72
DOU
tlpliée,
&
vago e , qoi a rapport " l'imprcffion qoe peo–
vent faire des fommis en marchamofur une partie fen–
lible; on éprouve cette efpece de fentiment defagréa–
ble,
á
la fu ite des engourdilfemens des membres, par
l e retour du fang
&
des autres liquides dans les vaif–
fe3us, d'ou ils avoient lité détourués par la compref–
fioo,
&c.
il fe fa it un écarteOlent de leurs parties ref–
ferrées, 'lui en aomcttatlt les humems, 'éprouvcnt un
léger tirailleOlent dans leurs tuni'lues nerveufes, con·
tre lefqud les elles heortenr, pour les dilater. On ap–
pelle enfin
prtlyigineufe ,
I'efpece de
do,detty
qoi repré–
fente
á
I'ame l'aélion d'une poi(J'snce, qui caufe une e·
fpece
d'éyofion
fur la partie fouffran,e: lorfque I'érofion
ea légere, on la nomme
demangcaifon
:
lorfqu'elle
ea
plus forte,
&
accompagnéc d'un f"ntiment de chaleur ,
on la nomme
do,tI""y áere:
10rCql1'e1l e
ea
tres-violente,
on lui dOllue le nom de
doulep.r mordicante, coyyofive.
On peOl aifément rapporter toote forte de
dO/l lmr
¡¡
quelqu'un de celles qlli vien nent d'etre mention nées,
felon 'lu'elle participe plus ou moins des unes ou des
autres
efp~ces ,
dans lefquelles la
do,tleur
peOl t tre, ou
continue ou intermitteote, égale ou inégale, fi xe ou er–
ratique,
&c.
Apres avoir espofé les caufes
&
les difi'érences de la
doulmr,
I'ordre conduit
ii
dire quelque chofe de fes
effets, qui fom proportionnés
¡,
fou intenfité
&
nus
circonaances qui I'accompagnent.
.
Comme
il
ea de I'animal de faire toUS fes efforts
pour faire celfer un femiment defagréable, fur-tout lorf–
qu'il ' tend ) i la deflruélion du corps, c'efl ce qui fait
que les hommes qui fouffrfOt dans quelque pa rtie que
ce foit, cherchent par difiereu tes fituations
&
par une
agitation continuelle
¡,
diminuer la caufe de la
doft–
/wr,
dans I'efpérance de trouver une attitude qui en
empeehe l'effet en procurnot le relachemeot aux par–
ties troe tendues;' c'efl pourquoi
00
fe tien t, le trone
plié , courbé dan s la plupart des coliques,
&c.
dc-ll
les inquiétudes
&
les tllouvemens eontinue!s de ceux
qui éprouvent de grandes
dou/eurs:
de-la les infomnies,
[out ce qui arreéle vivement les organes des fens, em–
peche le [ommeil;
a
plus forte raiCon ce qui affeéle le
cen'eau, pour y imprimer le Centiment de la
doltlwr:
IOute irrilation des nerfs peut produire la ti evre; ainfi
elle fe joint [ouvene aOl(
d."leurI
eonfidérables, meme
dans les maladies qui par kur nature peuv ent le moins
y
donner I¡eu, telks que les .ffeélions arthritiques , vé–
nériennes,
&c.
parce que 10 trap grande te"flon des
nerfs dans les parties Couffran tes
Ce
eommunique
3
tout
. l e genre nerveux, d'ou il fe fuit un relTerrement dans
les vailfcaux qúi gene les cours des humeurs ; ce qui
fu ffi t pour ét.blir une. caufe de Ilevre,
&
des rympto·
mes qui en [ont une ruite, tels que la chaleur, la I()if,
la Cécherelfe. L es violentes
donleliTI
donnent-an ffi tres-o
fouvent lieu aus convullions, fur·tout dans les perfon–
nes qui OUt le geore nerveu x fufcepti ble d'etre facile–
ment irrité: comme dans les eofans, les femllles,
&
particulierement dans celles qui fon! fujetres aUl< atfe–
élions hynériques. Le délire , la fureur, font fouvent
les effets des grandes
do,dmrs:
l'érétifme de tout le
genee nerveu s , don t elles Cont [oulÍem la caufe, fu–
fpend auffi toutes les [eerétions
&
excrétions, trouble
les dígeaions , l'évaeuat ion des matieres fécales, des u–
rines, la traofpiration. L a gangrene me me efl
fou~em
une [u ite de la
dOltleur ,
lor(que la caufe de celle-cl a–
git
{i
fortemene, qu'elle parvient
bien.l6~
a
dé~hirer,
a
rompre les li bres nerveufes de ' la parlle fouffrante,
ce qui
y
détruit le fent imene
&
le.·mouvement : cet ef–
fet connitue Il'ptat d 'une partie gaogrenée ,
mortllié~;
c'é'a
ce qui areive fur- tout
a
la fu ile des violeotes in–
fl ammations aceoOlpaguées de fievre, comme daos la
pleurélie,
&
C.
