J26
DRU
Tous les peres de famille font rois dan! lcur? mai–
fon s ,
&
ont uue puilfaoce abfolue de vie
&
de mort.
L e gui doit elre cueilli tres-refpeaueufemeot avec
une ferpe d'or,
&
s'il ell poffible,
a
la
uxieme lune;
étant mis en poudre, il rend les femmes fécondes .
La lune guérit tout, comme fon nom celtique le
pone.
L es priConoiers de guerre doivent ehe égorgés fur
les au tels.
•
D ans les cas extraordinaires il faut immoler un hom–
me . Auffi Pline,
/i"/J .
XXx.
ebap.
j.
SuélOne daus la
v ie de
Claud~;
&
D iodore de Sicilc,
/iv.
f/
l .
leur re-
prochenr ces facrifices barbares .
.
11
feroir
11
fouh~irer
que nous euffions plus dc coo–
noiaance des dogmes des
druid"
que nous o'eo avons;
mais les ditférens auteurs qui en
01)[
parlé, ne s'accor–
dent point enf.mble . Les uns prétendellt qu'ils admet–
[Oient l'immonaliré de I'ame,
&
d'aulres qu'i ls adoptoi–
em Je fy lleme de la mérempfycofe. Tacire de meme
que Céfar, difeO[ qu'ils donnoienr les noms de Jcurs
dieux aus bois ou bofquers dans lefquels ils célébroient
leur col re . Origene prérend au contraire qoe la Gran–
de-Breragne étoit préparée
a
I'évangile par la doélrine
des
druid",
qui enfeignoient l'unilé d'un D ieu créa–
teur . Chaque aureur dans ces marieres n'a pcur-érrc
parlé que d'aprcs fes préjugés. Apres tout il u'efi pas
fUrprl'03nt qu'on connoilfe mal la religion des
druid",
puifqu'ils n'en écrivoient rien,
&
que leurs lois défen –
doienr d'en révéler les dogmes aux étrangers. Quoi
qu'if en loir, leur religion s'ell confervée 10llg-temS dans
la Grande-Brcragne, auffi-bien que dans les G aules ;
elJe palTa m€me eb lralie, comme il parolr par la dé–
feofe que
I'emper~ur
Augufle tit aux R omains d'en cé–
lébrer les myfleres;
&
I'exercice en fur continué dans
les <Jaules Jufqu 'au rems ou T ibere' craignant qu'iJ nc
devinr une occaaon de révolte, fit ma(facrer les
dmi–
de}
&
raCer rous leurs bois .
On s'efi fon artaché
a
chercher I'origine du nom
de
dr'lÍde,
genre de recherche raremenl urile,
&
pref–
que rolijours rerminé par I'incertitude ,
Il
ne faur pour
s'en cOllvaincre, que Iire dans le diélionnaire de T ré–
,'oux la longue Jifie des diverfes conjeélure. érymolo–
giques imaginées fur ce mot,
&
encore a-t-on oublié
de rapporter la plus naturelle, celle de M . Frerer, qui
dérivt le nom de
druide
des deux mors celliques
d. ,
dieu,
&
rhouid,
dire . En etfet les
druido
éroienr les
feuls auxquels il appartenoit de parler des dieux, les
feuls interpreres de leurs volontés . D 'ailleurs comme
Céfar nous apprend que ceux qui vouloient acq uérir
u ne connoiO'ance profonde de la religion des
druide}
,
alloienr I'érudier dans I'ile brirannique; il en vr.ilfem–
blable qu'on doit chercher avec M . F rerer dans la lan-.
gue galloife
&
irlandoiCe, l'élymologie , I'onographe
&
la
prononcialion du nom de
dr"ide.
Mais quel que foit ce nom dans fon origine, com–
me rout efi fujet au changement, le Chriflianifme I'a
rendu Ruffi odieux dans les royaumes de la Grande–
Bretagne, qu'il avoit été j ufqu'alors reCpeélable, On
Ile le donne plus dans les langues galloiCe
&
irlandoi–
fe, qu'aux forciers
&
aUl devins .
