•
162
EAU
" enfone que Pline a eu raifon de dire qué la bon–
" ne
ea"
devoil t':lre en quelque maniere femblable
a
" I'air .... AJo\\te7.
a
cela qu'elle diifoul parfailement le
"favan qú'elle nelloye m ieux le liolle , qu'elle oour–
" ril les' meilleurs p"iifoos , qu'elle lire mieux les lein–
" lures des diverfes fubllaoces auxquelles on I'applique,
" comme le Ihé; qu'elle eft la plus propre a fa ire du
" boo morlier;
&
qu'e06n on en prépure la pl us .x-
cellente biere . Les
'UlUX
qui réuoirrent lOules ces pro–
" priéres , Can! appellées légeres, vives, douces, Cubli–
" les ,
mol/u, mitu , lenes;
celles qui Onl les qualilés
coorraires,
CÓOI,
appellées
dflres, (rues , pe(antes
".
Eau de pluie
&
de n,ige. L'ea"
d~
pluie eft ordi–
Ilairement tres-pure, el\e a élé élevée daos l'atmoCpher.e
par une véritable diftil\ation; ccpendanl; Coir qu'elk air
volatiliCé uoe partie des marieres auxquelles elle élOir
unie avant fon élevarioo, foir qu'apre; avoir éré parfai–
temeot épurée par ce mayeo, elle fe foir chargée de
nouveau de divcrfes fub{lanees répandue; dans I'air,
il
eft démontré par de boones expérienees, que
I'eatl de
plfl;e,
dans le plus grand élal de pureté ou il paroirro
poflible <,le I'oblenir, ccmlÍem - cocare qudques prinei·
pes étrangers.
Si 1'011 veut reeúeil lir de
I'ea" de plu;e
dans la vae
de I'examiner chimiquemeol,
iI
faul pourvoir avec les
foios les plus Cerupuleu!
3
ce qu 'elle oe puirre cootra–
éler pendanl cclte opératioo le 11loindre mclange, la
moindre alréralion': on doil la reeevoir dans des vaif–
feaux de verre auparavant rineés avee de I'eau dillillée,
&
expoCés immédiaremenl a la pluie, apres <jue I'al[ a
lié CutEf.mmeol purgé par une pluie préeedenre, daos
un lieu éearté '
&
déeouven: on doÍ! eneore avoir foio
d'enfermer eelle
'eau
dans des bouleilles de verre bien
propIes , des qu'¡¡ a cerré de pleuvoir . C'eft ,avce CtS
préeautions que M , Marggraf a ramarré pendanl I'hy–
ver de
J
7P,
I'eau de pl"ie
Cur laquelle ce favanl chi–
m ifte a fai l les exp¿rienees qu'il rappone daos I'h illoire
de I'aeadémie de Berlin,
(annic
I
7P)
fous le rílre
d'Examen ,himi'lue de
f u",.
Le
r~ Cu llar
de eel exa–
I
men , exéeulé par le p,,'eédé le mieux emeodu
&
le
plus pémo uftralif, eft que" eenl mcCures, ehaeune de
" trente-fix ooees
d'ea" de pl"ie,
oot dooné eeol
&
" 'luel'lueJ
graios d'úne lerre blaoehe liranl fur le jau–
" oarre,
&
fon Cubtile , qui dans loures Ces relalions
&
" qualirés rerrembtoiL pariailement
a
uoe vérilable ler–
" re ,.aleaire .... un vrai lel eo forme de pelire pi–
" que, toul-a·fait fem blable au nilre,
& .....
quel–
" ques eryftaux cubiq ues. qui oc ditléroiem en rien du
" Cel ef)mmu n de euiíine. C es deux fels pefoiem feu–
" lemem quelques graills ,
&
ils étoieO! d'u ne eouleur
" brunltre; indiee elair que eetre
eatl,
malgré toUleS
" les pr éeau lioos prifes pour la reeu,eillir, éroit eepw–
" danl eoeore
m ~ lée
de panieules viCqueufes
&
huileu–
" fes; ce qui ne pouvoir guere elre aurremenr, pu¡Cque
nOlre air en toure Cairon de l'année eft abondammenl
" rempli de 'diverfes exhalaifons, eomme les pluies de
" I'élé le fool Ire,-Couvem e(lonollre par leur fcule 0-
" deur·.. ... Le s parties Calines
&
lerrellres qui Can! eoo-
::
~~~~~~~:~~el~e:a~feh~'~~nrle~~,ei~:~ }~fIS-~~~~;i/~'~;~
"
de pluie
en l'expoCant
11
la eha leu r du foleil .... J e r y
" expofai pendaor les mois de M ai,
J
uin ,
J
uillel, Anul,
" iuCqu'a la moilié de Sepr. de I'année 17$2, peodanr
leCquels mois il 61 un kms arret ehaud. Dalls le eom–
" mencemenl je o'obCer\'ai aueull ehangemem remarqua-
ble; 'mai! au boul d'un mois j'appereus un mouvemeol
" iprérieur
&
dé
I'agiralion: il s'élevoil de peliles bulles,
" &
o[) voyoil un Iimon verdl lre, arre'!. iemblable a
., eelui qui couvre la furfaee de
I'eau
10rCqu'on dil qu'el–
" le fleurit. Ce limon s'augmeilloil de plus en plus,
" &.
