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DRU

fe gauloiCe accourroit

a

lcur école en tres-grand nom–

bre pour fe faire inOruire ,

&

cepe ndant ils n'enfeignoi–

cm que les principaux

&

les plus diOingués de cene jeu–

ndre , au rapport de l\1cla. C éfar 110US apprend qu'ils

jug~oieOl

auill toutes les· contdlations; car la erligion

lJe leur fournilfoit pas feulement un motif de prendre

part au gouvernement, mais ils prérendoicnt encoee qu'

elle les autorifoir ii Ce meler des affaires des particuliers:

c'cO pourquoi i1s connoifloiem des meuetres , des Cuc–

ceillons, des bornes, des limites,

&

décernoient eo–

fuite les récompenfes

&

les chátlmens .

Sous préeeue qu'¡¡ n'y a poinr d'aétion ou la religion

11e foir inrérelfée , ils s'at.tribuoient le droir d' exclure

des facrillces ceUK qui refuCoient de Ce Coumertee

a

leurs arrets:

&

ils fe rend iren! par ce moyen tres-re–

domables. L'efpece d'excommunicarioo qu'i1s

l an~oiel1t

étoit fi honteufe, que perlonne ne vouloir avoir com–

merce avec celui qui en avoie été frappé.

Au milieu des forers ou ils tenoiem leurs :rillfes,

iI.

terminoient les dift"érends des peuples. lIs étoient les

arbitres de la paix

&

de la guerre, exempts de ferv ir

dans les armées, de payer aucun tribut,

&

d'a voir au–

cune forte de charges , ranr civiles que mil itaires. L es

généraux n'ofoiem livrer bataille qu'apres les avoir con–

ful tés;

&

Straboo aITu re qu'ils avoient eu quelquefois

le crédit d'arrerer des armées qui couroient au combar,

les fai re

conv~nir

d'un armiOice,

&

leur donner la

paix. Leurs

jugemeo~

fubfiO oient fans appd ;

&

le peu–

pIe étoit perfuadé que la pui lfance

&

le bonheur de l'é–

lat dépendoient du bonheur des

drr,ideJ,

&

des hon–

neurs qu'on Ieu r rendoir .

Jndépendamment des fonél ions religieufes , de la lé–

gislatipn,

&

·de l'adminiOratíon de la JuOíce, les

dru i–

da

exer~oien t

eOCOre

la

M edecine , ou ti

1'00

veur,

employoíent des pratiqucs fuperJl itieufes pour ie traíte–

ment

de~

maladies;

iI

o'importe: c'eO touJours ardíre ,

fuiv3m l'excelleote remarque de M. Duelos , qu'ils joüif–

foíent de tou t ce qui nffer mir l'autolÍté

&

Cubjugue les

homllles, I'cfpérance

&

la crainte.

L eur chef éroít le lou veraín de la natioo;

&

fon nu–

toriré abfolue fondée fur le refpeél des

peupl~s,

fe for–

tifia par le nombre de preo es qui luí étoieO[ CoOmis;

lIombre fi prodigieux , qu 'Etieune de Byfance eo parle

comme d'uo peuple. A pres la more do grand pomife ,

le plus conGdérable des

druideJ

parvenoir par é ltélíotl

a

ceue éminel1te dignité , quí étoie teIlement briguée,

qu'i\ falloir quelquefois en venir aU l armes , avanc que

de faíre un choix .

Palfons aux diRérens ordr"s des

drr,ideJ,

ii

leur gen–

re de vie,

a

leurs lois, leurs maximes ,

&

leurs dog- ·

mes .

00

oe peu r s'empecher d'y prendre encore un

certain intérer melé de curio(jré .

Srrabon diOingue rrois prineípaux ordres de

drui–

da;

les

druida

proprement nommés qui tenoieot le pre–

mier rang parmi les Gaulois, les

bardeJ ,

les

va"rreJ ,

&

les

eubageJ.

