.4-8
eRA
i1s font contínuellement e'pOlés
a
~tre
tromp€s, fans
pouvoir J!
l.In:lis lromper.
L a concurrenee dés
<hambres d'"JJúrances
en enca–
re l d'amres égards tres -précieufe
3
I'étal : elle dívile les
rifques du conllneree lur un plus grand nomb:c de Cu–
jels
&
rcnd les perles infenlihles dans le conJonaures
dangereuCts . Comme lOut ri¡"que doit etre aeeom pagné
d'un protit , c'ell une voie pa/ laquelle eh.que partlcu–
lier peut fans embarras participer
a
1'~lÍlité
du .commer–
ce; elle retient par eonféquellt la portlon .de gall1 que les
étrangers retireroient de celui de la natlon :
&
mem~
dans des cireoDllances critiques, elle leur dérobe la con–
,",oilrance , toíl.lours dangereufe, des expéditions
&
de la
richeffe du eommeree .
F
L e commerce des
~níhances
fut inventé en 11 82 par
les Juifs chane, de France; mais fon ufage n'a été eOll·
nu un peu généralement parmi nous, qu'au n¡omem ou
notre indullrie fortit
de~
t¿nebres épaiffes 'lui l'cnviron–
noient : aom Ce bo,na - t - elle long-tcn¡s aux villes
m~ritimes.
J. L occcnius, dans fon traité
de jltre mat.ilimo ,
pré–
tend que les auciens ont connu les aíTüranees: il fe fon–
de fur un paffage de Tite-Live,
liv.
XXII!.
110mb. xljx.
On
l'
voit que le thréfor publie fe ehargea du rifque des
vaiífeaux qui portoient <les hlés :\ I'armée d'Efpagne . Ce
fut un encouragen\ent 3ccordé par l'!5t:\t en fnvcur QCS
cireonllances ,
&
non pas un contrat. C 'en dans le me–
me fens qu'on doit eotendre un autre panage de Suéto–
ne, qu'¡¡ cite dans la vie do l'empereur Claude,
110mb.
;c;x.
On voit que ca prince pm fur lui le rirque
d~s
blés qui s'apportoient :\ R ome par m e}", añn que le pro–
tit de ce commerce é,ant plus eertalll, un plus grand
no mb re de marehands I'entreprlt,
&
que leur concurren–
ce y enrretlnt I'abondance.
Les Anglois prétendenr que c' en chez eut que le
commerec des allürances a pris nailfanee, ou du m oins
que fon ufage courant SIen él.bli d'abord ; que les ha–
bitans d'Oléron en "yanr eu connoiffance , en tirent u–
ne loi pormi eux,
&
que la eoOtume s'introduiGt de
l;\
daos nos viHes maritilnes.
Quoi qu'il en roit , un peu avant l'an r668 , il Y a–
voit
11
Paris quelques affemblées
d'affli'·"lrs ,
qui furem
autorifé par un édit du roi du 5" Juin 1668 , avee le
titre de
,hambr~
det
aff~"(fn,e.J
&
groffu
avantureI
,
établic par le roi . Le réglement ne fut arreté que le 4
D ¿eembre 1671 , dans une an. mblée génér.\e tenue rue
Qniueampoix,
&
foufcrir par quarante -
trol~ aífoci~s
principaux .
11
parolt par ce réglement, que ceue
<hambre
n'étoit
proprerncnt qu' une affembléc d'
afflireurJ
particuliers
,
qui , ponr la commodité publique
&
la leur, ':toiem
conven~lS
de faire leurs aílOrances dans le
mc.melien .
L e no m des
aJJúrel/rs
étoit infcrit fur un tableau, a–
vee le rirque que chacun .ntendoit prendre fur un m e–
n1C vailfeall .
