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70

DOU

.lEgrituJo

dit Cicéron,

chaJ.

7.

.jI

opin;o.

ramI

IIJali pr",¡entis, in

'litO

demittl contrahifue a/1lmo re–

lbm••

ffe videatur .

. ..

JEgritudini ftlbjicilmtur .

angor

,

mrzror,

lit.é/UI,

~r

IlYAna,

dolor, Ilfmtneaeio

,

Jo/–

licitudo, moleflia, aJftiEtatio, d,¡perat,o,

&

ji

'lua

¡""t ¡"b genere ,od,m .

. ....

Angor efl tl!gritudo ¡re-

mens, IIIEtus "'$.ritudo 'x ejus

(1'';.

~artls

irterit,

tnt~ritu acerbo; mtZl"or,

tegritttdo

jtebl/ss; ttr1MlJ114, tfgrl·

tudo laboriofa; dolor, tl!gritudo "ueiaTls; lammtatio,

d!gritudo wm ,julat,,; {ollicitudo, tl!gritudo ",m co–

gitatione

;

mole;lia, d!gritlldo permi",ens;

aJftiEtati~,

tI!–

gritlldo cum vexation. <orporis; de¡peratio, tl!grr!"do

Jine ullá rer"m <xp,Etatione meliorum.

Nous invHon¡

Je lcaeur

a

lire tout cet endroit, ce qui le fuit

&

ce

qui le précede;

il

Y

verra avee quel foin

&

quelle

pr~ciúoo

les allsiens ont

fil

détinir,. quand ils eo

001

voulu prendre la peioe . 11 fe convamcra de plus que

fi

les aneieos avoicot Rris [oin de définir aiofi tous les

mots, DOUS verrions entre ces mots une infinité de nuan–

c,es qui nous éehappem dans une langue morte,

&

qui

doivent nous faire [emir combien le premier des hu–

maniíles modernes, -mom ou vivans, eíl éloigoé de

favoir le latin .

Voy.

LA T I NI T

2(,

COL L

E G E,

S

.y –

liONYME, DIC 'TIONNAIRE,

f.:je.

(O)

D o

U

L "

U

R,

f.

f.

4''';',

d'."?,;,,

¡o1iffrir,

fe dit

en Medecine

d'une Corte de Centiment dont rout Cufce–

ptibles toutes les parties du corps, lam internes qu'ex–

ternes, dans leCquelles fe fait une diílributioo de ncrfs

qui ayeut la difpofition \laturelle de tranfmettre au ael–

veau les impreffions qu'ils re<;oiveot.

Ce fentiment ert une modifiealion de I'ame, "Iui eon–

C.ílc dans Ulíe perception defagréable, occafionnée par un

defordre dans le corps, par une léfion délerminée

d~os

l'oegane dti fentiment en général. Cet organe doit

e–

tre di/lingué de eeux des fens en particulier, foit par

la

nature de la fenfation qui peul s'y faire, qui eíl dif–

férente de toute autre; [oit paree qu

l

iJ

eíl plus élendu

qu'aucun aUlre orgaoe,

&

qu'il en le meme dans tou–

tes les parties du corps.

Les organes des fens font diílingoés les uos des au–

tres par uoe /lrpaure finguJierement induílrieufe; au lleu

que I'organe dont il s'agit, o'a d'autre diCpolitioo que

eelle qui en néeelfaire pour l'exercice des [enfalions

en général. 11 Culfil qu'uoe partie quelconque

re~oive

dans Ca compoCitioo un plus grand ou un moins grand

nombre de nerfs, pour qu'elle foil fufceptible de

dou–

leuT

plus ou moins forte. Ce femimem en auffi diílin–

gué de tOUI autre, paree qu

l

il eíl de la nature humai–

Ile de I'avoir tellement eo averfion, que eelui qui en

en alfeaé, en porté, meme

malgr~

lui,

a

écarter"

a

faire eelfer ce qu'iJ eroit élre la.cauCe. de la pereepdon de-

1itgréa:ble qui

con~ilUe

la

douleur,

paree tout ae qui

peor l'exciter, tend

¡\

la deílruaion de la machine,

&

paree que tout anirpal

~

une inclinaríon ionée

a

con–

ferver fon iodividu.