L es prem iers éroient chargés des facrifices, des

p~ie­

res,

&

de l'interprétation des dogmes de la

reli~ioo :

11

cux feuls apparteooit la législation , I'admittifirauon de

la juOice,

&

l'ioOruélioo de la jeunelfe daos les Seíen–

ces, Curtout dans celle de la divination, cetce chimere

qui a tolljours eu tanr de partifans . . "

Les

bardeJ

étoieO! commis pour chaQrer des vcrs

ii

la loüange de la divinité , des dieu-x.

1"

fi

on I'aime

rn ieux,

&

des homtnes i1luO res. lis joüoiem des iL1f1ru–

m cns,

&

chantoieo t

a

la tere des armées avant

&

apres

le combat, pour exeíter

&

)oüer la vertu des Coldats,

ou

bl~ mer

ceux qui avoient trahi leur devoir .

L es

vacerreJ

ou les

v ateJ

offroienr les facrifices,

&

vaquerem a la contemplation de la nature, c'eO-a-dire

de la lune

&

des bois .

L es

etlbageJ

tiroient des augures des viélimes ; ce font

peur-etre les memes q ue les

faronideJ

de D iodorc de

Sicile, comme les

va"rrrf

étoiem (leUK ' auxquels on

a donné le nom grec de

famoeMeJ .

11 Y

avoit au!li des fonél ions du facerdoce, 'telle que

la

prophéric, la divination, exercées

por

les femmes de

¿",ideJ

ou de la race des

dmida,

&

on les conful –

toit fur ce Coiet, aior. qu'ol1 faifoir les prctrelfes de

D elphes. Les auteurs de l'hiUoire d' AuguOe,

&

eorr'au–

tres Lampridius

&

Vopifcus, en parJeor,

&

méme les

fom prophétiCer juOe . V opifcus rapporre qu'Aurélien

conCulta les femmes

drrlidn

pour favoir r. I'empire de–

meureroit dans fa maifon,

&

qu'ellcs lui répondirent

que le nom de nul autre

De

feroit plus glorieux , que

celui des delceodans , de Glaude. C e fut une

drrú dc

tongroíCe qu i, C ..loo le meme Vopifcus, prédit

a

D í\.l-

DRU

12

5

I

d étien qu'il Ceroit empereur . Une autre

druidc,

féloll

Lampridius, coofultée par Alexand re Severe fur le ron

qui I'auendoir, lui répond ir qu'il nc Ceroit point heu–

reux . R evenons aux

d,-¡tideJ

mHes.

Leun chefs pon oient une robe blanche ceinte d'une

bande de cuir doré , un rochet,

&

uo bonoee blaoc tout

fimple; leur (o uveraio prerre étoir diOiogué par une

houppe de Iaioe, avec deux bandes

d'étoRc~

qui peodoi–

ent derriere comme aux mitres des évcq ues. L es

bar–

deJ

portoiem un habir bruo, un manteau de memc é–

toffe auaché aúne agraphe de bois,

&

un capuchol1 pa–

eeil aux capes de Béaro,

&

11

peu pres Cemblable

a

ce–

luí des récollets.

Ces prctres, du moios ceUK qu i étoieot reVetus du

f.1cerdoce, Ce retiroiem, hors les tems de leurs fonél ioos

publiques, dans des ce\lules au m ilieu des

forct~.

C 'é–

toit-l' qu'ils enfeignoient les jeunes gens les plus diOin–

gués qui venoien r

eux-m~mes

fe donner

a

eux, ou que

leurs parens y poulfoieot. D ans ce nombre , ceuK qui

vouloient entrer daos !eur corps, devoieot en erre di–

gnes par leurs venus, ou s'en reodre capables par vingt

aonées d'étude, pendant lequel tems il n'étoit pas pa–

mis d'écrire la moindre chofe des

le~ons

qu'on rece–

voit ; il falloir tout appreodre par cecur, ce qui s'elé-

cu toit par le Cecours des " erS.