Le. partieulie" 'tui vouloien t fe faire aCTOrer , étoient
libres de choili. les
aJli'r"'Ts
qui leur eonvenoient: un
~rcffier
commun écri voit en conféqucnce
ceue
poliee
en
¡CUT
110m
1
&
en
donnoit Ic:aure
3UX p3rtics,
enCuite
ello "roi, cnregillrée .
.
L e greffier tenoit la correfpondanee générale avee les
vilks
Inaritimes,
&
les
avis
qui en
vClloient
é toient
communs: il étoit chargé de mus les frais moyennant
f.
de
~
p
~
, qui lui étoient adjugés fur la fomme af–
COrée ;
&'
un droit de vingr fons pour ehaque poliee
ou copie
d~
poliee qu'il délivroit . Le droit Cur tous les
autres aétcs que\conques , en fai t d'anüranee, étoit de
cinq fous .
11
ell étonnant que l'on ait ouhlié parmi nous une
forme d'aífoeiation anffi limpie ,
&
'loi fans exiger de
dép6t de fonds , offre au publie toure la folidité
&
la
commodi,é quo l'on pem delirer ; fllppofé que le ta–
bl enu ne cOntlnt que des noms eonnus , eomme cela
deH oit
~lre.
. Le greffier étoit
I~ f~ul a~quel
on s' adreíTl t en eas
de pene , fan s qu'il fu t pour cela garant; il avertiffoit
les
aff"re",!
intéreffés
d'apport~r
leurs fonds.
D ans ces tem< le eo mmerce
~toit
enca re trap foible
pour
n'~"e
pas timide; les négoeian. fe eontenterent de
s'anOrer emre eux dans les villes 01arilimes ou dans 1'6-
tralll!;er .
Le~
affúrtJ/rs
de Paris crurent
a
lenr inaaion qu' il
rna·lqlloit quelque chofe:; la forme de leur établilfemem :
n,
convinrent d'un dépÓt de fonds en t686 . L e roi ae–
corda. un nouvcl ,1di[ en faveur de
cene
c/;ambYf!,
qui
rrenolt la place de l'ancienne . L'édit du 6 Juin lixoír
eRA
le nOmbre des affociés :; trente,
&
ordonnoit un Eonds
de
300000
livres en
foi~ame-quinzc
aétions de
4O<lO
li –
Vres ehaeune. L e fueces De devoit pas etre plus heu–
reux qu'il ne le fut, paree que lel cireonnanccs étoient
toOjonrs
l~s mem~s .
Quelque m édiocre que f(}t cet établiffement, c'cn un
m onument refpcétable , dont on nc do:t Juger qú'en f"
rapproeham du telm ou il fUl élevé : nOICe eommerce
étoit au bereeau,
&
iI
n' el! pas encare
a
fon adole–
Ccenee .
L 'édit I]'of!re d'ailleurs rien de remarquable, que l'e–
fprit de gene qui s' éLOit al ors imroduit dans l' admini–
liration polilique dn commerce,
&
qui I'a long-tems
ef~
farouché. L 'article 25" imerdit tout commeree d'anüran–
ces
&
de g¡offes avantures dans la ..ille de Paris,
¡¡
d'a\!–
tres qu'aux membres de la eompagnie: c'citoit ignorer
que la confiar¡ce lIe peut
~lre fore~,
&
que la coneur-
rence en toujours en faveur de l'éta!. .
L '.rticle 27 laiere aux negocians des villes maritimes
la liberté de continuer leur commeree d'aCTúrances, mais
f~ulement
fur le pié qu'ils le faifoiem avam la date de
l'édit . Ceue claufe étoit contrnire , la eoneurrence
&
, la liberté: peut ctre m e me a - t - elle retardé dans les
pom l'établiíTcmem de plufieurs
<hambres
qoi , enriehies
dans ces teUlS
iJ
la faveur des fortes prime, que l' on
payoit, feroienr devenues plOlÓt affe. puillantes pour fe
charger
d~
gros rifques
:i
moindre prix,
&
pour nous
Co ullraire
i\
I'empire que les étrangers om pris fur 1I0US
dans eelte parrie .
