CON
dh-ers Cens du mot de
co,,,,oiff,,ncc,
11 Y a difrérens
1,–
lals daos leCquels l'eCpril Ce Irouve imbu de la ,-ériló ,
&
ouxquels On donne le nom de
(om¡'oíff'"nc<,
10 ,
n
y o une
cOl1noij¡;mc<
aéluelle qui di la per–
c eption pr¿fente , que
l'elprit
a de la convenance ,
00
de lo dil'convennnce de que1qu'une de Ces idées , ou du
rapport qu'dlcs onl rune ;\ I'OUtrc,
2 ° .
On dit qu
1
un homme
&onlloít
une propotirion
,
10rCque celte propofilion oyoll! élé une fois préfcnl'
a
fon eCpril , il o
appe~u
évidcmmem la cOlwenance ou
la
diCconvenance des idées dollt el le en compolee,
&
qu'il I'a placéc de lelre maniere dans fa mémoire, que
lOutes les fois qu'il viem
il
réHéehir Cur ccuc propofi–
lion ,
i1
la voil par le bon Clll", Cans dOUler ui héfiler
le moins du monde ; c'dl ce qu'o n appelle
connoijJa/J –
<e
babitud/.
,
S uiv.", cela, on P"UI dire d ' un homme,
qu'il
conl1oie
toures les vérirés , dont fa mémoire
COII–
ierve le préeieux déplll, eu vertu d'une plcine
&
évi–
deme perception qu'il en a eue auparavallt,
&
Cur la–
quellc I'cfpril Ce repoCe hardimenl Cans avoir le moin –
dre dou,Ie; que s'iI n'en a pas une pereepti,?" aéluelle,
du
moills
il
3
un Centimem intime d'avoir
eu
ceue
per–
ceplio" ,
En
etrel, nos lumieres t lam aufli bornées qu'
elks le Com,
&
nOtre perecplion aéluelle nc pouvanr
s'élendre qu'a pen de ehofes a la fois, li nous ne
con–
noiJlions
que ec· qui en I'objel aéluel de nos penC6es ,
Ot)l1S rt:riolls
taus
extrt:mem~nt
¡gnomos,
&
nol1S ne
pourrioos nu llemcnt élcndrc nos
( fmr.oifTanctl
.
11 Y a aufli deux degré, de
cO>Jn.ijfanct
h,,~iltltll<
,
L'nn regarde ce vérilés mires comme en reCorve
dans la m¿moire qui ne Ce préfeolelll pRS pli'IIII
:i
I'e–
Cpril qu'il voil le rapport qui' el1 entre ces idées : ce qui
fe reneontre dans lOutes les ,',érilé¡ donr nous avons
un e
~o;,noiJ!(J",e
intuitive .
.
L e deuxicme degré de
co
»r.oi¡¡;l/Ice h"bituclle
appar–
ticm
a
ces
v~rilé"
doO! l'eCpril ayant "Ié une fois con–
v:\incu
1
cOll fervc
le
fi)uven ir
de la
cOllviél:ion fans en
rClcnir les preuves .
Ainti
lln
homrne
qui fe ("ol1vient
ccrr3ioemcnr qu'il :\ démol1tré que
les trois
IInglI!J.
d~un
t,'illngle f unt 1¿lIux
ti
de/IX
droiu
1
efl :ltruré qu'il
COll·
noít
l. vérilé de eelle propolilion, paree 'qu'i1 ne
r~au
Tail en douler, 11 ne fauI pas s'imagiller que celle era–
yanc~,
qu'ol1 dOllne
plus
a
'.a
n16moire
q,u'a
la
pc~ce
pdon d ·
1.\
\'érit¿
m~ me,
fOlt
une
connoiffa71cc
melée
de quelques nua!?es ,
&
qui lienne le, milieu
~llIre
1'0-
pinilln
&
la eertllude, Celle
connoiffance
renterme une
parfaite eertilude, C e qui d'nbo rd pourroil nous faire
illulion; e'ol! que I'un n'a pa une pereeption aéluelle de
lOUI s les idées il1lelmédiaircs, par
le
moyen deCquel–
les on avoil raoprnehé les idée eomenues dans la pro–
pOli don lorr4U'<;n Ce la démontra pour la premiere foi .
Par excmple
1
dtlllS ceUe
~roplJfirion,
./u tro,iJ anglu
d\ll11 tritlngle fo n& Igallx
l'
d~IIX
dro /t/;
qUlconquc a
ve.