L e figne de la
doulmr
ea
le Cenliment meme que
la
caufe excite; il ne peuI
y
avoir de difficullé que
pour connoltre le fiége ' de ceHe caufe, paree .que la
doul",r
en quelquefois idiopatique,
&
quelquefOls fym–
pathique; quelq uefois elle atreéle certaines parties, que
1'00 ue dillingue pas aifément des pareies voiJines. L'hi–
fioire des mal.dies doloriliques apprend
a
connottn!
les diflerens fignes qui earaélérifent les différens liéges
de la
do,tI",r,
&
les dil'crs progoofiies que I'on peut
en porter .
O n peut dire en général, que commc rien de ce qui
peut caufer de la
doulCl!r
n'en fal utaire eHe doit tou–
jours
~tre
regardée comme nuilible par c'He-meme, fo i.t
qu'elle foit feule ou qu'eHe [e trouve jointe
a
quelqu'
autre maladie, parce qu'eHe abolil les forces elle trou–
ble les fooélions, elle empeche
la
coélion
d~S_
humeurs
DOU
morbitiqúes, elle produit totljours d'uoe maniere pro–
portionnée
a
Coo imenfité quelques-uns des muuvais ef–
fets ei-delfus mentionnés. ToOle
do"leur
qui afieéle uu
orgaae principal
ea
tres-pernicieufe, Cur-tout li elle ell
Ires -forte
&
qu'eHe tourmente beaucoup;
(j
elle en
eontioue
&
qu' elle [ubfifle long - tems;
fi
elle fm
perdre
a
la partie fa chaleur oatureHe,
~
qu'eHe
~!\
reude infenfible. On regarde comOle mOllls mauvat·
fe, eelle qui n'ea pas confidérable, qui n'ea pas fixc,
qui n'ea pas durable,
&
qui o'a pas ron liége daos un
orgaoe principal, mais &ans une partic moins illJpor.
tante . L es
dou/<1IrJ,
quoique- toujours pcrnicicufes
de leur oature, [ervent cependanl quelquefois dans les
maladies aigues
a
aoooncer
u~
bon effet) un é':e.nemen,r
Calutaire; telles [onl eelles 'lUI dans un Jour critique on
il parott des lignes de coélioo, furviennem dans une
partie qui De íert pas aux fonél ions principales, com–
me les eu itres, les jambes. Les
do"leurI
fe font femir au
eommeneemenl des maladies , ou dans la fu ite: les ple–
mieres fone ordinairement CYOlptomatiques;
&
Ji
cHes
Ont leur fiége dans les
eavité~
qui eontiennen t les vi–
Cceres , elles font un figne d'inH ammation, ou lOut au
moios de di(pofition inH ammatoire, fur-tout lorCqu'el–
les font aceompagoées de liévre, de [eo fion dans
l~
partíe: celles de ceue nature qui ne font pas cO!llinues
&
qui Ce dilTipent, apres quelqu'effc t qui en ait
pli
em–
poner la caufe, comme apres quelques évaeuations
q~c
la nature ou l'art
00l
faites
a-
propos , tle Cont
p s
dangcreufes , fur - tout fi elles ne fOil[ accompagnées
d'aucnn mauvais figlje,
&
dans le eas me me ou la fi é·
vre fubfineroi t apres qu'elles parottroient diffipées , par_o
ce qu'elle efl une cominuation de l'effort qu'a fait la
nature pour réfondre l'humeur morbiliq ue . e'eJl (ur
ce fondement qu'H íppocrate a dit,
aphol'{""
4,
Jea ..
