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CON

&

exa&emeo.t

véritabl,:~:

ce qul o'empeche pourtant pns

que la

cu".noiffana

qu II a de quelque vérité ou de quel–

que propncté que ce COit, qui appartiem au cerele ou

i

toute autre figure mathématique, oc Coit véritable

&

cer–

taioe, meme

:l

I'égard des choCes réellement exillames '

parce que les choCes réelles o'emrem d,lOs ces

Cortes

d~

prop,!litioos

&

n'y Com eonfid¿rées, qu'autaot qu'e lles

coov lc,onenr réellement

a~e.c

les arehetypes, qui Cont

dans 1eCpm du M.thémallcleo. EIl-il vrai de I'idée do

triaogle que

Ces

trois angles Coiem égaux a deux droi lS?

La memo.

eho\~

ell

~Ul¡¡

véritable d'un uiangle, eo qud –

que endrOlt qu·1I cXllle réollemeot. Mais que toute au–

tre figure aauellemem exillame oc Coit pas ex,la emem

c?ofor me

¡¡

I'id¿~ d~

triaog le qu'il a daos I'cCprit, elle

na ab(olumem neo a démelcr avee cctte propofi tion :

& par conCéquenr le mathématicien voit certainemem que

toute Ca

, onnoiffanu

toucham ces [orres d'idées ell réelle '

paree que oe coolidéranr \es cho(es qu'autam qU'elle;

cOllvieooeot avec ces idées qu'il a dans l'eCprit,

iI

ell

a~mré qu~

roUt c.e qu'il fait rur ces figures, lorCqu'elles

n om qu une eXlllenee idéale daos Coo eCprit, Ce trou–

vera

a~m

vérit:rble.

¡¡

I'égard de ces memes ti¡;ures , fi

elles ylennent a eX lller réellemem dans la mallere, (es

réHex

100S

ne tombem que rl\,( ces ñuures qui Com les

m l'mes , Coit qu'elles exilleot ou

qu~ lIes

'n'exillent pas .

II

s'eu(uit de-Iil, que la

COn l1uij¡;l11<e

des vérités mo–

rales ell aum Cu(ceptibk d'une certitude réeIle, que eel–

le des vérités mathématiques. C omme nos idées mora–

les COIIt elles-memes des archetY l'es , aum bien que les

¡dées mathématiques, & qu'ainti ce ront des idées com–

pletes , !Oute la coovenance ou la diCcon,'eoaoce que

nous décol1vrirons entre elles , produira une

(Onl1oiff"antt

réelle , au!Ji bien que dans les figure, mathélllatiques .

Pour parveoir

i

la

GjJ,1I1oi!!ance

&

a

la certitude ,

iI

en nécerraire que nous ayoos des idécs détermíoées;

&

pour faire que nOlre

co""oiffance

(oit réelle, il

f.ut

que

no> idées répondent

a

leurs archetypes: au relle I'on ne

dojt pas trouver étrange , qu'on place la réal ité de no–

tre

(onnoiffance

dans la

cOlllidérarion

de nos idécs, fans

fe metlre fon eo peioe de l'exilknce réelle des cha fes;

pui(qu'apres

y

avoír bien peote, I'on trouvera,

r.

je De

me trOlllpe , que la plüpart des diCcours Cur lefquels rou-

1em les peo (ées &'Ies di(putes, nc fon, elfeélivement que

des propofitions générales

&

des nOti,!llS, auxqoelles I'e–

xincoce n'. aucone part . T ous les dlCcours des l\!bthé–

maticiens rur la qundraturc du cerele, rur les Ceaions

coniques , ou for route auue partie des mathématiq ues ,

ne regardent poinr du tout l'exillence d'aucuoe de ces

figures . Les démonllratioos qu'ils (om Cm cela,

&

qui

d¿pendeol des idées qu'i1s on,t dans I'eCprit , (om les

m llmes , rnit qu'i1

y

ail un quarré ou un cerele aauel–

lernt:m exillant daos le mond<:,

OU

qu'i1 n'y en ai[ point.