&
appe",u c1airelm:nt la
d¿.n~onllradon ~e
eelle
vt–
rilé
connoít
que eelle propo hllon ell
vénta~le,
lors
me ';'e que la démonllralion lui ell éehappée de I'erpril,
qu'i1 lle la
~oil
plus,
&
qu'il
n~
peu I
!~
la
raPP711~r;
mais
H
13
&0 1HI01&
d'une
:lUEre
mamere qu
11
ne
t~lIfOH
aupa–
r3V:lm.
e 'en
par
l'intt:rvcmion d'autres idécs ,
que
cd–
les qui avo;'", aeeompagné ra démonllralion, qu'il ap–
per~oil
13 eonvenance des deox idé.s qui Conl ¡oimes
dans la propolilio)¡ . L'immulabilil" des m emes rapporlS
el1lre les memes chales immuables, el! prc!'fememenr
I'idée qui fail voir , que
fi
les trois angles d'un trian–
~Ie
0111 é,é une fois égaux
a
deu¡ droits, ils ne
eeC–
JeroO! jamais de I',,,re, paree que les drenees des eho–
fes (om élem elles
&
immuables,
C'ell Cur ce fondemem que dans les Malhémadques
le démonfiralions particulieres fournierenl des
contJDif–
J"nces
générales, E o effer,
r.
I,a
co,moi.l!ance
~'éloil ~.s
ti
fml ¿,,,blie Cur eelle pereepuol1, que
I.s .mmn ,das
. doivcnt
tOIÍJollrs
a'lfoir
la
mi mu rapportJ ,
il
oe pour–
roil y avoir auenne .
(on'!oijjanct
de propofitions
g¿'~é
roles dans k s i dlh ' mBuques: ear oulle démonl!rauon
M athémBtique ne "'roil que partieuliere;
&
10rCqu'un
homme auroir démontre une propolition louehaO[ U"
triangle ou un cerc1e
l
ra
conlJ?i./Ja.,71&C
ne s'é[cndroit
poim au-dela de eelle figure parlleu her,e , PerConne ne
niera que M ,
e\V lOn ne eOnnal eenamemenl que cel–
te Cu'Ie de propolilions, qu'i1 avoit liées
&
enehaln"es,
ne fa l .trilable, quoiqu'iI n'eOl pas a8uellemeor de–
vaO! ' les yeox eelle ehaine admirable ,!'id es moyennes ,
par leCquelle.
i1
en avoil M eouvert la verilé , ,M ais par–
ce que le limpIe rOllvenir o'ell pos lOO)OUrs h e1air que,
la pereeplion aél,lell e ;
&
que par Cueet lfioo de lems el–
le déehoil plu, ou moins , dans la plO art des hommes;
ji me femble qu'i1 eo ,éCulle Dée
iJ
iremeol que la
ron-
CON
Hoi.l!"nrt
démonnralive n'a pas la meme vi,'acil. d'évi–
dence que la
'O"H{)1!tll1e~
imuitive, comme
nOllS
1':\1 ..
lens \loir.
11
lIe peuI nier que
I'évid~nce
n'ait diftt!rcns degrés ;
&
eelle diftérence de c1arté que Je eonfonds ici avee
I'ividcoee, eonfifle dans la ditrérente maniere dOn! na–
Ire erpril
apper~oil
la eonvenanee ou la diCeon.en.uee
de fes propr.s idées, Car li nous ,éBéehillolls Cur no–
tre maniere de penCer, nuus trouvcrons que queiquefois
I'erprit appe,,;oil la eonvenanee ou la direonvenanee des
dellx idées, immé dialel1lcl1I par elles-memes, faos I'iu–
ler\'emion
d'aunme
autre ;
c'cO-ll
ce qu'on
Rppelle
' 011-
l1oiff(l11(~
j"tuit;7J('.
L'cfprit nc fait nucun efto r[
pour
railir une lelle vérilé;
i1
I'apper~oil
comme l're;1 voir
la lumiere, C.lle
connoijJil11ct
ell la plus elaire
&
la
plus eenaine dOIH la foibldTe humnine Coil eapablo, El–
le 'gil d'une maniere irréfillible, Cembl.ble ;; I'éclat d'un
beau Jour; elle re fai l voir imm.di.lemeor,
&
comme
par forc e, des que I'erprit Ce tourne vers elle, Cans
qu'il lui roil poflible de Ce roullr.ire • fes rayons qui le
pereCl\t de lOUles pam, C 'en-Ia le plus hauI degré de
certilode ,
00.
nous puiflions prélendre ,
L.
certilude
épend
(i
fOrl de celle imuilion, que dans le degré fui–
anl de
(on"oi.l!ol1",
que je nomme
dlmonflrl/tio",
cet–
le imuilion cn .bColument nécdhire dans IQJlle. les con–
nClions des idées moyennes ; deCorte que (:¡ns elle nous
Ile
Omriom:
p:lr\'cnir
a
aucune
connojffanec
ou
ct:nillldc.
