées dans le lir de la Seine en l'aonée

1731,

qui fut rres- feche, il régna

a

Paris des maladies qui

dépendoient évidemmem de la qualité que ces plantes

3\'oient eommuniquée

a

l'. a"

,

[elon I'obfervation de

M . de Juffieu

( M i m. de f' acad. rOJo des Scie". ann.

J

733 ) .

T outes les immondiees que les égoilts des

v illes peuvent porter dans une grande riviere, ue l'ál-

T ome

V.

EAU

163

terent paS au point qu'on l'imagine commuoément .

L'la"

de la Seine, pri[e au-deffous de l'h()rel-Dieu

.&

de touS les égoUls de Paris,

&

mcme dans le voilina–

ge de ces égoUlS,

&

au-deffous des bateaux des b lan–

chiffeurs, n'eil poillt fenfiblement [ouillée; la maffe im–

menee

&

continuellement renouv ellée

d'ea",

dans la–

quelle ces erdures [onr noyées, empeche qu'elles n'y

[oient [entibies: en un mot

l'ea"

de la Seine, puifée

[ur le bord de la riviere, entre le pOUl·neuf

&

le pont–

royal, fans la moindre précaurion, eil excelleme pour

la boilTon

&

pour I'ufage des arts chimiques;

&

l'au–

teur des nouvelles fontaines domeiliques a eu raifon

d'attribucr aux fontaines de cuivre, les dévoiemens qu'

éprouvent affez ordinairemem, par la boiffon 'de l'

eall

de la Seine, les <ltraogers nouvellement rranfp'lanrés

:l

Paris , au tieu d'en accurer l'impureté de ceue

"lit .

Eau

croupiffante,

flag"ans.

Le

degré d' impurelé

auque! ces

eal/x-ci

peuvem parvenir, o'a d'aurres bor–

neS que leur faculté de diffoudre , jufqu'a faturarion,

toures les matieres qu'elles peuveot anaquer, les plan–

tes, les poi/fons, les inCeéles, les fumiers,

&

toutes les

matieres répandues [ur la [urface d' uo terrein habiré

&

cultivé. Leur état de compofition fe décele

a

la

vOe,

a

I'odeur,

&

au goar. Nous oe faurions emrer dans

un plus grand détail fur

cene

mariere.

(b)

Ea" faUe, eau de

1"

m<r, des fontaines,

&

puitr

falans. 1/0Je<.

M

A R

IN,

(Sel),

M

E R,

PUl

T S

SALANT,

&

SALINE .

Eaux minlrales

&

mitlicinales, vOJez

M

J

N

E'R

A–

LE

S (

Eaux. )

E

A U

e

o

M M

U NE, (

Pharm.

)

l'ea"

fert · d'exci–

pient dans un tres·grand nombre de préparations phar–

maceutiques.

11

eil celui des porions, des apo'LCmes ,

des bouillons, des ti[anes,

&,.

On la preferit [ou–

vent dans les remedes magiílraux, fans dofe détermi–

née, ou en s'en rapportant

a

l'expérience de I'aporhi–

eaire .

AIf"'" ,ommtm;s 9ttantum fatis,

ou

If"a11tt/m

fu!ficit,

dit-on dans oe cas: formule qui s'abrege ainfi,

AIf.

C.

Q..

S. Dii!olve,

dit-on encore, ou

'"lfue in fuf–

jicient;

'1"antitate

a.'I"'"

eommttni"

qu'on abrege ainfi,

in S.

Q..

AIf.

C.

e 'eil [ouvent de

l'ea"

de fonraine

que les Medecins demandent daos ces cas;

&

on trou–

ve comlDunément dans les ordonnances

alf"a fontana,

au tieu

d'aqua communis

;

mais

l'eau commune

pure

de footaine, de dterne , ou de riviere, eil égalemenr

bOllnc pour rous les uCages pharmaeeuriques.

, L'ea"

a un uCage pamculier dans la cuile des empla–

tres.

I/oyez

E

M P L A T

RE.

Elle

ea

la bafe des émulfions, du plus graod nom–

bre de tiFOpS,

&"

Voyez

EMULSION

&

SrRo 'p.

(b)

EAU,

(Med.) L'ea"

donee, on

l'eau

eommune,

appartient

a

la Medecine

a

deux titres: premieremen!,

comme chofe non-narurclle, ou objet diététique: [c–

coudement, comme un remede. N ous allons la cou–

fidérer [ous ces deux points de vae dans les deuI ar–

ticles fuivans.

E

A U

e

o

M M

U N'E, (

Dilte.

)

Perfonne

n'i~nore

les principaux ufages' diététiques de

l'eatt; I'ca"

pure

eil la boi{fon commune de tous les animanx:

&

quoi–

que les hommes l'ayent chargée des long-rems de di–

verfes [ubaances, comme miel, lair, extrait leger de

quelques plantes, diverfes Iiqueurs fermentées,

&,.

que plulleurs meme lui ayent ab[olument Cubilitué.ces

dernieres Iiqueurs,

iI

ea cependant encore vrai que

l'

ea"

pure eil la lroiffon la plus généralc des hom–

mes .

Cette boiífon [alutaire a été de toul tems combléc

des plus graods éloges par les Philo[ophes

&

pa.r les

Medecins; la Canté la plus 'conilante

&

la plus vIgou–

reufe a été promiCe aux buveurs

d'eau ,

comme un am–

pIe dédommagement des plaifirs paffagers que l'u[age

des Iiqueurs fermentées auroit píl leur procnre!. La

loi de la nature

interprété~

[ur I'exemple des ammauI.

a fourni au! apologiaes de

l'ea"

uo des argumens.•

[ur lefquels i1s ont in(¡aé avee le plus de complal–

[ance. Plufieurs medecins de ce fiecle oous On! don–

né des explicarions phyfiques

&

méchauiques des bons

effets de

l'

ea" .

Mais il eil un autre ordre de mede–

cins qui échangeroieot volontiers

ces

[avantes [pécula–

tions contre une bonne [uire d'obCervations exaaes .

N ou; nous en tiendrons avee

ceux~ci,

a

ce que /lOUS

aperend fur ce point important de diete, un petit nom–

bre de fairs dont la certitude eil ioconteilable. .

Premierement , ' nous o'avoDs aueun moyen

d'~p¡iré­

tier au jufle l'utilité de

I'tau

,

confidérée génériquement

comme boilToD, mife en oppofition avec la privation

X2

~~