11 s'eft formé en 17)0 une nouvelle
.hamb..
da
ar–
¡!tranccs
:i
Paris,
a
laquelle le R oi a permis de pren–
dre le titre de
chambre Toyal. des aff/lranc<J.
Son fouds
en de rix m illions , divifés en deux m illc
a~ions
de
trois m ille livres ehaeune. Cet établi lfement utile for–
mé par les foins du Minillre qui préude li fupérieure–
mem
¡¡
la partie du commeree
&
des finanees, répond
par fes Cuecc¡
11
la proteaion qu'il en a
re~íle:
la
ri–
cheUe de fon capital
in~ique
les progres de la nation
dans le eommerec,
&
p~r
le eommerce.
Dans prerque toutes les grandes villes mari time. de
Franee, il
Y
a plufieurs
<hambres
d'
affúranct
campo.
fées de négocians: Rouen en a Cept; Nantes trois ,
Bordeaux, Dunkerque, La R oehelle, en oot aum; mais
ce n' en que depuis la deroiere paix qu' elles fOD! for–
mées ,
La ville de Saint-Malo, toüjours diningut!e dans les
grandes emreprifcs, en la feule de France qui air eu
l~
courage de former une
.hambre
d'
afflirauce
pendant la
deroiere guerre : elle étoit compofée de vingt aaions de
foixante m ille livres ehaeune . M algré le malheur
de~
tcms, elle a produir:l fa réliliation
a
13 paix quin'l.e
Jnille livres nc( p3r chaque aaíoo, f:1I15 avoir fait aucu–
nt avance de fonds : le protit eat été plus co tllidéra–
ble encore, r.,ns la réduétioll des priqles qui fut ordon-
née
it
la paix .
.
lndópendamment de ces Cociétés dans nos villes ma–
,itimes , il fe lail des alrarances particulieres: \ln négo–
ciant Courerit
i
un prix une poliec d'aífüranGe, pour la
fomme qu'il prétend affOrer ; d'autres né¡;ociaus conti–
nuent :\ la remplir nux memes eonditions.
C'
~n
de celte favon que Ce font les aCTurances en
H oll3nde: les payfans memes eonnus prennent uo rif–
que fur la poliee ouverte;
&
fans ctre au fait du e0tI\–
merce, fe reglent fur le principal
afftireur .
J'ai déj1l parló dé la pr6temion qu'on! les A nglois de
nous avoir enfeigné l'uCage des affürances : en la leur
aceord,nt , ce nc fera qu'un hommage de plus que nous
1cur devrons en faje de commerce;
i1
o'efi pus honteu¡
d'apprcndre,
&
iI
feroit beau d'égaler fes martres.
, L e quarame-troilieme aatut de la rcine Elifabelh ét. –
bliOoit
ii
L ondres un bureau public , ou toUtes les po–
tices
d'
affurancc devoient etre enregHlrécs: mais au–
jOllrd'hll i elles fe fonr emre particuliers,
&
font de la
m cme valeur en jullioe que
(j
elles étoiem enregillrées:
la feule clifférence , e' en qu'el¡ perdallt une poliee noo
enregin rée , on perd le titre de 1'1!ífuranee .
Le lneme llatUt porte que le lord chanoelier donne–
ra pOllvoir
a
une commiffion particuliere de juger tou–
tes difcu ffions au fujet des poliees d' alfüranee ellregi–
nrées . Cette eommiffion doit ctre eomporée d'un juge
de l' Amirauté, de deux doéteurs en droit, de deu! a–
vocats ,
&
de huit négocians, nu moins de cinq : elle
doit s'affembler au moins une fois la femaine, au gref–
fe des affOrances , pour juger fo mmairement
&
f.lOs to r–
m nlités toUtes les caufes qui feront portées devant elle,
ajonrner les parties , entendre les témoins fur ferment \
&
punir de priCon ceux qui refuferont d'obéir .
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