s'allaehoil en parrie au fnnd, en panie 3UX eÓlés
" du vafe . Si dóne les parlies fuCdites de nOlre
eau de
"
pluie
élOienr exe.mptes ge mélaoge,
&
[ur-Iout que
" eetre
ea"
oe eomlnt poiO! ' de panies
mueila~ineuCes
" &
huileuCes, il n'y feroil arrivé aueuoe
putr~taélion.;
" mais la lenleur avee laquelle eetle putréfaébon arn–
" ve, en eomparaifon de eelle qu'éprouveOl d'aurres
"
eaux
plus impures , vien! de ce qu'il oe s'y trouve
" qu'uoe trcs-perite quantiré des pantes fufdiles; car
" I'ea"
pouOée par la eooeentralÍon de la meme
eafl
" de pluie
,
faite en dift illam, ayam élé pareillW1eot
" expofée a une égale chaleur du foleil, oe laiOa pas
" appercevoir le moindre mouvemeOI bien loin d'é–
" prouver la putréfaétion,
&
la fépara:ion des parties
" terre(lres .
" Cen! moCures
d'ea" de neige
reeueillie avec les pté–
~)
cautions dont nOU6 venoos de parler pour
1"1111
d~
EAU
" pluie, rournirent
a
M, Margg raf, par
1~5 m~rnes
mo–
" yens, loiAame graim d'ulie vérilable rerre calcaire,
&
quelques gra ios de Cel qui leooieol plus du rel de
" euilioe que du fel
oitr~ux. ;
en .quoi il dilféroil du fel
" eXHair de
I'eal(
de ploie , lequcl
~voil
plus de rapport
" avee le nilre . TOUle la difiérenee dooe entre
J'eau
de pluie
&
I'eatl de neige,
n'eft u'aueune
import~n
ce,
&
Ce réduil á
Ce
que I'aeido de
I"ea"
de pluie e ft
plus nirrcux,
&
qu'elle renferme plus de terre ealcai-
" re; ao lieu que
I'eal< de neige
a plÚIÓI uo aeide Calio
" que nilreux,
&
e()'lJl i~nr
une moindre quantiré. de ler'
" re eaicaire . Au refte
le
peu de CeI que j'avois rir.é de
" l'eau de "cige,
élOil pareillement d'une eouleur bru-
n~lre;
ce qui eft
UD
indiee qu'il· y a aum des parties
m ueilagineufes
&
h.uileufes . Ayanl expoCé mon
eaU
" de
",ige
a la ehalcur du foleil pendaor l'élé de celle
année, il lu i arriva
~xaétemel1l
les mémes aecide'ls
" qu'a
I'tau
de pluie,
&
elle vint aulIi
11
pUlréfaétion ,, _
Vaohelmon! rappone ,
&
e'eft un fa il tre S-eonnu
11-
pr.éfen!, que l'
eau
la plus pure dOnl 00 approvilionoe
nos na vires, éprouve lou
la
ligne
u~e
,'érnable putré–
faétioo; qu'elle dev ienE roulTalre , enfuile verdal're,
&
enfio rouge; .que dans ce dernie r degré d'altéralion el–
le~épaod
une puanrellr iofupponabk,
&
qu'elle fe réta–
blir enCuite d'elle-meme en peu de jours. Le
m~me
phénomeo& obCervé par M . Margg raf
(lwl 'eau de mige
. &
Cur
]',a1l
d, plttie,
I'ulie
&
I'aulre beaueoup plus pu–
te que edle qu'on charge fur nos vaiOeaux, reod le
premier beaueoup moins lingulier . L a- putreCcibilité 'de
nos meilleures
eaux
di, roCrJours cependanl IIne de leur!
propriérés qu i mérile le plus d'allenlion.
f/o)lez
P
U T R E'–
FACT IO N.