Ainli l'orgaoe de la

doulmr

eíl tres-utile, puifqu'il

(ert

11

avertir I'ame de ce qui peut alfeaer le corps d'u–

De maniere ouilible. Ce n

1

en done pas une léfion peu

eonfidérable dans I'reconomie animale, que celle de cet

organe: elle peut avoir lieu de trois manieres, favoir

IÓrCque la [enCation eo eíl abolie

0\1

feulemenl dimi–

nuée, ou 10rCqu'elle s'exeree fur-tout avec trop d' io–

teoCllé

&

d'naivilé; ce qui en fair les dilférens degrés.

l °.

Elle peut etre abolie, Ci

les oerfs qui fe diílribuent

a

une partie du eorps, fout eoupés ou détcuits par quel–

que eaufe que ce foit; s'ils fOIll liés ou eomprimés,

de Corte qu'une fenCation ne puilfe pas fe tranCmetrre

J"ibrement au

¡m¡oriu", eomm1",e;

s'ils font relaehés ou

ramoilis; s'ils Cont tendus, trop roides ou eodurcis; s' ils

fom rendus calleux ou defTéehés ;

fi

I'organe commun

11

toutes les fenfations; n'eíl pas Cufeeptible d'en reee–

v oii les impreffions.

1.°.

La feofatioo de

la

du" lettr.

peut 6tre diminuée par toutes les cauCes qui peuvent l'a–

bolir, fi elles agilfent

3

moindres degrés, exeepté cel–

Je des nerfs eoupés, qui, lorfqu'ils oe le font, qu'en

partie foot uoe des eaufes' de la

do"leuT,

comme

il

fe–

ra dit en

Con

Jieu.

3°.·

L 'organe de la feofation en

auffi .léCé 10rCqu: il exerc. fa fonaion, qui confiíle

a

re–

eeVOlr la fenratton de la

doul,ur

plus ou moins forte,

paree que la pl.ílpart des parties

~ui

en fom fufcepti–

bies, n'en

re~olvellt

jamais d'autre puifqu'elles oe re–

~oivet¡t

pas meme de l'impreffion 'par le contaa des

corps . Eo 7lfet on ne

s'apper~oil

que par la

dOIlI.,... ,

que les ehalCs

&

tOUles les parties internes font fufee–

ptibles de qlielque forte de fentimcnt; enforte que la

faculté d; feotír

.~eu,~

proeurer intiniment plus de mal

qu~

de bIen, pOl1qu

11

en auaehé

a

tomes les parties

DOU

du eorps

0.1

il

'If

a des ncrfs, d"lre fufceptibles de

dóu–

leur,

&

tres-peu le fom de plaj{jr: triíle eondition 1

Aiofi en eonlidéranc les oerfs en général, en t3l1t qu'

ils font fufceptibles de la fenCation qui fait la

dOlllmr ,

&

qu'ils en conílituenr l' organe , fans avoir

é~ard

a

la

ílruaure

&

¡¡

la diCpolition particuliere des diflérells oc–

ganes des feos, on peUl dire que I'exereiee fenl de la

tonaioo de eet organe géuéral en en une léfioo,

&

que fon état naturel eíl de u'étre pas alfea é du tout;

de ne pas exereer le fentiment doO! il eíl fuCcepl ible,

qui n'en deíliné qu'¡¡ avertir I'ame des elfets nuilibles

au eorps,

a

la eonfervation duquel elle eíl ehargée de

veiller, enfuite des lois de l'union de ces deu! fubílnn–

ces: tout autre Centimeot habituel auroie trop oeellpé

I'ame de ce qui fe feroit paflé nu-dedans du corps

¡

elle

auroit été moins atrentive au-dehors, ce qui en eepen–

dant le plus utile pour l'reeonomie animale.

L'homme le plus fain a en lui la faculté de peree–

voir ,quelques iMes ,

11

l'oeealion du eha¡'¡gement qui fe

fail dans fes nerfs;

il

ne peut aueunemem empecher l'e–

xerciee de cetre faculté, pofée la caufe de la pereeption :

un philofophe abCorbé dans une 'profoodc méditalion ;

fi on vient

a

lui appliquer Ull fer ehaud fur quelquc

partie du eorps que ce foil, ehangera bien-té\t d'idtfe,

&

il Dallra dans fon ame une peraeption defagréable,

qu'il appellera

d01/lmr .