Le premier,

&

originairement I'unique collége des

druidn

Gaulois , étoit daos le pays des Carnures ou

le pays chartrain, peut-etre entre

Ch~rtre~

&

Dreux ,

Céfar nous apprend dans fes commemalres,

liv. l/l .

que

c'étoit-I' que

1'00

reooit chaque année uoe al1cmblé.

générale de touS les

dr"idCJ

de ceUe partie de la Gau–

le ,

&

qu'on I'appelloi t

Gallia coma'a.

C'étoit-lii qu'ils

fai(oiem leurs lacrifices publics . C ' étoit-Ia qu'ils cou–

poien r tous les aos avec ratH d'appareil le gui de ché–

ne, li coonu par la defcriptioo· détaillée de P lioe , Les

druida,

apres I'avoir cueilli, le diOribuoient par forme

d'érrennes su CClmmencement de I'année; d'ou erl ve–

nu. la coOt ume du peuple chartrain de na mmer les pré–

feos qu'on fait encore

11

pardl Joue,

a;gtú!ableJ,

pour

dire le

gil;

de

l'

an nm! .

L eurs au tres principales dememes che2 les Gaulois

étoient daos le pays des H édueos ou l'Autunois,

&

des Madubieos, c'eO-o-d ire l' Auxois.

11 Y

a dan. ces

cudroirs des lieux qui om confervé juCqu" pré [em le

.nom· des

druideJ,

rémoio daos l' Au xois , le

mont D ru.

Les états ou grands jours qui fe tenoiem régl ément

, ii Chartres tous les ans, lors du grand (acritice, déli–

hérojem

&

pronon,>oient fur toutes les aRaires d'impor–

tance,

&

qui ca ncernoieot la république . Lorfque les fa–

crilices folennels étoient fin i.

&

les érars féparé. , °les

drrúdeJ

Ce retiroieot daos les dltléreus oalltons ou ils

étoient chargés du fa cerdoce;

&

ils fe livroieot. dan5

le plus épais des forers • la priere

&

a la co ntempla–

IÍon . lis n'avoient point d'autres remples que kurs bois;

&

ils croyoient que d'.en élever, c'eO t été renfenner la

diviniré qui ne peut etre circonCcrite .

.

L es principaux obJetS des rois , de la morale,

&

la' difeipline des

druideJ,

du moins ceu! qui [om par–

v~nus

a nOCre connoilfance, étoient :

La

diOinélion des fonélioos des pretres.

L'obligation d'ailltler

a

leurs ioflruélions

&

aUJe fa–

cri fi ees fo lenocls.

C elle d'" rre e ufeigné dans les bocages Cacrés .

L a loi de ne, confier le fecre t des Seieoces qu'a la

m émoire.

L a défen Ce de difputcr des ml tierc! de religion

&

de

politique, e¡¡cepté a ceUI qui avoient l'admíniítratioll de

rune

9\1

de I'autre au noin de la républia ue.

. Celle de révéler au" étrangers les m yrleres facrc!s.

Celle du commerce extérieur Cans congé .

L a permiffion aux fem·mes de juger les affaires par–

ticulieres pour fait d'injures,. N os mecurs , dit

a

ce fu–

jer

lY,I.

Duelos, fembleO! avoir remplacé les lois de

oos· ancelres ,

l

Les peines contre I'oifiveré , le larcin

&

le meurtre,

"Iui en

fall~

les fuites .

L'obligation d'érablir

d.es

h6pitaux .

I

G~II<;

de ,I'fd ucation des enlans élevés en commun

hors de la préfence de leurs parens,

L c. ord90r¡allCcs Cur les devoirs qu'on devoit rendre

au. ,morts . C 'étoit, par cxemple, honorer leur mémoi–

e~ ,

que de conCerver leurs cranes, de k s fa ire bordee

d'or ou d'argem,

&

de s'eo Cervir pour boire .

C hacunc de ces lois fouwiroit bien des réBexions ;

mais il faut les lailfer faire,

. V.o ici qúelques autres maximcs des

druideJ

que nous

lranfcrirons nuemelll

eSe

litIS

aueuo. remarque ,

..

. ,

Tous