Voilil des
expériene~s
exaéles qui élablirrent une gran–
de analogic en\re
I'eau de pl"ie
&
l'ea" de neige;
co–
fOrle que I'on <Ioil au moios douter que I'opinioll qui
fail r.egarder
I'eatl de pluie
eomm.c tres-C"luraire pour
la boiOoo ,
&
I'eatl de mige
lres-;n~lbre
au eomraire;
que celle opillion , dis-Je, foi l fuffi laniment fon dée : o u
penfer au moios que l'inf., lubrilé, la· prétendue a urtlé ,
erudilé,
&c.
des
eaux des miges '
ou des g laee
t,)O–
dues " dépendelll de eenaios accidens ;¡rrivés a la neige
pendanr qu'elle eouv roil la furfaee de la lerre , qu'tlle
élOil relemie CUr-IOUI pendaol de longs hyvers fur e
fomlnel des monragnes .
.A
u re{le
iI
en
tri:~-rniCoonablc
de penCer que la eom–
pofition de la 'pluie
&
de la noige doivem varie r dans
les ditférens
p.ys, daos les difUrenles faifons, par les
gifférens veOls,
&
par les a6tres eireonl1anecs qui mo–
difieot diverCement I'éral de l'alhmoCphere. M. H ellot
reeueillir au mois d'Aout
I
73f ,
dans des
terrin~s
ilolées
avec roin,
de;:
I'eau
d'orage
qui avoit une
odeur
rU tphu~
reuCe,
&
qui p,éeipitoil l'huiJe de chau x, comme au–
roir fai r un eCprir de virriol Ircs-aflolbJi. M. Grorre a
eu du larlle virriolé, eo faifanr diiloudre du Cel de tar–
tre pur dans de
I'ea"
d'orage qu' il avoir ramallée
a
Paf–
Cy
eo 1724,
Voyez mémoire f"r le pbofphore de
I('un–
ekel,
&c.
a
la fin;
mimo de I'acadlmte royale da Sci"n–
ces, annle
J
137.
L 'ea1/' de pluíe
&
I'eatl de ne;ge
fe eonCervent ues–
bien,
ti
on les ramarre avee les préeauriulls rapp0rt¿es
a
I'article
C
I TER N E.
L'eal/
diltillée
de pluie
ou
de neige
eU inaltérable,
ti
00 I'expofe méme
a
la ehaleur du laleil
&
ii
I.'abord
libre de I'air., felon I'expérieoee de M . M arggraf, que
oous avons rapponée ci-acO'us en paOanl,
&
dom nous
faiCoos menlion ici plus exprerrément, pour .::on6,
m~r
ce que nous avons avancé de la purelé de eelle
eau
dans
I'lIrticle
E
A
u ,
( Chim;e . )
E au de f_ntaine,
Les variélés des
taux de f nntai¡;e
fOn! ues-eonlidérables, pqree que les eOllai
le,
d la ler–
re que ces
edilX
parcouren t ,
rentt rtDcllt
uoe grandt! "iuan–
tilé de diverCes matieres dom
reau
P('U I fe eharger par
u~e
vraie dirrolution. Si quefq ues-uos do ces príncipes
foo t' comeous dalls uoe
eau
de fouree en une propor–
lion CutE Cr,me pour a.lérer Cen/iblemenr les ql1alirés t"x–
lérieures de
I' eau
pure , une pareille
.al/
e{l appdlée
y"i–
nirale
,
voyez
M
1 N E'R A LE,
(Eau . )
S i au' eomrai–
re elle n'eft
al rér~e
par aueuo prineipe qui fe manitelle
par des earaéteres fenfi bles , lels que l'oJeur , la f¡¡vcur ,
la eouleur, eenains dépÓls , des venus med icinales évi–
demes,
&,.
elle e{l rallgée parmi les
'eaux dou<es.
00 Irouve des
eál/x de fontaine
qui
Conl
aUlanl ou
plus pures que
I'ea"
de neige: eelles-ei nai Oenl ordinai–
rement dans les eOllrrécs ou les pierres de la Ilalllre
des grais, des quart7., des cailloux, fOllt dominantes .
Les Courees
d'eau
douee qui Corlenl d'u n bane d'argi–
le
pure, fout :!>um eommunéme¡¡t aah limpies. Les
pays