74-6
CON
~e
que dans loules fOrles
d~
gouverocmens on en ca–
pable d' obé;r. Les
~eux
demíeres manieres fOM plus
conformes au droil des gens des Romains ; fur
qu.oiI'on peul juger " qucl poinl nous fommes devenus mell-
1
eurs ,
11
faul rendre hommage
;i
nos lems modernes,
11
la raifoo préfcme,
a
la religioD d'aujomd'hui,
á
no–
ue philofophie ,
a
nos mceurs. Nous favous que la
con–
'rute,
en uoe acquiCilioll,
{:¡,
que I'efpril d'acquililion por–
re avee lui I'c:fprjl de confervation,
&
d'ufage,
&
0011
p~s
celui de aeOmaion .
Les
aUleurs de notre droit public fOl,Ms fur les hi–
fioires
an~iennes,
élanl fOll is des cas rigides, foOl IOm–
bés dans de grand.. erreurs; . ils 001 dOllné dans I'ar–
bilraire; ils 00[ fuppofé dans les conquérans un droil,
Je ne faj quel , de tuer; ce qui leur a fail lirer des eon–
féquenees lerribles eomme le principe,
&
élablir des
muiQles qlle les (onquérans eux-memes, lorfqu'ils 001
eu
le
Qloindre fens, n'olll jamais prifes.
11
eO e1air que
10rCque la
c91/'{uito
eO faire, le conquérant n'a plus le
droil de tuer, puifqu'¡¡ n'eO plus daos le cas de la dé–
{enCe natprelle,
&
de fa propre eooCervation .
Ce qui
a
fail peofer ainfi nos auteurs politiques, c'eO
'lu'il~
onl cru que le conquéram avoll droil de détruire
la foelélé; d'oú ils 001 eonclu qu'iI avoil celui de
dé–
Imire les
nommes
qui la compoCellt; ce qui eO une coo–
féquence faull'emeol tirée d'uo faux priocipe: car de ce
que la Cociété feroil aoéantie, il ne s'enCuinoil pas que
les hommes qui la forment duO"eO[ alllli ¿Ire aoéamis .
L~
focitté
di
I'unlon des hommes ,
&
non pas les hom–
mes; le citoyeo peUI pérír,
&
l'homme reOer .
0\1
croit de luer dans la
con'{Hite,
les politiques ont
lirt: le droil de réduire en CervilUde; mais la eonlequen–
ce eO auf!¡ mal fondée que le príocipe.
Qn o'a droil de
r~duire
eo fervitude, que lorfqu'elle
eO oécell'aire pour la coofcrvalioo de la
CM'{lIiu.
L'ob–
~el
de la
cOh'{"h.
eO la confervalioo; la f«vilude n'en
Jam;¡is l'objet de la
COl1'{Utl.;
mais il peul arriver qu'
ell~
Coil un moyeo oéee(faire pour aller
a
la eonfer–
vallon .
Dans ce eas, il en contre la oalUre de la chofe que
cetre fervilude foil élernelle; iI faul que le peuple e–
fclave puiO"e dc:venir fujel. L'erclavage dans l.
<OH,!"'"
eO uoe chofe d'.eeidem: lor(qu'apres un cenain cfpace
de lems lOutes les panies de I'élat conquéram fe fom
liées avec celles d,e I'étal eooquis, par
d~
cOlllUmes,
des mariages, des lois, des arrocialions,
&
une cenaioe
cooformilé. d'efprit la ferv ilude doit ce(fer. Car les droils
du eooquérant ne fom fondés que fur ce que ces cho–
fes-U oc fOn! pas ,
{:¡,
qu'lI
y
a un éloignemem entre
les deUI nalioos, tel
qu~
I'uue ne peOl p3S prendre coo–
tiance en l'aulre .
A ion le cooquéranl qui réduit le peuple en fcrvim–
de, (loil loujours fe referver des moyens
(&
ces mo–
yeos fool fans oombre) pour I'eo faire fonir le plOlól
qu'il eO pof]jble.