Au refl e j'ai
h1
avec avidité quelques ouvrages qui
ont rrairé cene matiere,
11
la te re defquels on peut met–
tre fans contredit un m émoire de
M.
Duclos . J'ai
parcouru aneutivement D iodore de Sicile, Plioe, T a–
cile, Céfar , Suérone, parmi les .ancieos ;
&
entre les
m odernes , Picard
de pyife'; ce/lopredi'; ,
Voffius
de ido–
lo/alri'; ;
divers hifl oriens d' Angleterre
&
de France,
comme Cambden dans fa
Britannin ;
Dupleix,
mEmoi–
re} do Gau/e} ;
G oulu,
mlmoiro de la Frnllehe-Com–
t i;
R ouiJlard,
bifloirt de Cbartrer,
&c. Mois fe pro–
pofer de rirer de la plOpart de ces auteurs des faits cer–
tains, fur le rang
&
les fonétions des
drtlider,
leurs
divers ordres, leurs principes,
&
leur culre, c'efi en
créer I'hifloire .
IIrlide de
M,
le Cbeva/ier
DE] A U–
CO UR T .
DRUN C AIRES,
f.
m. pI.
(Hifl. nne . )
nom
qu'o~
donnoil Cous les empereurs de CoofiaDtinople aUI
olEclers qui cornmandoient mille hommes, felon Leun–
c1avius. L :empereur L éon le fage dit, dans fon trairé
de .apparaltbu,
.be/Ji, ;}
,
que les chiliarques étoieot ceux
<ju~ comm~ndOlent
" mille hommes,
&
que les
drnn –
eatr:,
aVOleot la
rnem~
fonaion ; parce que
drHlleU¡
fignrfie
un eorp} de
mtl/e
hommo .
Ce mot paroit ve–
nir de
UNnet/J,
qui. figoifi e la méme chole que
baeu–
¡Uf,
Or le
b~ too
étOlt
la
marque de dillioélion des
drun–
eaires.
A ina , ajollte LeuncJavius, Druncus efi un ré–
g iment
de
foldats, done le chef ¡'appelle
ámnfaire,
qui
DRU
r¡!pond 3U tribun miliraire des Romaios,
& il
nos colo–
neis. D ans Vegece, le mot
drNngtlJ
fe prend pour un
gros de foldals ou d'ennemis, Cans en dérermioer Je nom–
bre. Le tirre de
"",ngarita
cfi donné, dans Luilprand,
au chef d'uoe armée navale,
&
meme
11
celui qui crt
chargé de I'armement d'une tlorre ;
&
dans les écrivni ns
de I'hifloire byfaotine,
drl/ngariN} vigili•• ,
ou
" rungn –
rill' imp<riali}
,
agnitie l'olEcier chargé de pofer les
femineJles,
&
de relever les pofles daus le
p~lais
de
J'empereur .
Chamb<rJ. (G)
DRUSEN
ON
DRUSES,
f.
m ,
( Hift . nat o
Min.)
Les ouvriers qui travaillem aux mines. en :l\lIe–
magoc, entendent par-la des filons poreu!!, Iponglcux,
dépourv{ls de parties métnlliques,
&
qui
relT~mb Jcnt
alfez.
il
des os cariés ou vermoulus, ou
a
des rnyons
de mouches
a
miel, La renconrre de ces
"mfo
dé–
plait iotiniment aux mineurs; ils
prér~odent
qu'dle leur
annonce que le ti Ion va deveoir moins riche , joinr
j¡
ce qu' i1s s'a[[endeOl
a
rrouver peu apres un roc vif
tres-dilEcile
;l
percer .
11 Y
a lieu de croire
~e
ces
drufa
fom occaaonnés ou par I'aaion du feu f<lOlerrein qui peul
al'oir volatiliCé
&
diffipé les parries méralliqucs d'une
portion du tilon, ou par I'naion de I'eau
&
des autres
di(Jolvans du regne minéral, qui peuvenr avoir di/fous
&
enrr ainé les panies méraJliques, en ne lai¡¡;,Ol que
la pierre qui leur fervoir de marrice ou d'envelllppe.
f/.
FILONS
&
EXHALAISONS MINI!' RALfS .