D e meme, Iª vérité des diCeoors de morale ell coofi–

dérée indépendamment de la vie des hommes, & de I'e–

xillence aa uelle de ces vertus ;

&

les offices de Cicé–

roo oe rom pas moins conformes

i

la vérité, parce '1U'

íl o' y a perConne qui en pratique exaélement I.&s maxi–

m es & qui regle (a vie Cu r

le

mode le lI'un homme de

.bien ' tel que Cicéron nons I'a dépeinr"dans cet Ouvra–

ge,

&

qui o'exilloit qu:en idé; l,!rrq.u'il I'écri voit . S'il

ell vrai dans. la [péculallon, c ell-a-dlre en Idée, que le

m eurtre mérite la mOrt , il le rera aum , I'égard de tou–

te aélien réelle qui en cooforme

a

oeue idée de meur–

Ire. Quant auX autres .aions, la .vérité de celte

I'rop~lition ",e les rouche en aucune

m~llIere.

JI en ell de me–

me de toutes les autreS efpeces de cho(es qu i n'oOl poiO!

d'alltre drence que les idée5 memes qui Com dans I'c–

fprit dc I'homme.

En- troifieme lieu, il Y a uoe nutre Corte d'idées com–

plexcs qui Ce rapportant

a

des arehetypes qui exillent

hors

d~

nous , peuvent en etre dilfércntes;

&

ainfi no–

ue

oonl1ui/rance

touchan t

ces idées pcur

manquee

dtcccc

réelle. Telles

Cont

nOS idées des (ubllances , qui con–

fiOant daos uoe co lleaioo d'idées fi nlples, peuvcnt pour–

lam

~ue

dilfércOIes de ces archetypes , des-la qu'e lles

renfermem plus d'idées , ou d'au!ccs idées que celles qu'

on peut rrouver unies di os les cho(es memes; dans ce

cas-I:' elles ne Cont pas réelles, n'écan t pas exaéle ment

conformes au' cho(es memes. Ainfi pour avoir des

idées des rubUances , qui étant conformes aux cho(es

puiflent nons fournir une

COi1noij¡;lI1ce

rédle ,

iI

lIe (uf–

tit pas de Joiodre enremble, .infi que dalls les

mode~, '

des idé!!s qui ne foicm pas incompatibles, quoiqu'elle.s

n'ayem jamais exiOé auparavaot de ceue maniere; com–

me Conl par exempJc , les jdées de ragrilége on de p3r –

jure ,

&~.

qui éroiem aum vérit.bles

&

3Um réelles , –

vaO[ qu'apres l'exiClence d'aucuoe aaioo Cemblable,

11

,CON

743

ell en tout .utrement

i\

I'egard de

no~

idées des Cub–

Il.ances .; ca.r collcs-ci élallt regarMes comme des co–

pies qUl dOl vem repréCcnrer des archetypes exillaus hors

de nous, elle.' doivem étre toüJours formées Jiu quel–

que chore .qul

e~ifle

ou qui ait exillé ;

&

il

oe faut pas

qu'elles. COleol compofées d'idées, que nOlre e(prit joi–

goe arbltralremem eoremble Caos ruivee aucun mode–

le .rée! d'ou elles a.yem c!té 'deduites , quoiquc npus lIe

pUlfTiOIlS appercevolr aucune iocompatibilité daos uoe

telle combinaiCoo , La

.raí~on

de cela ell , que oe Cachanl

pos quelle eU la coo[btUtlon réelle des Cubllances d'od

dépeodeot nos idé. s fimples, & qui ell etf<élivement

la cauCe de ce que quelques-unes d'elles Com étroitc–

meot liées co(cmble dans un meme (ujet,

&

que d',u–

tres en (Ollt c, clues , il Y eo a fort peu qollt oous puiC–

lions arrOrer qu'dles peuvem ou oe peovem pas exiUer

eoCemble dalls la nature , au-dela de ce qui paroit par

l'expérieoce

&

par des obCervatioos C.nfibles . Par con–

féqueO! toute la réalité de la

, onnoiffance

que nous aVOns

des (ubllances, ell fondée rur ceci : que toutes DOS idécs

complexes des Cubll.oces doivent

~tre

telles qu'elles Coi–

eO! ulliquemem compo(ées d'idées fimples, qu'oo ait re–

cOllnues co-exiner dans la oature . JuCque-la nos idées

COO!