Ce
oc foOl poinl U, ajoOte M. de Momefquieu,
des ehoCes vagues, ce Cont des príncipes ,
&
nos peres
qui conquirenl l'empire R omain les w:uiquerent. Les
lois qu'ils tirem dans le reu, dans I'aaion,
dao~
l'im–
pétuoliré,
dan~
l'orgueil de la
vi~oire,
ils les adouci–
rem ; leurs lois éloieor dures, ils les rendireor impar–
tia!e, . Les Bourguiguons, les GOlhs
&
lesl Lombard:i
vou loient touJours que les Romaios fUO"0l11 le peuplc
vaineu ; les lois d'Euríc , de Gondebaud
&
de ROlha–
ris, tiren! du Barbare
&
du R omain deS eoocilOyel1s.
AI1 lieu de lirer du droil de
CM'!'''te
des conféquen–
ces
fi
fªlllles, les pO\Íriques auroieO! mieux fl\it de rar–
ler <les avamages que ce droil peul quelquefois appor–
ter al1 peuple vaineu. lis les auroiem mieux
f~IJI¡',
Ii
nOlre droil des geos
~toit
exaélemem fuivi ,
&
s'il
é–
loil élabli dans loute la lerre . Q uelquefois la
frugalil~
d'une nBlion cooquéramc l'a mis eo élal de laiUer aUI
'Vaiocus le néce(fairc que leur Oloil leur propre prioce,
00
a va des étals opprimés
par
les u ahans , eue foula–
gés par le eonquéram, '1ui ne Ce trouvoÍ! pas daos
les
eo–
gagemeos oi les befolns qu'avoil le prince légitime. Uoe
&on'{Utt~
peuI détruire des préjullés
nu~~les,
&
meure,
fi
en ore le dire, uoe natlon (ous
UD
meilleur génie .
Quel bien h;s E(pagaols ne pouvoieot-ils pas faire aux
Melie~ins ,
&
par leurs
. 0lt'{lIéter
deOrualves quels maux
ne Icur tirenr.ils pas? Je fuppríme les délails fur les
regles
d~
conduilC; qQe doivem obferver les divers étalS
cooquéraos, pour le bien
&
la cooforvalion de leurs
colt'l"éta;
00 les IIQuvera daos l
'illuO.rcaureur de
I'e–
fprit dts
loÍ! .
11
Y auroit plufieurs remarques
il
faire for la
con'f"i-
t .
eoolidérée comrne
Un
mayeo d'acquérir
la
fouverai-
CON
ocié; .je .rois encore me borner am' principales .
1°.
La
co",!"i/<
coondérée en elle-meme , e!! plalÓr
l'occanoo d'acquérír la fouveraioeté , que la cauCe immé–
diale de ceue acquifilion. La caufe immédiale dc 1'8e–
quilirion de la fouvorainelé, c'.O 100jours le cotlCenle–
mem du peup": ou elpreS ou lacile: Cans ce conCente–
menl I'élal de guerre fubfiOc loujours enIn:
deUI
en–
nemis,
&
l'on ne fauroil dire que I'un foil obligé d'o–
béir
11
I'aulre:
IOUI
ce qu'il ya,
e'en
que le confeo–
lemenl du vaineu eO enarqué par la fupériorité du vain–
qucm.
l°.
Tome
con'!utr.
légilime, Cllppo(e que le vainqueur
ait eo uo juOe fujel de Caire la &uerre au vaincu; fans
cela la
C01/'l"tte
o'eO pas
e~le-m eme
un litre fu ffi
Gnr ;
car on ne peul pus s'emparer de la fouveraineté d'one
nalion par la loi du plus fort,
&
par la feu le prife de
poUellion, comme d'uoe chofe qui n' el!
11
perConne.
Que I'on ne par le poinl de la gloire du prince. faire
des
con'{uitts,
fa gloire feroir r<ln orgudl; c' eO une
pallion,
&
oon pas un droil légilime. Ainfi 10rCqll'A–
IClandre pona la gucrre ohez les peuples les plus éloi–
gnés,
&
qui n'avoient jamais enlendu parler de tui,
cenaincment une pareille
c07l,!,tite
n' éloit pas un liue
plus JoOe d'acquérir la Couveminolé, que le hrigandage
n
'di
un moyeo lcígitime de s'enrichir . La qualilé
~
le nombre des perConnes ne changeol point la nature de
I'aaion ; I'injure eO la meme, le crírwe eO égal.