L es N aruraliLles allemands déagnent encore tres-fré–
quemmenr par
drl/fen,
un alfemblage ou groupc de
plulieurs cr)'flaux, de 'luelque nature, forme
&
cou–
leur qu'i1s pllilfenr élre . C'efi ainfi qu'ils appeIJent
[path–
dmfen,
drufes de fpalh, un amas de cryflaux (pathi–
ques, qu'eo
ffan~ois
I'on nommeroit
eryfto /lifation (pa–
tbi,!",;
ainli dans ce dernier fens,
druJen
fignitie l:r
m emc chofe que le mor générique
eryflal/ifnzion.
(-)
DRUSENHEIM,
(Géog. mod. )
ville d'Alfa–
ce
Cur
l. M Olher, prcs du Rhin.
• D R U
~
E S,
r.
m.
pI.
(Hift.
&
Gé.g, mod. )
peuples de la Palefline. lis habirent les environs du
monr L iban. lis fe diCent Chrérieos; mais tout leur
chrifl ianifme conlifle
a
parler avec refpeél de ] efus
&
de M arie , lis ne font poim circoncis . lis rrouvent le
vin bon,
&
ils en boivent. L orfque leurs filies leur
plaifent, i1s les époufent fans fcru pule. Ce qu'j\ y a de
{illgulier , c'efl qu'on les croit
Fr.n~ois
d'origine,
&
qu'on . (Jure qu' ils
00[
eu des princes de la maifon de
Maau en Lorraine . On fait \a-delTus une hifloire, qui
n'efl pas tour-a-fait fans vrailfemblaoce . Si les peres
n'om aucune répugnance
a
coucher avec leurs filies,
on penfe bien 'lue les freres ne fonr pas plus dilEciles
fur le compte de Jeurs foe urs . l is n'aiment pas le jeO–
ne. L a pricre leu r parolr fuperBue . lis n'arrachenr au–
cun mérile au pélerinage de la Meque . Du refie, ils
demeu rent dans des cavernes; i1s Com tres-occupés,
&
conféquemmenr alfe? honnetes gens. lis vont arm és du
fabre
&
moufquet, dont i1s ne font Iml- adroits,
11.
font un peu jaloux de leurs femmes, qui feules favent
Iire
&
écrire parmi eux, Les hommes fe croyeO[ defii–
nés par leur force , Icur comage, leur imelJigence,
a
quelque choCe de plus utile
&
de plus relevé, que de
rracer des caraéleres fur du papier;
&
i1s ne
con~oi
venr pas commenr celui '1ui efi capable de porter une
arme , peu r s'amufer
a
tourner Ics feu illels d'un livre .
l is font commerce de fo ie , de vin, de blé
&
dc flll–
pene . l Is ont eu des démelés avec le Turc qui les
gouverne par· des emirs qu'il fait érraog ler de rems en
tems, C 'efl le fon qu'cur
a
Confiantioople Fexhered–
den, qui fe prélendoit allié
a
la maifon de L orraine ,
DRY
D
R
Y
A D
E
S,
r.
m. pI. dans
la
M)'zb. /ogie,
c'é–
toiclH les nymphes des bois, fone de divinil6 imaginai–
res qui préfidoient aux bois
&
aUK arbres en géllérnl;
car le mor grec
druJ,
qui lignifie proprement un
ehé–
'le,
fe prend 3uffi fouveot pour tour sr!;re en .géné–
ral.
On feignoit dobc que les
for~ts
&
\.es bois étoiem
fpécialement fous la proteaion des
Dryadcf,
qu'on
y
fuppofoir errantes ;
&
c'éroil la ditférencc qu'on merroi,
entre elles '
&
les Hamadryadcs, qui , Celon les POe tes
habiroienr auffi les bois
~
mais de mauiere qu'elles étoien;
chacurTe comme incorporée
a
uo arbre, cachée fous
foo écorce,
&
qu'elles nailfoiem
&
périlfoienr avec lui '
ce qu'on avoit imaginé pour empecher les peuples
d~
détruire
tro.JIfadlement les foret; . Pour cooper des
ar-