11 Ce préf'clllc ici une queflion, fa,'oir
ti
parmi 1 s
,o""oíff'm1ttJ
intuidves I'une en plus aiCée :. former que
I'nutle, 11 ne paroi, pas d'abord que cela puiere Ce I:'i–
re; car la
connoifffll'/Ct
i"tlt;ii'lJ~
ne
confinan[ qu'a
d¿~
eo uvrir d'une limpie vOe,
tt/l.
choJ.
41
u U.
,hoJe ,
lOuteS
I~
connoiffancn i"t"iti"IU
devroieol ,
ce: me fl:m–
bie, etre egolemenl airées ;; direerner.
11 ell " rai qu'il di égalemelll .iCé de voir le rapport
,qu'a une ehore avec eelle qui en la meme en retlem–
blanee, e' en - .- dire,
a
trou"er In p3tfail. re«cm–
b.1ance enlre deux .éles de notre efpril, qui ont pré–
eifémem le meme objel : mais eerlain ob¡el efl pJus
.He •
décollvr;r que I'autre;
&
un ob¡el limpie s' .p–
per~oil
plus aiCémen! qu'un "bjel compoCé,
L orrque deo. tableau. repréremem parC"iremellt le
mome objcI;
r.
¡'objel de oes dellx I.bleau¡ n'etl qu'
un Ceul perronllage, je verra; plus .;rément que les deux
labl aux
repréC~"tent
le mt-me Cujel, que
Ji
l'obJel dan,
les deux tablcaux éloil eompoCt de ditlérens perrollna–
¡(es: la faeililé ou la diffieulté ne IOmbe done pas Ibr
I'idenrité de r. pport entre I'un
&
I'autre, mais rur la
muhiplicil" deS obie" partiaux, dOIll ell eompofé eha–
que objcI IOIal , L 'ob¡el lotal ne pouvam ,'.pperecvoir
ci'une limpi e v6e , demande en quelque Corte aUlanr
d'allemions
ditréren.esde I'erpril, qu'il re trouve d'ob–
jeas partiau x d' un elllé: entre chacon deCquels il
f.utvnir le caPPOrt avec ehacun des obJels partiaux qui rone
de I'oulre eÓré,
L a
(on"oi.l!"n"
dtmonllrative
&
de raiConnement
confine dans la reffemblanec, ou idemilé d' idées que
l'eCpril apperr;oil en deux obJets, dans I'un dcCquels Ce
Irouve quelque modifiealion d'idées qui nc COO! pas dans
raUtre: au lieu que s'il ne
Ce
Irouvoil ni dan. I'un ni
dans I'autre, nulle modificalion d'idéos, ou nulle Idée
pnrticulierc difJereme; alcrs In
connoij[an(c
Ceraie
illllli–
ti'llc,'
&
non pas feult mem
¿imonfJrative
ou
(olljonlli–
'lit,
qunique la démonllrnlivc Cupporanl I'intuilive, doi–
ve la renfermer par eertain endroi! , L orrque done dans
un des deux objclS iI fe Irouve quelque mudifiealion
d'iJ ées qui ne rum pas daos I',ulre, I'clpri! a que/que–
tois
b~foin,
pour apperccvoir leur canVen:lOCC ou Jeoe
diCeonvenanee , de I'imervelllion d' une ou de plufieurs
autre, idées;
&
e'el!
ce que nous app<llolls raHo llner
ou M monlrer, C.. idées qu' on fail imorvenir pour
monuer
la.
convenatlce de dcux
.:lUtrcs ,
on le
nornme
des preuveS;
&
e'en de la facil ill' , qu' On a
~
ITOUV"
ces
idtes moyenncs qui
Jnontr~n(
la
COI1\'ennnce
ou la
dilcon\'euanee de deux aUtr<S idées , que dépend la Ca–
gaeilé de I'efpril .
Celle erpoce de
conn.ijJana
ne frappe pas
fi
vive–
mene ni
ti
farternem les efprÍls, <.!ue
la
co"noiffan,c
¡...
I
uili1J<,
Elle ne s'aequier! que par ceUl qui s'appliquenr
t'lrIemcm
&
raros rclache, qui enviCagel1l leur ob¡cl par
lOute, Ce, races,
&
qui s' engage", dans une eerlaine
progreflion d'idées, donl lOUI le monde n'en pas capa–
ble de rui",e le fil aufli long-Iems qu'il en nteeOaire
pour d¿couvrir 1a vériré .
Une autre ditrérenee qu'il y a entre 13
(onno,.I!onct
intuitivc:
&
la
'Dn"Diffa"c~
démonOrath"c, e'
ea
qu' en–
core qu' i¡ oc r fle aueuD doure daos celle derniere ,
10rC-