Mais fi In guerre
.0
juOe,
1'.1
con,!"'te
1'.0
3ulli;
car premieremenr elle eO une Cuite namrelle de la vi–
aoire,
&
le vainco qui fe rend au vainq""ur, ne faie
que racheter fa vie. D'ailleurs, l.s vaincus s'érant eD–
gagés par leur faure dans une guerre injulle, plOl61 que
d'accorder la ju!!e Calisfaa ion qu'ils devoiem, ils COOI
eenCés avoir lacitemenr conCenti d'avance au¡ cORdilions
que le vainqoeur leur impoCeroil, pourvíl qu'elles n'euf–
fenl rieo d'injuOe ni d'inhumaln.
.que faul-il poofer des
CO'''l',tets
iojuOe~,
&
d'une Coo–
mlllion eXlorquée par la violence? Pem-elle donoer
UD
dtail légilime? Pulfendorf (
Li'/J. VII. ch. vij.
)
re!–
pond 9,,'il faUI diflíngucr,
fi
l'ufarpareur a changé UDC
répubhque eo monarchie , ou bien ,'ir a dépoaédé le
légitime monalque . Dnns le dernier cas,
iI
e{l
jodi–
fpenfablemem
<lbtig~
de rendre In couronne
~
celui 'lu'il
en a dép<luillé, ou
á
fes hériliers, jufqo'i ce que 1'00
pu iUe
raifonnablemeR~
prélilmer qu'ils onl renoncé
a
leurs prélenlioos,
&
e'eO ce qu'on préfume lo{\jours
10rCqu'il s'eO écoulé un lems cootidérable fans qu'ils
a!
yeo~
voulu ou pQ faire eRort pour
~ecouvrer
la cou–
roooe. .
Le droit des geos admel done une efpece de prefcri–
Plioo
emr~
les rois ou les peuples libres., par rapRorl
¡
la fouvetamelé ; e'erl ce que demande I'mtérel
&
la
traoquilJilé des fociétés .
1I
faul qu 'une poOel/ion fou–
tenue
&
paifible de la fouveraioelé, la metle uoe fois
hors d'aueime, aUlremenl
iI
n'y auroil jamais de
6n
aux
d¡Cputes
louch~nr
les royaumes
{:¡,
leurs limiles, ce qui
feroil uoe Cource de guerres perpéluel les,
&
á
peine .,
auroil-il aujoord'hui
UD
fouveraio qui poO"ed:lt l'au[Orité
légirimement .
LI
eO effectivemem do devoir des peuples de réfifier
daos les cOl11 meneemeos
¡¡
l'uCurpareur de toutes leurs
forces,
&
de demeurer fideles
~
leur fouveraio ; mais
ti malgré 10US leurs eRom leur rouveraio a du deLfous.
&
qu'iI ne !Oit plus en élal de faire valoir fon droit •
ils ne
C"nt
obligés ;\ rien de plus,
&
ils peuvent pour–
voir
11.
leur cOllfervalion .
Les peuples ne fauroiem fe paO"er de gouvernemem;
{:¡,
comme ils ne foOl pas lenus de s'expoTer
11
des goer–
res perpéluelles pour foulenir les iméréls de leur pre–
mier fo u veraio, ils peuvenl rendre légitime par leor
oooCer.temenr le droil de l'uCurpaleur;
&
daos ces cir–
coorlaoces, l. fouverain dépouillé doll fe eooColer de
IG pene de Ces élals comme d'un malheur Cans remede.
A l'égard du premier cas, ti l'ufurpateur a chaogé
une
républiqu~
eo 1l10narchie, s'il gouvern. avee mo·
déralioo
&
avee équile!, il fuffil qu'iI ail rrgné paifi·
blemenr pondaol qoelque tems, pour donner Iíeu de
eroire que le peuple s'aecornmode de fa domioation.
&
pour eRacer aiofi ce qu'il
y
avoil de vicieuI dans la
maniere dOn! il l'avoil aeqoife; e'eO ce qu'oo peul-po
pliquer au regoe d'AuguOc ; ou
fi
1'00 oe veul pa. lui
en faire I'applicalioo , OD oe doil pas moins recevoie
notre malirne, que par laps de lem..,
La
ufurpaleSlrJ
dtl
prfJ1Ji"ul
En
d<'Diennml
ItI jufltl
pri,,«1
En don1/orrt
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¡.is.
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