,'éritables ; & quoiqu'elles ne [oiem pellt-etre pas des

copies fort exaél cs , des Cubllaoces, enes n<; lairrem pour–

tallt pas

d'~tre

les Cujets de la

connoiffance

réelle que

oous avoos

de~

fubllanccs;

connoiffance

bOrllo':e ,

a

la vé–

rité , mais qui n'en en pas moitlS réelle, taot qu'elle

peUl s'étendrc,

Eofin, pour termioer ce que oous avioos

a

dire Cur

la certitude

&

la réalité des nos

connoiffances;

par tOUt

011 nous appercevons la convenance

all

la

dircovenance

de quelqu 'une des oos idées, il Y a une

connoiff"ance

certaine ;

&

par rout on oous fommcs arrurés que ces

idées convieonelll Bvec la réalité des choCes,

iI

Y a uoe

connoiffan«

certajlle

&

réelle.

Mais, dire'l-vous

1

no[re

connoiffance

n'efl réelle qu'

. utam qu'ellc ell conforme

¡¡

Con obJet ex!érieur; Or nous

!le pouvons le favoir;

c~r,

ou notre ¡dée

en

conforme

d I'objet , ou elle n'y ell pas conforme: fi elle n'y ell

pas conforme , nous o'eo avons pas I'idée: fi oous di–

fans qu'dlc

y on

conforme

l

co mmem le

prouverol1s–

nous ?

11

faudroit que oous conouffioos cet objet avaot

que d'en .voir 1'idée , afin que oous pumons dire

&

eue

alrorés que notre idée y ell conforme , M ais loio de

cela, oous ne Caurioos pas fi cet objet exilie,

ti

nous

n'co avions l'idée ,

&

nous ne, le eoonoillons que par

I'idée que nous en. avons: au Iieu qu'i1 faudroit que oous

,oonuffi oos cct objct-\3 avaot toUles choCes , pour pou–

voir dire que I'idéc que oous avoos efl I'idée de cet ob–

ier. Je ne puis connoitre la vérité de mon idée , que

par la

connoiffance

de I'objct dom elle ell l'iQéc; mais

je ne puis connoitre cet objet , que par l'aITt'llaoce que

J'aurai de la vérité de moo idée. Voila dalle deux cho–

(es telles que je oe (aurois connoitre 13 premiere que par

la Cecoode, oi la Ceconde que par la premiere;

&

par

coo(équent je ne (aurois conno1tre avec¡ une pleine cer–

titude ni I'une ni ¡'nutre . D

1

aillenrs pourquoi voulons ·

nous que l·idé. que nous avons d' UII arbre Coit plus

conforme

'1

ce qui ell hors de ooqs, que l'idéo que nous

avons de la douceur ou de I'amertulllo, de la chaleur

ou du froid, des Cons & des couleurs? Or on convieoe

qu'il o'y a rieo hors de nous

é¡

dans les objcts qui C"ir

Cemlllable 3 ces idées que nous avons cn leur prérence:

dooc nous o'avoos aucune preuve démoollrative qu'i1 y

ait hQrs de nous quelque choCe qui (oit confor me

a

I'i–

dée que nous avoos, par exemple. d'un arbre ou de quel–

que autre obJot ; done nous oc Commrs allOrés d'aucu–

ne

clJnnoiffance

récllc,

R ien n'ell mOtns rolide qUe! cerre objeaioo , quoiqu'

el le foit une des pl us (ubtiles <juí .yeor été propofécs

par Sextus Empiricus. L'objeélíon [uppofe, que nous

croyoos avoir I'idée d'lin arbrc, par e,emple, (ans que

nous

Coyoos

fúrs de I'avoir . Voici donc ce que je ré–

poos . L'idée ell de Ca naCllre

&

~.

Con

emnce uoe ÍI:,a–

ge , une reprtiremarion. Or toute Image, loute repróten–

tatioo clIppore un objet qllel qu'il

roi~.

Je demaode I.'!ain–

teoam fi cet objet ell I'offible ou IInpoffiblc .

Q:,

ti

oe

Coit pas iml'offi ble, un pur etre de

raICo~l,

cela le con–

~oil

aif6111ent ,

\1

fllffi t qlle nous ne pUlffi ons pns plus

nous eo former I'idée , qu'un peimre peuI tfacor

(Uf

lI–

ne tOile un ccrclc quarré, un

lri9.ngle

ronq

1

un qunr–

ré (ans quatre cÓtés, L'impombilit.é

~u peinrr~

POli:

pcindre de telles figures , 110US garnom l nn pollibtlllé Oll

nous Commes de oonae voir un

erre

qui implique

COIl–

tradiaion.

11

relle donc que l'obJet repré teolé par I'i–

dée Coit du moins po!Jible . Oc cet objet ponible e!l ou

,

111-