Mais en quoi eonliíle la na–

ture de cette pcrecption? C'en ce qu' il eíl impoffible

d'exprimer: on ue peue la eonlloltre qu'en l'éprouvant

foi-meme, car on ne fe repréCeute pas quelque choic

de différcnt de la penfée; mais il fe fail une alfeaioll

qui donne lieu

a

la pereeptioll. Perfonne ne penCe lorf–

qu'¡¡ foulfre, qu'il

y

air quelque chofe hors de lui qui

foil femblable au fentiment qu'il a de la

doulmy ;

mais

chaeull, qui a ce [entimem, dit qu'il Coulfrc de l:i

d.,, –

Imr;

&

lorfqu'elle eJl pafTée, il o'eíl pas en poovoir

de eelui qui I'a relfeotie, de faire reualtre la pereeplion

defagréable, eo quoi elle confine , fi la cauCe qui af–

feaoit I'ame de cetre pereeption, lorfqu'elle étoit ap–

pliquée

AU

eorps, n'y produil elleore uo femblable efl'et.

L'expérieDce a fait connoltre quel en le changemcllt

qui fe fait dans le corps,

&

qualles font les pareies

qui l'éprouvent; d'oa s'enfuit dans l'ame I'idée de la

donl,"y.

11 eJ1 démontré par les alfe«lions do cerveau qui

peuveot abolir la faculté de fentir de la

doulellr

dans

dilféreutes parties du eorps, que les :lerfs qui en tirene

leur origiDe, peuvenr Ceuls etre alfeaés de maniere

a

produire dans I'ame

la

perecptioo de la

do,tleur;

&

le

chaDgement qui fe fail daos ces oerfs, d'oa réCulte cel–

te perception, parolt Gtre une dilpoCirion telle, que fi

elle

~u~mcnte

confidérablement , ou fi elle dure long–

tems la meme , elle produil la Colution de eOllt inuité

dans les nerfs affeaés par quelque cauCe que ce foil

&

de quelque maniere qu'elle agilJe, pourv " qti'elle

d i~

fpofe

a

Ce rompre la tibre nerveufe, dont la commu–

nieation avec le eerveau eíl r., os interruption; plus la

rupture fera ptete

a'

fe faire, plus

iI

y aura de la

dOll –

lellY,

pourvu que la rupture ne Coit pas emierement faite:

car alors la eommuniealioll avee k cerveau ne Cubfi–

/lallt plus dans lOut le trajet du nerf,

iI

ne Ceroit plus

fufe~ptible

de traofmeme aueune fellCalion

a

l'amé ; elle

o'eo reeevroit

me

me pas, le nerf reílnot libre , fi I'or–

gaoe commun des fenfatioos dans le eerveau n'étoit pas

fufeeplible, par quelque eaufe que ce foil, de

recevoi~

les impreffioos qui lui feroient tranCmiCes.

II faut done que du ehangement fait dans le ncrf,

il s'eDfuive un changement dans le cerveau, poor qu'il

oailfe l'idée de la

dOlllmr,

qui peuI meme avoir líeu

en eonféquenee de cetre derniere coodition feule, fans

qu'aueun nerf Coil affeaé; s'il fe fait daos le eervcan

un ehangemeLlt femblable

11

eelui qui a lieu eonréqoem–

l!Ient ". la diCpofition d'un nerf, qui efl en danger de

le rompre : eomme le prouvellt les obCervations de M e–

deeine,

&

entre autres eclles qui fe trou vent dans les

reuvres de Ruyfch,

epifi. al/atom.

prob/~mati<a

xjv.

&

refp011f

par leCqoelles il eoníle qu'il arrive Couvem

:i

ceúx qui om fouffert l'amputation de quelque membre

des eurémités fupérieures ou inférieures , de réaentir

des

do"letlTs,

qu'ils rapportent, p. ex. aux doiglS

Oll

aux orteils du membre qui leur manque , eomme s'n

faifoit aauellemem one partie de leur corps; ce qui

R

été obfervé noo-Ceulemen! peu apres l'alÍlputation, mais

encore apres un long efpaee de tems depu is l'opération :

d'oü I'on peut conelure que la fenCation de la

do"lcuy

e¡cilée dans ehaque partie du eorps , fe tranCmet

Q

l'a–

me a"ee des modifi eations diflérentcs , qui Cemblent lui

indiquer délerminémellt la partie qui fouffre.

Si