6." La li é",e qui furviom
a
ceux qui on! leS hypo·
, condre's tendus avee
JOlllmr ,
guérit la maladi.;
&
e:¡fu ite dáns
l'aphor .
p.
{ca.
7. il ajofite: " ceux Gui
" ont des
do,'¡e:trJ
aux environs du foie, en lont bien–
" t(}t délivrés
(j
la fiévre fml'iem. Pour ce qui
ea
des
doul""I
qui fom gué ries par quelqu'évaeuation ,
ji
dit dans les coaques,
fra .
1,
tex to
32: "
ceux qui
" avec
la
fi él' re onl des
d.u lmrI
de c6té, guérilfen r
" par les déjeélions fréquen tes de matieres aqueufe! me–
lées de bile ,,; ainu de bien d'autres prognoflics de
eecte nature, qu'Hippocrate rapporte fur les
do"l",y!
dans Ces différells ou vrages .
li
n'ea pas moins riche
d'obfervations , par Icfquelles il pOrle, d'aprcs les
dou–
leurI,
des jugemens dcfavantageux, tels que eeux-ci,
aphoy{me
62,
fra .
4: " s'il furv ient daus les fiévre;
" 111Te grande
ch~leur
,\ l'eflomac
3VCC
dmlrttr
vcrs
" l'orifice rupl5rieur, c'cO un manvais (jgne " ;
&
daos
l'aphorifme fllivant:
"
les convull;ons
&
les
doltlmrI
" .violentes autour des vifceres, qu i
Curvienn~lI t
dans
" lcs liévres comioues, Cont de tres-mauvais augure ,, ;
dans les
progl'!of!iCI, texto
36: "
la
dOl/I",y
aigue des
" areilles daos une fiévre violente, dI un mnuvais fi–
" gne, parce qtl 'il
y
a lieu de craindre qu' i1 ne fur–
" vienne un délirc ou une défaillance". Ces exem–
pies doivent fufrirc pour exciter
a
eonfu lter ce graud
mattre dans l'art de prédire les év encmens des mala–
dies, dans fes reuvres
m~mes
ou dnns celles de fes
ex·
cellens commeneateurs , tels que ProCper Alpin,
de
Py""
[ag. vilá
&
moyte.
Duret,
;n CDaCaI,
&
autres.
. Tout ce qui peut
f~ire
edrer la difpofition des ncrü:
qui font en danger de Ce rompre, peut faire celfer
la
do,tI",r;
mais eomme eetce dilpofition. peut étrc oeca· ,
fioonée par un fi grand nombre de caufes différeutes ,–
Ics remedes anodins font auffi différeljs entr'
eu~,
puiC-'
qu'ils doi vent
~tre
appropriés
a
chacune de ces cauCes ,
il ea done abfolumeot nécellaire de les biens connot–
(re, avant que de déterOliner ce qu'il couv ient d'em–
ployer pour en faire celfer I'eflet: mais avant toOles cho–
Ces
il
fatH prefcrire le régime convcnable, attendu que
les
doulCllp ,
pour peu qu'cllcs foient eonfidérables,
troublent toutes les fonélions, il ea tléce(J'aire d'obfer–
ver une diete d'aOlaut plus fevere, que les
do,d",rs
[ont plus grandes , Cela pofé , daos le cas ou la
dOIt·
lellr
provieut d'uue IrOp foree diaeofion de fa partie
fouff,ante , il faut en procurer le
rel~chement
ou mé–
chaniquemem ou phyliquemene: des qu'on celTe I'ex–
tenúon
&
la cootre - extenlion des membres don t on
veut réduire
la
lux ation¡, la
(ioul",r
celfe aum'. Si
0 0
ne peut pas fa ire cetTer In diflenfion des tibres
011
doi!
faire enforte qu'elle puilTe fl1 bfia er fans qu e la rupcure
s'enCuII'e; e'ea ce qu'ou peuc obtenir par le mo)'en des
émolliens aqueux , huileux , appliqués
a
la panie affeé[ée
de
dOlllmr.
Une verge de bois fee fe fOmpt ' aifémem
lorf·